I believe I can fly (stexi)

Tu es pire qu'excitée à l'idée de participer à ce Summer Camp. Tu es euphorique Stella. Tes valises sont prêtes depuis quelques jours déjà. Tu as minutieusement préparé ton voyage pour être certaine de ne rien oublier. Ce n'est pas moins de trois valises que tu embarques avec toi dont une rien que pour les produits de beauté et les chaussures. Tu es arrivée à l'aéroport avec deux heures d'avance. Toi qui pensait voyager avec Raf, tu t'es retrouvée sans lui. Assise quelques rangs devant lui. Tu as essayé de faire un scandale pour avoir ta place à ses côtés mais il a freiné ta motivation. Il t'a calmé et t'a expressément demandé d'arrêter tes caprices. Tu te retrouves donc assise à côté du hublot pour des heures et des heures de voyage. Ça te saoul, tu as vite perdu ton sourire. Et cela ne s'arrange pas quand tu vois Lexi emprunter ta rangée pour s'approcher de toi. " Il ne manquait plus que ça. " Tu soupires faiblement et tournes ta tête pour regarder à travers le hublot. Tu n'as pas envie de le voir. Tu ne veux pas qu'il pose ses fesses juste à côté de toi. Ce mec est un putain de bâtard, il ne mérite pas ton attention. Pourtant, le voir te remue les tripes. Tu ne te sens pas bien, tu repenses inévitablement à ton ex et à l'enfer que tu as vécu. Tu croises difficilement tes jambes et te sens sa présence juste à côté de toi. " De toutes les places assises de cet avion, il a fallut que tu prennes celle-ci. " Tu marmonnes entre tes dents. Tu as envie de rire, de pleurer, de t’énerver et de fondre en larme dans ses bras.

@Lexi C. Andréani

(Invité)

i believe i can fly.

Je grimpe dans l'avion en essayant tant bien que mal d'ignorer les sourires béats des passagers, surtout ceux des étudiants. Je sais toujours pas ce que je fous ici, j'ai l’interdiction formelle de pas approcher l'université, mais c'est pas Harvard qui organise le voyage et moi j'ai besoin de me tirer. J'ai besoin d'aller respirer même si je viens juste de rentrer à Boston. Un an d'exil c'est pas assez, c'est jamais suffisant quand on tente de courir plus vite que ses démons. Un coup d’œil sur mon billet pour checker mon numéro de place, un autre sur les sièges qui défilent et leurs occupants qui trépignent d'impatience. Abrutis. Je l'ai. Je marque un temps d'arrêt devant la place. Stella. J'hésite entre gerber sur ses talons et faire demi tour. Le vol est plein, pas une foutue place de libre pour abandonner celle-là. Elle détourne le regard, soupire sans discrétion, se concentre sur le hublot. T'as raison, me regarde pas. J'en fais de même quand je me cale à côté d'elle, résigné. Je me répète mentalement que ça passera vite, que quelques heures c'est rien et je regrette déjà de pas avoir fumé deux joints de plus pour être sûr de dormir tout le long du voyage. Instinctivement, le son de sa voix me fait serrer les poings. Je m'enfonce nonchalamment dans mon siège en veillant à fixer l'allée du regard. Si je te regarde Stella, si je pose un seul coup d’œil sur toi, j'vais y repenser. Je vais vous revoir, j'vais penser à lui, à ce qu'il t'a fait et à ce que moi j'ai fait. Je peux pas. Elle marmonne entre ses dents serrées, mais pas suffisamment pour que je ne comprenne pas. - Que je tombe sur celle-ci. Je rectifie froidement, j'ai pas choisi cette putain de place. Je préférerai être partout plutôt qu'ici, là, tout de suite. - Oublie juste que j'suis là. Comme si c'était possible. Je place les écouteurs dans les oreilles et ferme les yeux pour éviter tout foutu risque de tentation.

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(Invité)