be my friend again (arian)

Je viens de t'avouer une chose tellement horrible. Je sais que toi, tu ne me jugeras pas... mais je sais aussi que si je l'aurais dis à n'importe quelle maman dans ce monde, on m'aurait traité comme de la merde. "Donner la vie, c'est beau", "Ton enfant devrait être la chose la plus importante au monde à tes yeux"... Certes, il l'est. Ce n'est pas parce que je reconnais mon incapacité que je ne l'aime plus. Tout ce que je veux, dans la finalité, c'est ce qu'il y a de mieux pour Timéo. Même si ce qui est le mieux pour lui, c'n'est pas moi... T'essaies de me consoler, les mains de part et d'autre de mon visage. Je t'écoute comme si tu étais, à cet instant, la voix dans ma tête. Je laisse tes mots entrer complètement dans ma tête. C'est mon bébé aussi, pas rien que celui de Sloan. C'est moi qui va le mettre au monde. C'est moi sa maman. Putain... ton expression change, t'as presque l'air en colère, menaçant même. Ce que tu me dis suite à ça me prend par les tripes et je sens les larmes couler sur mes joues. Les lèvres entrouvertes, je fixe ton regard océanique. Puis, à la fin de ton speech, tu me serres dans tes bras et je relâche la tension sur mes épaules pour te serrer en retour. T'es mon plus fidèle ami. Murmurai-je, pour répondre à ta question qui en vérité, n'en était pas vraiment une à laquelle tu attendais à une réponse. Merci... Je me sens instantanément plus calme, dans tes bras. Je recommence à respirer normalement et petit à petit, ne ressens plus le besoin de pleurer. Ce miroir derrière toi, te donne vraiment un gros cul. C'est perturbant ! Ajoutai-je, histoire d'alléger un petit peu l'ambiance.

La pression redescend, petit à petit je me calme dans tes bras. Je me sens même mieux, maintenant que j'ai déballée mon sac. Je fais une petite plaisanterie sur ton cul et le miroir derrière toi et tu me rends bien la monnaie ! Alors d'abord... non ! J'ai pas fini ! Je ris en te donnant une petite claque amicale sur ton cul. Aucune gêne, je sais. Ensuite, mon cul n'est pas gros. Et finalement, toi aussi, tu le mates hein ? Fais gaffe, j'vais encore venir hanter tes nuits torrides.. ! J'éclate de rire et lorsque tu me demandes de nous sortir de ce merdier et hoche la tête. Très bien, je crois que c'est effectivement de ma faute... Je prend la responsabilité ! Je me détache de toi et te fais un petit sourire, avant d'attraper ta main. Suis-moi ! Je commence alors à marcher à travers le labyrinthe, une main dans la tienne et l'autre, devant moi histoire de ne pas me prendre un miroir dans la gueule. Ça commence à me donner un mal de tête ce labyrinthe... Je sais même pas si on va finir par en sortir ! Annonçais-je, en soupirant parce qu'on venait d'atteindre un cul-de-sac.

La claque sur ton cul était purement amicale. Enfin... c'était pour plaisanter quoi. C'est pas comme si j't'avais caressé ou quoi, pour profiter de tes rondeurs. Nope. Ça a duré 2 secondes et quart. Rain n'a pas à s'en faire, sinon elle est un peu folle en fait. J'ai un gros bouclier... et par gros bouclier, j'parle bien de mon bidou hein. Personne n'oserait frapper une femme enceinte ! Je rigole et quelques secondes après, je t'attrape par la main pour t'entrainer avec moi plus profond dans le labyrinthe. Arrivé dans un cul-de-sac, je soupire violemment en t'avouant qu'on est perdu. Euh ouais ça c'est juste si j'arrive à sortir même sans toi hein... Mourir tous les deux ici est une option plus réaliste. Je te fais un sourire. D'ailleurs, comment elle va ta maman ? Ça fait longtemps que j'l'ai pas vue. J'l'ai vue une fois ? En tout cas je pense. Il me semble bien. On traînait tellement souvent ensemble avant et il a dû rencontrer mes grands-parents tellement de fois aussi. Tu me demandes si on est déjà passé par ici et j'hausse les épaules. Je sais pas... J'ai mal aux pieds, là. Je me rend compte que je te tiens encore la main et l'enlève donc, un peu gênée. Je me penche pour m'agenouiller parterre, les fesses appuyés sur mes talons. Mon ventre commence à se faire lourd et il fait chaud aujourd'hui. J'ai besoin de deux petites secondes avant de repartir.

Je ris à ta blague pourri et préfère ne même pas y répondre, tellement je ne sais pas quoi dire. Nous arrivons dans un cul de sac et pendant que je réfléchis à comment nous en sortir, je te demande comment va ta mère. Tu me réponds après une certaine hésitation qu'elle ne va pas très bien... et mon sourire se détériore. Je me sens mal de t'avoir posée la question, en voyant comme tu n'étais pas aussi réceptif que je l'aurais cru. Oh... Je caresse ta main encore dans la mienne avec mon pouce, en décidant encore une fois qu'il vaut mieux ne rien dire, pour te laisser guérir de ce sujet sensible que j'ai maladroitement évoqué. On continue notre chemin et tombe sur un énième cul de sac et c'est là que je te lâche la main pour m'asseoir. Non, t'inquiète pas... J'ai juste besoin de soulever les jambes un peu. Je me replace sur mes fesses, puis allonge les jambes et m'adosse au miroir, comme toi. Je me demande si Sloan surveille, d'en haut. Avouai-je, en réalisant que c'est bien la première fois que je parle de lui, depuis sa mort.