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BAESEONGLIN ☆ DON'T LET ME DOWN

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Bae se demandait où elle trouvait le courage de tenir encore debout après ce qui lui était arrivée. Comment Hae-Seong pouvait penser tout ça d'elle. Comment pouvait-elle ne pas trouver le courage de gifler son copain comme venait de faire son amie ? Elle aurait voulu déverser sa rage contre lui, mais le fait est qu'elle ne trouvait même pas la force de faire face à tout ça. Elle avait juste envie d'abandonner. Le winthrop lança encore une pique avant de disparaître dans sa chambre. Elle n'en revenait pas qu'il la traite comme une merde, limite comme une pute qui vient réclamer de l'aide et qui n'en trouve pas parce que Seong lui crache que tout est de sa faute. Qu'elle l'a cherché et qu'elle n'aurait jamais dû faire la pute. Oh bordel, c'était pire de se rentrer ça dans la tête. Mei lui retire sa chemise et Bae se crispe de douleur. Son corps bleuté lui faisant encore mal au touché. Les coups qu'elle s'était prise, avait souillé et enlaidi son petit corps si fragile. Ses poignets avaient encore les traces de la ceinture et ça lui faisait horriblement mal. Elle se les caressait pensant apaiser la douleur. Lin revient avec le verre d'eau et Bae en boit une petite gorgée. « Merci Lin... » Elle sèche ses larmes et fixe son verre. « Comment surmonter cet obstacle quand l'homme qu'on aime, nous tourne le dos et nous laisse tomber ? Comment on fait pour se relever de ça, Mei ? » Qu'elle demande sans savoir que la jeune femme était elle-aussi, passée par là et avait dû souffrir toute seule.
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parce que parfois, juste non.
Elle reste assise comme une conne, à côté de Bae-Kim, Mei Lin. Et elle peut que l'écouter, l'entendre. Et ressentir sa peine, la comprendre. Elle déteste se l'admettre, mais probablement personne ne pourrait la comprendre mieux qu'elle, à ce moment précis. Salie, rejetée, elle est passée par les mêmes étapes. S'est faite violée beaucoup plus de fois. S'est faite rejetée un peu moins violemment. Mais finalement, la douleur doit se valoir.
Et Mei Lin sait pas quoi faire, ni quoi dire.
Quand Bae-Kim pose ses questions, elle hésite entre lui dire la vérité compliquée, ou la rassurer. Parce que ça dépend aussi des gens. Et que si Mei Lin, il lui a fallu cinq à six ans pour enfin recommencer à comprendre comment marche réellement la vie, peut-être que ça ira beaucoup plus vite pour Bae-Kim. Ce qu'elles ont vécu est si différent tout en étant identique.
Elle regarde face à elle, évite à tout pris le regard de sa jeune amie, à côté d'elle. Après tout, peut-être que si y'a bien une personne à qui elle devrait parler, c'est elle. Seong est parti se coucher, et à coup sûr, il fait la gueule. Il entendra rien, il en saura rien. Puis s'il le sait...
Peut-être qu'il est temps qu'il comprenne, pourquoi sa cousine évite tant les hommes qui ne sont pas son homme.

Seong fait le con, mais il se rendra compte de ce qu'il a dit. Il s'en voudra. C'est mon cousin, après tout, je le connais bien.

Elle se lève, finalement, fait rapidement quelques pas dans la pièce, puis s'arrête, face à Bae-Kim, s'assoit sur un pouf face à elle.

Quant à comment surmonter, ou remonter la tête de l'eau, Bae-Kim. T'es la seule à pouvoir le faire. Par expérience, personne peut comprendre ce qu'on... tu, as vécu. T'es la seule à en comprendre la totalité, et ce que ça représente, pour toi. Les autres peuvent t'aider, je peux t'aider, si tu le souhaites. Mais personne surmontera ça à ta place.

Et c'est peut-être violent, c'est peut-être dur à entendre, Mei Lin en sait rien. Mei Lin a toujours vécu à travers ses épreuves toute seule.
Ce qu'elle sait, c'est qu'elle aurait aimé, à l'époque, avoir une fille pour lui dire que c'était pas de sa faute.
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Aux accusations de son homme, son corps s'était crispé, ses sens se renforcèrent et puis d’un seul coup, Bae se lève haletante comme si elle venait de rencontrer la mort en personne, la sueur froide passait tout son corps après quelques minutes interminables, elle reprit son calme lorsqu'il disparut dans sa chambre et s’assit de nouveau sur le fauteuil en buvant le verre d'eau que lui avait proposé Mei. Elle lui demandait de l'aide tandis que des souvenirs, des actes, son âme et sa morale mourraient à petit feu. Des remords, de la souffrance et de la dépression… Annonçaient les jours à venir sauf si elle se raccroche vraiment à quelque chose et ne laisse pas tomber sous aucun prétexte. Parce qu'à la minute où elle abandonnera tout espoir, elle sera foutue. Et malgré les propos de la jeune chinoise concernant son cousin, Bae hausse les épaules et baisse la tête. « J'en sais rien... Peut-être qu'il a raison... Peut-être que mon père avait raison de m'interdire de vivre ma passion. Peut-être que tout ça est uniquement de ma faute... » Elle demandait néanmoins à la jeune femme s'il y avait une issue de sortie. Si elle pouvait se relever de ce qu'elle a vécu. Si elle pouvait garder la tête haute. Et tout à coup, les paroles de la jeune femme la pétrifia. Mei venait de lâcher une bombe sans le vouloir et les mots ne passaient pas dans l'oreille d'une sourde. Alors, elle stoppa son amie. « Attends Lin ! » Les yeux écarquillés, elle fixe son interlocutrice, abasourdie. « Par expérience ? On ? Mei ?! » sauf que sans se rendre compte, elle haussait de la voix. « Toi aussi tu as vécu ça ? T'es passé par là ? Putain dis-moi que tu as réussi à enfermer ton agresseur ? Seong le sait ? » Trop de questions d'un coup. Un peu trop sûrement pour la petite chinoise. Mais Bae était trop surprise et trop choquée pour parler à voix basse. Il y a trop de connards dans ce monde qui ne méritent vraiment pas de vivre putain.
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parce que parfois, juste non.
Mei se rend compte de ce qu'elle vient de lui dire, de lui avouer. Mais si y'a bien une personne qui avait besoin de le savoir, là, c'était Bae-Kim. Savoir qu'elle n'est pas seule, et que d'autres personnes vivent avec ça. Et justement, vivent. Réussissent à passer outre, à penser à autre chose, à sourire, même, après quelques années de réparation. Mei Lin veut pas lui mentir en lui disant que c'est facile. Alors elle le fait pas. Elle lui dit la vérité, elle lui dit que ce qu'elles vivent, toutes les deux, personne devrait le vivre. Mais que c'est fait, maintenant, c'est acté. Qu'elles doivent vivre avec. Pleurer, crier, ça changera rien au fait que c'est arrivé.
Bae-Kim l'arrête presque dans son discours. Les questions fusent, et si Mei Lin les attendait, elle a pas forcément envie d'y répondre. Et si elle se décide finalement d'y répondre, quand même, c'est parce que Bae-Kim a besoin de réponses. Même si c'est pas vraiment celles qu'elle attendait.

J'ai vécu ça. Pas qu'une fois. Plusieurs fois, avec plusieurs hommes. L'industrie dans laquelle j'étais, en Corée, c'est pas la belle industrie rose que tout le monde pense. A la surface, c'est joli, à l'intérieur, beaucoup moins. Seong le sait pas. Et les hommes sont toujours dehors, c'est des hommes importants. Bae-Kim. Seong, je veux pas qu'il le sache. Ça lui ferait trop de mal.

Elle prend la main de son amie dans la sienne, et lui sourit tendrement.

Tout ça pour dire, je vis maintenant. Et c'est dans mon passé, dans notre passé. On doit vivre avec. Se dire que nous, on y est pour rien, qu'on a subit. Mais que la vie continue, avec ses joies, et ses rires. Et c'est le plus important.
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Ce n'était pas normal ce qu'elles vivaient. Ce n'était pas normal ce que l'injustice des femmes faisait. Bae en était abasourdie. Une fois ça l'avait suffi, une fois, ça avait été de trop pour elle. Et Mei elle, elle l'avait vécu plusieurs fois. Elle n'osait pas imaginer l'état de la jeune femme à cette époque. Elle n'ose pas imaginer le nombre de fois qu'elle avait pensé mettre fin à tout ça. Partir. Ne plus exister pour ne plus souffrir et se faire malmener de la sorte. Elle n'avait pas les mots pour apaiser la douleur de son amie, tout comme elle n'avait pas les mots pour apaiser sa douleur. Elle serre juste son collant déchiré entre ses doigts. Elle était en colère contre ce monde. Contre cette injustice. « Sous prétexte qu'ils sont importants, ils suffiront qu'ils sortent quelques billets pour te décrédibiliser... Je hais l'injustice. Je hais ce monde injuste... Je hais le fait d'être si faible... » Et si ce n'était pas la manière dont elle avait été élevée et Seong, peut-être qu'elle aurait hésité à quitter ce monde cruel. Mais quand elle regardait son petit-ami, elle se disait que malgré tout, la vie valait la peine d'être vécu, simplement pour rencontrer une personne comme lui. Comme Mei et tous les autres qu'elle porte dans son cœur. Bae pose une main contre la sienne. « Ton secret sera bien gardé. Seong n'en saura rien, surtout pas après la réaction qu'il a eut ce soir... » une réaction à laquelle elle ne s'y était pas attendue. Bébé Kim relève les yeux vers son interlocutrice et elle l'écoute. Elle n'avait pas tord. Elle aura beau pleurer, crier ou se battre, ça ne changera pas ce qui est arrivé ce soir. « Mais tu sais ? Je ne veux pas être si faible, je ne veux pas laisser cet incident me faire tomber dans une dépression... J'veux vraiment être forte... J'veux pas laisser ce salaud voir qu'il m'a mise plus bas que terre... J'veux le regarder dans les yeux sans crainte et lui dire que malgré tout, j'suis encore debout et que les rôles vont s'inverser un jour. Tu vois, je ne veux pas devenir comme toutes ses filles qui pensent au suicide... J'veux leur montrer qu'on peut s'battre pour rester vivante, pour surmonter tout ça... Que le suicide n'est pas une solution... » Et même si elle, elle y avait pensé, elle ne l'aurait jamais fait au fond. Mais pour être aussi forte, elle avait besoin de son copain. Copain qui n'allait maintenant plus l'épauler vu qu'il rejetait toute la faute sur elle.
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