it's better to feel pain that nothing at all (nolena)

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{ it's better to feel pain that nothing at all }
crédit/ tumblr ✰ w/ @magdalena powell

La fête foraine, c'était bien le truc qui pouvait faire sortir Nolan de son trou pendant les vacances. Faut dire qu'avec le summer camp qui n'allait pas tarder à arriver, il en profitait au mieux pour geeker tant qu'il le pouvait avant de ne plus pouvoir le faire pendant deux mois. Déjà qu'il faisait de gros efforts pendant l'année scolaire pour sortir, rencontrer du monde et ne pas passer trop de temps sur l'ordi ou sur ses jeux-vidéos, il avait bien le droit de se laisser aller un peu pendant deux semaines. Mais pas aujourd'hui, non. Parce qu'aujourd'hui, il avait promis à Milan, Joy et d'autres potes de les accompagner à la fête foraine. L'unique endroit faisant retomber n'importe qui en enfance. C'était tellement cool comme endroit qu'on en perdait la notion du temps. En plus de se paumer dans un putain de palais du rire - de l'enfer plutôt ouais - et par conséquent, de perdre ses amis. Génial, y avait vraiment qu'à lui qu'un truc pareil pouvait arriver. En plus, c'était assez glauque comme endroit. Avec toutes ces glaces déformantes autour de lui, placées un peu partout façon labyrinthe, autant vous dire que Nolan n'était pas le plus heureux du monde là. Les bras tendus droits devant lui pour éviter de se prendre un miroir en pleine figure, il cherchait son chemin ou plutôt, une sortie. Sauf qu'il n'y avait rien, absolument rien. Ça devait faire cinq minutes au moins qu"il tournait en rond et le jeune homme commençait à perdre patience. Lâchant un soupir face à un nouveau cul de sac, il recula d'un pas, son corps entrant immédiatement en collision avec quelque chose ou plutôt, quelqu'un. Surpris, il fit aussitôt un bond en arrière, retenant néanmoins un cri en inspirant profondément. Ouais, faut dire qu'il ne s'y attendait pas vraiment, pas du tout, lui qui se croyait seul ici. "Magda ?!" Lui qui pensait que ça ne pouvait pas être pire, faut croire qu'on avait pas fini de lui jouer des tours.

Je n'allais pas rater une occasion comme celle-ci de m'amuser. Une fête foraine à Boston, avec plusieurs manèges et des concerts et aussi beaucoup d'alcool et autres substances. Le fun assuré. J'avais répondu présente à mes amis et quelques minutes plus tard, je me retrouvais complètement larguée dans un manège ou plutôt un labyrinthe sans fin. Je marchais et m'arrivais par moment de me prendre mon propre reflet de plein fouet, ne sachant plus très bien dans quelle direction me diriger. Ce truc avait tout pour rendre fou, mais comme toujours, je faisais preuve d'un sang froid implacable. Avançant pas par pas dans le manège, je décide finalement de faire marche arrière en comprenant que je me trouvais dans un cul de sac et au moment où je me retournais, quelqu'un me rentrait dedans. J'inspire rapidement de surprise, tout en faisant un petit saut sur place. Et moi qui croyais que j'étais seule désormais. La surprise ne quitte cependant pas mon visage en voyant celui du jeune homme. Nolan. Mes grands yeux s'élargissent davantage en le voyant en face de moi. Merde, qu'est-ce qu'il fichait ici ? « Magda ?! » Je déglutie sans arriver à décrocher un mot. C'était toujours étrange d'avoir un morceau de son passé en face de soi. « Que fais-tu ici ? » demandais-je d'une voix douce, mais avec mon accent anglais toujours aussi présent.

Tout compte fait, peut-être bien qu'il allait regretter plus rapidement que prévu sa petite sortie à la fête foraine. Déjà parce qu'en plus de perdre patience là, il perdait également la tête face à tous ces miroirs. Non mais c'est vrai quoi, fallait vraiment être le roi des narcissiques pour kiffer de voir son reflet dans toute la pièce. Nolan lui, il avait juste envie de s'emparer du marteau magique de Thor et de casser chaque glace qui oserait lui renvoyer son propre regard en pleine face. Enfin... jusqu'à ce qu'il ne se retrouver nez à nez avec un fantôme du passé. Ah Magdalena, Magdalena... Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour elle, à l'époque. Occuper une place dans sa vie, c'était facile mais en sortir ? Encore plus. Alors, pour être honnête, le jeune homme était partagé entre la joie et la haine là. Une part de lui était content de la revoir, après tout ce temps mais une autre part lui rappelait qu'elle l'avait trahi. Et que même des années plus tard, il ne lui avait toujours pas pardonné. "Je... euh... Je..." Qu'est-ce qu'il faisait ici ? C'était bidon comme question, tellement bidon que ses pensées ne voulaient même pas parvenir jusque sa bouche. Nolan, il fonctionne de la même manière qu'un ordinateur : il incorpore des tas de données, il peut vous faire des trucs de ouf mais parfois, très souvent en fait, il bug. Et ensuite, il se réinitialise et repart de zéro, comme si de rien n'était. "J'essaie de trouver la sortie de ce foutu labyrinthe. Plutôt évident, non ?" lança-t-il finalement en soupirant, d'un air sarcastique. Bien sûr qu'il avait compris le sens de sa question, mais la présence de la brune ne l'enchantait guère alors il le lui faisait comprendre à sa manière. Hors de question qu'ils ne se lancent dans de belles et grandes retrouvailles émotives. Ils n'étaient plus meilleurs amis désormais mais de simples étrangers.

Le palais des glaces, ce n'était pas forcement une bonne idée. C'était un endroit particulier, du genre à te rendre fou. Je marchais doucement, les bras tendus devant moi pour être certaine de ne pas me cogner. Je ne trouvais plus la sortie et j'avais cette vague impression que j'étais seule au monde. Ça avait un petit côté angoissant, parce que je commençais à me demander s'il y avait une heure de fermeture ; n'ayant aucune envie de rester coincer ici pour une nuit entière. C'est finalement dans un détour que je rencontrais quelqu'un. J'aurais pu, si je n'avais pas été instantanément choquée, demander à la personne de me donner un coup de main. Sauf qu'il s'agissait de Nolan, en face de moi. Après ces quelques années de silence, c'était toujours aussi étrange de le revoir. La question basique m'échappe sans que je le veuille et je vois que tout autant que moi, il semblait lui aussi déstabilisé. « Je... euh... Je... » Un sourire bienveillant étire mes lèvres. Sa timidité et sa maladresse faisaient son charme depuis toujours. Et en quelques minutes seulement, malgré que je m’aperçoive qu'il me déteste toujours - voyez son regard - j'avais l'impression qu'une vague de sentiments était en train de se réactiver. « J'essaie de trouver la sortie de ce foutu labyrinthe. Plutôt évident, non ? » Mes sourcils se lèvent avec lenteur. Il semblait toujours aussi amer à mon égard. C'était triste de voilà la façon dont tout cela nous avait rendu comme des étrangers. « Ouais.. » que je glissais simplement dans un sourire gêné avant de pincer mes lèvres. « Et bien... Bonne chance alors... » Que dire de plus ? Ce n'était pas mon genre de m'attarder sur le négatif. C'était triste, mais ça voulait dire que tant que le jeune homme n'arrivera pas à passer à autre chose, je ne pourrais malheureusement pas faire quoi que ce soit de plus pour qu'on retrouve une certaine complicité.