Hazard is the best part (Filip)

Encore une soirée bien morne pour l'italienne, bouteille de bière en main, marchant pieds nus en bikini ultra sexy sur la crique aux abords d'Albufeira. On ne pouvait pas franchement dire que ce Summer Camp resterait dans les annales, entre difficultés de voyage et trahisons... Bambi en perdait son latin. A croire que son monde s'écroulait lorsque, pour ne rien arranger, elle apprenait un peu plus tôt dans la semaine ne plus être dans la liste des demandeurs de greffes. Problème informatique, soit disant... nouvelle bataille, plus grande lassitude encore pour la brunette qui en soupirait d'avance. Ce soir, une brusque envie de solitude l'avait poussée à sortir très tard vers ces hauteurs, alors qu'aucune envie de sauter dans le vide ne lui traversait l'esprit. Non, elle n'en n'était pas encore là... et puis elle n'était pas seule, lorsque des bruits de pas la firent se retourner brusquement vers un jeune homme. Putana ! Tu voulais que je tombe en ayant une attaque ? lâcha-t-elle dans un rire nerveux avant de détailler légèrement son interlocuteur, dont le visage lui disait quelque chose. Toi... je te connais, non ?

Une petite balade tardive au Crique de Castelo, c'était ce dont Filip avait envie. Il n'était pas arrivé au Summer Camp depuis longtemps, loupant quasiment une grande moitié de ce mois de juillet. C'est habillé de son petit short à fleur, le tee-shirt plié et coincé à son short qu'il parcourait le petit chemin. Peut-être pourrait-il enfin passer une petite soirée en mode nudiste, oui, c'était autorisé ici, il l'avait lu sur un panneau à son arrivée. Je ne suis pas là pour te faire peur, je ne suis pas un monstre, espèce de garce. Il n'y allait pas de mains mortes avec cette jeune femme, plutôt appétissant à regarder, elle lui fit face et celle-ci semblait alors reconnaître son visage. Je viens d'arriver au SC, il y a quelques jours, je suis étudiant d'Harvard depuis peu, j'arrive pour la prochaine rentrée. En tout cas, il n'avait pas de souvenirs dans l'immédiat au sujet de cette jeune fille.

Bambi arqua un sourcil devant son animosité et son insulte. Il ne manquait pas d'air celui-là... Garce ? J'ai pas insulté ta mère, va chier stronzo ! haussa-t-elle les épaules, se détachant totalement du cas de cet abruti. Puisqu'il l'avait insultée, il devenait persona non grata. Pas la peine de me raconter ta vie après m'avoir insultée, je m'en cogne si tu savais leva-t-elle les yeux au ciel, n'ayant aucune envie de l'écouter après ça. S'il ne savait pas se présenter sans mordre avant, aucun intérêt. L'italienne reporta donc son attention sur la nature, la crique, tout ce qui ne le concernait pas lui et c'était parfait ainsi. S'il s'était cru arrivé, avec lui, il allait vite redescendre... parce qu'elle n'était pas une petite conne qui se laissait marcher sur les pieds.

Oh, il y avait été un peu fort, c'était du moins le ressenti qu'il en avait dés que la jeune fille lui a répondu. Elle s'empressait un peu d'hausser le ton et n'était pas des plus agréables non plus à son égard. On ne parle pas des mères. Elle se fichait complètement de ce qu'il pouvait lui raconter et fuyait même un peu les choses, ce qui le fit être légèrement gêné. Il se dirigeait alors vers elle, lui attrapant la main, un premier contact, rapide, mais il le fallait, il ne voulait pas passer pour un enfoiré complet, surtout pour ces débuts et ces nouvelles rencontres. Désolé, je me suis emporté, je regrette ma parole envers toi. Il s'abaissait un peu face à elle, faisant un peu mine d'être inférieur à elle sur le coup et se rabaissait face à elle, tel il avait été déplorable dans son arrivée.

Bambi ne prit même pas la peine de hausser une nouvelle fois les épaules : effectivement, nul besoin de parler de leurs mères, bien que l'italienne n'aurait pas été vexée une seconde que ce parfait inconnu insulte la sienne... étant donné qu'elle la détestait cordialement. Maintenant que les amabilités étaient échangées, la brunette s'occupa de ses petites affaires, partant du principe que ce n'était pas utile de poursuivre une conversation qu'il avait fait tourner lui-même au vinaigre. Quelle ne fut pas sa surprise en sentant la main du jeune homme s'emparer de la sienne... Bambi était prête à l'enlever aussitôt mais ses paroles l'arrêtèrent. Le voir s'incliner en quelques sortes la surpris au delà des mots, et elle demeura interdite avant de reprendre la parole quelques instants plus tard. Heu... c'est rien... reprit-elle d'une voix plus adoucie, bien que rester sur ses gardes lui parut être une bonne idée. Pourquoi... pourquoi tu m'as insultée d'entrée de jeu ? Je ne pensais pas t'avoir manqué de respect... Il avait toujours sa main, et l'italienne ne savait pas bien comment réagir.

Le jeune prince se devait de réagir face à la connerie qu'il avait fait juste auparavant. Il finit par lui attraper la main, l'empêchant de fuir un peu plus loin. Il restait étonné de la réaction de celle-ci, s'attendait à avoir un coup en pleine face, mais c'était tout l'inverse. Juste ta réaction, j'avais l'impression d'être un monstre. A vrai dire, je pensais être seul ici, mais c'était loin d'être le cas. Il regardait alors sa main, toujours enveloppant celle de la jeune fille. Il se mit à rougir avant de l'enlever en un instant éclair. Oups.. pardon. Il eut un petit sourire dessiné sur les lèvres, il ne savait plus comment réagir, un peu gêné de la situation et de ce geste tendre envers cette jeune femme qu'il ne connaissait pas. D'où mon visage t'es familier ? Il se posait la question et avait envie d'une réponse. Ne sachant pas à qui il faisait face, il s'interrogeait sur ce qu'il avait entendu un peu plus tôt.

Bambi écarquilla les yeux, clignant plusieurs fois des paupières à l'explication du jeune inconnu. Elle n'avait vraiment pas pensé être aussi virulente pour qu'il en vienne à avoir pareille impression... Ce n'était pas mon intention, vraiment. Tu m'as fait peur, réflexe d'italienne... pourquoi tu es allé jusqu'à penser que tu étais un monstre ?! Bouche bée, l'italienne ne s'était pas rendue compte de la présence de sa main dans celle du jeune homme, qui se mit à rougir en la retirant et en s'excusant, chose qui arracha un petit sourire amusé à la brunette. C'est rien... reprit-elle d'un ton un poil plus enjoué, avant de détailler un peu plus le visage de ce jeune homme. Là, tout de suite... je dirais... tinder ?

Difficile à être aimable, ce jeune prince avait pour habitude d'être désagréable et la jeune femme lui faisant face en avait fait les frais. C'était sûr, il fallait qu'il se rattrape et il semblait le faire d'une bien bonne manière. Les gens sont très cruels dans la vie de tous les jours, j'en suis un très bel exemple mademoiselle. Sa main s'échappait rapidement, coupant ce contact entre elle et lui. Une teinte rosâtre prenant place sur ses joues, il se reculait avant de lui demander d'où son visage était familier aux yeux de la belle jeune femme. Tinder ? ... En effet, j'y suis inscris depuis très peu de temps. Il lui fit un léger sourire, cette nouvelle application de rencontre, c'était une nouveauté pour lui, une toute première et il faisait face à une personne qui semblait l'avoir remarquer là dessus, étonnant ! Filip, prince des Pays-Bas, A qui ai-je l'honneur de faire face ? Lui dit-il avec un air méfiant et gardant un petit sourire sur les lèvres, avoir un petit côté chaleureux face à cette femme qui semblait tout à fait sympathique. Il lui tendit alors sa main, attendant de savoir à qui avait-il l'honneur de parler.

Bambi ne comprenait pas ce besoin de cruauté d'autrui. Une nouvelle mode bien désagréable à laquelle elle se refusait de prendre part. Mais tu n'es pas obligé d'être un mouton de Panurge et de faire comme tout le monde là dessus... tu peux aussi te dire que tout le monde n'est pas à jeter aux ordures... soupira-t-elle, peu désireuse de lui manquer de respect, mais n'ayant aucune intention de laisser complètement passer ce mauvais réflexe qu'il avait eu. Le faire réfléchir ne pouvait pas être une mauvaise chose. Je suis nouvelle dessus également... mais j'ai bonne mémoire reprit-elle dans un sourire, prenant sa main sans attendre, se moquant bien qu'il soit prince ou pas. Bambi Corleonesi... je ne suis pas princesse du tout mais que tu sois prince ou pas ne change pas grand chose pour moi...