jaspeandra ► I know it's chemicals that make me cling to you

I know it's chemicals that make me cling to you
— with jaspeandra // @Jasper O. Ellington

Je sais plus comment mon couple allait. Je sais plus quelle direction on prenait, si on allait dans le même sens, j'ignorais même si on était encore dans le même wagon. Je me sentais encore à la gare, Jude faisant demi tour. Jude qui prends le train d'en face, celui qui repart de là où nous venons, et moi qui avance vers une nouvelle destination. On se comprenait plus, je le comprenais plus, encore moins depuis l'accident. Peut-être que je n'essayais pas assez, peut-être que je n'écoutais pas assez. Peut-être que j'avais décidé que c'était trop. J'en sais rien, depuis l'accident, tout avait changé. Même entre nous, même si on essayait que tout aille bien et que tout aille mieux, ça restait tangeant. Constamment. J'etouffais. C'était l'impression que j'avais. Je manquais cruellement d'air. J'avais besoin de respirer, besoin d'ailleurs, besoin de respirer d'autres airs, de connaître d'autres volcans, de passer du temps avec le seul qui est digne d'une montagne russe. Celui qui me fait respirer puis qui me noie, celui que j'ai noyé bien trop souvent déjà. J'ai apporté de quoi se nourrir et un jeu, un jeu naze, j'ai amené un scrabble. Je me dis qu'on est les seuls à faire passer le scrabble pour un jeu drôle. Qu'on est les seuls à rire autour de ce jeu de plateau. Qu'on finira peut-être même pas par y jouer, en fait. Je frappe, il ouvre et je lève les sacs, fière, comme pour montrer que j'avais prévu le coup. Je veux juste une soirée tranquille, digne des soirées les plus imparfaites. Je sais qu'on sait faire, c'est d'ailleurs la seule chose qu'on réussi.

I know it's chemicals that make me cling to you
— with jaspeandra // @Jasper O. Ellington

Des cartons, et un chat qui se balade entre ceux-là. Cela fait quelques semaines qu'Emrys a prévu de partir, et il ne reste plus que quelques affaires à lui. Celles de Jasper aussi, commencent à se regrouper. Il faudra bien qu'il déménage à son tour, cette maison est bien trop grande pour une seule personne. Pas foutu de se fixer. Entre quatre murs, dans ses relations, il change, sa peau fini dans des draps trop différents, son cœur se fixe puis s'apaise. Il n'ose plus. Il ne sait plus vraiment quand battre, comment, il redoute, il ne se livre qu'à moitié. Et encore, à peine. Tout est en chantier, à l'image de cette maison. A laquelle tu frappes. J'essayes même plus de savoir ce que tu cherches, à abandonner mari et enfants pour te pointer à ma porte. Ce que tu cherches, ou ce que tu fuis. J'sais juste que je suis autre-chose, un truc différent de ton quotidien, qui en fait pourtant parti. L'index accroche le bord d'un des sacs, pour en découvrir son contenu. « Tu comptes encore tricher pour gagner ? » Le sourire lui, s'accroche à ses lèvres. J'ai bien souvenir de toi qui inventes des mots non répertoriés dans mon cerveau pourtant brillant. « J'espère que t'as pas dis à Jude que tu venais pour qu'on joue au scrabble. » Ouais, ça le fait rire Jasper, parce qu'il est bien le seul à penser au jeu, quand on en fait mention. A vrai dire, j'suis même plutôt certain qu'il sait pas que t'es là. « Tu nous a ramené quoi à manger ? » Tire sur le second sac, pour faire rentrer avec la demoiselle, qui se voit remettre un baiser piquant sur la joue en guise de salut. Il a un problème de coiffeur et de barbier Jasper, en ce moment.

I know it's chemicals that make me cling to you
— with jaspeandra // @Jasper O. Ellington

Est-ce que c'est le vent qui m'amène jusque ici ou est-ce que c'est juste l'histoire d'une mère de famille qui fuit sa vie ? J'en ai aucune idée. J'aurais tendance à dire que je fuis, oui. Je fuis Jude et son malheur, je fuis ces murs entre lesquels j'etouffe, je le fuis. Je le fuis pour mieux te rejoindre, et je ne saurais dire si c'est positif ou négatif. Aussi bien pour moi, pour toi, que pour lui. Alors me voilà devant la porte, ma fierté relevée et ma tristesse dans un coin d'une pièce, me voilà ici, face à ce bel ami, le sourire aux lèvres et la joie qui s'impose quand il ouvre la porte. Il m'a manqué, ce grand débile aux yeux noirs. « Tu comptes encore tricher pour gagner ? » Ce sourire est contagieux, s'étends des lèvres masculine aux féminines, qui secoue la tête, "Je ne triche jamais !" ça change d'un bonjour, on ne connait que trop peu les formules de politesses entre nous pour les utiliser. Quelle utilité ? « J'espère que t'as pas dis à Jude que tu venais pour qu'on joue au scrabble. » secoue la tête, "t'en fais pas, je défend toujours ton honneur." ça, c'est un mensonge. Je me fais un malin plaisir à te ridiculiser. Entre toi et moi, seulement. Je te montre que j'ai en ma possession des choses pas très belles sur toi. « Tu nous a ramené quoi à manger ? » Le sac est tiré, je suis. Grimace en sentant la barbe de l'informaticien, y impose tendrement sa main, "J'ai pas encore décidé si ça t'allait ou non." forcément qu'elle parle de ça. La main se retire, j'ouvre le sac en grand, "Mexicain !" ça se sent, une fois le sac grand ouvert. C'est pas vraiment un repas mais plutôt des choses à manger ici et là. On ne fait que picorer dans l'assiete de l'un et de l'autre pendant ce genre de soirée, de toute façon. Plus y en as, mieux c'est. Je fronce les sourcils en regardant les alentours, les cartons qui s'entassent, les affaires qui se font. Je ne sais dire pour qui sont ses cartons, et je crain le pire. La panique comme seule réaction ; "Woh attends.. tu pars ?" le regarde, les sourcils froncés, inquiète. J'étais pas venue pour ça, j'étais pas prête pour ce genre de départ. L'inquiétude se lit, tellement facilement que tu pourrais même en jouer. Sauf que dans mes yeux, tu vois bien que j'ai besoin d'être rassurée. Dis moi que mon monde ne vole pas en éclats, parce que de l'autre côté, ça commence déjà à se fissurer.