(elliga) are we like crashing waves?

Je te disais par texto que j’étais parti surfer mais je t’invitais à me rejoindre. J’avais envie qu’on passe du temps ensemble, qu’on profite de ces vacances. Et puis, j’t’avais promis de t’emmener surfer cet été non? J’pensais à la Californie de base, mais le Portugal, c’était bien aussi. Surtout pour commencer. Pas trop de grosses vagues, pas de risque que tu te fasses emporter comme quand j’avais fait surfer Cléo à Gold Coast. Tu me rejoignais donc au petit local de location de planches et je glissais un bras autour de ta taille pour attirer contre moi et te voler un baiser langoureux. "T’es belle en bikini." Enfin, t’es belle tout court, mais tu m’as compris hein? "Prête à tenter l’expérience?" que je lance dans un petit sourire. Je te prends donc par la main pour t’emmener à l’intérieur et commence à regarder les différents types de planches qu’ils proposent. "Tu vois, les planches courtes et qui ont un bout pointu, c’est les Shortboards ; elles sont parfaites, ça te permet de bien manoeuvrer mais c’est pour les surfeurs qui sont calés pour faire des figures, genre en compétition. Pour les débutants, on prévoit plutôt des planches comme… ça." que je te montre du doigt. Une mini-Malibu. Moyenne en longueur, assez large et épaisse, mais pas trop lourde pour permettre une bonne manoeuvre et un bon contrôle à la rame. "Si je fais trop de bla-bla, tu me le dis." Parce que j’sais que ça peut être chiant écouter quelqu’un parler d’un truc qui le passionne sans rien savoir du sujet. Du coup, je te loue une Mini-Malibu et garde ma Shortboard — j’suis loin de penser que je suis un surfer pro mais c’est ce avec quoi je surfais en Australie alors je m’y suis habitué. "C’est parti?" Et j'espérais que cette sortie en tête à tête, elle nous réconcilie vraiment. Parce que je t'aimais, et que j'avais l'impression qu'on était à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, même en partageant le même lit chaque nuit. Et c'était déjà en train de me rendre malheureux. Comme avec Cléo.

crédit/ tumblr ✰ w/ elliga

j’sais plus quoi penser. j’veux dire.. on est ensemble dans cette relation, un couple, juste toi et moi et pourtant, on a jamais été aussi éloignés l’un de l’autre. on s’parle pas, on s’croise comme si l’autre était pas là et j’peux pas. j’peux vraiment pas rester dans un truc comme ça parce que c’est en train de me laminer le coeur et que j’ai pas signé pour ça. alors quoi ? qu’est-ce que tu veux elliot ? parce qu’on s’dit rien, on partage que dalle et même le soir qu’on on se retrouve dans le même lit, on ne se touche pas. c’est nocif, c’est pas possible de vivre un truc pareil et j’pense que pour ça, t’es du même avis que moi. mais là, c’est une sortie que tu m’as proposé et j’peux pas refuser. j’me dis qu’on pourra peut être parler. qu’on pourra peut être se retrouver et.. j’sais pas. j’essaie de garder un peu espoir dans tout ça parce que j’en ai besoin. vraiment. « merci » que je souffle après t’avoir rejoins dans le local de location. « yas, j’ai l’impression de réaliser un rêve. » puis j’ai toujours été une touche à tout, une passionnée. j’ai envie de tout faire dans ma vie alors clairement, j’suis contente que tu me fasses découvrir ça. que je puisse le partager avec toi même si on est loin d’être au top. et directement, tu m’entraînes vers les planches commençant ton discours, m’expliquant certaines choses et j’souriais en te regardant. c’est beau de te voir prendre autant les choses à coeur, de te sentir tellement intéressé par ce que tu racontes. c’est rare de te voir comme ça, tu t’en rends compte ? « non non, ça m’intéresse » vraiment. je me suis toujours intéressée à ce que tu pouvais me raconter de toute façon. peu importait le sujet. « yep, on y va. mais.. on est pas censés porter des combis ? » les surfeurs en ont d’habitude, non ? ou peut être que je dis des conneries, j’sais pas. dans tous les cas, j’te suis sur la plage sans rechigner. « du coup, j’suis censée faire quoi ? » faut que tu m’expliques tout, j’ai jamais touché à une planche moi.

J’pense que ça peut nous rapprocher. Enfin, nous faire retrouver une certaine complicité. Complicité qui nous caractérisait depuis le début et qu’on a malencontreusement perdue. J’mentirais si j’disais que je sais pas comment on en est arrivés là. J’le sais, et c’est de ma faute. Alors, c’est normal que j’essaye de tout faire pour arranger les choses. Et j’sais pas, le surf, ça me paraît être un bon moyen pour faire ça. Déjà parce que c’est un truc dont on a parlé au tout début de notre relation — on n’était même pas encore ensemble, c’était la période où j’voulais rien officialiser encore — et donc ça remet un coup de nostalgie. C’est bon la nostalgie, non? Ça fait repenser au passé, quand tout allait encore bien. Ça nous met dans un bon mood, de réaliser cette promesse de vacances au bord de l’océan à deux. "Un rêve? Carrément? Heureusement que je suis arrivé dans ta vie pour que tu rayes ça de ta bucket list alors." J’savais pas si t’en avais une mais… te connaissant, toi qui adorais les listes, c’était fort probable. Je te décrochais un sourire et commençais mon speech sur les différentes planches pour trouver la plus adaptée pour toi. Puis je m’excusais, de trop parler de trucs qui t’intéressent sûrement pas. Mais… non, tu me dis que ça t’intéresse. Ah? Et j’me surprends à sourire doucement, presque timidement. Ça me fait plaisir que tu dises ça. J’ai pas l’habitude de déblatérer sur les choses qui me passionnent parce qu’elles sont pas nombreuses. Le vol et le surf. L’Australie. Mais c’est des trucs qui me rendent nostalgique. Et pas forcément la bonne forme de nostalgie, cette fois. Je te donne donc ta planche pour que tu puisses l’emmener en bord de mer en me suivant. "Tu veux une combinaison? En soi, elles sont pas obligatoires. C’est des combis thermiques, c’est fait pour te protéger de la froideur de l’eau en fait. Mais, j’pense pas qu’on en ait besoin ici." Surfer en plein été dans une mer plutôt tranquille sous un soleil tapant… Pas nécessaire quoi. "T’as déjà mis de la crème solaire avant de venir?" Ou faut que je t’en mette, hm?

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j’crois même que j’en avais jamais vu une en vrai avant aujourd’hui alors ouais, j’suis carrément novice pour le coup. « tellement, tu changes toute ma vie maxwell » j’souris juste parce que j’aime te voir sourire en retour. j’ai l’impression que même les trucs simples ont ne les partages plus spécialement et ouais, quelque part, c’est déstabilisant. j’ai pas envie qu’on arrive à la fin. j’ai pas envie qu’on soit pas assez fort. on a toute la vie devant nous, on avait commencé à faire des projets et.. je ne veux pas que ça parte en fumée, comme ça. « ah. bah non, ça ira du coup » j’me sentais un peu bête pour le coup. mais si tu dis qu’on en a pas besoin alors d’accord. on en a pas besoin. « non ? j’devais en mettre ? » tu m’as juste proposé ce moment, j’ai enfilé un bikini et je suis venu. ni plus ni moins. aucune préparation. et même si j’ai tapé « faire du surf » sur google, je t’avoue que « mettre de la crème solaire » n’était pas vraiment dans les consignes. j’sortais quand même un tube de mon sac de plage la tendant vers toi. « tu m’en mets ? » dans le dos j’entends. et j’attendais pas spécialement une réponse du coup, j’me positionnais pour que tu puisses en appliquer sur ma peau. « tu sais, j’ai réfléchis vis à vis de nous » à ce froid omniprésent, aux difficultés qu’on semble affronter ces derniers temps. « et j’sais pas où est-ce qu’on va mais je sais que j’ai pas envie d’être sans toi » alors ça vaut ce que ça vaut mais au moins, pour une fois, j’essaie de dire ce que je ressent et de sortir carte sur table avec toi.

Je ris doucement à tes mots. Et franchement, j’nous préfère comme ça, toi et moi. À plaisanter, à rire, à se sourire de façon complice. C’est nous, ça. "Ravi de l’entendre." Réellement. Et j’espère que c’est vrai. Que je change toute ta vie — en bien. J’veux penser que je transforme ta vie, que je la rends meilleure en t’aimant du mieux que je peux. Une fois les planches choisies, on discute de l’utilité des combinaisons thermiques. Mais sous le soleil actuel, j’pense pas que ce soit nécessaire. En revanche, la crème solaire, ça l’est. J’hoche donc la tête alors que tu me tends le tube que j’ouvre pour prendre une bonne dose de crème qui puisse recouvrir tout ton dos et ton buste. Et je commence à masser tes épaules pour faire pénétrer la crème solaire dans ta peau. "Je voudrais pas que tu crames. T’sais, les coups de soleil sont plus rapides à se faire sous l’eau et quand t’as la peau mouillée." Crois-moi, j’l’ai appris de la manière forte. Et je continue mon affaire, te faisant te tourner vers moi pour que je passe les mains sur tes bras et ta poitrine. Tu finis par briser le silence pour parler… de nous. Et ça me fait peur, mais je dis rien, je te laisse parler. Pour une fois que tu le fais, pour une fois que tu me dis ce que tu as sur le coeur. "Je sais pas où on va non plus." Je remonte mes mains sur tes deux jours pour te rapprocher un peu plus de moi. "Mais j’veux pas faire la route sans toi. Peu importe où on va. Parce que c’est toi, Vega. Et ça changera pas." C’est pas près de changer en tout cas.

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c’est pas tous les jours que ça arrivera ça. tu sais que je ne suis pas douée pour ce genre de conversation. je préfère les éviter comme la peste en règle générale parce que je suis incapable de poser des mots sur ce que je pense. du moins, je sais le faire à l’écris mais à l’oral, c’est terminé, y a plus personne. alors ouais, j’essaie parce que t’es important et que j’ai pas envie que les choses se terminent comme ça mais faut que tu m’aides aussi un peu. j’te fais face alors que tu continues d’étaler la crème sur ma peau et je me pince les lèvres après ma révélation. « alors pourquoi est-ce qu’on a l’air d’être deux inconnus ? » honnêtement. dis pas le contraire. c’est comme si on ne connaissait plus en fait. et on ne fait strictement aucun effort pour arranger les choses. depuis qu’on est ici, tu fais les choses de ton côté et je m’ennui du mien. j’ai l’impression qu’il est tellement loin le temps où on appréciait juste de passer du temps ensemble, à parler de tout est de rien et à refaire le monde avec quelques mots. c’est ça que je veux retrouver mais.. c’est presque si on ne se touche plus. alors ouais, c’est difficile à gérer puis ça fait mal surtout. « je t’aime, n’oublie pas ça » j’suis tombée amoureuse de toi et même si c’est difficile là de suite, mes sentiments ils sont toujours là, toujours présent pour toi. les projets qu’on avait, je les voulais vraiment. vivre avec toi, avoir notre endroit à nous, pouvoir me réveiller tous les matins à tes côtés. maintenant, si on se couche en même temps c’est presque inédit. « dis moi que ça va s’arranger » qu’on va vraiment essayer.

Je soupire doucement. Pas contre toi. Face à tes mots. À la situation dans laquelle on est. Je sais pas pourquoi on a l’air d’être deux inconnus. Pourtant, on s’est réconciliés après la dispute. T’es revenue, je me suis excusé. On est quand même venus au Summer Camp à deux. Mais j’ai l’impression que ouais, y’a toujours cette tension qui plane. Comme si on était dans la retenue. A ne pas dire ce qu’on pense par peur que l’autre réagisse mal. Du moins, c’est comme ça de mon côté. "J’ai la peur constante de faire ou dire quelque chose qui ne te plaira pas." Et que je te perde à cause de ça. J’sais pas, j’ai l’impression d’être un funambule débutant qu’on laisse marcher tout seul sur un fil tout fin à 40 mètres de hauteur. Un demi-centimètre sur le côté et ça peut être fatal. On a perdu notre spontanéité, notre innocence, notre complicité. Et j’suppose que… je sais juste pas quoi faire pour la retrouver? "J’suis pas parfait tu sais. J’le serai jamais." Et j’demande pas que tu le sois non plus. J’veux juste qu’on se suffise. Que je sois assez pour que tu veuilles continuer. Te battre. "Mais je t’aime aussi, et moi, j’veux que ça marche. J’veux pas te perdre. Et en fait, j’suis juste perdu. Je sais pas quoi faire, comment faire, pour que ça redevienne comme avant. J’ai l’impression qu’il y a un gouffre entre nous et j’sais pas comment sauter pour arriver de l’autre côté. De ton côté." Tu dois juste m’aider, Vega. Si tu veux la même chose que moi, aide-moi. Dis-moi ce que je dois faire pour arranger les choses. Parce qu’on le sait tous les deux, le coupable dans cette histoire, c’est moi.

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moi je veux qu’on essaye. j’veux vraiment qu’on mette toutes les chances de notre côté plutôt que continuer sur cette lancée là. parce que là, j’ai juste la sensation qu’on laisse le fossé se creuser jusqu’au jour ou l’on partira chacun de notre côté à défaut de pouvoir rester ensemble. c’est ça que tu veux ? parce que ce n’est pas mon cas. « pourquoi ? j’veux dire, on a toujours été honnête avec l’autre. et ouais, l’épisode meghan m’a pas plu mais.. tu t’arrêtes sur ça comme si j’allais te sauter à la gorge pour tout et n’importe quoi. » j’ai jamais fait ça. je t’ai toujours laissé vivre. j’ai peut être été blessée par une action mais j’crois pas que ça remette en cause absolument tout, si ? « et j’attends pas que tu le sois » je ne te demande pas d’être irréprochable parce que moi même je ne le suis pas. je te demande pas d’être parfait sur toi et de ne jamais faire un pas de travers et.. c’est horrible parce que j’ai l’impression que tu me vois comme un monstre oppressant en fait. « t’es déjà de mon côté, faut juste que t’arrêtes de penser que je suis encore en colère contre toi. » j’suis plus en colère elliot. on a juste des explications, c’est passé. j’ai pas envie qu’on revienne dessus encore et encore. si j’voulais pas passer à autre chose, je t’aurais quitté. hors, c’est clairement pas ce que j’ai fais. « j’essaierais peut être juste de te noyer pendant la séance de surf mais c’est pas si grave » on essaie de détendre l’atmosphère comme on peut.

"Ouais, j’sais pas…" J’suppose que j’ai juste pas envie d’une autre relation désastreuse et que j’m’écrase encore par peur de faire un pas de travers. Si je fais rien, on ne peut rien me reprocher, pas vrai? C’est comme ça que je pense. Alors j’utilise la métaphore du gouffre pour t’expliquer ce que je ressens, comme je peux. C’est maladroit mais au moins, j’essaye. Et à ta réponse, ma main glisse doucement sur ta joue. Alors on est du même côté? Ouais, peut-être que c’est moi qui suis encore trop penché sur l’évènement Meghan. Je sais pas. Je roule des yeux et ris légèrement à ta dernière remarque. "Faudrait déjà que tu me fasses tomber de ma planche, c’est pas gagné. Je suis un pro je te rappelle." Petit clin d’oeil amusé, je referme la crème solaire après m’en être mis un peu aussi. "Let’s go." Je reprends ma planche et marche vers l’eau. "Tu veux d’abord faire comme les enfants et essayer de faire le geste pour te lever sur le sable? Ou tu veux direct aller à l’eau?" Non, j’te traite pas comme une enfant… Bon, en vrai, même les adultes en cours de surf commencent par ça. Mais on cherche pas à te faire devenir surfeuse professionnelle là, juste de passer un bon moment ensemble, comme on pouvait le faire avant.

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j’veux juste te retrouver elliot en fait. j’ai juste envie qu’on construise une vraie relation et pas qu’on se déchire après si peu de temps. j’reste persuadée qu’on a encore des tonnes de chose à vivre toi et moi et.. j’sais pas. j’crois sincèrement qu’on pourrait aller loin si on faisait les efforts nécessaire, tu crois pas ? « tu doutes de mes talents ? j’pourrais t’épater » et te faire tomber de ta planche. d’une manière fair play ou pas. mais j’suppose que je suis capable de te déstabiliser en battant des cils alors ouais, ne me sous estime pas trop. « non, je vais y aller au talent et t’impressionner » que je réponds d’un léger sourire trainant ma planche avec moi jusqu’à avoir les deux pieds à l’eau. « j’ai vu plein de film ou il y a du surf tu sais ? ça a pas l’air si compliqué que ça » ok, peut être que je frime un peu et qu’il me faudra moins de deux secondes pour tomber à l’eau mais un peu de confiance en soit ne tue personne. et je te suivais m’enfonçant un peu plus dans l’eau m’installant à plat ventre sur la planche comme tu le faisais, m’aidant de mes mains pour avancer un peu. « allez, impressionne moi » j’attends la démonstration moi.