We push and pull lie a magnet do. -- Olyxandrie.

Le voyage au Soudan a été une catastrophe. J'y allais avec tellement d'envie et d'espoir, et la situation m'a mis une gifle. Pia et Victoria avaient pourtant réussi à me remonter le moral, et je pensais y arriver avec elle. Mais il y avait toujours le problème de nos détracteurs. Au début, je ne me rendais pas vraiment compte qu'ils étaient là, et rapidement, j'ai remarqué que j'étais suivie. Les menaces ont été de plus en plus nombreuses. Mais les filles ont refusé de partir, malgré la promesse de Vic. Je n'en dormais plus, angoissée à l'idée qu'il puisse leur arriver quelque chose ici. Et samedi soir, le drame est arrivé. Ce fut mon électrochoc. J'ai pris la première pierre au niveau de l'arcade droite, avant de me coucher totalement sur Victoria pour éviter qu'elle ne soit blessée. Nous avons fini par fuir, aidées par Pia. Fuir, c'est vraiment le mot. J'ai du fuir avec les filles, parce que je sais qu'elles ne seraient pas parties sans moi. Dans l'avion du retour, je me suis engueulée avec Stella. Je savais qu'elle allait m'en vouloir pour Vic, je lui avais promis de la renvoyer sur Boston au moindre problème. Je ne fais que les mauvais choix en ce moment.
Et me voilà à cuisiner pour Alex. L'odeur de la bolognaise maison remplit la cuisine. Je ne sais pas s'il est un mauvais choix lui aussi. Mais j'avais besoin de le voir. Notre engueulade m'a blessée, parce que je tiens à notre amitié. J'ai compris qu'il ne fallait pas que j'essaye de trop rentrer dans sa tête et que je le laisse venir à moi au risque qu'il ne se braque. Et moi aussi. La main se pose sur le pansement sur mon visage. Il me restera une cicatrice en souvenir sûrement. Thomas arrive derrière moi et pose sa main sur mon épaule. Je sursaute à son geste alors qu'il s'excuse directement. J'ai peur de tout. J'ai à peine dormi la nuit dernière aussi, honteuse d'avoir eu à demander à Thomas de dormir avec lui pour enfin m'assoupir un peu. Mon jeune garde du corps me dit qu'il va dans ses appartements, dans la petite maison à côté de la villa. Je le remercie alors qu'il prend congés. 21H approche, et étrangement, je me sens stressée. La table dressée, les petits fours attendent et le reste du repas aussi. Et moi, je trépigne d'impatience de retrouver le jeune homme, qui ne tarde pas à arriver. Je lisse un peu ma robe cintrée noire, et avance vers la porte en claquant des talons. « Bonsoir Alex. » Je m'écarte sur le côté de la porte pour le laisser entrer. « Merci d'avoir pu libérer un peu de ton temps pour moi. Comment vas-tu ? »

@Alexandrie Lannister

Venir jusqu'à toi n'est sans doute pas la meilleure idée que nous puissions avoir, l'un comme l'autre. Stella semble être de cet avis, elle aussi. Elle n'approuve pas la manière dont les choses se déroulent et dont tu l'as viré pour que je puisse dîner en tête à tête avec toi. Le message que tu as reçu n'annonce rien de très rassurant non plus, même si pour ma part il n'a aucune réelle valeur. C'est mon chauffeur qui me conduit jusqu'à chez toi ce soir, il n'est pas rapide mais au vu de l'heure qu'affiche ma montre, je ne suis pas encore en retard. Le paysage défile sous mes yeux et je tente de faire abstraction à certaines pensées négatives. Je vais manger un bon repas et passer une bonne soirée en ta compagnie, rien ne doit entraver ce moment de détente que je m'apprête à passer. Lorsque mon chauffeur termine sa course devant ta villa, je ne prends pas la peine de le remercier et descends du véhicule. Je m'approche de la porte, ce lieu m'est familier pour y être venu plusieurs fois durant ton absence. Stella a bien du mal à rester seule la nuit, elle aussi. Je te signale ma présence à travers la sonnette et attends que tu viennes m'ouvrir la porte. L'attente n'est pas longue puisque tu te présentes à moi sans réel sourire sur ton visage. J'adopte à mon tour une attitude neutre pour ne pas dénoter avec la tienne. Bonsoir Olympe. Pas d'Aliénor pour ce soir, je crois que tu as eu ta dose de taquinerie pour quelques jours. J'entre donc dans la villa et détaches mon regard du tien, j'ai évidemment remarqué ton pansement sur la tête mais il va de soit que je ne serais pas le premier à en parler. Sois tranquille, je n'ai eu aucun mal à me libérer. Je vais bien et toi ? J'ôte ma veste et la pose délicatement sur le dossier d'une chaise. Je trouve l'ambiance tendue Olympe ou est-ce toi qui n'arrive pas à lâcher prise ? J'ignore ce que tu m'as préparé mais l'odeur qui se dégage de la cuisine est alléchante. J'espère ne pas t'avoir mis la pression pour le plat de ce soir, la nourriture est bien un domaine sur lequel je ne plaisante pas. Je cuisine beaucoup mais très peu de personne le savent, je suis un fin cordon bleu, avide de bonne bouffe ce soir.