STORY OF MY LIFE
please tell us more
petite princesse qui a vu le jour le premier du mois de septembre de l'année mille neuf cent quatre vingt quatorze dans la meilleure maternité de Rio de Janeiro. tu rejoignais tes deux grands frères dans le royaume. petite fille aux origines françaises, hongroises et portugaises.. La première fille du prochain Roi de la branche des Vassouras au Brésil. Ton arrivée fût très médiatisée, comme toutes les naissances chez les riches. Tu te souviens encore de ces flashs d'appareils photos qui te faisaient mal à tes petits yeux, de ces brouhahas incessants de journalistes voulant en savoir plus sur ce petit bébé dont le poids n’excédait pas les quatre kilos. Les jours ont passés et ce merdier a cessé, te laissant enfin en paix dans les bras de maman. Plus tu grandissais et plus tu comprenais ce que c'était de vivre avec de l'argent, d'avoir une renommée internationale. Tu comprenais aussi que tu n'aurais pas une vie comme les autres même si tu en décidais autrement. Tu savais que ce patronyme te resterait gravé jusqu'à ta mort qui elle aussi, serait médiatisée.
petite princesse devenue petite fille. Petite fille sage, écoutant ce qu'on lui disait, faisant ce qu'on lui ordonnait. Jamais tu t'es plainte, préférant ne rien dire par peur de tes parents. Après tout, c'était des humains avant d'être tes parents et tu ne savais pas comment ils pourraient réagir. Tu observais tout sans dire un mot. Tu faisais tout sans dire un mot. Tu te refermais sur toi, préférant tout garder au lieu de tout dire. Jusqu'au jour où tu as entendu ton paternel dire certaines choses à ta mère. Ce jour-là, petite fille sage était devenue une petite fille endiablée. Ce jour-là où tu as appris que tu n'étais pas seule dans le ventre de ta mère au moment où tu as été conçue. Vous étiez deux. Tu avais une jumelle. Mais elle était-où maintenant ? Tu entendais ces horreurs sur elle, sur toi, sur ta mère, que ton père disait qu'il était fier de n'avoir gardé qu'un seul enfant, d'avoir fait adopter l'autre. Les médias n'en avait pas parlé, préférant cacher ce scandale en disant que c'était un bébé mort-né. Peine irrémédiable on s’était promis de dire la vérité comme les enfants mais tu m'as menti comme les médias. Tu n'en croyais pas tes yeux. Tu étais partagée entre la joie de savoir qu'une autre partie de toi était quelque part dans le monde mais tu avais envie de pleurer en sachant qu'elle n'était plus proche de toi.
petite princesse devenue petite adolescente. pourquoi petite fleur a fanée ? Elle était belle loin de la jungle, mais bon la jungle l'a rattrapée. tu t'étais forgée un autre caractère, comme une nouvelle carapace qui avait été détruite quelques temps en arrière. Tu te servais de ton père pour avoir de l'argent mais en dehors de cela tu ne lui adressais plus la parole, du moins pas trop. tu avais davantage de liens avec ton grand-père alias un des deux Rois au trône du Brésil. et même avec ton grand-oncle, tu t'attendais bien, même s'ils faisaient partis de la branche de pétropolis. Mais ce fût le coup de trop quand tu l’apercevais, tapant ta mère où cette dernière se retrouvait totalement impuissante, incapable de rien mis à part de subir. De subir ces coups et blessures à longueur de journées. Journées de vingt-quatre heures qui lui semblait être une éternité. Femme battue et femme cocue qui se devait de ne rien dire mis à part de sourire, de dire que tout allait bien, que tout était normal. Comme si ton père était normal. Comme si voulant profiter de sa femme sexuellement parlant était normal. Comme si vouloir se déchaîner sur elle était normal. Tu as essayé de l'en empêcher. Mainte et mainte fois. Mais tu ne pouvais pas. Tu n'avais pas la force. Les gardes du corps t'en empêchaient formellement, te tenant pour éviter d'intervenir, t'attachant pour éviter de te déchaîner. Que de complices de torture dans ce royaume. tu savais que ton grand-père n'était pas comme ton père. il était simple. beaucoup mieux. beaucoup plus humain. et puis il y avait cette promesse. la promesse de ton grand-père envers toi. celle de l'abdication. celle où il quittera ses fonctions de Roi afin de te céder le trône et la couronne qui allait avec. parce que toi tu avais tout pour être la Reine du pays. devenant une des rares femmes qui avait la possibilité de faire ça. ton père était au courant puisque son propre père lui en avait parlé. ton père te déteste maintenant. lui qui a toujours voulu prendre le trône..
petite princesse devenue majeure. Tu te souviendra toute ta vie du premier septembre deux mille douze. Ce jour où tu avais enfin dix-huit ans, où tu pouvais enfin quitter le royaume, quitter ton père. Tu avais déjà préparé tes affaires quelques semaines avant et sans réfléchir, en faisant ce que tu voulais, tu décidas de venir t'installer sur l'autre partie du continent américain et plus précisément aux états-unis, à Cambridge. Mais dès que tu avais terminé de t'installer dans une belle et grande villa, tu ne voulais pas étudier. Tu ne voulais pas faire comme tout le monde, tu as toujours eu des cours particuliers au royaume alors, se retrouver avec des personnes qui n'était pas, pour la plupart, du même statut social, t'effrayais un peu. Donc, durant trois ans tu es allée de continent en continent, de pays en pays pour visiter, faire enfin quelque chose de ta vie. Parce qu'à part visiter le Brésil tu n'avais strictement rien fait. Et puis, tu n'avais pas de vie amoureuse et encore moins sexuelle. Tu as appris tout ça à l'étranger. En couchant quelques fois avec des hommes, quelques fois avec des femmes, en essayant d'avoir des sentiments même si tu ne savais pas ce que c'était. Tu t'étais fait différents tatouages dans les différents pays, tu t'étais tatouée une petite tête de loup derrière ton oreille gauche quand tu étais de passage en Russie. «carpe diem» se retrouvait tatoué sur l'arrière de ton poignet gauche durant des vacances en Italie. Et puis qu'est-ce que c'était de faire un tour du monde sans passer par la France ? Ce beau pays où tu t'étais fait tatouer à l'ancre blanche la phrase «désastre des astres» en dessous de ton sein droit. Tu avais tellement profité durant ces trois années. C'était les plus belles années pour toi. Tu avais découvert tellement de choses, de cultures que tu ne connaissais pas, te liant d'amitié avec des personnes mais ces amitiés ont quasiment toutes été détruites, restant là où tout avait commencé. Mais durant l'été 2015 tu avais décidé de te reprendre un peu en main en t'installant définitivement dans ta villa et d'intégrer l'université d'Harvard. Tu ne comprenais pas beaucoup de mots américains alors tu as dû apprendre. Ce n'était pas tous les jours faciles mais tu as su t'améliorer, tu as su progresser de jours en jours. Maintenant, tu parles bien la langue mais tu as toujours ton accent brésilien, surtout quand tu t'énerves.
petite princesse devenue étudiante. Tu avais pu intégrer l'université d'Harvard durant l'année scolaire 2015-2016. tu faisais des études en stylisme étant donné ta passion pour le dessin et tu avais intégré la confrérie des Lowells. Mais cette dernière aventure fut de courte durée puisque l'année qui a suivie tu avais intégré la Ellot, te ressemblant davantage sur le point de l'argent. Mais depuis septembre 2017 tu as compris que c'était pas bon pour toi les confréries, préférant être seule et de ne pas être considérée comme faisant partie de leur rangs, de leur idéaux. Aujourd'hui, tu es épanouie dans ton domaine d'études, allant souvent dans les locaux des Lowells pour pouvoir travailler tes dessins. Tu te considères comme féministe, luttant contre ces hommes machos qui plus est, sont violents. Luttant contre le droit des femmes. Petit ange avec un caractère démoniaque. Ange quand tu le veux mais tes cornes de diable sont toujours présente avec toi...