ANISA KOLANEVA-POUTINE ► nina agdal

Assisse sur le bord de la piscine, je soupire fortement lorsque j’entends mes deux demi-frères arrivés en courant et en criant dans la cours arrière. La tranquillité venait de s’évaporer pour laisser deux énergumènes semer le chaos dans mon esprit. Avant que les deux garçons plus âgés que moi décident de sauter dans la piscine et de tout éclaboussé comme ils ont l’habitude de faire, je me suis laissé glisser dans l’eau pour me mettre à crier à tue tête pour que personne ne puisse m’entendre. Toutefois, lorsque j’ai voulu remonter à la surface pour reprendre mon air, quelqu’un me retenait la tête sous l’eau. Je n’arrivais pas à remonter et bien entendu, je paniquais. Impossible, pour moi de combattre, l’un des deux imbéciles, me retenait beaucoup trop fortement. Puis, lorsque j’ai sentis le manque d’oxygène, sachant que j’allais bientôt perdre conscience, j’ai arrêté de me débattre. Puis heureusement, on me laissa tranquille et j’ai pu remonter à la surface, prenant de grande bouffée d’air, venant attraper le bord de la piscine en guise de bouée. Mon cœur battait tellement vite que j’avais l’impression que j’allais vraiment m’évanouir d’une seconde à l’eau. L’adrénaline battait son plein. J’avais vraiment de mal à reprendre ma respiration et je me demandais bien pourquoi ils avaient tenté de me noyer. Après de nombreuses minutes, j’ai finalement pu me hisser en dehors de l’eau et sans perdre une seconde, je me suis étendu sur l’herbe, alors que mes deux frères, étaient en train de rire à gorge déployée. Bande d’imbécile. « Non mais c’est quoi votre problème ? Maman vous a bercé trop près du mur lorsque vous étiez gamins ? » Je m’époumonais, mais je n’en avais rien à faire. J’étais en vie et c’est tout ce qui comptais à mes yeux pour l’instant. Ils riaient encore plus fort jusqu’à ce qu’un d’eux prenne un air sérieux et s’approche pour que son visage soit à quelques centimètres du miens pour me cracher au visage : « Y a personne qui te veut ici, même ton père en avait rien à foutre de toi. Il préfère contrôler la Russie que de chérir son propre enfant. » Tout mon corps se tendit et je déglutis à cette annonce. Je n’ai jamais rien demandé. Ce n’est pas de ma faute si ma mère s’est fait sauter par le président, il y a quelques années et qu’il l’a laissé tomber dès qu’il a su qu’elle était enceinte. Je pris donc mes affaires et je me suis réfugié dans ma chambre. Je ne voulais voir personne.

C’est sans doute un peu grâce ou à cause d’eau, que j’ai ce caractère unique, aujourd’hui. Ils n’ont jamais pris de gants blancs en ma compagnie et dans un certain sens, je les remercie. Sauf qu’à force de me faire dire ce genre de chose par eux, je devais me défendre et pour ce faire, je devais confronter le Président de la Russie, Vladimir Poutine, mon père. J’ai passé des semaines à essayer de convaincre sa garde rapprochée de me laisser l’approcher sans grand succès, malheureusement pour moi. Jusqu’au jour où j’ai tout simplement crier à qui voulait l’entendre le nom de ma mère, le mien, et le jour de ma naissance. Un simple calcul lui suffit pour me regarder et me laisser passer ses chiens de garde. J’ai dû dès lors que je serai en mesure d’obtenir tout ce que je voulais de lui, s’il finissait par me croire que j’étais sa fille évidemment. Les jours passèrent et j’ai finalement pu lui prouver, par un test d’ADN que je me trouvais réellement à être sa fille et que je ne recherchais pas l’argent. Du moins, ça, c’est ce qu’il croyait, puisqu’en réalité, c’était tout autre chose. Je me suis mis à le charrier, à le menacer de révéler à tout le monde l’adultère qu’il a commis, il y a de cela quinze ans, s’il ne me donnait pas ce que je voulais. Si au début, mon chantage ne fonctionna pas, bien vite, il se rendit compte que j’étais tout à fait sérieuse et que je n’allais pas laisser faire. Que j’avais plus d’une corde à mon arc et que j’allais tout faire pour le détruire s’il ne me donnait pas ce que je voulais. Pourquoi ne m’a t-il pas fait arrêter ? Pourquoi a-t-il décidé de m’écouter ? Là, est la véritable question. Peut-être parce que je suis sa chair, son sang et que pour lui, sa fille est tout ? Je n’en ai aucune idée, mais pendant des années, il se mit à me verser, à tous les mois, un bon montant d’argent dans mon compte en banque, à la condition que je laissais sa première famille tranquille. Pendant tout ce temps, ma famille avait de l’argent pour vivre aisément et mes demi-frères m’ont même laisser tranquille, profitant eux aussi de l’argent du Président. J’ai tenu ma promesse pendant trois ans, laissant la famille Poutine tranquille, jusqu’à ce que je décide que j’avais envie d’aller a l’université et pas n’importe où. Non, moi, je voulais entrer à Harvard, pour être plus précise. Et disons qu’il faut de l’argent pour y faire son entrée. De plus, un certain coup de pouce ne me ferait pas de mal… Évidemment, j’ai réussi à obtenir, une fois de plus, ce que je désirais.

Je ne me suis pas arrêté là, évidemment que non. Bien sûr que la vérité a fini par éclater. La femme de mon père, ma belle-mère, finit par demander le divorce. Je pense vraiment que c’est à ce moment que mon géniteur a vraiment commencé à s’intéresser plus près à ma personne. Et pour cause, il tient à ce que j’étudie dans le domaine qu’il aura choisi. Il veut montrer à tous que sa fille, peut être une très bonne politicienne également. Il est persuadé que j’ai toutes les qualités nécessaires pour y arriver et ne compte pas me laisser tranquille. À tous les mois, je dois lui prouver que je suis sérieuse dans mes études et que j’ai de bonnes notes, sans quoi il me coupe tout l’argent qu’il me verse. Il vient me voir le plus souvent possible à chaque fois qu’il se rend sur le sol américain. Parfois, avec une bonne raison et d’autre simplement pour me voir. Dans un sens, je suis bien contente de ça, puisqu’il comble le trou qu’il a laissé à ma naissance. Aujourd’hui, j’étudie la politique et les relations internationales. Je suis désormais fière de mentionner que je suis fière de mon père, et ce, même si plusieurs le détestent. J’ai moi aussi une garde rapprochée lors de mes déplacements. Ça ne me fait pas toujours très plaisir, j’ai besoin de mon indépendance, de mon petit jardin secret, mais c’est encore une requête obligatoire de ce cher Vladimir. Attention papa, je suis au courant d’un très gros secret que tu caches, si tu ne veux pas qu’il soit révélé lui aussi, tiens toi les deux fesses collés.