Because I'm crazy baby, I need you to come here and save me

 
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- [ ] Because I'm crazy baby, I need you to come here and save me
( @Abelard Z. de Belgique-S. " )
crédit/ sober ✰ p!nk

Samedi 19 Mai - Boston
J’ai doucement refermé la porte de ma suite. Je n’avais pas envie qu’Alejandro me voie partir. Je me sens tellement vide au fond de moi que je ne réfléchis plus aux conséquences. Ce qu’il ressentira demain matin au réveil. Mais je suis déjà partie. Je n’étais déjà plus là. J’étais présente sans être présente. Je prends les ascenseurs, je dois sortir d’ici. Sur le chemin, je croise Zéphyr. Je ne lui adresse pas un regard, pas une expression, pas une parole. Rien. De toute façon nous nous retrouverons en enfer très prochainement. Je vois aussi Deirdre en sortant. Elle m’interpelle, mais je ne la regarde pas, je ne peux pas, j’ai une boule dans la gorge, au ventre, j’ai mal. Trop mal. Ca me hante. Les mots sont restés, ils me poursuivent désormais comme des chimères. Je prends un taxi, je lui donne mon adresse et en une vingtaine de minutes, je me retrouve chez moi. Il fait noir, et on est si loin des festivités que j’ai déjà l’impression de ne plus être de ce monde. Henry n’est pas là ce soir. Il sera anéanti demain matin, je le sais mais mon désespoir me fait oublier mon égoïsme, ma lâcheté. Je monte les marches et me dirige dans la salle de bain de ma chambre pour m’y enfermer à clé et là, enfin, je peux pleurer. Je déverse un torrent de larmes que j’avais alors contenu toute la soirée durant pour ne pas inquiéter Alejandro. Mais je savais déjà à ce moment là que je n’avais plus envie de rien. J’avais fait l’effort pour lui parce que je l’aime, mais je n’y arrive plus. Je suis à bout. Parce que j’en déteste un autre. Tellement fort. De façon si puissante que ça m’en déchire les entrailles. Je l’aimais. Peut-être trop. Mais aussi parce que je suis fatiguée d’être constamment dans ma tête avec une Harper qui me veut du mal, qui ne veut pas être heureuse. Je pleure. Je crie. Je m’assois sur le marbre froid, m’adossant à la baignoire. Je me recroqueville sur moi-même. Mes parents me manquent. Je déteste tout le monde à cet instant. Je déteste tout le monde. Je veux mes parents avec moi. Juste mes parents et moi. J’ai l’impression d’être redevenue cette petite fille de cinq ans qui se réveille sans ses parents. Ils me manquent putain, la douleur est trop vive. C’est horrible. C’est si frustrant. Tous ces sentiments jusque là jamais exprimés sortent en cris et en larmes. Je déteste tout et je ne laisse absolument rien derrière moi. Ni une empreinte dans ce monde, ni ne serait-ce qu’une lettre à quiconque. A quoi bon ? Alejandro me détestera et m’oubliera, je l’espère tellement. Je l’avais prévenu, mais je ne voulais pas le faire souffrir. Henry n’y comprendra rien et Hope détestera tout le monde à son tour, me détestera probablement aussi. Abé, Hadès et Noah me détesteront aussi, mais l’écosystème du groupe ne sera pas endommagé. Je me relève doucement, c’est le moment. Je me fais couler un bain. Ouvre mon placard et sors des lames de rasoir neuves. Je sais que c’est la seule manière pour moi d’arrêter tout. De faire taire mon chagrin. De ne plus avoir toutes ces choses à l’esprit. Arrêter les crises. Les souffrances. Il m’a détruite. Je me sens vide, creuse, il n’y a plus rien à tirer de ma personne, puisque je lui ai tout donné et il a juste tout foutu en l’air. Et personne n’a rien fait pour l’en empêcher.

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( @Harper Eleanor F. Kennedy " )
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Samedi 19 Mai - Boston