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Les paroles de trop. Il ne comprend pas, jamais il ne comprendra par sms. Cette histoire de perte de virginité était sûrement de trop. « Jamais de la vie » je ne lui donnerai ma virginité ? Mais pourquoi Yaël ? Tu erres dans ma tête. En y réfléchissant, cela date même avant cet épisode de la douche. Avec Yaël, c'est six années d'engueulades, mais peut-être six années à se chercher, d'une manière étrange. Et depuis la douche ensemble à la cabot house, depuis notre petite danse au bal, je n'arrive plus à le faire partir de mes pensées. Malgré son départ précipité du bal, malgré le temps sans lui, malgré nos engueulades. J'ai besoin de le voir, maintenant. Je veux qu'il comprenne ce que je ressens, sans mots, sans sms. Il m'a enfin donné son adresse, que je dicte à Thomas rapidement. Il fait la tête, je le vois bien, il n'aime pas quand il doit m'emmener chez des hommes dont il n'a aucune confiance. Mais mon enthousiasme, mêlée à une légère appréhension, ont raison de lui. Un peu stressée, mais tellement fébrile, je mords les petites peaux à côté de mes ongles. Sms après sms, j'aime le fait de suivre son impatience en même tant que je m'approche. Je sens le plaisir monter dans mon ventre. Est ce que je suis prête ? Je ne sais pas, mais j'en ai envie, alors il faut que je le retrouve, tout de suite. Thomas s'arrête en bas de l'immeuble. Yaël me demande d'être plus rapide. Je cours dans les escaliers avec mes escarpins. La vitesse des battements de mon cœur augmente. Et quand j'arrive au bon étage, je reprends ma respiration. Immobile, debout devant son appartement. La porte est ouverte ? Oui, mais un dernier sms. Viens toi, fais ça pour moi. J'ai envie de le voir de l'autre côté, j'ai besoin de toi et de ta peau, de tes baisers. J'ai déjà trop chaud. J'attends sa réponse, et elle arrive, dubitative. Il finit enfin par venir m'ouvrir la porte. J'avais oublié qu'il était beau comme ça. Dans un souffle : « Yaël... » Attendre la douche ? L'idée n'est même plus envisageable. Je le détaille du regard, m'arrête sur ses lèvres. Quelques secondes, les plus longues de ma vie, à garder mon envie enfouit en moi. Mais je me sens obligée de craquer rapidement. Un pas. Je pose mon sac au sol, juste à côté de la porte. Deux pas. Et j'attrape son visage de mes mains, fonçant sur ses lèvres pour l'embrasser passionnément. Tu as fait le premier pas la dernière fois, c'est à moi aujourd'hui.
@Yaël Marshall
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