(ff) remember when everything was perfect (KATHAËL)

❝remember when everything was perfect❞
quelque part en Europe

c'était peut-être insensé ce que tu faisais. peut-être que tu n'aurais juste pas dû partir et encore moins engagé ce détective privé pour la retrouvé. pourtant, elle était la seule qui pouvait te comprendre. et ce, même avec le gramme de trop qui circulait dans ton sang. l'alcool coulait, s'imprégnait de toi. tes pas se voulaient lourd. on te regardait, on te dévisageait. "toujours les américains" as-tu cru entendre sur le chemin. mais, tu t'en foutais. de tout de façon, même si tu ne t'en foutais pas, avec ton état actuel tu n'étais pas en mesure de faire quoi que ce soit. tu avais trop perdu, trop bu, trop de trop. c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. tu ne t'en étais jamais sorti correctement et ça depuis ta rupture avec ton ex. tu l'avais perdu pour une connerie que tu n'avais pas su gérer. t'avais déjà perdu trop dans ta vie, sa perte puis la mort de ton père. c'était un anéantissement. alors, t'étais venu la retrouver, essayer de revoir clair en toi. pourtant, tu savais qu'elle ne voulait plus te voir, mais toi tu en avais besoin. même si elle te rejèterais, même si c'était fini entre vous. c'était la seule qui te comprenait vraiment... les gouttes perlaient sur ton visage, ton corps. ce n'était pas tes larmes, simplement la nature qui n'était pas de ton côté. la pluie tombait pendant que tu continuais ton chemin. elle était dans cette ville, mais où précisément ? tu n'en savais rien. tu donnais ton espoir au hasard, au destin. tu lui avais toujours dit que le destin pouvait vous séparer mais aussi vous réunir. tu espérais grandement que ça vous réunirez. parce que tu n'en pouvais plus. tu t'approchais d'un bar. peut-être que tu pourrais reprendre un peu d'alcool. peut-être n'en avais-tu pas assez ? ou peut-être que ton seul moyen pour oublier tout ça, c'était de noyer ton problème dans de l'alcool ? ten savais trop rien. tu ne voulais plus penser, tu voudrais retourner à ces moments où tout était plus simple. où tu avais arrêté de tout perdre. t'aurais voulu que tout s'arrête depuis bien longtemps. et puis, là tu voulais que tout s'arrête. que le temps s'arrête. car tu venais de la voir. elle était là. la belle Katherine Östensson, celle qui t'avais fait battre ton coeur, celle que tu avais trahie, celle qui te comprenait le mieux. Katherine... dis-tu alors que ta voix se perdait avec tout l'alcool que tu avais encaissé. peut-être que ce n'est que des hallucinations. T'en savais trop rien. T'étais juste là, titubant à moitié face à cette femme qui ressemblait comme deux gouttes d'eaux à la femme que tu as tant aimé.
© LOYALS.

@Katherine Östensson

(Invité)

le soleil tape sur le crane de la brune mal réveillée, une journée à dormir, elle se prépare déjà pour une énième soirée. sa peau dorée reflète ces journées passées à ne rien faire, des vacances qu’elle ne mérite pas, elle en profite. plus aucune notion du temps, elle ne sait quel jour il est, ni dans quelle ville elle se trouve précisément. elle suit cornelia sans même demander quoi que ce soit, elle lui fait confiance. tout ce que veut katherine, c’est s’éloigner des soucis, s’éloigner de tout ce qui peut être malsain pour elle. la fontaine sur la place secondaire est calme, parallèle à l’allée piétonne, quelques touristes se baladent, les locaux vaquent à leurs occupations. l’américaine, elle, se pose là, sur la pierre chaude, son livre dans la main. rituel journalier, elle se ressource ici, pendant quelques heures, elle s’oublie et tout le reste. le bruit de l’eau l’apaise, lui rappelle la louisiane, cet endroit qui pouvait la bercer, c’est comme retrouver ce qu’elle appelait sa maison, il fut un temps. aujourd’hui, elle a plus la même définition, sa maison n’est plus un endroit, un lieu. non, sa maison c’est ses personnes, sa famille. elle se sent chez elle quand elle est avec ceux qu’elle aime, ses amis, cornelia. ceux qui ne l’ont jamais quittée, ceux qui ne l’ont jamais trahie. sauf que peut-être rien n’est fait pour durer. elle se doutait pas que ça pouvait arriver maintenant, elle pensait être loin de tout cela. elle aurait dû partir quand elle a vu ce couple murmurer des injures en français, elle aurait dû partir quand elle a entendu les plaintes, les bruits de pas lourd. katherine… ça résonne dans sa tête. cette voix, ce visage, elle en a tant rêvé, elle en a fait des cauchemars aussi. le visage de l’amour, le visage de la trahison. comment réagir ? son visage se ferme, réflexe qu'elle a acquis ces derniers mois, alors que son cœur se brise. sa main la démange, elle sait pas ce qu'elle fera s'il s'approche trop. qu'est-ce que tu fais ici ? des milliers de questions se bousculent dans sa tête. elle aurait tellement voulu savoir pourquoi il avait fait cela, pourquoi avait-il choisi nova ? pourquoi elle ? qu'est-ce qui n'allait pas chez la brune ? elle l'aimait, elle voulait passer des années à ses côtés, elle voulait l'aider, lui qui se noyait dans son déni. peut-être n'étaient-ils jamais voués à se retrouver ? des étoiles contraires ? et encore là, à cet instant précis, elle veut lui toucher la joue, lui dire que tout ira bien alors que l'alcool imprègne son système. sauf que tout cela, il l'a rayé de sa vie en embrassant une autre. comment tu m'as retrouvé ?

(Invité)