J'avais réellement du mal à me reconnaître dans nos échanges, et ça prouvait bien, que t'étais plutôt doué pour faire ressortir ce côté de ma personnalité que je cachais tant. Pour une fois, je ne me posais pas un milliard de questions sur qui tu étais et pourquoi je pouvais potentiellement t'intéresser. C'était naturel, pour mon plus grand bonheur. Mais, il y avait forcément un mais j'étais incapable de définir si je te plaisais vraiment. Mon manque de confiance en moi, me criait que non, et que t'allais fuir, mais une partie de moi espérais peut-être un peu qu'au contraire, j'allais te plaire autant physiquement que mentalement. Zeno n'était pas là et c'était bien mieux comme ça, pour ne pas rendre cette première rencontre malaisante. Habillée simplement, je replaçais correctement mes cheveux pour finalement entendre ton poing frapper contre la porte. Je soufflais un bon coup, avant de venir t'ouvrir et poser mes yeux sur toi pour la première fois.
« Entre. » Que je soufflais gênée. « Tu as trouvé facilement ? »
Et merde. Tu l’as faite. La connerie, t’as accepté d’y aller. T’as accepté de faire ce que tu t’étais juré de ne pas faire. Tu veux pas aller chez les gens, ceux que tu ne connais pas, de peur de ne plus sortir de là-bas, de finir coupé en rondelle dans un frigo tout pété. Mais t’as dit oui. Tu es en route, tu avances, un pied après l’autre. Tu affales ton stress à chaque pas contre le bitume. Parce que tu as cette pression qui monte le long de tes veines, comblant tes artères, atteignant ton cœur. L’ultime organe, qui bat à fond, toujours trop fort depuis que tu es parti de chez toi. Merde, Thomas, tu respires. Tu ne dois pas rougir, tu ne dois pas bafouiller, ne regardes pas ses seins, ne lui parles pas de son parfum qui te fait penser à ton febreze dans tes chiottes. Tu arrives devant la porte, tu espères que c’est la bonne, de porte. Tu ne voudrais pas rester planté devant une vieille mémé à moitié dépoilée. Merde tu viens voir ta Zelda. Pas mamie nova. Elle ouvre la porte, ses cheveux qui s’embarquent dans la brise dans l’ouverture de la porte. Tu poses ton regard dans ses yeux, sans pouvoir t’y détacher, comme aspiré. Entre. Tu as trouvé facilement ? Tu finis par rentrer, tout gêné, un regard qui se pose à peine sur le reste de l’appartement, tu es trop concentrée, par cette beauté qui vient de t’inviter à rentrer. L’inconnue qui se disait moche. Ferme la bouche, tu vas baver. Je, non, j’ai pas eu du mal, je sais pas j’avais peur de me retrouver chez une petite mamie en peignoir et des poils aux jambes tu vois. Tu restes dans l’entrée, sans même bouger. Toujours à la fixer, véritable teubé. J’suis pas déçu. Tu sors ça comme ça. Enfin. Tu fais des grands gestes avec tes mains, pour t’aider, à remonter. De toi, j’suis pas déçu. Maladroit.
Si je t'avais proposé de venir chez moi, c'était uniquement parce qu'en étant dans ma zone de confort, j'allais automatiquement être plus à l'aise. Pouvait-on me le reprocher ? Pour toi, ou grâce à toi, j'avais réussi à faire tomber mes barrières et c'était plus que déstabilisant pour moi. Je ne sais pas si c'était ton côté enfantin, à avoir besoin d'être rassuré qui m'avait poussé à te convaincre de venir me voir, mais je commençais à paniquer. Les et si ? ce bousculaient dans mon esprit, imaginant toujours le pire. Je soufflais une fois, puis deux, avant de m'agiter à faire un peu de ménage - même si tout était clean - pour me calmer. Pour avoir les idées claires, il fallait que l'environnement le soit aussi, alors je faisais les poussières - inexistante - pour la troisième fois aujourd'hui. Une fois finie, je me préparais avec une bonne douche, un make-up léger, et je replaçais correctement mes cheveux avant d'entendre que t'étais là. Pour de vrai. Je marchais au ralenti jusqu'à la porte, comme pour te faire attendre un tout petit peu, et aussi pour me préparer psychologiquement à cette rencontre. Et quand je te découvrais derrière cette porte, je t'observais un instant, sans rien dire. Tu le sentais toi aussi ? Cette connexion qu'il y avait à ce moment précis ? Un sourire étira mes lèvres une fois que j'avais enfin réussi à placer quelques mots à la suite sans bafouiller ou bugger, suivit même d'un tout petit rire géné. Je refermais la porte avant de me retourner vers toi, alors que ta remarque me faisait rire. Pas un rire gêné, un véritable rire qui venait du cœur. Et si je restais plantée là, complètement absorber par toi, par tes mots et tes gestes. Je rougissais à ta remarque avant de m'approcher de toi et attraper tes mains, qu'effectuaient trop de mouvement à mon goût.
« Je ne suis pas une mamie poilue, moi non plus je suis pas déçue. » Soufflais-je avant de baisser le regard. « Donc, tu n'as pas besoin de paniquer. » Que je concluais avant de te lâcher et de m'enfoncer un peu dans l'appartement. « On n'avait dit pas de compliments, c'est gênant. » Plaisant, mais très très gênant. « Tu veux boire quelques choses ? »
C’est le bordel, dans ta tête. Ton organisme. Tout s’agite, tout s’entre choc. Tes joues qui se colorent de rouge sur la pointe de tes pommettes. Un véritable enfant, que tu es. Celui qui fait que t’es stressé par cette situation que t’as déjà laissée te dépasser. Elle prend tes mains, se contact, sa peau, contre la tienne. Tu as chaud, si chaud. Bouillant, on verrait presque cette fumée s’évaporer entre vos silhouettes figées dans l’entrée. Tu va trembler, tu as envie d’hurler. Appeler ta sœur, lui ire qu’elle ta touchée. C’est extrême, beaucoup trop extrême. Tu te contentes de lui sourire, de la regarder. Fixer ses traits si bien taillés. Cette esquisse, si beau dessin. Tu pourrais en contempler les lignes comme si elles étaient tracées à la mai n par quelqu’un avec une sorte de talent divin. Putain, c’est poétique, c’est si romantique. Mais vous vous connaissez que depuis cinq minutes, ton cœur s’emballe déjà, mais comme toujours. Une habitude, tu tombes amoureux des mouches. Je ne suis pas une mamie poilue, moi non plus je suis pas déçue. C’est dommage, merde t’aurais aimé la trouver. Cette déesse sexagénaire, des poils qui ondulent le long de ses petites jambes ridées, ses collants sentant autant les pieds que le marché de poisson. Putain, t’es tombé sur une pierre précieuse, une gemme sublime avec ce visage enfantin, t’imagines, ses jambes en peau de pèche de bébé. Tu ricanes à ton tour, nerveux, tout est crispé. Ha merde ! C’est ironique. Donc, tu n'as pas besoin de paniquer. Haa. Si elle savait, tout ce qui peut se passer dans ta tête, à ce moment. Ce moment précis. A quel point tu sers les jambes pour ne pas te pisser dessus. La pression sur tes épaules et j’parle pas d’la bière (mdr). Respires. Elle finit par te lâcher, rompant ce lien, entre vous, cassant ce pilier sur lequel tu t’étais accroché. Elle s’avance chez elle, tu l’as suis, cette démarche nonchalante. C’est gênant, t’es gênant, gêné. Tu ne sais pas comment te comporter. On n'avait dit pas de compliments, c'est gênant. Tu souris, à ton tour, ta jambe qui gigote, dans tous les sens. Faisant balancer ton corps, sans aucun repère. Putain, décontracte-toi. Tu veux boire quelques choses ? T t’avances, toi aussi, la rejoindre, appuyer tes coudes sur le dessus d’un meuble, pour la regarder, avoir l’air à l’aise, en adéquation avec ton environnement Tu te sens aussi à l’aise que dans des talons de 15 cm de haut, entouré de dragqueen. Une grimace qui déforme ton visage à cette pensée. Ton cerveau, toujours décalé. Bah du jus de pomme ! Comme si elle devait le savoir, c’est basique. Tu t’arrêtes un instant, fouillant les poches de ton pantalon. Haaa ! J’ai quelque chose pour toi. Tu t’approches d’elle, sortant un petit paquet de bonbon, rose. C’est des fraises tagada. Tu m’as dit que tu préférais les bonbons alors.. ne regarde pas la date de péremption. NON. Tu ne devais pas dire ça. Tu te l’es répétais sur le chemin de l’aller. T’as ce don pour tout gâcher. Tu rigoles, nerveusement, encore une fois. Ta main qui gratte le derrière de ton crâne. Normalement ça ne moisit pas hein, j’en mange un avant si tu veux. T’es un enfant, bordel de merde.
─────── L'espace d'un instant, on avait échangé un regard. Un regard qu'en disait sûrement un peu trop sur ce que je pensais à l'heure actuelle. Bordel, si j'avais su que tu m'ferais cet effet, crois moi que j'aurais réfléchie à deux fois avant d'insister à te voir. Pas que j'étais déçue, loin de là. Juste que tu chamboulais tout mon équilibre en fait. T'étais à part, et tu m'faisais me sentir différente. J'étais gênée, mais pas tellement coincée, puisque je venais saisir tes mains pour te calmer. Pourquoi tu me rendais niaise comme ça ? Non mais habituellement moi, j'étais la fille froide qu'on avait du mal à cerner, et la, je réagissais juste comme quelqu'un de normal, qui voulait rendre son invité à l'aise. Je me perdais toujours dans ton regard, restant un instant ainsi, sans bouger, sans parler avant d'enfin oser briser la glace. Je souriais, à ta remarque, serrant un peu plus l'emprise que mes mains avait des tiennes, en tenant un discours rassurant. Tu ne devais pas paniquer, sinon t'allais me faire paniquer. Et tu ne pouvais pas te rendre compte que c'était sûrement au moins difficile pour moi, que pour toi, d'être dans une situation comme celle-ci, parce que t'étais le deuxième gars que je raconterais grâce à tinder, et le premier, c'était qu'une simple rencontre amicale alors c'était nouveau pour moi de vouloir séduire quelqu'un. Il n'y avait qu'à connaître mon réel passé amoureux pour se rendre compte que j'étais loin d'être douée en relation. Je relâchais tes mains, te rappelant qu'on avait dit qu'on ne se ferait jamais de compliment, chose que t'avais certainement oublier et qui augmentait d'un seul coup la pigmentation de mes joues. Je devais être rouge écarlate, tel un feu tricolore qui clignotait et qui te donnait le message suivant : gênée, gênée, gênée. Je profitais de la seconde où j'étais dos à toi, quand je m'enfonçais dans l'appartement pour souffler un bon coup et canaliser mes émotions. En bonne hôtesse, je passais derrière le plan de travail de la cuisine américaine pour te demander ce que tu voulais boire et ta réponse ne m'étonnait pas.
« Je ne suis pas certaine qu'il est aussi bon que celui de tes parents.. » Que je soufflais en versant un peu de jus dans deux verres.
T'étais là face à moi, appuyé sur tes coudes, me regardant faire, comme on regarde un film et je souriais, bêtement à cette image de toi et sans prévenir, voilà que tu t'approchais de moi, me tendant un paquet de tagada qui vraisemblablement était périmée. Je rigolais, attrapant le présent, avant de l'ouvrir et d'en sortir une.
« Même pas peur. » Disais-je avant de la mettre dans ma bouche et de la croquer à pleines dents, avant de grimacer. « J'crois qu'elle est plus bonne... » Que j'ajoutais en ouvrant la bouche pour venir la recracher dans la poubelle amusée. « T'as essayé de m'empoisonner pour me séquestrer et me garder rien que pour toi ? » Que je demandais, taquine.
T’essayes, mais putain, tu galères. T’y tentes, paraître naturel, un don inné que t’as pas hérité. Dame nature se fou de ta gueule. Elle aurait pu, te le donner, ce talent. Être à l’aise, sans problème. Ne pas rougir, les joues rouges. Elle aurait pu te donner, cette chance. Ton coude, cette position. Le naturel, juste hilarant, t’es la définition de ces memes « restes naturel ». Mais tu bas tout le monde, tu ne sais pas quoi faire. Pourquoi le faire, comment. T’es censé faire quoi, là. Lui sourire, pas trop. Parler, pas trop. La complimenter, on a dit non. Ne regarde pas ses seins. Ne la fixe pas trop. Surtout, reste toi-même. Ça résonne, dans ta tête. Ses paroles. Ta sœur, Stella, ton père. Les modèles à suivre. Les conseils à ne peut-être pas forcément écouter. T’y repenses, emoji courgette, emoji pèche. Ouais. Jaz n’est pas comme toi, si loin de tout ça. Elle profite de sa vie, dans les bras de ses latinos, t’es jaloux. Ils sont plus beaux que toi, plus cool que toi. Ta jumelle va se barrer avec un gars, toi, t’auras ton chinchilla. Tu essayes, encore une fois, tu te reprends. Les esprits chahutés à racoler. Ton paquet de bonbons périmé, dans ses mains. Irrattrapable, t’es incorrigible. Même pas peur. Le bonbon d’Hiroshima dans sa bouche, tu l’as regarde croqué, elle va mourir. Tu vas devoir le faire, du bouche-à-bouche, ho merde. Tu serais paniqué, tu réfléchirais, trop longtemps. Est-ce que tu dis poser tes lèvres contre les siennes souffler ? Mais si elle se réveille, quand tu as tes lèvres sur les siennes ? Elle va penser que tu voulais la violer. Juste profiter, de son corps inanimé. Tu croises tes doigts de pieds, bien enfermés. Elle ne doit pas s’étouffer, crever à tes pieds. Tu veux avancer, avec elle. Mais, ayé, tu pourrais déjà t’emballer. Ce rendez vos va sûrement mal finir, trop beau pour être vrai. Tu le sais, putain, tu vas tout gâcher. Finir triste, dans ton lit, jeter ta boule antistress contre le mur toute la nuit, une insomnie, après avoir gobé plusieurs pots de glaces vanille. T’es Jessica Jones. Elle le recrache dans sa poubelle. Elle va te tuer. T'as essayé de m'empoisonner pour me séquestrer et me garder rien que pour toi ? Tu rigoles, nerveusement, ton large sourire qui déforme tes joues. Tes dents astiquées pendant plus de vingt minutes avant de débarquer. Oui.. NON. Non, mais j’avoue que j’ai pas eu trop le temps à aller en acheter d’autres.. Enfin, c’est pas que je voulais pas pour toi hein, c’est que, j’ai oublié enfaîte. OUAIS ! T’as paniqué, toute la journée, tu parlais, à ton miroir. Ton ultime reflet comme juge de tes disquettes à peine préparées, que tu ne vas jamais utiliser. Tu as fait un défilé, à ton chinchilla endormi, comment t’habiller. T’as pas eu le temps de la caser, l’étape bonbon. Elle va penser que tu t’n fous, d’elle. Véritable touriste, t’aura pas d’épreuve rattrapage. C’est le zéro. Tu attrapes ton verre, jus de pomme industriel. Contre tes lèvres tu prends une gorgée. T’arrives à t’en faire couler, le long de ta gorge. Cette ultime goûte de jus de fruit qui descend vers le haut de ton col. Tu l’essuies, discrètement. T’essayes. Peut-être que je voulais te séquestrer dans une petite valise pour aller à Végas. Tu ne lâches jamais l’affaire. Tu ricanes, cette fois, t’y repenses. T’assumes pas, rien. Tu dois me prendre pour un gars chelou, j’sais pas. J’te demande en mariage sans te connaître, j’te dis que j’vais sûrement tomber amoureux et après je t’offre des bonbons périmés. Ouais, tu crains. Même Gangsta me disait de pas écrire ça. Ton chinchilla.
J'avais arrêté d'essayer de me comprendre à l'instant où j'avais commencé à communiquer avec toi. T'étais fort, et j'étais certaine que tu ne t'en rendais pas compte. T'étais de ceux qu'arrivait à charmer par leur personnalité, l'ignorant complètement. En tout cas, ça fonctionnait avec moi, puisque c'était moi qu'avait insisté pour te rencontrer. T'avais réussi là ou tout les autres avaient échoué, captant complètement mon attention. Je réfléchissais un peu moins, cherchant à te plaire pour celle que j'étais réellement. Surement, que tu faisais ressortir une partie de moi-même que peu de gens connaissais, alors qu'on échangeait seulement depuis peu. Alors, ouais, tu m'angoissais un peu Thomas, parce que t'étais arrivée sur mon Tinder sans prévenir, et voilà que j'rougissais à chacune de tes remarques. Quelle image tu devais avoir de moi en fait ? J'préférais rapidement effacer cette question de ma tête avant qu'elle ne me bouffe de stress. Je devais simplement respirer, paraître le plus naturel possible et laisser le destin choisir pour nous. Je profitais de la fraîcheur que m'offrait le frigo, en cherchant une bouteille de jus de pomme, pour calmer mes neurones en ébullition. Mais j'crois que c'était ton sourire, puis tes petits rires nerveux, qui m'faisaient me sentir bien, mieux. Toi aussi, t'étais dans le même état que moi et j'arrivais à le ressentir, parce que j'étais plutôt douée pour ça. On était un beau duo d'idiot n'est-ce pas ? Et l'idée que peut-être, je te plaisais, j'aimais. Au moins avec toi, j'étais sûre de ne jamais oublier ma première vrai date tinder, même si tu décidais de fuir. Tu sortais un petit paquet de ta poche, gagnant toute mon attention, alors que j'en piochais un pour le mettre dans ma bouche et finalement le recracher dans la foulée. Il n'était pas immonde, mais il était... Bizarre, comme un peu trop vieux, avec un petit goût de rance. Je te taquinais légèrement, voulant détendre l'atmosphère suite à mon geste, puis je buvais quelques gorgées du verre que je m'étais servie. Je souriais à ta remarque qu'était pas tellement clair. « J'aurais apprécié ta compagnie, avec ou sans cadeau, tu sais. » Que j'soufflais d'un ton qui se voulait rassurant. Ouais, je t'avais demandé de venir pour toi, pour appendre à te connaître, sans pour autant attendre de ta part un geste. Pourtant t'avais quand même pensé à vouloir me faire plaisir, et c'était le geste que je retenais, pas la finalité. Tu t'enfilais le verre d'une traite alors que tu répondais finalement à ma blague. « Je vais finir par te prendre au sérieux... La prochaine fois, ramène-moi une bague alors. » Si t'avais envie d'une prochaine fois, et si tu ne m'faisais pas une syncope au milieu de la cuisine américaine. T'étais un soleil en fait, quoi que je pouvais dire, tu trouvais toujours le mot pour rire, et ça m'faisait du bien de t'avoir là. « Tu sais, j'ai lu une thèse sur le comportement, et il disait que les gens qui paraissaient "chelou" comme tu dis, ils ont une intelligence supérieure à la moyenne mondiale. Alors, j'crois que j'aime les gens chelou. » Voilà que j'faisais ma Saphir, à être un peu trop sérieuse, et à coup sûr t'allais fuir après ça... Mais finalement moi, ces quelques minutes avec toi m'avais suffit à bien t'aimer. « J'te propose qu'on commande un big tasty poulet, bacon, sans oignons, pour fêter notre rencontre, et le fait que j'sois toujours en vie. T'en dis quoi ? »
Je vais finir par te prendre au sérieux... La prochaine fois, ramène-moi une bague alors. Tu lâches pas, cette affaire. Te marier, à Végas, sous les feux des projecteurs en dessins d’Elvis. Une fausse chapelle, le curé avec plus de gel dans les cheveux que de déodorant. Au fond t’aimerais, passer la bague au doigt, un jour, ça t’arrivera. Mais tu gardes, l’information, bien trop précieusement. Ce semblant de qualité qui en jour te fera saigner Enregistrer que ce que tu ne veux entendre. Une bague la prochaine fois, pas besoin de te le répéter Tu souris, seulement. Mais moi je sais, cette connerie que tu vas lui préparais. Ça ne sera pas un paquet de bonbons périmés que tu viendras lui donner à votre prochain rendez-vous déterminé. Merde Thomas, t’es capable de te mettre à genoux devant une inconnue, que tu considères comme la femme de ta vie. Incorrigible. N’en parle pas à ta sœur, à personne. Son rire qui chatouille ton cœur. Comme un boom, trop violent, trop insistant à chaque fois qu’elle décide de rigoler. T’es envoûtés, une sorte de sifflement qui ne fais que te bercer depuis que t’es arrivé. Tout est délicat chez elle, elle n’est qu’une fleur, sans pesticide. Au parfum véritable, aux pétales délicates. Peut être qu’elle n’est qu’une rose, si douce à regarder, mais piquante au touché. Elle va peut être te bouffer, sans même que t’es le temps d’en douter. C’est un rayon de soleil, comme une aura de paladin de niveau 110 qui tourne autour d’elle, tout est divin. Elle n’a rien, d’une mamie aux jambes poilues. Tu sais, j'ai lu une thèse sur le comportement, et il disait que les gens qui paraissaient "chelou" comme tu dis, ils ont une intelligence supérieure à la moyenne mondiale. Alors, j'crois que j'aime les gens chelou. Tu sors ce rire, si spontané, expulsé de tes poumons par ce réflexe, si profond. Si bouffon. Tu te marres comme si elle venait de te compter une bonne blague, genre carambar, qui ne fais rire personne sauf toi. Mais elle était sérieuse, tu n’as pas saisi, elle vient de te dire, que tu es intelligent. Normal que t’ai pas compris. Tu l’as fixe, reprenant ton souffle de ton fou rire. Calmé petit à petit. Ha mais tu rigoles pas ? Tu finis par terminer le fond du jus de pomme, ton verre vide. Tu n’as rien d’intelligent, si ce n’est être ce mec, banal. Rien d’extraordinaire. Tu cherches tous les matins tes abdos, dans le miroir. Tes prunelles ébènes, rien à voir avec le bleu, bleu océan, de ses yeux. Celui qui te met mal à l’aise à chaque instant où se regard se dépose sur toi, ta tête de rat. Tu ne fais pas des études de fous, tu viens de la ferme. Tu le sais, persuadé, tu n’as rien, rien d’exceptionnel. J'te propose qu'on commande un big tasty poulet, bacon, sans oignons, pour fêter notre rencontre, et le fait que j'sois toujours en vie. T'en dis quoi ? Tu te lèves finalement. Le doux son de big tasty qui atteint tes oreilles. On pourrait y aller, à pieds ? Pour t’aérer, te sortir d’ici, bien que cette odeur si féminine qui contraste cruellement à ton odeur de chaussette dans ton appartement te plait, terriblement, mais tu vas finir par exploser, le rouge de tes joues, si chaudes. Tu veux sortir, marcher, comme t’as toujours aimé. Tu seras plus à l’aise, à ton aise. Dehors, il fait bon, petite brise qui vous caressera le cou, fera pinter tes tétons, elle pensera que tu n’es qu’obsédé. Bad plan. Tu te diriges vers la porte, tu l’ouvres, pour sortir, accompagnée de la bête (tu es la bête). Tu ne fais que sentir, son parfum monter à ton nez quand elle bouge devant toi, à tes côtés. Comme si l’air voulait te narguer. Vous êtes arrivés, sur le bord du trottoir, à l’extérieur. Une grande inspiration, l’air pollué, faut pas oublier. T’en as vu un, pas loin, de macdo. T’as rencontré beaucoup de gars avec tinder ? C’est indiscret. Enfin, quelques-uns, je sais pas. Au fond, ça t’intrigue, est-ce que t’es le premier à tomber sous son charme ? Peut être que tes déjà sous l’charme d’un autre mec et là c’est juste une caméra caché pour pour le rendre jaloux ? Tu taquines, mais on sait que au fond t’es sérieux. Faudrait pas que tu sois déjà prise quand je t'apporterai une bague. T'es grv lourd enfaîte.