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Freya & Valentin

Depuis ces derniers temps, tout devenait assez invraisemblable. D'abord Sateen qui fait son come back, ensuite Blue' qui croit que je vais l'abandonner pour cette dernière, alors qu'elle reste avant tout une amie et que même si je suis fou de Sateen, jamais je ne pourrais laisser tomber une amie à laquelle je tiens. Et puis encore plus récemment, il y a eu cette fille qui a semblé me chanter une chanson d'amour. Je crois que c'est le truc le plus fou et le plus étrange qui m'est été donné de vivre. Elle ne m'avait pas lâché du regard pendant toute sa chanson.

Alors peut-être que j'avais halluciné, et qu'elle l'avait chanté au mec trop laid devant moi, ou bien à la jeune femme derrière moi. Mais après réflexion, je m'étais dit que c'était peut-être possible après tout. Les peu de fois où je lui avais parlé, elle m'avait semblé bizarre, un peu trop sous mon charme. Je me faisais peut-être trop de films, et j'allais me faire passer pour un gros con prétentieux si j'avais été la voir après sa représentation. Alors j'avais préféré fuir. Je ne l'ai pas revu depuis. Non pas que je l'évite et que je ne veuille pas qu'elle craque pour moi, parce qu'elle est loin d'être moche, elle est même la plus jolie rousse que j'ai jamais vu, mais je ne savais pas comment aborder le sujet. Je suis sûr que j'ai halluciné de toute façon. Alors je n'aurais qu'à faire comme si je n'avais rien remarqué.

Pourquoi je parle de tout ça ?! Tout simplement parce que je suis bientôt face à elle. Je suis au Starbucks, prêt à me prendre un café, et elle est l'une des vendeuse. C'est bien ma veine ça. Faire comme si de rien n'était ! J'arrive enfin devant elle, et je suis à cran. Je me force pour qu'elle ne remarque rien, et je lui souris :

- Salut toi .... Ouais j'ai déjà fait mieux hein. Un caffè mocha st'eu plaît. ... Désolé pour la dernière fois, j'ai du partir vite, j'ai pas pu venir te voir et ... te dire que tu avais merveilleusement bien chanté. Comme d'hab. Mouais. Je suis pas satisfait de ma performance, mais maintenant c'est trop tard. Plus qu'à attendre sa réaction. Je ne devrais pas attendre trop longtemps avant de me rendre compte si je me suis fais des films sur ses sentiments ou non.
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Tu t'ennuies profondément. Ton job à Starbucks, ce n'est pas ta passion, c'est uniquement pour payer tes études et tout ce dont tu as besoin pour vivre. Servir des boissons et des gâteaux à longueur de journée est un peu barbant. Surtout qu'on doit rester debout et tu n'es pas la fille la plus sportive au monde. Tu es tellement fine d'ailleurs qu'on pourrait te casser en deux avec peu. Au final, tu ne te plains pas parce que tu penses qu'avoir un travail dans un endroit si joli et bien fréquenté est super, surtout que la paie n'est pas si mauvaise que ça.

Le problème, c'est que parfois, cela te permet de croiser des gens que tu n'aurais pas forcément eu envie de voir dans d'autres circonstances. Tu as déjà vu des filles qui te détestaient, des garçons qui essayaient de te draguer .. Assez souvent d'ailleurs. Mais là, devant toi, il y a Valentin. Le gars pour lequel tu as le plus gros béguin du monde. A vrai dire, c'est assez simple à expliquer : il est absolument parfait. Autant physiquement que mentalement, tu as été charmée et à présent, tu ne peux pas faire un retour en arrière. Bien sûr, ce n'est pas le seul garçon qui te plaît à Harvard, il y a aussi Ezio .. Mais tu te dis de toute façon qu'il n'arrivera jamais rien avec ces deux garçons. Tu es trop .. ou pas assez .. de choses pour eux.

Tu n'as jamais eu de chance avec les garçons. Ton seul petit ami était sorti avec toi à cause d'un pari, et tu ne lui avais pas parlé depuis votre rupture. Tu n'as toujours pas retrouvé chaussure à ton pied depuis le début de l'année, mais cela ne te déprime pas .. la plupart du temps.

Il est à présent devant toi. Il te fait un sourire et tu ne peux t'empêcher d'y répondre : il est adorable. Il te salue et te demande une boisson que tu t'empresses de commencer à préparer. Pendant ce temps, il te complimente et tu rougis. Seulement, tu sais que ce n'est pas la raison pour laquelle il est parti. Tu ne lui réponds pas tout d'abord, parce que tu es occupée avec sa boisson, et finalement tu reviens vers lui avec un grand sourire.

« Un café mocha ! »

Tu penses que c'est bête de se quitter comme ça, alors, tu te tournes vers ta collègue.

« Je vais prendre une petite pause, tu prends la caisse ? »

Et elle te remplace derrière la machine. Tu détaches ton tablier et te dirige vers une table vers le fond de l'établissement, que tu indiques à Valentin.

« Viens ! On va discuter ! »

Finalement, il vient s'asseoir en face de toi et tu ne trouves plus rien à dire. Tu restes silencieusement assise en l'observant. Il est tellement beau. Non ! Tu ne dois pas te dire ça ! Après tout, tu ne lui plais pas, il n'y aura jamais rien entre vous .. Il faut que tu ne l'oublies pas.
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Ce grand sourire. Ces joues rouges. Non je ne peux pas me faire de film, elle craque bien sur moi. Seulement, elle ne semble pas si gênée que ça, ni même timide à mon regard. Peut-être est-elle comme ça après tout ... Bawaa j'en sais rien ! Faut que j'arrête de me triturer l'esprit comme ça ! C'est juste que ça me ferait de la peine pour elle si c'est bien le cas. Elle est jolie et semble intelligente et gentille. Elle mérite un mec qui soit fou d'elle, et pas ... Moi. Elle revient donc vers moi avec mon café. Je m'apprêtais à aller m'asseoir quelque part, quand je l'entendis dire à une de ses collègues qu'elle prenait sa pause maintenant. Je me retournes et elle est déjà presque à ma hauteur, m'indiquant une table au fond de la salle, pour qu'on aille discuter. J'ai comme eu l'impression pendant une seconde que nos deux rôles étaient échangés. Mais je suis plus perplexe qu'autre chose. De quoi voulait-elle bien vouloir me parler si ce n'était pas de ce qu'elle ressent pour moi ?! Toute cette histoire me dépasse. Il n'y a plus qu'à l'écouter. Je m'installe alors à la table, boit une gorgée de mon café et lui dit :

- Je t'écoute ... De quoi veux-tu me parler ?

Oui parce que moi je n'ai rien à lui dire. Je ne sais même pas ce que je vais lui répondre si jamais elle me dit bien tout ce que je me suis imaginé. Je suis pas dans la merde oui si tout ça est vrai ! J'ai horreur de faire souffrir les gens, et encore moins les demoiselles. Pourtant je ne me souviens pas avoir fait quelque chose dans cet intention là. Encore, quand c'est une cheerleader complètement nouille qui me tourne autour sans discrétion, okay, là je m'en fous et l'envoie sur les roses plus que facilement. Mais avec Freya, c'est différent. Je l'aime bien, j'aime venir l'écouter chanter, mais là j'ai peur que tout ça ne s'arrête brusquement. Il faut que je sois gentil, compréhensif, et pas un idiot de première sans cervelle qui ne pense qu'à soi. Boh ça devrait aller, je ne l'ai jamais été.
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