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hurt
olympe & isaac
« Seems like it was yesterday when I saw your face »
Olympe. Des complices à l’aurore même de tes souvenirs, désormais étrangers au crépuscule de la réalité. Tu t’es noyé dans la rosé funeste de l’amour, de l’attachement. Quelle idiotie. Isaac, vulgaire jouet sans importance qui s’élance douloureusement vers une satisfaction moindre. Déception. L’humiliation repose sur l’amoureux catafalque, prêt à recueillir les rauques exclamations du râle propre au caracolade. Tu colportes cette douce souffrance autour de toi. Ton cœur s’acharne à se taire alors que tu rentres dans ta chambre d’hôtel. Tu trouveras le réconfort dans le parfum écœurant, lourdeur transportant toute l’horreur qui s’agite en toi… Tes pensées sont prisonnières de la culpabilité. La punition. Peu importe. Le drame ne réside pas dans l’habitude, mais dans la violence. Encore et toujours. Tu refuses toujours à comprendre, à entendre. Ta brutalité cache simplement la terreur qui agite les méandres de ton cœur… Tu as toujours choisi d’ignorer le plaisir, chacune de tes actions gravent des estafilades sur ton corps. Empreintes même des choses brisées. C’est impossible, c’est inenvisageable. Cela ne peut être vrai, ce n’est pas la réalité… Il n’y a aucune finalité possible à cette existence. Cesser de vivre signifierait pour toi le tromper. Il s’agit là d’une idée bien stupide, accumuler une souffrance qui ne sera jamais suffisante. Ce n’est pas raisonnable. Tristesse infinie, mais lumineux espoir. Payer le prix de ton erreur. Olympe. Vos mots périmés, avariés, que tu ne peux digérer Isaac, qui demeurent au fond de ton estomac. Tu es rongé d’une colère auprès de laquelle la nuit la plus obscure semble n’être qu’une lumière éblouissante. Ta valise éventrée sur le sol, tes costumes s’alignant sur des cintres. Le soleil éclaire l’artifice. Aiden. Tu meurs de son absence, il n’était qu’un enfant. Encore. La fureur s’échappe de ton cœur en une nuée de poison s’écoulant dans la moindre de tes veines. Tu ne peux la vaincre, et elle ne peut te détruire, l’irritation t’emporte comme une avalanche se brisant en déformant tes traits. Aucune douceur, tu es désagréable par ton âpreté. Ta mâchoire est serrée en un rictus complexe. Il ne viendra jamais ici, ni nulle part ailleurs. Tu observes l’opulence du lieu, lagon bleu dont l’eau saline balaye la pièce de son embrun. Ton silence est éloquent. Ce parfum lui-même a des volutes d’assassinat. Isaac. Tu passes tant de journées à attendre le lendemain, jusqu’à ce jour, encore, et demain… Ton esprit gémissant en proie aux longs ennuis sans lui. Cet hôtel n’est qu’un tombeau, bien qu’il possède l’écho des futurs soupires que tu vas délivrer. Vacances ? Nullement. Seulement un nouvel horizon de souillures. Ton regard désabusé flâne dans chaque recoin de la chambre. Si seulement tu pouvais t’arracher un sanglot en offrant ton être à une myriade de désuètes victimes, alors peut-être un sourire se dessinerait sur ton visage. Le cliquetis de la porte vient troubler ton silence. Tu soupires légèrement, serrant fortement les poings. Le parquet grince doucement. Le service des chambres ne peut pas être plus désagréable. Une démarche s’approche, féminine. Un sourire vient habiller ton visage, douce mensonge… La porte se ferme brusquement alors que tu te diriges vers le salon. « Je n’ai besoin de rien, vous pouvez repartir. Merci de votre sollicitude. » Tu te tournes vers l’intruse. Olympe. Isaac, tu es toujours dans une colère atroce, oubliant ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Un monde sanguin où l’idée de t’arracher un tremblement supplémentaire t’honore de joie… Et Olympe y rentre. Plaisir, quelqu’un aurait-il donc entendu tes supplications ? « Vous vous êtes trompées de chambre Madame » Sucrerie vocale, mais très vraisemblable. Plusieurs années déjà et ton absence ne doit être qu’une anecdote désormais. Un vague prénom dans les abysses du passé. Tu n’éprouves nullement l’envie de fêter ses idiotes retrouvailles.
(c) DΛNDELION
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