tout oublier et profiter. (yaël)

Concrètement, t'as besoin de sortir. T'as besoin de te changer les idées parce que sinon, tu vas faire exactement comme ton frère. Tu vas broyer du noir, faire la morte et tout ira vachement mieux. Mais pour le moment, tu préfères t'apitoyer sur ton sort. Tu fais venir Iris chez toi et tu testes tout ce qui est possible pour te détendre et arrêter de penser à toutes ces choses négatives. Forcément, ça te réussit pas. Tu pètes souvent les plombs. D'ailleurs, tu t'es pris la tête avec Florian. Tu lui as dit à quel point ça te faisait mal de le voir ici. Tu lui expliques que si jamais t'avais su qu'il venait à Harvard alors, t'aurais changé d'université. D'ailleurs, t'y réfléchis encore. D'autant plus que Louve et Colin sont partis et qu'il ne te reste plus que Marin. Marin qui est au bout de sa vie. Marin que papa ne peut plus blairer. Tes parents qui divorcent. Ta mère qui repart pour le Brésil et ton père qui fait pression pour que tu restes de son côté. Sloan qui est parti, Sloan qui a rejoint le ciel et que tu n'auras plus l'occasion de croiser. Plus d'épaule sur laquelle pleurer, plus que Iris effondrée que tu tentes de soutenir comme tu le peux. T'as besoin de sortir. T'as besoin de te changer les idées. Tu veux boire, tu veux fumer, tu veux en profiter de cette soirée et pour cela, rien de tel que de la compagnie. Tu penses directement à Yaël. Tu sais pertinemment qu'il peut te comprendre du moins, passer au dessus de tes problèmes pour s'amuser à tes côtés. Tu lui as demandé de venir te chercher. T'as enfilé une petite robe noire décolleté. Tes cheveux retombent en cascade le long de ton dos. Tes talons t'offrent quelques centimètres de plus et affinent davantage ta silhouette. Un touche d'eyeliner, du mascara, du rouge à lèvres rouge et le travail est joué. Tu n'as plus qu'à l'attendre pour passer la meilleure soirée de ta vie du moins, t'espères parce que c'est clairement ce dont tu as besoin.

Tout oublier et profiter
— ft. @Colombe Perol

Le monde continu de tourner même si elle n'est plus là à mes côtés, j'ai encore un peu de mal avec ce principe. Cela ne fait même pas une semaine et demi que ma soeur s'est suicidée, je dois apprendre à vivre avec l'absence qu'elle a laissé et cette lettre. Cette putain de lettre qui m'est destinée, moi, son grand frère qu'elle aimait tant. De toutes les soeurs que j'ai, ce n'était pas d'elle dont j'étais le plus proche mais j'ai visiblement marqué son esprit. Je repense forcément à tout ce qu'on a vécut elle et moi, à toutes ses soirées sans fin à la maison, à tous les moments de délire et se complicité. Elle n'est plus là. Elle a mit fin à ses jours à cause de la pression de la vie. C'est anéantis que je lâche sa lettre et me lève pour me préparer. Tu tombes à pic Colombe, tu n'imagines même pas à quel point ta présence va me faire du bien. Je prends une douche vite fait et enfile les premières fringues propres qui me tombent dans les mains. Je cache tout ce qu'il y a à cacher, au cas où il y a une descente de flic, et je quitte mon minuscule appartement pour te rejoindre. Je viens à pied puisque je n'ai pas les finances pour me payer une voiture et que je préfère garder mes économies pour profiter un peu de cette soirée avec toi. Le trajet se déroule sans encombre jusqu'à ton appartement. Je ne vais pas monter jusqu'à chez toi pour te faire la cours, je t'attends en bas, je te bip même sur ton portable pour que tu descentes. Les contes de fées, je n'y crois définitivement plus. Je te bip. Tu descends. Quand tu apparais dans mon champ de vision, je me force à sourire, tout comme toi j'ai besoin de me changer les idées. " Ma petite Colombe. Pourquoi t'as mis un truc aussi décolleté juste pour aller se mettre la misère ? " Je ne peux pas m'empêcher de rigoler et d'y jeter un coup d'oeil insistant. " Si c'est vraiment ce que tu veux, on remonte chez toi et je te fais tout oublier. " Je lui souris malicieusement. Tu me connais, tu sais que je suis taquin, surtout sur ça.

Il faut que tu sortes, que tu rencontres du monde, que tu danses et surtout, que tu boives un coup. Apparemment, l'alcool apaise les problèmes. Tu sais que cela ne dure par éternellement mais, une petite pause de temps en temps, ça fait tout de même du bien. Là, t'en as gros sur le cœur et tu pars toujours au quart de tour. A croire que tu es semblable à une bombe à retardement qui pourrait exploser d'une minute à l'autre. Tout de suite, Yaël tu vient en tête. Ca fait longtemps que vous ne vous êtes pas vus et tu sais pertinemment qu'il est de bonne compagnie. Son humour arrive à te détendre et sa bonne humeur te redonne facilement le sourire. Ce n'est pas tellement le cas d'Iris ces derniers temps or, tu ne peux pas lui en vouloir. Toutes les deux, vous avez besoin de voir du monde séparément aussi. Ca vous permet de ne pas sombrer dans le désespoir et la dépression. Bref, tu lui demandes de venir te chercher parce que c'est comme ça qu'on fait dans la vie, on ne laisse pas une femme se promenait toute seule au beau milieu de la nuit aha. Quelques minutes après que t'ais terminé de te préparer, ton portable sonne. Ton ami t'attend en bas de l'immeuble. Tu attrapes un petit sac, une veste au cas où la nuit se rafraichirait et tu le rejoins en bas, sourire aux lèvres. Sa remarque te fait sourire. Tu hausses légèrement les épaules et roules des yeux lorsque tu t'aperçois qu'il s'arrête un peu trop longtemps sur ton décolleté. Arrêtes, t'abuses. C'est juste une robe. Tu secoues la tête avant de reprendre assez rapidement : Et puis, il est trop tôt encore ! Tu lui adresses un clin d'œil en rigolant avant de déposer un baiser sur sa joue. Tu vas bien ? Je suis contente de te voir !