Casually and confident lookin' at the mess I am [Eleaudia]

Profitez du Summer Camp avait probablement été l’une des meilleures idées de ma vie. Enfin, après celle de prendre la décision de partir loin de mes parents et loin de ma famille. J’en avais besoin, les complots et les dictats de la monarchie, ce n’était vraiment pas fait pour moi. Et puis aujourd’hui, j’avais cette sensation d’être plus heureuse. Bien plus heureuse que lorsque je vivais à Rio, au grand désespoir de mes parents. Pour cette chaude journée, j’avais pris la décision de m’enfermer au frais, pas d’aprem bronzette pour moi, j’avais pris suffisamment de couleur pour tenir jusqu’à la rentrée. C’est comme ça que je me retrouve dans le plus gros centre commercial de Portimão, non sans me déplaire, j’allais pouvoir faire des folies et dépenser mon argent à outrance. Sans regarder devant moi, je bouscule quelqu’un qui se mets presque à m’injurier instantanément. Non mais elle sait pas à qui elle parle celle-là. «putain, regarde où tu vas » J’arque un sourcil et réplique aussitôt « Não, mas para quem você se leva? » Une habitude. Quand je suis énervée, je parle presque tout le temps le portugais, ma langue natale. Je détourne mon regard vers la personne en question et fronce les sourcils. « Claudia ? » Un large sourire s’étend sur mes lèvres, les probabilités de tomber sur ma cousine étaient quasiment nulles.

Il existe une infinité de probabilité plus ou moins complexes. Surtout quand il s’agissait de retomber sur votre cousine que vous n’avez pas vue depuis des années. Depuis un départ brutal du Brésil pour faire le tour du monde, je ne l’avais pas revu. Sentir son parfum, voir son sourire et la sentir proche de moi me faisait penser qu’elle m’avait réellement manqué. C’était probablement la seule personne de la famille que j’appréciais sincèrement. " ça fait une éternité que l'on ne s'est pas vue, tu m'as manqué Eleanor" J’esquisse un large sourire en hochant la tête à la positive. Elle m’avait tellement manqué aussi, si je pouvais revenir en arrière, je l’aurais probablement embarqué dans mon périple. « Toi aussi, tellement ! » Elle me prend dans ses bras, et moi je la serre fort à mon tour, comme pour que la réalité me rattrape et m’affirme qu’elle était bien en face de moi. Elle se recule néanmoins et m’observe. " qu'est-ce que t'as changé" Je laisse un rire amusé s’échapper de mes lèvres. C’est bien vrai, t’es une véritable merdeuse maintenant. Foutue conscience. « Tu trouves ? Je fais plus vieille non ? Regarde de profil. » Je me mets de profil et fronce les sourcils. Je pose un doigt entre mes deux sourcils et déclare amusée. « Regarde cette ride. Il faut vraiment que j’arrête de faire la gueule. » Je ris de plus belle, et l’observe à mon tour. « Tu es toujours la même. Toujours aussi canon. »