On avait quelques points communs ouais, qui ironiquement n’était pas des points communs. Dans le sens où, c’était pas des ressemblances communes. Tu te rends compte? On se réjouissait presque de connaître tous les deux la sensation d’une lame qui nous transperce la peau, d’être toujours les victimes sans qu’on ne demande rien, en restant simplement dans notre coin à faire notre vie, d’avoir touché de près ou de loin à un avortement imposé. Est-ce que finalement, c’était nous qui étions fucked up, ou alors c’était notre environnement? Ça, c’était une réelle question. J’veux dire, regarde tous les malheurs qui ont touché Harvard ces dernières années. N’importe qui sain d’esprit aurait pris ses jambes à son cou et aurait fui cet endroit qui semble réellement maudit. "Les amis c’est sacré. C’est la famille qu’on choisit." C’était une phrase cliché, certes, mais qui était bien vraie. On ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis. Et les miens, ils remplacent volontiers ma famille. Et comment tu parles des DBS alors que je me forçais à rester soft pour les bonnes manières… ouais, désolé, mais ça m’arrache un petit rire de satisfaction. "Désolé. C’était juste… du bonheur pour les oreilles." Parce que j’avais l’impression que tout le monde les voyait comme les rois du monde, alors entendre quelqu’un les rabaisser, par exemple Agathe la dernière fois que je lui ai parlé, ou toi, qui en plus sont des personnes qui sont proches d’eux… Ouais, ça me fait plaisir. On peut me dire que j’suis un connard pour aimer entendre du mal des autres mais ça me fait ni chaud ni froid. J’pense qu’il faut vraiment qu’on essaye de vivre pour nous plutôt que pour les autres. "C’est une question piège ça… J’te comprends, moi je fais toujours passer mes proches avant moi-même, c’est limite maladif, j’crois que c’est ma loyauté qui me tuera. Mais… parfois, quand t’es au plus bas, faut savoir prendre soin de toi, te reconstruire, avant de pouvoir apporter ton aide et ton soutien aux autres." C’est un peu sur le même principe que, si tu t’aimes pas toi-même, comment les autres peuvent t’aimer? Si tu es toi-même brisée, comment tu peux essayer de reconstruire les autres? Autant prendre un peu de temps pour toi, même quelques jours, quelques semaines seulement, et tu seras d’autant plus à même d’aider tes proches en allant bien.
≈ ≈ ≈ {this might either be a battlefield or a safe heaven} crédit/ tumblr ✰ w/@elliot maxwell
j’avais déjà l’impression de m’être perdue en chemin un bon paquet de fois alors clairement, j’étais pas sûre que changer ce trait de ma personnalité soit bénéfique pour moi. puis je mettais tellement d’énergie dans le bien être des autres que ça me permettait d’aller mieux par moment. de ne plus trop penser à ce qui n’allait pas. et ouais, éviter d’y penser ne faisait que retarder les choses puisqu’en soit les problèmes étaient toujours là mais faire l’autruche, c’était sûrement l’une de mes meilleures qualifications. « ouais » mais tu sais, mes amis ils ont pas hésité pour la plupart à me planter des coups de couteau dans le dos. alors j’sais pas si j’ai juste vraiment la poisse ou si je suis incapable de choisir correctement les gens pour m’entourer. y a peut être un peu des deux mais je me suis toujours tournée vers les mauvaises personnes, faut bien que je le paye un jour ou l’autre après tout. « si il ne te faut que ça je peux t’envoyer tous les jours un message pour les insulter, ça suffira a égayer ta journée » et crois moi, avec la haine que je ressent envers eux, j’serais la première à réussir à me renouveler. parce que ouais, ils étaient allés beaucoup trop loin, beaucoup trop de fois. et j’en pouvais plus de les voir agir comme s’ils étaient les rois du monde et qu’ils pouvaient tout faire sans jamais se soucier des conséquences. la belgique était le pays le plus inutile au monde, qu’ils aillent donc s’enterrer là-bas, personne ne ressentira le manque. « j’sais pas si je pourrais. j’ai l’impression d’être tellement abîmée qu’il ne reste plus rien à réparer. que ça serait juste une tâche impossible et.. j’sais pas. j’me dis que j’voudrais juste que ça s’arrête un peu pour une fois. » et j’tiens le même discours que quand j’avais voulu mettre fin à mes jours. en gros, c’était pas joyeux et je faisais encore le souhait de voir tout s’arrêter.
M’envoyer tous les jours un message qui vise à insulter les frères DBS? "Sincèrement? J’vais pas cracher dessus." Je sors un stylo de ma poche — oui, j’ai toujours un stylo sur moi, on sait jamais — et prends ton bras pour te noter sur le dos de la main mon numéro de téléphone. "T’as pas d’excuse pour ne pas égayer mes journées!" Je te lance un petit sourire amusé, presque joyeux. Autant prendre tout ça à la rigolade plutôt que continuer de cracher notre haine et s’apitoyer sur le mal qu’ils nous ont fait non? Et j’écoutais tes mots mais… ouais, ça me faisait de la peine de t’entendre dire des choses comme ça. J’avais déjà eu Seong qui avait voulu sauter d’un toit et c’était compliqué de réagir à ce genre de situation. J’avais pas forcément les bons mots, j’savais pas forcément quoi dire ni comment réagir. Et c’était encore plus difficile étant donné que je ne te connaissais pas. "Ça s’arrête un peu là. Dans ces moments comme ça. Quand t’es perchée en haut d’une falaise dans un paysage paradisiaque, à entendre les vagues s’écraser sur la plage, respirer l’air, fermer les yeux juste le temps d’un instant. Prendre une pause." Je regardais l’horizon un instant et reprenais. "Tu guériras Camila. Ça prendra du temps, mais on finit tous par guérir… Crois-moi." Et j’peux pas te dire grand chose de plus, et t’as aucune raison de me faire confiance mais… ouais, tu devrais. On guérit jamais à 100% mais déjà à 70 ou 80%, c’est déjà pas mal tu trouves pas?
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le truc, c’est que j’avais des hauts et des bas. ça pouvait varier d’un instant à l’autre. mais quand c’était le bas qui prenait le dessus, ce n’était clairement pas jolie à voir. bien au contraire. et ouais, c’était douloureux en fait parce que j’avais l’impression que je ne pourrais jamais vraiment m’en sortir. et j’sais pas, quand j’avais les hauts, j’voulais. j’voulais vraiment aller mieux, me dire que tout allait s’arranger et l’instant d’après, j’repartais dans mes phases étranges où j’avais besoin de m’isoler et me couper du monde. « considère ça comme un deal » peut être que ça me permettrait à moi aussi de décharger un peu ma haine alors clairement, j’allais pas m’en plaindre pour le coup. puis tu prenais mon bras en otage notant alors ton numéro sur ma main. « promis, j’essayerais de ne pas foirer cette mission » et j’sais pas, d’un coup, j’ai l’impression qu’on partage un truc. c’est tout bête mais c’est différent. on s’connait pas, on ne se juge pas et je crois que quelque part, ça me fait du bien. « ouais.. » mais ça prend combien de temps ? parce que je ne suis pas sûre de pouvoir résister encore longtemps comme ça. j’reportais mon regard sur l’horizon poussant un soupir. « c’était sympa de m’écouter en tout cas » rien ne t’y obligeais. t’aurais pu partir, ne pas te retourner ou tout simplement me demander de me taire pour méditer tout seul dans ton coin.
On a un deal, génial. Un deal qui concerne notre aversion pour les DBS. Enfin, moi j’en ai qu’un, toi t’as l’autre, à ce que j’ai pu comprendre. "T’inquiète, j’ai confiance en toi." que je disais d’une voix un peu trop affirmée, genre le maitre jedi qui donne sa confiance en son padawan. Ou un truc du genre, j’ai pas vu les Star Wars. C’est fou comme on ne se connaissait pas et qu’on se parlait comme si on était potes depuis 10 ans. On se confiait facilement et… ouais, c’est sûrement qu’on était des inconnus alors c’était plus simple. Ça l’est toujours plus quand on ne connait pas son interlocuteur, on se dit que y’a pas de répercussion, de jugement. Et que même si y’a jugement, on s’en fout parce qu’on ne reverra pas la personne. "Pas de quoi. Merci aussi." Je me relève, pose une main douce sur ton épaule. "Profite bien de la vue." Tu guériras Camila, j’te le promets. Même si tu n’en crois pas un mot pour l’instant. Moi j’le sais. Toi et Cléo, vous êtes des femmes fortes. Y’a pas de raison pour que vous ne vous en sortiez pas.