STORY OF MY LIFE
please tell us more
A golden child
Qu'il était beau ce monde, qu'elle était belle cette Terre. Ce petit être angélique était la preuve que la nature de cette planète était capable de bien des merveilles. Née dans les bras d'une mère aimante, elle découvrira la vie sous son plus bel angle. Siyanda, tel sera son prénom qui dans la culture africaine signifie « Nous grandissons », tout un symbole. Nous grandissons, comme ce peuple plein d'espoir. Nous grandissons, comme notre honneur. Nous grandissons, comme cette chance de voir ce monde en paix de nos propres yeux. Cette petite fille était le deuxième des quatre enfants de la fratrie Naholo, mais elle en était l'unique princesse. Une princesse parmi 3 garçons dont le dernier sera fatal pour sa mère. Il est là, ce terrible nuage qui après 6 ans d'existence viendra couvrir le formidable Soleil qui régnait au cœur de la petite fille. Nous grandissons, comme notre peine.
Faded gold
Il était beau ce monde, mais qu'en avions-nous fait. Elle n'oubliera jamais ce monde dans lequel elle croyait vivre et celui dans lequel on l'a brisé. Cet idéal ne lui échappera jamais, elle refuse de croire que ce monde parfait est hors de portée, qu'il est illusoire et tout ce qu'il y a de plus utopique. Toute cette réalité à laquelle elle fut confrontée si jeune, son père en était la réponse. Haut placé du gouvernement zimbabwéen, c'est un homme de poigne qui sait où il doit aller pour faire avancer les choses. Un politicien comme il devrait y en avoir plus. Cette place au gouvernement permettait à la famille Naholo de pouvoir vivre à l'abri du besoin, privilège dont si peu dans ce pays et sur ce continent pouvait jouir. Dans la fratrie, seule Siyanda était fascinée par la politique. La politique en son sens noble. Cette habilité de vouloir et de pouvoir changer les choses, de changer une société qui ne propose que trop peu de possibilités de s'épanouir. Son père lui avait transmis cette volonté d'extraire le monde de sa chrysalide pour qu'il en devienne papillon. Un monde dans lequel seraient mortes toutes les injustices. Un monde normal, tout simplement.
Golden spirit
Ses 4 enfants représentaient bien plus que son palmarès politique pour le chef de la famille Naholo. 4 descendances offerts par l'une des plus belles femmes possible. Qu'elle ait pu disparaître des suites de l'accouchement du dernier enfant reste une blessure ouverte pour lui. Une blessure dont il se sent coupable, dont il pense avoir créé la cause. Pousser ses enfants à la réussite étant pour lui la meilleure manière de demander pardon. Il refuse qu'elle soit partie en vain. Siyanda l'a bien compris, elle sait que son père est en souffrance. Pour lui, pour elle, elle veut les rendre fiers. Réussir, voir le monde, donner aux autres avant de se donner à soi-même, ce sont des valeurs que sa mère défendait et qu'elle a hérité. Tous les jours, à sa manière, elle lui fait honneur en essayant de rendre le monde meilleur à la plus grande échelle possible. Une attitude qui de là-haut doit la rendre fière, tout comme elle l'espère.
A heart of gold
Un cœur d'or. Tel est le symbole qui représente de la manière la plus exacte Siyanda. Placée au cœur de multiples actions humanitaires, elle parcours avant même d'avoir 18 ans de multiples régions ou pays voisins pour aider les plus démunis. Elle est une privilégiée des classes moyennes, mais sait que tout autour d'elle fleurit la précarité. Une précarité qu'elle ne peut accepter. Être activiste résonne comme une seconde nature, si ce n'est une nature principale. À la fin de son cursus scolaire, Siyanda décide de quitter le Zimbabwe afin de s'investir davantage dans un projet qui lui tient à cœur au nord de l'Afrique au Bénin. Permettre l'accès à l'éducation des petites filles est une priorité continentale, et pour cela sont nécessaires plus d'écoles. Voilà tout le sens de ces 2 années à l'étranger. Construire pour que des petites filles comme elle puisse un jour espérer choisir leur propre destin. Cette période d'exile, peu encouragée par son père, est également une période de remise en question pour Siyanda. Qui souhaite-t-elle devenir ? Comment souhaite-t-elle servir ce monde ? Comment être le plus efficace possible ? Tant de questions qu'elle mettra 1 an à répondre. Car c'est à partir de sa seconde année au Bénin qu'elle découvrira finalement qui elle est.
Rose Gold
Le frère aîné de Siyanda était ampli d'ambition de la même manière qu'elle puisse l'être elle-même ou que puisse l'être son père. Parti aux États-Unis dès l'âge de 18 ans, il espère y devenir ambassadeur du Zimbabwe. Après presque 9 ans aux USA, il travaille au Consulat à Washington, et semble en de bonne conditions pour devenir quelqu'un d'important. Mais elle connait son frère, on est bien loin de l'attitude révolutionnaire et altruiste. Sa seule motivation est l'argent, et il a bien compris que les américains partageaient le même type d'attitude. Tout fonctionne donc en parfaite harmonie entre eux. Mais elle avait les capacités de relever le niveau, car elle le pouvait et même mieux, le savait. Sa première année béninoise était pleine d'inspiration, elle savait désormais où devait être sa place. Travailler dans l'humanitaire était évidemment une certitude, mais dans ce monde sans pouvoir rien n'est réalisable. Elle compte alors devenir diplomate à l'échelle internationale, elle songe même à l'ONU. Ce goal ultime est encore très loin et hors de portée, mais la jeune zimbabwéenne est prête à tout donner pour y arriver, en commençant par intégrer une université prestigieuse. Son manque de moyens est encore plus motivant, car de multiples bourses d'études sont accordés aux meilleurs. Elle compte bien en faire parti. C'est donc en parallèle de ses projets humanitaires qu'elle décide de fournir le travail nécessaire pour accéder à Oxford, au Royaume-Uni. Son parcours scolaire étant excellent, elle savait qu'elle n'avait pas à remonter le niveau mais à le garder.
Golden student
Un an de travail, et Oxford à la clé. À l'âge de 20 ans, Siyanda allait fouler le sol de l'université la plus prestigieuse d'Angleterre. Son séjour au Bénin arrivait à son terme, et le temps était venu de retrouver la chaleur de son pays … Pour un mois seulement. Les calendriers ont faits que son retour du Bénin et son départ en Angleterre étaient quasi successifs. Cette période de 1 mois a permis de faire de véritable au revoir à ses proches, elle n'étaient en effet absolument pas certaine du moment où elle comptait revenir. Le cœur serré, le rayon de soleil zimbabwéen s'envolait en direction de Oxford, prête à changer le monde. Étudiante en politiques et études africaines et afro-américaines, elle complète un cursus de 4 ans (presque) major de sa promo. Parcours remarquable qui lui ouvre les portes des plus prestigieuses universités du monde. Et Siyanda n'est pas dupe, elle sait dans quel pays le monde tourne, et elle sait que c'est là-bas qu'elle pourra devenir quelqu'un : les États-Unis. Plus grande puissance mondiale, mais aussi puits à problèmes. Si l'Afrique avait besoin d'elle, il était temps que son combat contre les injustices prenne une nouvelle tournure et engager la discussion autours des inégalités concernant les afro-américains. Siyanda était un cœur d'or qui devait s'exporter. Elle n'avait jamais trop de paix à revendre, et ses ambitions allaient la porter vers de prestigieuses institutions.
« Nous grandissons différents, c'est certain, mais nous grandirons en paix. » — Siyanda J. Naholo