Cheirdre - I wish that I had never met you

Tu avais envie de la revoir. Ce doux ange qui avait effleuré ton âme la fois dernière au bar. Subtilement, tu lui avais demandé son numéro de téléphone avant de la contacter ce soir. Puisse-t-elle être le remède à tes mots. Puisse-t-elle t’absourdre de tes péchés avec de sa main aussi pie que maléfique. Son regard mutin te manque. Cette fille t’es nocive avant même de t’avoir touché, et tu fonces dans le mur, tu le sais, mais c’est trop bon de le savoir. Vêtu d’un simple pantalon de costard noir et d’une chemise blanche retroussée aux manches et légèrement ouverte au niveau du col, tu es passé chez le fleuriste pour lui acheter des Chrysanthèmes. La mine grisée par un désespoir infini, doux et silencieux, tu montes tranquillement les marches jusqu’à son appartement, avant de sonner à la porte qu’elle t’a indiquée au préalable. Elle t’ouvre enfin. Tu esquisses un léger sourire avant de lui tendre tes fleurs de deuil. « Bonsoir Douleur. » dis-tu glacial avant d’entrer chez elle, regardant un peu autour de toi, marchant doucement dans l’entrée de son appartement. « Je suis content de te retrouver ce soir. » T’as envie qu’elle te fasse mal. T’as envie qu’elle te pousse dans tes retranchements. Qu’elle fasse n’importe quoi pourvu que tu ressentes quelque chose. Pourvu que tu te sentes vivant.

@DEIRDRE M. WHEELAN

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Il y a de ces rencontres étranges. De ces rencontres qui vous laissent une impression singulière dans le souffle, ces visages auxquels on repense. Ces mots qui résonnent. Ces personnes qui vous attirent sans qu'on ne sache pourquoi comme des aimants. De noirceur à noirceur, le pont s'étend. Alors quand Deirdre reçoit le message de Loup, elle se réjouit de croiser sa sombre route à nouveau. Le désir malsain emplit froidement son échine. L'adresse est livrée, le rendez-vous pris. La Brune opte pour un rouge sombre en guise d'apparat, les escarpins rehaussent la sature pourtant déjà bien fière. Elle ne redoute nullement d'exposer la facette vénéneuse de sa personne. Quand il vient se montrer à sa porte, un sourire malin vient emplir son visage de porcelaine. Douleur. Jamais prénom ne la résumerait aussi bien. Et c'est parfois son reflet qu'elle a le sentiment de contempler dans le Sauvage. Sa part masculine. « Entre mon Loup. » murmure-t-elle en posant l'absinthe de ses iris sur la stature du jeune homme. « Moi aussi, je suis heureuse de te voir. » avoue-t-elle posément en sortant deux verres qu'elle pose sur le plan de la cuisine ouverte. « Comme la dernière fois ? » demande-t-elle en montrant une bouteille au liquide ambré.

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Ce que t’aimes avec elle, c’est que contrairement aux autres, quand tu la vois, tu ne sais pas de quoi sera faite ta soirée. Ca t’excite. Elle est l’équation à multiples inconnues. Comme un spectre. Existe t-elle d’ailleurs réellement ? Probable, puisque tu l’as effleuré si légèrement en entrant chez elle. Elle est sublime dans cette couleur sanguine. Tout autant que son prénom que tu murmures. Son Loup. Tu serais bien des choses pour elle ce soir, tant qu’elle continue encore de t’habiter. Tu es à ses ordres ce soir. Tu es son larbin, son valet s’il le faut. Tu t’avances à pas de loup dans son salon tandis que ton futur déchirement vous sers vos poisons. « Comme la dernière fois. » réponds-tu impassible, sans la quitter de ce regard obsédé. Elle s’avance finalement vers toi pour te tendre ton verre et tu le lèves en sa direction, inclinant légèrement le visage, presque comme un signe d’humilité. Ce soir, elle est ta reine. Tu n’oses d’ailleurs pas la toucher, sa peau à l’air d’avoir la même fragilité qu’une relique et la même dangerosité qu’une mine antipersonnel. Tu balayes son salon du regard et viens finalement t’installer sur son canapé, déposant à nouveau ton regard sur elle, qui t’approche lentement comme un ange. « Apparemment tu peux m’aider … » Assouvir tes besoins les plus primaires, ou au contraire, t'amnistier de tes souffrances. Tu accepteras ton sors sans broncher.

@DEIRDRE M. WHEELAN

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Dans les yeux clairs du Solitaire, elle lisait la même faille. C'est sans doute cette béance qui les avaient rapprochés. Loup éveillait chez elle un feu qu'elle n'avait pas senti depuis longtemps. Un lien singulier qui ne s'expliquait pas vraiment. Elle le laisse donc entrer dans sa tanière et le rejoint bientôt sur le canapé en lui tendant son verre puisqu'il a confirmé vouloir la même chose que la fois dernière. Elle trinque silencieusement avec lui puis boit une gorgée de la boisson. Elle profite de la chaleur malsaine de l'alcool qui se fraie un chemin au travers de sa gorge. Ses yeux brillent d'une lueur nouvelle lorsqu'il lui affirme qu'elle peut l'aider. Apparemment. Elle ne sait pas pourquoi il dit ça, mais cela lui plaît. « Pourquoi le pourrais-je à ton avis ? » Un sourire complice étire ses lèvres silencieusement tandis qu'elle pose son verre sur la table à disposition. Elle en profite pour se rapprocher de lui et pose ses doigts frêles sur la jambe du jeune homme. Les billes émeraudes se reportent sur le visage avide de Loup. « Qu'attends-tu de moi ? Je ferais de mon mieux pour t'aider. » murmure-t-elle en s'étant approché de son oreille attentive. Elle meurt d'envie de l'explorer, de se gorger de ce cri silencieux qui ne transparaît que pour Elle.

(Invité)

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