love is crazy (milabel)

   Tout se bouscule dans ma tête en ce moment. J'suis enceinte et je l'ai pas encore dit à Abel, le problème qui se pose, est-ce qu'il va accepter? J'veux dire si ça se trouve il va pas vouloir de bébé et va me larguer comme une merde, j'sais pas en vrai. J'sais que j'aurais du mal à avorter, ça me ferait mal au coeur, mais en même temps est-ce que je ferais une bonne mère? Putain dans quel merde j'me suis fourrer, en plus de toute façon j'crois qu'il est trop tard pour avorter, non? Merde j'suis tellement perdue qu'en faites je sais plus où j'en suis dans cette grossesse. J'aurais dû lui dire avant, il va m'en vouloir si il n'en veux pas et il va plus m'aimer, d'ailleurs il m'aime au moins? Les hormones, ça commence... Il a dû remarquer que ma poitrine commence à doubler de volume et mon cul, parlons-en ! Non mais il s'en fout au contraire, ça lui plaît. D'ailleurs rien à voir, mais j'ai l'impression qu'il me cache des choses aussi, il est rentrer tard l'autre soir et si il me trompait? Putain, j'deviens parano, ça me ressemble pas, quoique... Je suis chez lui, comme d'habitude, j'ai l'impression de vivre carrément chez lui et j'ai laisser mes affaires un peu partout, genre je m'impose en mode : au moins c'est sûre que tu ramènera pas une pouf ici. Si ça se trouve il la rejoins chez elle, mais qui? Oula, c'est trop faut que je prenne l'air je crois, c'est une meilleure idée. J'allais sortir, jusqu'à ce que j'entende la porte claquer et le vois arriver, croisant les bras sur ma poitrine. "T'étais où? Si tu veux t'amuser, dit-le moi, j'te laisserais ta liberté !" J'ai peut-être tord de réagir comme ça, j'ai pas l'habitude d'être accaparante, mais j'y peux rien, j'ai jamais su mentir et faire comme si de rien n'était. A peine rentrer et je l'incendie direct, il va me larguer c'est certain, il va me dire que je le mérite pas. Pourtant je continue. "Ça tombe bien, je comptais partir et te laisser à tes occupations."  Je lâche un soupir d'agacement. 

@Abel I. Galinha

   • Alors si ça c'est pas une nuit de merde je ne suis pas moi, pas Abel. Je marchais tranquillement hier soir pour pouvoir rentrer chez moi quand j'me suis fait sauter dessus par deux flics bien énervé. J'ai pas compris moi, j'ai commencé à me débattre mais j'ai finit dans une cellule. D'après eux j'étais recherché, j'avais commis plusieurs conneries et ça faisait pas mal de temps qu'ils me cherchaient. Erreur. C'est une erreur. J'ai rien fait moi. Enfin, rien qu'ils puissent savoir. Mais non, j'avais beau leur dire, ils ne m'ont pas écouté, non, ils étaient persuadé que j'étais l'homme qu'ils cherchaient. Donc ils m'ont balancé en cellule, j'y suis resté toute la nuit, et putain, c'était long. Alors j'ai la gueule dans le cul, j'ai pas dormi, j'ai envie de fumer mais j'avais plus de clope sur moi, j'ai envie de dormir aussi, mais ça attendra un peu car je dois me doucher, j'ai l'impression d'être dégueulasse, d'avoir passé la nuit dans une putain de poubelle qui n'aurait pas été vidé depuis des années. J'ai l'impression d'avoir sur moi l'odeur de vomis et de putréfaction qui régnait dans cette cellule, putain, j'suis pas dans le meilleur état qu'il soit. Alors je rentre chez moi, la première chose que je fais, c'est attrapé mon paquet de clope qui se trouve à l'entrée, me dirigeant à la fenêtre du salon pour l'allumer. Sauf que là, je me retrouve face à une Milena limite hystérique. Manquait plus que ça. "En prison ?" Que je lâche le plus calmement possible du monde. Mais elle continue, elle me dit qu'elle comptait partir et me laisser à mes occupations. Tu veux pas venir me masser la tête plutôt ? J'ai mal au crane. "Tu m'expliques ce qu'il t'arrive ?" Bah ouais, je l'ai jamais vu comme ça, à croire que j'ai fait quelques choses de mal. •

   Toute la nuit j'me suis sentie seule, genre je tournais en rond en me faisant des films dans ma tête. D'habitude il me réponds au téléphone ou m'envoie au moins un message, mais là rien. Nada, niet. Comment voulez-vous que je dorme bien? Que je dorme tout court. C'est bizarre de dormir seule et c'est même bizarre sans lui tout court, j'ai pas l'habitude. Je vis carrément chez lui pratiquement, j'ai semer mes affaires de partout et là voilà j'étais en déprime toute la nuit. J'ai pu réaliser une chose durant cette nuit solitaire, je commence sérieusement à m'attacher à Abel. Wow ! J'aurais jamais penser m'attacher à quelqu'un après le mal qu'on m'avait fait, je m'étais refuser de faire confiance à qui que ce soit et de me mettre en couple, mais lui il a fait toute la différence. En tout cas j'ai cogiter, j'me suis imaginer qu'il me trompe et qu'il est avec cette meuf, j'insultais une meuf invisible, d'ailleurs j'aimerais bien connaître son nom au moins pour savoir à qui je dois casser la gueule, même préparer un plan dans ma tête pour la détruire. En plus les hormones c'est compliqué, bon ça fait à peine un mois et j'en ai toujours pas parler au concerné, d'ailleurs il rentre à peine. Le pire c'est qu'il reste calme alors que je suis là à l'engueuler et commencer à lui dire que je le quitte si il le voulait, sauf que ces mots sonnent carrément faux parce que je l'aime putain. J'lui ai pas encore dit, ça viendra un jour. Il allume sa clope dans le salon et en entendant sa réponse j'crois rêver, j'arque un sourcil. "Tu te fous de ma gueule en plus?! C'est ta seule excuse?" A croire que j'aurais préférer qu'il me dise qu'il était avec une autre meuf, mais j'ai du mal à réaliser ce qu'il me dit. "Pourquoi t'étais en prison? Tu t'es foutu dans quel merde?" C'est quoi ce délire encore? J'sais qu'il fume des joints, mais j'me doute que ce soit pour ça. Je m'approche de lui, il comprends pas que j'puisse m'énerver contre lui, c'est nouveau pour lui. "T'es pas rentrer de la nuit, j'ai beau t'appeler tu réponds pas. Tu faisais le mort alors j'pensais que t'étais avec une pouf ! Merde tu m'fais chier voilà !" J'en avais tellement marre que je pourrais tuer pour fumer une clope là maintenant et boire un coup par la même occasion, la colère...

   • Tellement je suis sérieux j'ai l'impression de ne jamais l'avoiré té autant. Ma nuit a été merdique, tout ce que je voulais, c'était rentrer, me coucher, rattraper ces heures de sommeil dont j'avais tant besoin. Rien de plus. Je n'avais pas besoin d'une prise de tête, d'une embrouille ou d'un je ne sais quoi. Juste de sommeil. Sauf que voilà, vu que ma nuit a été merdique, mon matin va l'être aussi. La première personne sur qui je tombe en entrant chez moi, c'est Milena. Jusque là rien de bien fou, d’exceptionnel, mais à la place d'essayer de comprendre calmement, c'est limite si elle ne me saute pas dessus, qu'elle ne m'arrache pas la tête. Fatiguant. J'vais donc à la fenêtre, besoin de fumer, besoin de m'aérer l'esprit, lâchant un simple j'étais en prison, comme si tout ça était normal, comme si c'était la réponse que je devais fournir et qu'elle devait s'y attendre. Alors que pas du tout, j'avais rien à foutre là-bas, et ça, j'ai beau l'avoir gueulé toute la soirée, ça n'a pas fonctionné, on ne m'a pas cru pendant plusieurs heures. "Non j'me fous pas de ta gueule." Tirant sur ma clope, je recrache la fumée en direction du soleil qui se lève, comme si j'allais pouvoir m'échapper comme la fumée, fuir cette dispute. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. "J'ai rien fait, on m'a confondu avec un mec et ils ont mis toute la nuit pour s'en rendre compte." Il n'y a rien de plus à dire, c'est la vérité, c'est le pourquoi du comment j'ai passé la nuit ailleurs qu'ici. La jeune femme finit par se rapprocher un peu de moi, prenant un ton un peu plus calme. Ah, plus agréable pour mes oreilles ça. "Avec une pouf ? Est-ce qu'à un moment j'ai failli fauté depuis qu'on est ensemble ? Faut pas que tu commences à devenir parano..." Mais c'est plus fort que moi, je finis par passer mon bras autour de sa nuque pour la tirer vers moi et la prendre dans mes bras. Glissant à ces oreilles de petits mots doux à ma façon. "Toi aussi tu fais chier." Je l'ai dit, à ma façon... •

   C'est normal de se faire des films en même temps, il n'est pas rentrer de toute la nuit, je me suis inquiéter puis je me suis dit que canon comme il est, toutes les p'tites pouf voudraient me le piquer. J'ai un tant soit peu confiance en lui, mais quand il me sort qu'il était en prison j'y ai pas cru, il aurait pu mentir et avoir était avec une meuf. Puis là il me dit qu'ils se sont tromper de mec, ah ouais il a le style d'un bad boy c'est vrai, j'essaie de me calmer, m'approchant de lui en douceur. "Ah bon? Il y a intérêt pour toi que ce soit vrai." Genre c'est une menace, je lui fais confiance alors si il me ment, ça sera fini. J'suis comme ça, trop rancunière. Je lâche un soupir tandis qu'il passe son bras autour de ma nuque, comme pour me convaincre qu'il ne me ferait jamais ça puis d'ailleurs à ses paroles je sens que c'est la vérité, je le regarde. "C'est normal d'être parano, j'suis une meuf et j'sais ce qu'ont les têtes les autres quand elles te regardent..." Répondais-je en me mordillant la lèvre inférieure. J'imagine le regard des autres meufs à son égard, je sais de qui je parle, les meufs ont en rien à foutre quand un mec comme lui est en couple, j'suis trop possessive et jalouse c'est comme ça. Après lui avoir dit "tu m'fais chier" lui aussi me dit les mêmes mots et j'esquisse un sourire amusé. Ouais pas besoin de "je t'aime" entre nous c'est des "tu fais chier". "Faut que je te parle, Abel..." En général après ces mots là les mecs se décomposent en s'imaginant toujours le pire, d'ailleurs j'en prends un ton et un regard sérieux, je sais pas comment lui dire. "Mais avant, prends toi une douche, tu pue !" Que je lui dit en riant et reculant. En même temps normal, il est rester en prison toute la nuit et là bas ça pue.