all night long (Janessa)

Trois heures. Cela faisait pas loin de trois heures que je m’acharnais sur ce cours sans queue ni tête que le prof nous avait incité à apprendre pour le lendemain. Autrement dit, on allait être interrogé dès demain, alors que nous n’avions eu qu’une demi-journée pour le bosser. Par chance que je prends au sérieux mes cours, parce que je jure devant Dieu que j’aurais abandonné depuis bien longtemps. Autant dire que mon après-midi et le début de la soirée avaient été passionnantes. Par chance que nous avons conclus, de se rejoindre chez moi sous les coups de dix-neuf heures pour notre soirée film, bière et pizza qu’on s’était parlé depuis quelque jour déjà. Je sais que tu auras le don de me changer les idées, de me faire penser à autre chose, ne serait-ce que quelques heures. Et heureusement pour moi, il ne restait que quelques minutes avant que tu ne pointes ton joli petit nez. Des bières au froid, une commande de pizza sur le point d’être livré et un abonnement à Netflix, tout était parfait pour notre soirée. Cette soirée qui était si importante à mes yeux. Que toi et moi. Ça fait une éternité, que l’on ne sait pas retrouvé que tous les deux. De moins, pas depuis que je t’ai fait cette crise de jalousie, parce qu’un mec t’avait dragué devant mes yeux, lorsque nous étions sur le chemin du retour après une fête bien arrosée. Je ne sais même pas comment expliquer ce qui m’est arrivé ce jour-là et nous n’en avons pas reparlé. Tout ce que je sais, c’est que j’ai voulu lui arraché les yeux pour les donner à manger à mon chien, simplement parce qu’il avait déposé ses mains crades sur ton corps. Possessif moi ? Je ne sais pas du tout où tu vas chercher ça. C’est donc sur le coup de dix-neuf heures moins quart que je t’ai entendu cogner à la porte de mon appartement. Tu es rarement en avance et ce sont les cheveux mouillés et avec une serviette enroulée alentour de la taille que je viens t’ouvrir la porte. « Entre, fais comme chez-toi… J’vais m'habiller.  » Je t’offre un clin d’œil complice, te plaque un baiser sur la joue en signe de bienvenue et tourne les talons en direction de ma chambre.

Je me suis battue pour donner à manger au bébé que je garde de temps en temps après les cours, il ne voulait pas ouvrir la bouche sauf pour rire et quand j'approchais la cuillère il la refermait aussi tôt, je serais presque devenue dingue. Et puis j'ai l'impression d'avoir la moitié de l'assiette dans les cheveux, quand la mère est rentrée de son travail elle m'a vite laisser filer chez moi pour que je puisse enfin me doucher et sentir meilleur. J'adore ce travail, les enfants sont tellement mignons, chiant parfois, mais ils restent mignons. Puis comme je bosse pour des personnes assez aisés ça me fais toujours des bons pourboires à chaque fois et j'ai le droit de conduire l'une de leurs voitures quand je veux promener les petits, oui parce qu'il n'y a pas qu'un bébé, mais deux : un garçon et une fille. Mais la petite faisait tranquillement la sieste elle est plus sage que son frère. Une fois la douche prise je me dépêche de m'habiller car Davi mon meilleur ami m'attend chez lui et je n'aime pas tellement être en retard, sauf pour des occasions ou je souhaite me faire remarquée. Une soirée rien que lui et moi ça fait tellement longtemps que ce n'est pas arrivée, la dernière fois c'était lors d'une fête organisée par un mec de l'université et j'étais complètement bourrée, Davi m'a fait un peu une crise de jalousie car un mec se collait trop à moi, complètement possessif mon meilleur ami mais j'adore qu'il le soit d'ailleurs. Je peux l'être aussi, même si je ne suis pas du genre à le montrer directement.
Une fois arrivée à son appartement je toque puis je regarde ma montre, me voilà bien en avance ce soir. Il vient m'ouvrir à torse nu seulement vêtu d'une serviette, j'adore être accueillie comme ça. « Merci, et mon câlin alors? » Je le prends dans mes bras avant qu'il parte s'habiller, je veux toujours mon câlin quand on se dit bonjour il devrait le savoir même s'il ne peut pas vraiment mettre ses bras autour de moi car il tient à moitié sa serviette. « Oui file t'habiller, j’espère que tu nous a préparer un programme d'enfer! » Je le regarde s'éloigner en direction de sa chambre puis je vais m'installer sur le canapé, la télévision est déjà allumée sur Netflix je sens que je vais adorer cette soirée. « Un abonnement Netflix, tu sais comment me prendre par les sentiments mon chou! »

@Davi Baptista

J’avoue que je ne m’attendais pas à ce dont tu arrives si tôt. Je croyais au moins avoir réussi à me vêtir un peu plus convenablement qu’une simple serviette accrochée alentour de la taille. Après, ce n’est pas vraiment quelque chose qui me dérange, je suis très loin d’être mal à l’aise avec mon corps, et même si elle tombait sur le sol, ça serait la même chose. C’est seulement que je n’ai pas envie de te rendre mal à l’aise. Mais peu importe, il m’a fait plaisir de te prendre dans mes bras pour t’offrir ton câlin, comme tu me l’as demandé, puis je me suis rapidement dirigé vers ma chambre, écoutant ce que tu avais à me dire. « Avec Netflix, tout est possible. » Criai-je avant de revenir convenablement vêtue, deux minutes plus tard. Je me suis approché de toi, très grand sourire aux lèvres comme à mon habitude. Ce genre de sourire qui ne me quitte pratiquement jamais. Tout en prenant place à tes côtés sur le canapé, je me suis exclamé : « Tu fais comme chez-toi, la bière est dans le frigo, j’en ai à la température pièce dans le placard à l’entrée et la pizza est sur le point d’arriver. » En parlant du loup, le livreur sonna à la porte d’entrée. Je me suis levé pour aller régler la facture pour ma laisser choir de nouveau sur le canapé, après avoir été, nous chercher deux bières. « Tiens. » Je t’ai donné une bouteille pour ensuite te sourire, essayant de ne pas trop me remémorer cette crise de jalousie complètement idiote que j’ai pu te faire l’autre jour. Tu ne m’appartiens pas, nous ne sommes pas ensemble et ne le serons sans doute jamais, alors je n’ai aucun droit… Et pourtant, ça m’énerve que d’autres te tourne autour. « Alors, t’as pensé un peu à ce que tu voulais voir ? » Finis-je par te demander ouvrant la boîte de pizza, m’en prenant une pointe, par la suite.