(meghan) we're never gonna see it all in bloom

C’est pas une bataille de regards style ‘le premier qui détourne les yeux perd’ comme on a pu le faire par le passé pour s’amuser. Non, là, c’est un réel échange, une réelle connexion qui se crée et… j’crois que j’aime ça. Je suis un connard, j’le sais. Y’a moins d’une semaine j’étais encore avec Vega. Et là, j’suis avec toi. Mais j’crois que c’est pas comparable. C’était pas prévu, j’te jure que j’avais rien planifié en t’invitant à venir ici. J’voulais juste retrouver ma meilleure amie, parler, vider mon sac. C’est toi qui a cherché à réouvrir la conversation. Et même si ça m’a agacé… au final, j’me dis que t’as bien fait de me pousser hors de mes retranchements. Ça nous a amenés ici. Et c’est beau ce qu’il se passe non? Regarde, comme on est accordés. La symbiose, l’orgasme qui arrive en même temps, comme si c’était… naturel. Comme si on avait fait ça toute notre vie. Et crois pas, j’suis pas rassasié, j’ai encore cette envie irrévocable de dévorer ta peau à n’en plus finir mais… toutes les bonnes choses ont une fin. Pourtant, tu t’accroches à moi comme si ta vie en dépendait, tu ne me laisses pas me retirer et… ça me fait sourire. Tu veux pas te détacher de moi? Alors c’est bel et bien réciproque. Et on est bel et bien dans la merde. Mais j’veux pas parler ce soir. J’veux juste clore cette soirée sur ce beau feu d’artifice d’émotions. Et on parlera demain.

Et demain, ça arrive bien vite en fait. J’ai l’impression d’avoir dormi quatre heures, alors qu’il est déjà presque midi et le soleil est bien tapant dans la chambre qui est bien moins clean qu’hier après-midi. Et toi, tu dors encore. Comme un bébé, dans mes draps et… ouais, plus belle vision de ma vie là. Alors je m’extirpe du lit, enfile rapidement un boxer. Je vais dans le couloir — oui, en boxer, y’a quoi? on connait pas la pudeur ici — pour appeler le room service sans te réveiller, et ils apportent rapidement le petit déjeuner. Mention spéciale aspirine à côté du verre de jus de fruits — on sait jamais si t’avais mal à la tête ou pas à cause de la tequila. Je pose le plateau sur ta table de chevet — ils ont bien fait ça, y’a un peu de tout, des croissants, du café, du thé, du jus, des tartines, des fruits… — et moi, je sors sur le balcon pour admirer la vue en attendant que tu te réveilles tranquillement. Et pour être honnête, j’essaye de ne pas trop réfléchir à la conversation qui devra arriver. J’suis toujours dans cette phase bizarre où j’arrive pas à réaliser que les évènements d’hier se sont bel et bien produits, et que j’étais pas en train de tout imaginer.

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crédit/tumblr → w/@elliot maxwell

reste avec moi, laisse pas ce moment se terminer. ce qu’on vient de partager, c’était fort. je le sais, tu le sais. c’était pas le genre de truc anodin dont on allait oublier la signification dans deux jours. ça n’avait pas été fait sous l’emprise de l’alcool ni sous n’importe quelle autres substances. c’était en âme et conscience. on s’était juste laissés guider par nos envies et cette ambiguïté qu’on tentait de refouler depuis des semaines. et ça avait été bien, ça avait été vraiment bien. parce qu’on avait été connectés, parce que ça signifier quelque chose pour toi et moi et que ça avait rendu le moment bien plus intense. alors non, j’voulais pas que tu t’en ailles, que tu te pousses, que tu me laisses. j’voulais juste rester là, à te regarder, caresser ta peau et m’enivrer de ton odeur. c’était le silence qui s’emparait de la pièce mais c’était bien comme ça. on aurait tout le temps du monde pour discuter par la suite, pas la peine de précipiter les choses. et j’sais pas combien de temps on a passé comme ça à juste profiter de la présence de l’autre sans émettre le moindre son mais on était bien. j’étais bien et le sommeil, lui, a finit par remporter la partie.

c’est le soleil tapant sur mon visage qui finit par me faire quitter les bras de morphée. j’ai du mal à revenir à la réalité. je cligne des yeux à plusieurs reprises puis me frotte le nez. et toutes les images de la veille me revienne. est-ce que c’était réel ? je laisse ma main partir légèrement sur le côté, te cherches mais tu n’es pas là. alors je finis par me redresser serrant un peu le drap contre mon corps dénudée. sur la table de chevet trône un petit déjeuner majestueux mais c’est toi que je veux voir là. le tête à tête avec les fruits frais pourra bien attendre encore un peu. je glisse hors du lit et récupère ton tee shirt de la veille posé sur la table pour l’enfiler. il couvre mes cuisses, c’est déjà bien. j’relève mes cheveux, les attaches rapidement et passe finalement sur le balcon où tu es. pourquoi je stress comme ça ? j’ai l’impression d’être une enfant et de ne pas trop savoir comment t’aborder. est-ce que tu regrettes ce qui s’est passé ? est-ce que tu m’en veux de t’avoir poussé comme ça ? parce que je sais que la plus grande partie de la faute me revient de droit. « hey » j’ai la voix un peu rauque dû au réveil mais je m’approche de toi m’adossant contre la rambarde pour te regarder. « j’veux que tu saches que je regrette pas » c’est mieux que rien pour commencer. puis au moins, j’suis pas en train de te dire que je veux tout effacer.

Le matin pointe le bout de son nez, et avec lui vient le retour à la réalité. Il est doux ce retour. J’te vois, endormie dans mon lit comme un bébé, et ça me suffit pour esquisser un sourire. Petit-déjeuner commandé et déposé sur ta table de chevet, je passe dehors pour te laisser tranquillement finir ta nuit. J’écoute le bruit des vagues, les conversations indistinctes qu’on entend déjà sur la plage au loin. Et tu débarques quelques minutes plus tard. T’es… vêtue de mon t-shirt. Et encore une fois, j’peux pas m’empêcher de te regarder de la tête aux pieds. Pourquoi t’es si belle? Pourquoi j’aime autant te voir trainer dans mes fringues comme si on avait fait ça toute notre vie? Je cligne des yeux, me passe rapidement le bout de la langue entre les lèvres pour me forcer à détourner le regard. J’espère que c’est pas moi qui t’ai réveillée. Tu viens t’adosser à la rambarde à mes côtés, et je t’adresse un petit sourire à ta salutation rauque. "Hey." que je réplique simplement. Et tu lances tout de suite la conversation. C’est la preuve que j’ai pas tout rêvé. Tant mieux. Et tes mots… j’crois qu’ils me rendent un peu trop heureux, ils me soulagent. Tu ne regrettes pas? "Moi non plus. Pas le moins du monde." Autant être honnête. Sully, ça n’a jamais été mon grand pote. Et à choisir, entre toi et n’importe qui d’autre, tu sais que j’te choisirais toi. Envers et contre tout. "J’garderai le secret, j’te le promets." Si c’est ce que tu choisis de faire, je suivrai. Toujours de ton côté, tu te souviens?

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je t’avoue que là, j’connais pas trop la marche à suivre. je ne sais pas vraiment ce que l’on est censée dire, encore moins si l’on doit faire quelque chose. alors j’attaque directement le vif du sujet parce que de toute manière, on sait toi comme moi que tourner autour du pot ne servira à rien. puis c’est du moi tout craché pas vrai ? de mettre les pieds dans le plat directement, de ne te laisser aucun répit. j’ai gardé le silence hier soir, crois pas que je vais continuer comme ça. « tant mieux » et ouais, ça me soulage. réellement. j’avais peur que tu me dises que c’était une erreur. que j’avais été trop loin et tout ce qui allait avec. alors si tu ne regrettais pas, ça m’arrangeait. j’avais pas envie d’avoir des reproches de ta part sur tout ça. mais j’arque un sourcil aux mots qui suivent avant de secouer la tête. « je le garderais pas » sauf si toi tu me demandes explicitement de ne jamais en parler mais.. je ne me vois pas cacher un truc comme ça. j’pourrais pas rester avec sullivan avec ce qui vient de se passer là. j’pourrais pas non plus le quitter comme ça sans jamais lui dire ce qui avait pu se produire dans cette chambre la veille. « je ne mentirais pas » ni à toi, ni à lui. j’vais pas te planquer comme si tu étais quelque chose dont j’avais honte. j’ai honte de la manière dont je l’ai fais, pas du fait que ce soit avec toi. « sauf si tu préfères ne plus jamais en reparler » mais j’crois pas que je pourrais moi. c’était pas rien, tu le sais.

C’était bien non? Aucun de nous ne regrettait ce qui avait pu se passer la veille. Ça voulait dire que toi non plus, t’avais pas agi sous l’emprise de l’alcool et… ouais, ça me faisait plaisir. Ça veut dire que t’en avais vraiment envie, que les mots que t’as pu dire étaient sincères et ça ne s’oublie pas. En revanche, si tu choisis de garder le secret — ce que je peux comprendre finalement — je suivrai, je ne dirai rien, tu pourras poursuivre ta relation avec Sullivan si tu le souhaites. C’est pas ce que je veux, j’serais un menteur si je clamais ça, mais c’est ton choix, pas le mien. Tu rétorques que tu ne comptes pas le cacher, tu ne comptes pas mentir. D’accord… Donc tu sais ce qui t’attend hein? On en a parlé hier, avant même de franchir les limites. Tu l’as dit, s’il se passait quoi que ce soit et que Sullivan était au courant, votre couple serait terminé. T’es prête pour ça? J’ai pas envie que tu sois brisée, c’est pas mon but dans cette histoire. J’veux juste te voir heureuse moi. "Non, j’ai pas honte de toi Meghan." Et techniquement, j’ai pas grand chose à me reprocher, je suis le célibataire de l’histoire. On me reprochera sûrement d’avoir couché avec toi en sachant que t’étais engagée et maman, mais… clairement, peu importe c’que je fais de ma vie, les gens ne sont jamais satisfaits alors j’m’en fous un peu à ce stade. Je viens doucement attraper ta main pour jouer avec tes doigts, les yeux baissés vers ceux-ci. Tu sais que j’suis tactile, j’ai besoin de contact, encore plus après hier soir. Mais la vérité c’est que, je ne sais même pas si j’ai le droit de te toucher. Tu regrettes pas, c’est bien. Mais est-ce que ça veut pour autant dire que c’est open? Pas forcément. C’était peut-être un truc comme ça, d’une fois, une offre à usage unique. Et maintenant, on redeviendrait les amis fusionnels qu’on était avant tout ça. Peut-être que c’est ça que tu veux, toi.

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crédit/tumblr → w/@elliot maxwell

et j’crois que j’ai besoin de savoir où est-ce que tu te positionnes dans tout ça. ce que tu veux, ce que t’attends. ça ne veut pas dire que je pourrais te le donner mais je crois qu’on doit être honnête l’un avec l’autre si on veut avancer après ce qui a pu se passer entre nous. on a besoin de vider notre sac, de dire ce qu’on cherche, ce dont on a besoin. est-ce que t’es capable de faire ça elliot ? parce que depuis le début, j’ai l’impression de devoir livrer une bataille avec toi à chaque fois que je veux une réponse à mes questions. et j’ai juste pas envie de devoir te forcer la main encore et encore si t’as juste pas envie d’en discuter. puis comme bien souvent, t’es beaucoup trop silencieux. est-ce que j’en conclus qu’on arrête de parler là ? on va prendre un petit-déjeuner puis lézarder sur la plage sans plus s’adresser le moindre mot ? t’sais, c’est difficile parfois de te comprendre. y a des choses pas logique avec toi. « d’accord » t’as pas honte de moi, et puis ? c’est tout ce que t’as à dire ? parce que ça reste très vague quand même. puis t’attrape ma main et je te laisse faire. tu joues avec mes doigts sans me regarder comme si t’étais un enfant pris en flagrant délire d’une bêtise. dis moi ce qu’il se passe elliot, qu’est-ce que t’as ? est-ce que t’as peur de quelque chose ? de moi ? j’sais pas, vide ton sac toi aussi un peu. arrête d’attendre que je prenne les décisions toute seule parce que là, tu vois, il n’y a pas que moi. « et maintenant ? » tu vois, je te laisse le loisir de dire ce que tu veux, ce que t’attends, ce dont tu as besoin. je t’ouvre la porte encore une fois, fais en ce que t’en veux.

J’joue quelque peu hésitant, quelque peu nerveusement avec tes doigts. C’est le seul contact que j’ose initier. En réalité, j’ai envie de t’embrasser. J’ai envie d’à nouveau sentir tes lèvres sur les miennes. Et ça me fait peur. Et maintenant? J’en sais rien. "Je sais pas Meghan." Qu’est-ce que tu veux que je te dise? Qu’est-ce que t’attends? "J’ai pas envie que tu partes." Ça, j’peux te l’assurer. Reste avec moi jusqu’à la fin de l’été. On est bien ici non? "Est-ce que c’était un coup d’une fois hier?" J’essaye d’être le plus honnête possible, mais j’ai pas envie de trop me dévoiler. Ça fait flipper, et j’crois que c’est toujours le même problème : si je parle, si je le dis à voix haute, ça rend la chose réelle et y’a plus de retour en arrière une fois que c’est dit. "Parce que moi, j’veux pas." J’parle de façon entrecoupée, j’en suis désolé, mais j’ai besoin de process les informations moi aussi. J’m’interroge en même temps que tu le fais, alors c’est plus long à venir. "J’sais pas, c’était… différent hier. Spécial. T’es pas comme les autres." J’te l’ai déjà dit encore une fois, mais c’était bien d’être reprécisé après la nuit qu’on avait passé. "Et j’crois que j’pourrais pas juste revenir en arrière comme si c’était juste un truc qui s’était produit et puis voilà, redevenir amis comme avant en mettant cet évènement de côté. Parce que… ouais, j’ai constamment envie de te toucher. J’me retiens de t’embrasser, parce que j’me dis que c’est peut-être pas correct, c’est peut-être pas ce que tu veux, que tu trouverais peut-être ça bizarre." Mais c’est ce que je pense, c’est ce dont j’ai envie. Et maintenant, tu sais ce qui se passe à peu près dans ma tête. C’est brouillon, mais c’est un début. Et maintenant j'crois qu'il est temps de me taire pour te laisser répondre à tout ça.

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crédit/tumblr → w/@elliot maxwell

mais je ne pourrais pas pousser indéfiniment dans le vide en fait. je déteste me retrouve confronter à un mur et si t’agis de cette manière avec moi, on va être forcés d’arrêter la conversation là parce que ça ne nous mènera à rien. alors ouais, j’ouvre légèrement une porte et j’attends de voir si tu vas saisir l’opportunité ou pas. il semble que oui. j’garde ma main dans la tienne et je me tais, je te laisse parler. parce que je sais que si je te coupe, tu reprendras peut être pas. et pour une fois que tu déballes réellement les choses, je préfère laisser faire. j’écoute tout, j’ai le coeur qui bat un peu plus vite par moment et j’essaye de cacher tout ça. parce que je sais que je peux pas m’emballer et que.. les choses sont beaucoup plus difficile que ce que l’on voudrait croire. alors quoi ? tu voudrais que ça se reproduise, t’as envie de m’embrasser mais.. qu’est-ce que t’entends par là ? tu voudrais que je sois ton plan cul régulier ? je me mordille la lèvre cherchant mes mots, cherchant quoi répondre à ça. « ouais, j’crois définitivement qu’on pourra jamais prétendre qu’il n’y a rien eu » et ça risque d’être compliqué de rester amis après une nuit pareil. ça serait hypocrite de prétendre qu’on peut sincèrement y arriver. rester aussi tactile sans que les images de cette nuit ne viennent nous submerger. « embrasse moi » comme ça. y a pas d’alcool, pas d’euphorie, rien. c’est au petit matin. alors embrasse moi et laisse juste faire nos émotions. est-ce que ça sera la décharge électrique comme hier ou est-ce qu’on se rendra compte que finalement, on s’est peut être juste laissés emporter pour pas grand chose. embrasse moi et tu verras.