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KIMERYS ◇ le passé revient toujours au galop pour nous rattraper...

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le passé revient toujours au galop pour nous rattraper...
Pourquoi se balader ainsi en pleine nuit ? La réponse est pourtant évidente : insomnie. Notre chère chanteuse ne parvenait pas à trouver le sommeil, en effet. J'avais pourtant essayé, maintes et maintes fois, me tournant, me retournant dans mes draps, enfouissant ma tête dans l'oreiller, le renversant, essayant de compter les moutons, tentant de penser à des choses neutres et sympathiques, à mon futur fiancé ; tout ça en vain. Au final, j'étais restée un moment allongée sur le dos, les mains sous la nuque, à fixer le plafond pensivement. Je réfléchissais et ça m'empêchait de me reposer dûment. Mon cerveau, pire qu'une turbine, ne cessait de vrombir, de connecter tout et n'importe quoi, avec ou sans raisons ou buts précis. Je pensais à ma situation, au fait que ces rêves revenaient sans cesse dans mon esprit, me hanter. Je revoyais mon violeur. Et pourtant, je savais qu'il pourrissait en taule maintenant. J'y repensais parce que je n'avais pas mon petit-ami à mes côtés pour m'empêcher d'y penser. C'était lui le remède à mes maux et le fait d'avoir été séparé de lui me ramenait à mes blessures. Pourtant, je savais que normalement il devait débarquer aujourd'hui, mais je n'avais reçu aucun signe pour le moment. Peut-être que son groupe avait eu un petit retard, qu'en savais-je, je ne faisais que guetter un appel ou un message sur mon portable. À force, je ne supportais plus de rester immobile, allongée, je m'étais levée. Et voilà pourquoi aussi tard je me mettais à me balader comme une délinquante dans l'immense ville d'Albufeira, les mains croisées dans le dos. Marcher m'avait toujours aidée à trouver une solution à un problème, ou en tout cas à réfléchir plus profondément que de rester statique. Voir défiler les paysages, sentir le contact de mes pieds avec le sol, toutes ces choses d'apparence anodine, et pourtant si terre-à-terre, me rassuraient. Je me perdis, ou plutôt laissais mes pas me guider aveuglement. Et puis.... J'arrivais dans une ruelle assez bizarre pour que je lève le nez et constate une longue lignée de bars. Je fronçais légèrement un de mes sourcils, et observais l'endroit. Il n'y avait vraiment que des bars, le seul point positif pour moi, c'était que cet endroit était vraiment bien coloré et illuminé. C'était beau malgré tout. Je me mettais à marcher pour faire la petite visite et peut-être aurais-je envie de boire un petit verre à force.
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Emrys n'avait pas prévu de partir cet été. A vrai dire, il ne prévoit jamais rien. Il se laisse porter au gré du vent, au gré du temps qui passe et de ses humeurs. C'est sur un coup de tête qu'il avait débarqué à Albufeira. Il y avait songé, la veille tard le soir. Il s'était dit qu'il pourrait rejoindre Chris, découvrir du pays. Que peut-être qu'il s'amusera bien plus qu'il ne le fait pas ici. L'affaire de quelques jours ou peut-être plus, cela dépendra surtout de la tournure des choses.

Et le voilà aujourd'hui à naviguer dans les rues, tentant de joindre Chris par tous les moyens. Il avait essayé de l'appeler sur son téléphone et sur tous les réseaux sociaux possibles. Pendant quelques secondes, il avait même songé à dresser une mouette pour lui dire de ramener son gros cul de bridé ici. Mais non, impossible de le joindre. Tant pis pour lui, ce n'est absolument pas cela qui allait empêcher le jeune homme de se prendre une cuite bien méritée après ce long périple pour arriver. Il ne tardait d'ailleurs pas à trouver son bonheur. Une rue aux façades plus lumineuses les unes que les autres, parsemées de bar de toutes parts et regorgeant de personnes plus ivres les unes que les autres. Ça, c'était la rue qu'il cherchait. Il ne tardait pas à se mêler à la foule, enchaînant les enseignes et se délectant des boissons qu'ils proposaient. Rapidement, il s'était lié d'amitié avec d'autres touristes. Il doutait fort que cela soit dû à une sociabilité extraordinaire qu'il aurait acquis par miracle. Il misait  davantage sur sa main bien souvent volontaire pour payer une tournée. Mais il s'en moquait pas mal, ce soir il s'amusait et c'est bien tout qui comptait.

L'ivresse commençant à le gagner peu à peu, ses yeux naviguaient vaguement sur les gens. Certains étaient si ivre qu'une seule gorgée pourrait les mener vers la case coma, d'autres plus rares car sobres, ne pouvaient dissimuler l'agacement sur leur visage et Bae-Kim … Quoi ? A la vue de son ex petite-amie, Emrys se redressait rapidement. Il clignait des yeux à nouveau, vérifiant à plusieurs fois qu'il ne se trompait pas. Non il ne se trompait pas, il pouvait la reconnaître entre mille. Rapidement, sa joie s’estompait pour laisser place à ce sentiment d'amertume qu'il ressentait à chaque fois qu'il se retrouve face à son visage. Que faisait-elle ici ? Que faisait-elle ici de surplus ? Où est ce connard qui lui sert de fiancé ? Avant même qu'il ne s'en rende compte, ces pieds l'avaient menés face elle, l'empêchant d'avancer et de le fuir. « Qu'est ce que tu fais ici ? Tu devrais pas être toute seule dans ce genre de lieu.  »
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Cette ruelle émanait de l'obscurité, mais je parvenais tout de même à m'y retrouver. Malgré tout, j'aimerais bien sortir au plus vite d'ici. J'aime le calme, certes, surtout en pleine réflexion, mais celui-ci est assez.... hmm malaisant. Je me tendis un peu, sur mes gardes. Au fond d'moi, une petite voix me sifflait que je savais que j'aurais dû rester de préférence du côté de l'abondance de foules ou sur les chemins fleuris, mais j'étais trop absorbée pour y faire gaffe. Sentant un petit courant d'air frais sur ma peau, je frissonnais un peu sur le coup. C'est une autre... Ambiance, oui, vraiment. Et ça ne me rassurait nullement. Pour l'instant personne ne m'approchait, et tant mieux, car je ne comptais pas m'approcher de quelqu'un, hm. Un peu plus loin dans la ruelle dans laquelle j'avançais, je perçus beaucoup plus de circulation ? J'entendais aussi quelques sons beaucoup plus élevés. Vaut mieux que j'continue par là. J'accélérais un peu le pas, hâtive de quitter cette atmosphère déjà oppressante pour mon petit être fragile. Mon visage s'illumina discrètement quand en effet je vis un peu d'animation, et m'apprêtais donc à aller jusqu'au bout de cette route. Mais... Alors que je marchais, une forme se dressa devant moi et attira directement mon attention qui pourtant était fort portée sur l'issue. Je m'arrête, sans trop avoir le choix. Je déportais mon regard vif sur la source en question et je buguais. Emrys... Bon sang ! Mon cœur me faisait soudainement mal tant il battait fort dans ma poitrine, au point qu'il paraissait vouloir broyer ma cage thoracique pour en sortir. Un vent léger vint caresser ma peau de lait. J'avalais un déglutit douloureux en sentant ma gorge serrer. Qu'est-ce que tu me voulais ? Pourquoi tu me barrais le chemin ? « Je me promenais vers l'inconnu et mes pas m'ont guidé jusque dans cette ruelle. J'comptais partir de toute façon. Fin quand tu m'auras ouvert le passage... » Je glissais une mèche rebelle de mes cheveux derrière mon oreille. « Et toi ? T'es venus te bourrer la gueule ? Parce qu'il n'y a que des bars ici. » ça me semblait primordiale de préciser ce petit détail. Tu m'as brisé l'coeur Emrys, alors tu espérais quel genre d'accueil ? Une accolade ? Un sourire ? Je ne sais pas. Je ne sais pas comment réagir face à toi... Parce qu'à chaque fois que je pose les yeux sur toi, j'te revoyais au-dessus de cette fille en train de lui donner du plaisir, vos gémissements résonnant dans toute la pièce et encore dans mes tympans.
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Il n'avait pas commandé ses jambes qui l'avaient menés jusqu'à elle. L'alcool avait sûrement sa part de responsabilité, l'alcool et son goût démesuré de se mêler de ses affaires alors qu'il ne fait plus parti de sa vie. En la voyant seule ici, entourée de toute cette foule des plus ivres, Emrys ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Toute seule ? A peine ces questions lui venaient en tête qu'il était déjà devant elle, à lui formuler ses questions à voix haute. Elle ne semblait pas ravie de le voir, il s'en doutait un peu. Pourtant, ce n'est absolument pas cela qui allait le stopper. C'était plus fort que lui, il voulait constamment savoir ce qu'elle faisait et avec qui. Il ramenait toujours son grain de sable comme si il avait encore son mot à dire, comme si tout n'était pas terminé entre eux. Il agissait toujours comme si elle lui devait des comptes alors que celui qui a tout fait foiré, c'était bien lui. Ironie du sort, celle avec qui il fut surpris est aujourd'hui une de ces meilleures amies.

Elle lui expliquait qu'elle s'était retrouvée ici, portée par le vent dans sa promenade et qu'elle comptait rentrer lorsqu'il lui aura laissé une ouverture pour le faire. « Oui il vaut mieux, c'est pas un endroit pour toi si t'es toute seule. » Même avec n'importe qui de toute façon. Si il le pouvait, le jeune homme l'aurait envoyé dans un endroit paradisiaque où personne ne pourrait la blesser, même pas lui, et dans lequel il ne pourrait jamais lui arriver malheur. Mais non, tout ceci lui était impossible. Alors il devait se résigner à être cet ex encombrant qui pense savoir mieux que les autres ce qui est bien ou pas pour elle.

Elle lui retournait la question, visant juste dans sa supposition. Oui il venait pour se bourrer la gueule, Chris ne lui avait toujours pas répondu, il lui fallait bien fêter son arrivée comme il se le doit. « Bien vu. A la base j'suis venu voir Chris mais il ne me répond pas. Il faut bien que j'occupe mon temps agréablement. » Car oui, pour lui, boire jusqu'à en vomir ses tripes était un plaisir. Cela lui permettait d'oublier, de développer son sens de la sociabilité comme jamais. Mais là n'était pas la question, lui il est en mesure de se défendre, pas elle. « Il est où machin ? » Demandait-il en désignant la bague qu'elle porte dans un léger mouvement de menton. Ouais il est où ce trou du cul même pas capable de faire attention à elle ?
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Je ne comprends pas pourquoi tu agis comme ça avec moi. Ce qui te pousse à t'inquiéter toujours autant de mon cas. Car malgré le fait que tu me repoussais dans le passé, tu étais là exactement comme ce soir, à me sermonner de toujours être accompagné quand je sortais. À t'inquiéter pour moi et à essayer de camoufler ta peur pour moi en pensant que je pouvais être dupe. Et oui, si je ne t'avais pas surpris dans le lit avec une autre, peut-être que je ne serais pas partie. Peut-être que j'aurais continué à faire la sourde d'oreille et ne pas répondre à tes petites piques dans le but de te détester. Peut-être que je serais restée malgré tous tes efforts à me repousser. Tu as tout gâché Emrys. Je n'y suis pour rien dans cette histoire. Moi, je n'ai fait que tomber amoureuse. C'était ça mon crime. J'supporte pas non plus ce que tu viens de me cracher, alors je me mets à rire. Nerveusement. « Arrêtes ! T'es qui pour savoir ce qui est bien ou pas pour moi ?! » T'as perdu ce droit depuis notre rupture. Depuis que tu as baisé cette fille en choisissant de détruire ce qu'il y avait entre nous. Tu as fait ton choix Emrys, alors pourquoi aujourd'hui tu oses t'arrêter devant moi pour... T'inquiéter. « Ah ouai et j'parie que tu vas terminer la soirée avec une de ces catins de nuit. » pour aller te l'enfiler elle-aussi. C'est plus fort que moi, j'en gardais toujours un mauvais souvenir et ce coup-ci, tu ne m'as laissé que de la rancune. Je te vois faire signe de la tête vers la bague que je porte. Oh ça, ce n'est pas celle de Seong, on ne s'est pas encore acheté nos bagues et celle que je porte, appartient à ma mère, elle me l'a offert. Je la mets parce que je l'affectionne, aussi parce que je voulais m'habituer à mon futur statut de fiancée. Mais en regardant la bague, j'pige quelques secondes plutard, de quoi tu veux parler, ou de qui. Évidemment. Pourquoi ne m'en suis-je pas aperçu plus tôt ? « Il a un prénom. Hae-Seong. » Tu veux que je te dise ? Il a été meilleur que tu ne l'as jamais été avec moi. « Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ? » Je lève les mains devant moi. « Pourquoi tu fais semblant de t'inquiéter pour moi ? » J'veux connaître toutes les raisons qui te poussent à le faire, parce que j'pourrais penser une seconde que tu me regrettes. « Et pourquoi tu craches ton venin sur mon futur fiancé alors que tu ne le connais même pas ? T'es jaloux ou quoi ? » Ha ha ha. Comme s'il pouvait l'être.
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