Settle down with me

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Lara & Marshall

Vous êtes vous déjà arrêté un moment pour vous coucher sur le dos et vous questionner? Vous demandant ce que vous avez fait? Ce que vous êtes en train de faire? Où est-ce que vous allez comme ça et par-dessus tout, pourquoi? C’est ce qui m’est arrivé dernièrement. En fait, depuis plus d’un mois je me suis posé ces questions sans réellement en trouver le sens ou la réponse, jusqu’à aujourd’hui. Lorsque je me suis réveillé, j’étais animé d’une nouvelle motivation, comme si j’avais la réponse à toutes ces questions soudainement. J’ai attrapé mon téléphone et suis directement aller dans ma liste de contact. Mes doigts ont ensuite glissés tout seul sur l’écran pour trouver celle que je cherchais, la seule qui importait au fond avant de lui envoyer un message des plus simples. Cet après-midi, 14h au Transept si tu veux bien qu'on discute. J’avais ensuite balancé mon téléphone plus loin en me levant d’un bond pour aller prendre une douche. Le Transept n’était pas très achalandé, nous aurions la paix pour discuter là-bas et c’était un endroit magnifique que peu avait eu la chance de visiter. Peut-être que ce serait la première fois pour Lara, j’avais personnellement l’habitude d’aller y trainer lorsque j’avais réellement besoin de penser et d’être laissé à moi-même. Donc souvent durant les dernières semaines. J’étais d’abord tombé sur cette tour par hasard en ne croyant d’abord pas que je pourrais y monter. Finalement, tout était possible à Harvard, un peu comme à Poudlard!

Je sortis de la douche en séchant rapidement mes cheveux et vint attraper mon téléphone e n enfilant maladroitement mon boxer. Un sourire étira mes lèvres. Je viendrais... C’est tout ce dont j’avais besoin. 14h, j’avais donc le temps d’aller assister à mon cours avant de me rendre là et d’être présent avant elle pour l’attendre. J’enfilai rapidement mes fringues et me rendis à mon cours de psychologie qui devait durer deux heures. Les deux heures les plus longues de ma vie si vous voulez mon avis. Je regardais l’heure toute les dix secondes et les minutes s’égrainaient si lentement qu’elles auraient tout aussi bien pu être des années lumières. Lorsqu’enfin le prof annonça la fin du cours, je me ruai vers la porte, sautant pratiquement par-dessus les rangés de banc de l’auditorium. 13h30, comme prévu! Je couru pratiquement pour me rendre jusqu’au memorial hall et y entrait d’un pas légèrement plus lent, mais toutefois très bien calculé. Je ne voulais pas courir ici, ce serait comme de courir dans une église! Je montai tranquillement jusqu’au transept où je m’appuyai contre une fenêtre après avoir laissé tombé mon sac le long du mur. De là, je pourrais surveiller son arrivée. D’ailleurs, je ne mis pas bien longtemps avant de l’apercevoir. Sa longue chevelure dorée se balançait au vent ce qui me fit sourire stupidement. Je le savais maintenant, je l’avais compris à mon réveil; j’étais amoureux de Lara.

S’il y a bien une chose que je ne m’attendais pas à faire aujourd’hui c’était d’attendre un instant avec une telle impatience, comme un enfant encore émerveillé par ce que lui disent les adultes, comme le jour avant Noël lorsque les heures paraissent infiniment longues. Ce matin j’avais eu une belle surprise, peut-être même un cadeau empoisonné quand on y pense bien, je sortais d’un bain aromatisé que je m’étais offert dans la baignoire que j’avais fait installée il y a quinze jours de cela au milieu de ma salle de bain. Elle était immense à la base et j’avais trouvé important de faire quelque chose pour lui ôter cette densité, à présent un contraste très intéressant opérait dans cette pièce et puis, avouons-le, prendre un bain était plus qu’agréable pour moi qui n’avait pas eu cette occasion depuis des années et des années. Je chantonnais dans ma baignoire sur l’air de Santigold tout en agitant mes pieds d’une manière très comique qui, si il y avait eu des caméras aurait entrainé les railleries de millions de membres sur youtube j’en étais certaine. Mon portable en main mon sourire s’était immédiatement illuminé, bon d’accord je ne devais plus adresser la parole à Marshall depuis notre entrevue dans les couloirs des dortoirs Winthrop mais je n’y arrivais pas, je devais me faire violence lorsque je le croisais et encore plus maintenant qu’il était célibataire, Solweig resterait son amie, j’avais su m’informer de la meilleure manière possible par le biais de ses amis proches sans même qu’il ne puisse s’en rendre compte. Suite à son SMS j’avais longtemps hésité comme une adolescente vivant sa première histoire d’amour sur la manière adéquate pour lui répondre, au final j’avais choisi la froideur en optant pour les trois petits points qui laissaient la porte ouverte à beaucoup de choses, il n’avait pas idée de tout ce qui me faisait envie et pourtant, encore une fois je devrais me faire violence. Je refusais d’être cette fille pitoyable qui revenait immédiatement lorsque la place était libre, il me prenait pour son second choix alors qu’il était le seul et unique garçon que je désirais plus que tout au monde. Cette séparation me l’avait fait comprendre et il serait difficile pour moi d’aller en travers de cette volonté de l’aimer, d’être avec lui aux yeux de tout le monde.

Après les cours j’avais immédiatement rejoint ma voiture, je détestais temporairement la prof de danse classique pour avoir fait s’étendre le cours dix minutes après la fin délimitée par l’université, il était 13h45 à présent et je n’étais pas sur les lieux, tant pis, pour rattraper mon retard j’avais roulé à une vitesse peu autorisée par mes amis policiers, une chance qu’aucun d’entre eux n’ait décidé de faire un petit arrêt sur cette zone pour mettre deux trois contraventions.

14h08, j’y étais enfin, mon cœur battait la chamade et je devais prendre une longue inspiration avant de sortir de ma voiture, je n’étais jamais venue jusqu’ici et je ne savais même pas qu’on pouvait y mettre les pieds, approchant avec une démarche à la fois sensuelle habituelle digne d’un film avec les ralentis en plus je me demandais néanmoins si j’avais choisi les bons habits, j’étais habillée d’une manière très classique, pas question de me mettre sur mon trente-et-un pour un rendez-vous qui me faisait peur plus qu’autre chose. J’entrais dans cet endroit coupant mon téléphone pour ne pas prendre le risque qu’il sonne, je n’aimais pas ça dans les lieux sacrés ou quasiment aux yeux des autres. En une ou deux minutes je me retrouvais face à Marshall. « J’espère que tu ne prévois pas de m’assassiner ici, je suis trop jeune pour mourir. » En ce moment j’étais anxieuse, je n’avais pas eu mes règles en novembre et ce n’était pas le genre de trucs qui m’arrivait souvent, je n’avais jamais de retard.

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J’étais impatient, mais plus encore, j’étais déterminé. J’avais sérieusement fait le con avec Lara et je devais me rattraper. Lui expliquer tout ce qui s’était passé et lui dire que Sol n’avait jamais compté pour moi comme elle comptait. Elle n’était que mon amie, rien de plus. Quant à elle, c’était bien plus. Oui, bien plus, je l’avais compris ce matin. Jamais je n’avais su ce que ce pouvait être que de ressentir de l’amour ou du moins, je n’en avais pas conscience jusqu’à ce que je perde Lara. Elle me manquait terriblement et ce n’était pas que pour son corps ou ses yeux magnifiques. Non, elle me manquait tout simplement et entièrement. De sa longue chevelure à la pointe de ses ongles manucurés et de son rire cristallin à son sale caractère lorsqu’elle se mettait en rogne. C’était ça au fond, l’amour. Avoir envie de voir et revoir cette même personne sans cesse. Vouloir la soutenir peu importe ce qui lui arrive et avoir envie qu’elle soit à vos côtés lorsque vous avez des hauts et des bas. Mon cœur battait si fort, j’avais peine à croire que j’aurais la chance de connaitre ce sentiment un jour, cette sensation enivrante. Lorsque je la vis arriver dans la pièce, ce sentiment ne fit que se décupler et je cru qu’elle pouvait entendre mon cœur cogner dans ma poitrine tellement il raisonnait dans ma tête. « J’espère que tu ne prévois pas de m’assassiner ici, je suis trop jeune pour mourir. » Je ne pu m’empêcher de sourire à cette remarque. J’avoue que de commettre le crime ici serait parfait, du moins, les gens mettraient un certain temps à retrouver son corps. Bien que le sms que je lui avais envoyé me grillerait tout de suite si on retrouvait son portable. Peu importe, loin de moi l’idée de lui faire du mal. J’en avais suffisamment fait comme ça.

J’inspirai un bon coup en la regardant droit dans les yeux. Je pouvais clairement voir dans ses prunelles qu’elle appréhendait la suite de cet entretient, mais qu’elle était tout de même très curieuse et excité. Je ne pouvais l’en blâmer d’ailleurs. Prenant un air sérieux alors que je me sentais flotter dans la pièce, je tentai de m’encrer un peu. Inutile de me faire des idées, elle pourrait très bien me rejeter violemment aujourd’hui. Rien ne me garantissait qu’elle partageait ces sentiments que je ressentais, rien du tout même. « Non, je voulais simplement parler… » Je passai une main dans mes cheveux comme j’avais l’habitude de le faire lors d’une situation stressante et dans laquelle je ressentais un certain malaise. L’air était lourd dans la pièce et je ne demandais qu’à l’alléger, mais je ne savais pas quels mots employer. « J’ai été stupide Lara… et je voulais m’excuser de t’avoir fait du mal. » Bon sang. Je n’aurais jamais cru que c’était si difficile de s’excuser d’avoir été con. Normalement, je n’en avais rien à foutre de l’être ou pas, les filles ne se plaignaient jamais si je les décevais un peu après les nuits de rêves que je leur offrais. Et puis, celles qui osaient n’avaient pas la chance de le faire bien longtemps puisque j’avais toujours mieux à faire que les entendre se plaindre. Mais Lara n’était pas comme les autres, définitivement pas..

J’appréhendais tellement ce moment, celui qui m’obligerait à faire face à Marshall en tête à tête sans personne pour venir nous interrompre. Il avait bien tenté une approche pendant le gala de danse que j’avais organisé avec succès et qui me promettait d’avoir déjà de très belles occasions à la fin de l’année pour mon avenir professionnel, j’étais chanceuse en ce moment, je poursuivais mon ascension générale prête à mordre à pleine dents chaque chose qui pourrait m’apporter une sécurité pour plus tard. Oui, peut-être que sur le plan professionnel tout allait pour le mieux mais sentimentalement parlant rien n’était au beau fixe, je pensais tout le temps à Marshall et je n’avais pas le moindre doute sur le fait d’être amoureuse de lui, si ça avait été le cas je n’aurais pas été aussi stupide n’ayant pas hésité une seconde avant de me rendre en face de Solweig pour lui dire des idioties, nous avions toutes les deux été à deux doigts d’en venir aux mains et je trouvais ça regrettable avec le recul, me battre à ce point pour un garçon n’était pas dans mes habitudes, je l’aimais, il avait su s’installer en moi et il ne voulait plus partir, je ne voulais pas qu’il s’en aille de toute manière. Cette situation, cette sorte de guerre froide ne pouvait plus se poursuivre un jour de plus, j’avais tellement besoin de lui, de sa présence que je me sentais prête à lui accorder mon amitié, à faire comme si je n’étais pas folle de lui juste pour ne pas le perdre une nouvelle fois. Histoire de détendre l’atmosphère après mon arrivée je lui avais demandé s’il comptait m’assassiner, à en voir son sourire je devinais qu’il était réceptif à mon humour comme toujours, un bon point puisque la conversation à venir pourrait ne pas être très agréable pour moi.

Il était aussi nerveux que moi, comment je pouvais le savoir ? Il avait cette manière très particulière de passer sa main dans ses magnifiques cheveux bruns avec l’air de ne pas être stressé qui entrait immédiatement en contradiction avec ce qu’il éprouvait réellement. Je connaissais par cœur chacune des expressions de son visage. « Non, je voulais simplement parler… » Je m’approchais davantage n’étant plus qu’à quelques centimètres à peine de lui, mon cœur battait tellement fort, pourquoi est-ce qu’il me faisait un tel effet ? Pourquoi est-ce que j’avais choisi un mec insensible à mon charme aux dernières nouvelles pour tomber amoureuse ? Je n’en savais rien, la vie était faite ainsi. « J’ai été stupide Lara… et je voulais m’excuser de t’avoir fait du mal. » Je souriais amusée répondant du tac au tac. « Tu n’as pas à me présenter des excuses… J’ai pensé que peut-être tu pouvais éprouver des sentiments pour moi et je me suis trompée… Tu ne me devais rien ! » Dire cela me coûtait énormément, je réduisais à chaque mot mes chances de connaitre le bonheur à ses côtés et j’en étais malade.

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Lara ne semblait pas prête à me laisser un seul centimètre d’avance sur ce terrain boueux qu’était l’histoire entre nous. Dès que je m’avançais pour lui faire des excuses, elle me répondit très rapidement en se braquant contre moi. « Tu n’as pas à me présenter des excuses… J’ai pensé que peut-être tu pouvais éprouver des sentiments pour moi et je me suis trompée… Tu ne me devais rien ! » J’encaissai la remarque en clignant des yeux, un peu comme si elle m’avait foutu sa main sur la gueule. Je baissai les yeux quelques instants, je savais qu’elle avait eu toutes les raisons du monde de croire ce qu’elle avançait présentement et hier encore je n’aurais pas été en mesure de la contredire. Seulement nous n’étions pas hier, nous étions aujourd’hui et je savais enfin ce que je voulais. « Lara… Écoute-moi s’il te plait. » Je plongeai mon regard dans le sien, réalisant à quel point elle était près de moi tout d’un coup. S’était-elle avancée? Mon cœur battait de plus en plus vite. À ce rythme, j’allais hyperventiler! J’avais terriblement envie de glisser une main sur sa joue, de remonter mes doigts dans ses cheveux et de poser mes lèvres contre les siennes, mais je ne pouvais pas. Pas tout de suite en tous cas. Pas avant de m’être expliqué avec elle. « J’ai été con. Terriblement con et je t’ai fais du mal. J’ai tout mélangé en croyant que sortir avec Solweig était une bonne idée et je n’ais aucune excuse valable pour t’avoir fait subir tout ça… N’empêche, je tenais à m’excuser quand même. » Je fixai à nouveau le sol, jouant dans la poussière avec le bout de mon pied. J’avais l’impression d’être un gamin, j’étais pathétique. Jamais elle ne me pardonnerait…

Que voulez-vous que je dise d’autre ? Peut-être que j’étais stupide de croire qu’il ne m’aimait pas mais lorsqu’un garçon avec lequel vous êtes vraiment proche pendant quelques semaines vous laisse du jour au lendemain pour une autre fille ce n’était pas pour jouer aux cartes, je pouvais comprendre le fait qu’il n’éprouve pas de sentiments pour moi, je m’étais résigné à prendre en compte cette information et c’est pour cette raison que je tentais de paraitre indifférente, comme si l’amour que je ressentais, cette passion n’était pas en train de me dévorer de l’intérieur sans laisser la moindre petite place pour que je puisse avoir autre chose à quoi me raccrocher. Il était ma bouée de sauvetage, sans lui je ne pourrais pas avancer et être heureuse alors que tout était là pour faire de ma vie le paradis sur terre, la clé de mon paradis c’était Marshall, sans lui je restais éloignée de tout sentiment de plaisir, de bonheur et il ne pouvait pas se rendre compte d’à quel point j’en souffrais. Lara, la fille forte et garce du campus n’était pas le genre de personne à montrer ses sentiments aussi facilement, j’étais triste et j’aurais tout donné pour rejoindre mon lit afin de pleurer toutes les larmes de mon corps en regardant une comédie romantique et en mangeant des dizaines de chocolats. « Lara… Écoute-moi s’il te plait. » Je relevais la tête le toisant de mes jolies yeux, il me fixait et son regard me faisait une nouvelle fois me sentir mal, je ne parvenais pas à être insensible comme je me l’étais pourtant promis, je n’étais pas un robot, j’éprouvais énormément d’émotions.

« J’ai été con. Terriblement con et je t’ai fais du mal. J’ai tout mélangé en croyant que sortir avec Solweig était une bonne idée et je n’ais aucune excuse valable pour t’avoir fait subir tout ça… N’empêche, je tenais à m’excuser quand même. » Je l’écoutais attentivement me demandant s’il était vraiment en train de se justifier sur ses actes, c’était vraiment touchant mais ses paroles ne m’aidaient pas à savoir ce qu’il désirait me faire comprendre par le biais de ses excuses. Sur le moment j’aurais pensé qu’il m’aimait, qu’il avait envie de me faire savoir qu’il ne désirait personne d’autre que moi mais très vite mon sens de la réalité était revenu me dire à quel point ce que j’insinuais était stupide, jamais il ne ressentirait cela pour moi. Mon regard perdait toute notion de joie à cette pensée. « Je ne t’en veux pas… Jamais je ne pourrais t’en vouloir ! »

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Lara m’écoutait sans dire un mot et j’avais l’impression qu’elle ne dirait d’ailleurs plus rien. J’étais nerveux et j’aurais voulu que tout ça se règle plus rapidement et plus simplement. Pourquoi tout devait toujours être si compliqué dans la vie? Un léger soupir quitta mes lèvres alors que je relevais la tête vers elle. Son regard pétillait étrangement. Comme si elle avait été animée d’une joie soudaine qu’elle aurait perdue tout aussi vite qu’elle était venue. Je me mordillai l’intérieur des joues. « Je ne t’en veux pas… Jamais je ne pourrais t’en vouloir ! » J’avais envie de sourire, mais j’en étais incapable. Elle ne me pardonnait pas, elle disait simplement ne pas pouvoir m’en vouloir. C’était très différent. Comment arriver à la convaincre de me pardonner? Je n’en avais aucune idée. « Lara.. Ne dis pas ça. Je sais que tu m’en veux et t’as tout à fait le droit…. Tout ce que je veux, c’est que tu saches que jamais je n’ai voulu te faire de mal d’accord? » Pourquoi étais-je donc incapable de lui dire que je tenais à elle autrement qu’à une simple amie? Pourquoi n’arrivais-je pas à lui dire que Solweig n’avait été qu’une distraction dans mon amour grandissant pour elle? Mes sentiments étaient pourtant clairs. Impossible cependant de les exprimer de vive voix.

Je fis un pas vers la belle, me retrouvant alors très, très près d’elle. Je plongeai mon regard dans le sien et, hésitant, je tendis une main vers elle pour relever son menton. Malgré les talons qu’elle portait, j’étais plus grand qu’elle et devait donc me pencher légèrement la tête pour la regarder droit dans les yeux. J’avais le regard fou et le cœur qui palpitait à un rythme impossible. Pouvait-elle entendre ce battement dans ma poitrine? Je déglutis bruyamment et fronçai légèrement les sourcils alors que l’envie de l’embrasser me tiraillait de l’intérieur. De ma main libre, je cherchai sa main à elle et vint finalement la poser sur mon torse, directement sur mon cœur. Je voulais qu’elle comprenne. Si j’étais incapable de parler, je pouvais au moins encore me mouvoir et si je ne pouvais lui dire que je l’aimais, je pouvais au moins le lui faire comprendre. Les battements d’un cœur ne mentent pas, les miens traduisaient terriblement bien ce que je ressentais pour elle et ce depuis le premier jour. Moi qui avais cru m’intéresser à elle simplement pour l’ajouter à ma liste de conquête, j’avais eu tout faux.

Je ne savais pas quoi dire, comment réussir à trouver les mots pour ne pas lui faire de mal tout en lui faisant comprendre que j’étais triste, nous avions été si biens tous les deux pendant ces quelques semaines que lorsqu’il m’avait tourné le dos pour aller avec Solweig j’avais ressenti la même chose que si on m’avait arraché les tripes et qu’on m’avait laissée là pour les tenir en attendant de ne plus avoir suffisamment de force pour me maintenir en vie. Repenser à toute cette histoire me faisait beaucoup de peine, lorsque Marshall occupait mon esprit la nuit alors que je ne parvenais pas à trouver le sommeil je me retrouvais tiraillée entre un bonheur d’avoir eu l’occasion de partager tout ça avec lui mais une immense tristesse, un vide que rien ne comblait. Personne ne pouvait le remplacer, il était le seul que je voulais, je l’aimais. « Lara.. Ne dis pas ça. Je sais que tu m’en veux et t’as tout à fait le droit…. Tout ce que je veux, c’est que tu saches que jamais je n’ai voulu te faire de mal d’accord? » Je le regardais, c’était tellement pénible de lui faire face en étant forte, je ne pouvais pas l’être plus longtemps, les larmes me rongeaient la gorge et je devais m’y prendre en une ou deux inspirations pour les ravaler et lui dire d’une manière déchirante. « Je sais… Tu n’as pourtant pas réussi et je ne t’en veux pas, ce n’est pas de ta faute ! » Mes yeux inhibés d’eau salée déversaient une première larme le long de mon visage, c’était tellement douloureux l’amour.

Il avançait, nous étions déjà tellement proches physiquement que Marshall était quasiment sur le point de me rentrer dedans, je baissais la tête, honteuse d’être aussi faible devant lui, ma fierté en prenait un coup, pleurer devant l’homme qui faisait battre mon cœur, qui avait réussi à l’emprisonner entre deux tirs ennemis depuis Halloween, j’avais honte, je me sentais pitoyable et pourtant je ne parvenais pas à faire autrement. Sa main venait relever mon menton, je le regardais balayant mes larmes d’un revers de main. Il me fixait d’un air tellement étrange, j’avais envie de croire qu’il éprouvait tout cet amour pour moi mais rien ne me le garantissait. Ma main se retrouvait entrainée contre son torse, le jeune homme la plaçait sur son cœur et à le sentir battre aussi fort je comprenais qu’il éprouvait quelque chose en cet instant. Bien trop effrayée à l’idée de me prendre un vent je ne tentais pourtant rien, je restais juste là, immobile à profiter de la proximité qui nous liait. « Je t’aime Marshall… Je sais que tu ne m’aimes pas de cette manière mais je ne peux plus le taire davantage… Je ne veux pas te perdre alors… Alors je ferais tout ce que tu veux, je serais ton amie s’il le faut mais je ne peux pas vivre sans toi ! » Je paniquais et lui ouvrait par la même occasion mon cœur d’une manière explicité, il ne pouvait plus supposer à présent.

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Je la regardais toujours sans rien dire alors que j’espérais simplement qu’elle comprenne ce geste que je posais. Sa main sur mon torse, elle pouvait clairement entendre les battements fous de mon cœur, mais allait-elle les interpréter de la bonne manière? Je ne voulais pas qu’elle se méprenne et croit que je voulais… Que je voulais quoi au fond? Qui avait-il de plus sincère que les battements de mon cœur juste pour elle? Les larmes coulaient toutes seules sur son visage et je voyais bien que son orgueil en prenait un coup. Seulement de la voir ainsi, ouverte à moi et complètement sans défense m’attendrissait terriblement. Je n’avais qu’une envie; la serrer contre moi et lui dire que tout irait bien. Nos tourments étaient finis, il ne nous restait plus qu’à aller de l’avant maintenant. Elle sécha ses larmes d’un revers de main. « Je t’aime Marshall… Je sais que tu ne m’aimes pas de cette manière mais je ne peux plus le taire davantage… Je ne veux pas te perdre alors… Alors je ferais tout ce que tu veux, je serais ton amie s’il le faut mais je ne peux pas vivre sans toi ! » Si mon cœur a continuer de battre après s’être arrêté en entendant ces mots, alors c’est à une vitesse qu’il était probablement impossible de calculé. Mon sourire s’élargit sans même que je ne m’en rende compte et que je me suis senti flotter dans les airs. Vous savez, un peu comme Peter Pan dans le film du même nom lorsque Wendy l’embrasse et qu’il retrouve complètement sa force de vivre, lorsque devient tout rouge et qu’il s’envole d’un coup pour se battre contre crochet. Ouais, exactement comme ça! Je ne laissai pas le loisir à Lara de se poser des questions plus longtemps. Ni d’ailleurs de croire que je voulais que nous soyons de simples amis. Je coupai la distance qui nous séparait encore en plaquant mes lèvres sur les siennes et en l’attirant dans mes bras. Je l’embrassai si longtemps que la tête m’en tournait presque. Tout autour de nous sembla s’arrêter, même la poussière s’immobilisa dans l’air le temps que notre amour s’exprime correctement. Lorsqu’enfin mes lèvres quittèrent les siennes, j’avais toujours ce sourire béat sur les lèvres et je murmurai simplement; « Moi aussi Lara… » Je n’avais certes toujours pas été capable de prononcer les mots fatidiques, mais au moins, je lui retournais son amour et c’était un ne peu plus clair.

J’étais paniquée à l’idée d’être aussi faible, il avait arraché les unes après les autres toutes les carapaces qui pouvaient faire de moi une fille facile aux yeux des autres, il ne restait plus que la Lara que Apple, Torrey, Constance, Kol connaissaient, celle qui était en or et valait le détour. Il était temps pour lui de céder, de ne plus seulement avoir peur de me dire les choses et je sentais par les battements de son cœur qu’il éprouvait des choses intenses pour moi. D’un seul coup, allez savoir pourquoi mais j’avais perdu pied et m’était élancée dans un long discours qui était tellement embrouillé qu’il n’avait surement pas tout compris ce que je disais, je dépassais le nombre de mots envisageables à la minute tentant d’en placer le plus possible avant qu’il ne prenne ses jambes à son cou. Pourtant sa réaction était différente de ce que j’aurais cru, sans plus attendre il prenait possession de mes lèvres m’enlaçant complètement. Mon cœur s’arrêtait de battre, le temps se figeait pour mon plus grand plaisir et j’en oubliais à quel point il pouvait être primordial de respirer de temps en temps. Je ne quittais plus ses lèvres sucrées, pouvoir les goûter à nouveau était génial, je reculais hélas à un moment pour reprendre mon souffle le toisant du regard totalement émerveillée, il était le bon, je le savais, je le sentais et jamais l’une de mes intuitions n’avait été aussi forte. « Moi aussi Lara… » Je souriais, pour moi ce qu’il venait de dire avait le même poids que s’il avait été jusqu’à dire les mots exacts, sans attendre je le poussais pour qu’il soit contre la vitre enroulant mes bras autour de son cou pour coller mes lèvres aux siennes une nouvelle fois, je fermais les yeux venant caresser avec bonheur et impatience sa langue.