DIMOSES + lost in the waves.

≈ ≈ ≈
{ lost in the waves. }
crédit/ tumblr ✰ w/moses.

l’eau qui s’étend pendant que le soleil s’éteint. les orteils qui s’enfoncent dans le sable encore chaud, au milieu des vas et viens des autres tout autour. je pense aux rochers, à celui sur lequel je suis censée te retrouver en ce début de soirée. j’paris que ce sera beau, cette image d’une âme à l’étroit, à l’écart perchée sur la dureté d’un monde. deux extrêmes, il y a toi qui s’efface et moi qui m’adapte. t’es un peu le soleil qui s’éclipse et je suis l’océan qui ne part jamais vraiment. en fait, ici, c’est un peu nous mélangé et là-bas au fond, on aura l’impression que le soleil touchera les vagues pour s’y perdre éternellement. tu te perdras avec moi toi ce soir ? je marche sans trop savoir où aller, je cherche juste ce gros tas de pierre contre lequel mon regard vient de buter. j’ai un fragment de souvenirs pour ton visage quand ton prénom résonne en boucle. alors j’approche sans vraiment savoir, la main qui se pose au dessus de mes yeux à quelques mètres de ce qui semble être toi. le soleil. - moses c’est ça ? probablement que ouais. toi, à l’écart de tous, de tout, dans ce coin de plage qu’on ne trouverait pas.

Tinder. Application insignifiante et sans importance pour une âme en peine en captivité comme la tienne. Tu t’es dis que ça serait important de socialiser, ce qu’il y a, c’est que les mots semblent venir beaucoup plus facilement lorsque tu te retrouves derrière l’écran. Le contact humain pour toi es crucial, dès qu’une interaction voit le jour, tu te retrouve directement ou indirectement lié à une personne. Derrière ton téléphone, ça n’engage à rien. Ce ne sont que des mots, perdu comme un tas de prières adressées au bon dieu et qui restent sans réponse. Tu as accepté de la voir, cette jeune filles aux ourlets troublants. Ses mots semblaient t’atteindre, peut-être parce qu’elle te ressemble un peu avec son besoin de socialiser. Ce n’est pas une date, un rencard ou quelque chose qui s’approche un temps soit peu à de la romance. Tu la rencontre dans ce lieu familier où il est facile pour toi de t’échapper. Tu prends place sur les rochers avec plusieurs heures d’avance. Tu déposes ta guitare derrière toi, suivi de près par tes calepins à dessins, peinture et crayon en tout genre. Tu fermes les yeux quelques instant pour te connecter à ton environnement. Tu es un être hypersensible, constamment à la recherche d’un trésor à exploiter. Pour toi la richesse ne se résume pas à de l’or, c’est ce que la nature a à t’offrir. Ce soleil qui se couvre d’une teinte rosée avant d’aller mourir là où l’océan voit le jour. Ce sont les lippes de cette jeune fille prénommée Dina que tu dessines, construit et déconstruit de toutes les manières possible sur ta feuille de papier quand sa voix t'atteint finalement pour te faire émerger de ta bulle artistique. ‘’ En chair et en os. ‘’ Répliques-tu simplement en donnant les coups de crayons manquants à ton oeuvre avant de lever les yeux sur elle, le visage las et sans expression comme à ton habitude. Tu ne veux pas qu’elle s’imagine que tu en a rien à foutre… il s’agit seulement de ta personnalité. ‘’ Assied-toi. ‘’ Reprends-tu en dégageant quelques cahier de tes mains noircies par le plomb.

≈ ≈ ≈
{ lost in the waves. }
crédit/ tumblr ✰ w/moses.

les vagues qui rythment mes pas, qui me guident jusqu’à toi. en chaire et en os, en peine et en sang. je te regardais gribouillé sur ton cahier en arrivant, je me demande bien ce que tu caches à l’intérieur. ce que tu dessines. des mondes meilleurs, des réponses, du bruit pour combler le silence dans lequel tu aimes que trop hiberner. et moi je suis un bout de tempête qui sort de tes bouquins pour venir saccager ta solitude, pour remuer un peu tes chaînes. tu me regardes finalement, les yeux vastes, vides, aussi neutre que tes feuilles de papier. aussi ternes. tu me laisserais te colorer les yeux ? les rendre vivants un jour ? - je préfère le sable ! que je lance en me laissant retomber sur les grains salés, là, face à toi comme pour analyser tes failles. tes défauts, ta beauté éphémère que personne ne sait comprendre. l’âme labyrinthique, trop complexe pour qu’elle soit insignifiante. - c’est quoi que tu met là-d’dans ? je me redresse à peine, sur les genoux pour pointer les cahiers du doigt. je demande, sans tabou, sans gêne. j’ai envie de voir ce à quoi tu rêves, tu aspires. j’sais pas si tu seras assez fou pour me montrer, assez naïf pour me donner les armes d’un jour te sacrifier.

Elle préfère le sable. Tu souris intérieurement avant de te pencher à nouveau sur ton oeuvre inachevée. Tes doigts glissent avec une lenteur déconcertante sur ses ourlets beaucoup trop réels pour être vrai, ceux de Dina qui sont à tout jamais prisonniers des fibres de cette feuille qui orne ton nouveau calepin. Tu l’as vue dans son regard. Sa curiosité, la richesse de son âme. Tu sais aussi qu’elle est en mesure de te désarmer puisqu’elle a rapidement saisi l’essence même de ta vie. Dina semble te connaître mieux que toi-même et ça te trouble. Pourtant, tu ne laisses rien paraître, préférant poursuivre sur cette vague d’inspiration. Serai-t-elle l’élue ? L’ange envoyé du ciel pour te libérer de ton tourment? Cette merde que tu crées autour de toi depuis que tu as mis les pieds au Portugal… ce sable mouvant dans lequel tu t’enfonces un peu plus à chaque jour qui passe. Celle qui mettra un terme à ton questionnement en ce qui concerne Jade ou Serah… Saura-t-elle t’aider ? Te fourniras-t-elle les réponses à tes questions ou te sauvera-t-elle de cet enfer? Ton regard s’ancre de nouveau au sien lorsqu’elle s’adresse à toi. Tu la jauge un instant, plus serein que jamais. Elle veut savoir ce qui hante tes cahiers. Elle veut connaître tes combats, tes erreurs, tes démons… mais tu t’es pas le genre d’homme à t’ouvrir aussi facilement. Ce que tu crées, t’appartient et rare sont ceux en dehors de tes professeurs, qui ont accès à cette partie de toi que tu cherches à enterrer. Tu n’es rien de plus qu’une épave dépouillé d’humanité. Tu es toi, un être sans importance et sans valeur. Pourquoi s’intéresse-t-elle à tout ça ? ‘’ Des dessins, des compositions. ‘’ Réponds-tu finalement en attrapant le calepin aux couleurs écarlates. Tu le feuillette rapidement avant de le lui lancer. Il contient de vieux dessins insignifiants, tes palettes de couleurs. Rien qui puisse lui donner le libre accès à ton âme… rien qu’elle puisse utiliser contre toi. Tu es beaucoup trop prudent pour ça. ‘’ T’aimes l’art ? ‘’ Finis-tu par demander tandis que tes doigts s’affairent à rendre sur papier, ce que tes pupilles captent, c’est à dire le visage angélique de cette douce créature mythique qui se tient juste là, devant tes yeux.