HAKIM KAHLI ► cameron dallas

Chez beaucoup de familles, le réveillon de Noël est l'un des plus beaux jours de l'année. Encore plus chez les Khali. C'est le 24 décembre 1994 que t'es né. Un jour avant Jésus, c'est pas beau ça ? Ta date de naissance a un peu spoilé au monde le reste de ta vie, parce que t'as toujours été traité comme un roi. Mais ça, c'est la faute de tes parents. Pour tout dire, le foyer dans lequel t'as grandi n'a jamais été un lieu très sain. Ton père est un gros macho de première, un connard avare, dur et indifférent. Malgré tout, c'est un homme fort, qui a réussi, et tu ne peux pas t'empêcher de l'admirer et de lui vouer le plus grand du respect. Ta mère a toujours été effacée. Vous n'avez jamais été très proches, mais t'as toujours su qu'elle ne partait pas de la maison simplement par crainte de ton père. Bref, ils t'ont tout de suite attribué le statut d'enfant roi, et tu ne t'en es jamais vraiment plaint. T'as toujours eu ce que tu voulais, et tu l'as toujours eu avant ta soeur. La meilleure -ou la pire- chose de ta vie a pointé le bout de son nez un an après toi, en 1995. Des personnes censées auraient pu vous dire que vous auriez pu être élevés comme deux jumeaux, mais ça aurait été mal connaître le père Kahli.

Ton enfance a été complètement différente de celle de ta soeur, Anayah. La raison principale ? Sûrement le fait que tu sois un mec, et elle une fille. Ton père t'as tout autorisé, pensant que cela forgerait l'homme que tu es aujourd'hui, qu'il fallait que tu t'endurcisses et que tu deviennes comme lui. Ce ne serait pas difficile de définir ton adolescence en trois mots : alcool, sexe, débauche. Ces dernières années, tu les as consacrées aux soirées, aux road-trips entre potes et aux filles. Alors les cours ? T'as complètement mis ça de côté, sachant pertinemment que ton père ne te couperait pas les vivres pour si peu, au contraire d'Anayah. Alors que ton adolescence e a été rythmée par les sorties, la sienne s'est déroulée selon les examens et les devoirs à rendre pour la semaine. Interdite de sortie, faut avouer que ce sentiment de supériorité par rapport à elle, tu l'as toujours aimé. Passer devant sa chambre la narguer avant de sortir, ou lui envoyer des messages depuis l'autre bout du pays : ton passe-temps préféré. Mais même si vous avez été élevés de deux manières totalement opposées, il y a bien quelque chose qui vous lient et qu'ont ne peut pas vous enlever : vos bleus et vos cicatrices. Ta mère n'a jamais essayé de calmer ton père, qui se défoulait sur vous deux lorsque ça n'allait pas. La solution aux problèmes financiers ou aux disputes de couple ? Hakim ou Anayah. Ces coups portés par ton père se sont arrêtés brutalement après tes 18 ans. Selon lui, t'étais devenu "un homme", comme lui. Tu remontais un peu plus dans son estime, il commençait sûrement à te considérer comme son égal. Ca s'est pas vraiment passé pareil pour Ana'. Contrairement à toi, les bleus, tu peux encore les voir sur ses bras et sur ses jambes.

Cette injustice, ça a sûrement été celle de trop. Un beau jour, elle a pété un câble, et s'est enfuit de la maison sans rien dire à personne. Sans rien te dire. T'étais celui qui l'avait toujours soutenu et celui qui était prêt à donner la vie pour elle, mais elle ne t'as même pas laissé un mot. Pas d'études et pas de travail : ça te laissait un temps libre énorme, et t'en as profité pour la rechercher à travers tout le pays. La retrouver a sûrement été le plus gros soulagement de ta vie... mais un soulagement de courte durée. C'est seulement quelques jours après être rentré à San Francisco que ton père t'as chargé de ton travail pour les prochaines années : surveiller ta soeur nuit et jour, la protéger, mais surtout, l'empêcher de faire des conneries et de lui désobéir comme elle venait de le faire.