(Flashback) Remember me...on the charity day ϟ Roxanna

LAVENDER & ROXANNA

►CHARITY EVENING

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Il faisait bon à l'extérieur, c'était une belle soirée d'été. La température, clémente, permettait même de faire tomber le gilet et de le laisser sur l'herbe verte ou sur le dos d'une chaise. Le soir n'était pas complètement tombé, il avait l'air timide dans ce ciel rose et ocre. De minces filaments laiteux s'étiraient dans le ciel, comme autant de fils en coton; les nuages étaient nombreux dans le ciel ce soir-là.
Le nombre d'étudiants assis, les jambes croisées sur l'herbe couchée devait se monter à plus de 300. Bien évidemment, l'ensemble des élèves n'avaient pu se rendre à cet événement, le nombre de places était limité, mais les responsables de la soirée avaient été clairs : "Nous souhaitons que l'ensemble des sororités soient représentées. Un seul mot d'ordre : la bonne tenue et l'amusement".
C'était extrêmement rare que les groupes de la faculté se mélangent de la sorte, et Lavender prenait un main plaisir à tenter de deviner quel étudiant appartenait à quelle sororité. Ses pairs n'étaient pas nombreux ce soir, le petit groupe des Quincy n'était pas autant représenté que celui des Cabot.

Un léger tintement, qui prit tout son sens lorsque Lavender aperçut l'hôte de la soirée lever son verre en tapotant doucement dessus avec une fourchette, fut bientôt suivi par un grand silence. Tous les visages s'étaient tournés, vers l'homme qui se tenait maintenant sur l'estrade, mis en place pour l'occasion. Avec ses grands yeux bleus, il inspirait force et respect.
Après quelques minutes de silence, il entama un court discours construit de la manière suivante :
Formule de politesse (Bonsoir), Présentation (Certains me connaissent sous le nom...), But de la réunion (Si nous sommes réunis, adultes et élèves ce soir...), Remerciements (Je tiens à remercier la faculté d'Harvard...), Fermeture (Merci de votre présence et que chacun s'amuse).
Ce court interlude n'avait pas pris plus de cinq minutes.
Les discussions entre étudiants reprenaient déjà et Lavender relut son carton d'invitation.
"LAVENDER J. TREVENA est conviée à une exceptionnelle soirée de charité, afin de représenter la sororité Quincy lors de la récolte de fonds pour l'orphelinat "Child and happy home".
La tenue de soirée était obligatoire, Lavender avait donc opté pour une robe bustier dans les tons blanc cassé avec un soupçon de perles dorées au niveau du buste. Les cheveux relevés en un chignon brun, elle avait ajouté une chaîne dorée, souvenir de sa mère avant son départ pour Harvard.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

La journée s'annonçait plutôt banale, traditionnelle : J'allais sûrement aller en cours, danser un coup, puis rentrer chez les Eliots pour aller chercher Billie, ou passer voir Apple chez les Cabots. Nous irions soit faire les magasins, soit la tournée des bars, pour ne pas rester prostrées dans nos chambres à nous tourner les pouces. Schéma classique d'une journée dans la vie de Roxanna Blackburn. Cependant, alors que je rentrais de cours en début d'après midi, je remarquais dans ma boite aux lettres une lettre plutôt inattendue, ou plutôt, un carton d'invitation. "ROXANNA BLACKBURN est conviée à une exceptionnelle soirée de charité, afin de représenter la sororité Eliot lors de la récolte de fonds pour l'orphelinat "Child and happy home". Je vous laisse imaginer ma surprise en lisant cela, et mon orgueil voulu me pousser à jeter ce carton au premier abord : Qu'est ce que cela pouvait leur faire, que je sois orpheline, ils ne connaissaient même pas les circonstances m'ayant poussée à être seule ... Puis je songeais alors à tous ces enfants abandonnés ou ayant perdu leurs parents qu'ils aimaient, représentés par cette organisation. Et j'avais tellement d'argent que je ne savais pas quoi en faire. Alors, je posais le carton d'invitation sur mon bureau : Il allait falloir que je me change en vitesse.

Quelques heures plus tard, je foulais le sol de cette fameuse salle ou se tenait la soirée de charité, vêtue d'une robe bleu outremer mettant en valeur mes yeux de la même teinte. Je regardais autour de moi, reconnaissant quelques visages familiers, mais je ne m'approchais pas, trop absorbée par ces logos et photos exposés pour ces orphelins. Mon visage se teint automatiquement d'une grande tristesse, en voyant même quelques témoignages d'enfants qui n'avaient jamais connu leurs parents ... Comme je n'avais jamais connu ma mère, m'ayant été arrachée à la naissance. Le représentant de l'association entama un discours, plongeant la salle dans un profond silence. Attentive, je profitais cependant que tout le monde ait le regard rivé sur lui pour aller déposer un chèque plutôt important au stand de la récolte des fonds. La femme qui s'occupait d'encaisser l'argent me demanda au premier abord si j'étais bien sûre de vouloir donner tant d'argent, et j'esquissais un léger sourire, hochant doucement la tête. « Profitez de cet argent pour qu'ils vivent tout ce que leurs parents n'ont pas pu leur apporter » Dis-je calmement, me faisant remercier avec tant d'insistance que j'en étais presque gênée, mes joues se rosissant légèrement. Je tournais alors les talons, préférant me poser en retrait, au fond de la salle. En fait, maintenant que j'avais déposé ce chèque, je ferais peut-être même mieux de retourner chez les Eliots, je n'avais rien à faire ici.

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LAVENDER & ROXANNA

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La soirée s'annonçait plutôt bonne. Lavender, d'un naturel plutôt bavard, croisa quelques connaissances de fac et entama un débat animé sur le thème de la soirée. Si sa famille avait eu les moyens de faire un don, elle l'aurait certainement fait. En regardant les étudiants évoluer autour d'elle, elle fut presque gênée de s'être présentée à l'événement dans une tenue aussi conventionnelle. Sa robe, bien que la mettant en valeur, ne portait pas la griffe de grands couturiers comme c'était le cas chez d'autres étudiantes. On parlait de charité et de dons, et la plupart des invités comprenaient tout de suite qu'il fallait sortir la dernière veste de chez Calvin Klein.
L'ambiance était électrique, et juste après le discours de celui qui devait être le responsable de l'orphelinat, Lavender suivit des étudiants du regard qui n'attendaient que la fin de ce monologue pour aller se jeter corps et âme dans la découverte des mets de la soirée. Une grande table avait été dressée ce soir-là, deux grands bougeoirs dorés ornaient le buffet de part et d'autre de la table, qui était d'une longueur infernale. Des centaines de coupes brillantes, alignées en rang d'oignons, semblaient vouloir toucher le ciel tant leur hauteur semblait vertigineuse pour des verres.
Lavender ne se sentait pas tout à fait à l'aise; bien que caritatif, l'organisation de cet événement avait dû demander une certaine somme d'argent et des sponsors. Connaissant le prix de l'effort et l'importance de l'argent lorsqu'on ne bénéficie que d'un niveau de vie moyen, Lavender était contre le fait de "jeter son argent par les fenêtres". Elle ne faisait pas partie des filles qui étaient tentées de refaire leur garde-robe tous les trois quatre matins, et elle aimait sa vie ainsi.

Lavender s'excusa auprès de ses amis le temps d'aller chercher une coupe; pour une fois qu'elle pouvait profiter d'une soirée organisée, elle n'allait pas s'en priver. Se dirigeant vers le buffet, elle passa devant le hall, qui accueillait les généreux donateurs de la soirée. Le hall était éclairé de mille lumières, suspendues au plafond, comme des lucioles; malgré tout, il faisait sombre à l'intérieur. C'était certainement une astuce pour garder un côté intimiste et privé "du don". Lavender s'en voulut de passer devant le hall sans avoir une enveloppe à la main, elle n'avait pas de quoi aider ses pauvres orphelins, livrés à eux-même. Un tableau central, derrière le long bureau d'accueil en acajou indiquait le montant des dons de la soirée. Celle-ci venant tout juste de débuter, le montant restait au stade du 0.
Une jeune femme à l'air plutôt pressé passa devant Lavender en coup de vent, et d'un pas décidé se rendit au bureau d'accueil, où l'attendait une hôtesse, tout sourire.
Sans le vouloir, Lavender entendit des bribes de conversation, des "oh, c'est un don très généreux" et des "en êtes-vous bien sûre?". La jeune femme fut intriguée par l'inconnue, qui jeune d'apparence, semblait déjà être à la tête d'une fortune colossale.
Quittant le bureau à toute allure, la jeune blonde disparu dans l'ombre, juste au moment où le panneau lumineux se mettait à jour, affichant un total de 10.000 dollars.
Lavender n'en crut pas ses yeux, éprouvait-elle du respect ou de la colère à cet instant?
Du respect pour le geste qu'elle venait de voir et de la colère pour ces gens qui ne comptent pas l'argent. Sans réfléchir, elle emboîta le pas à la jeune inconnue.
Qu'allait-elle lui dire, qu'elle l'avait suivie? Certainement pas. Elle voulait juste voir son visage, était-ce une de ses camarades de fac, la connaissait t-elle de vue?
Ses pas résonnant sur le carrelage fraîchement nettoyé, Lavender s'avança entre les hauts murs de la salle, puis s'arrêta en découvrant le visage d'une jeune femme, ravagée par la douleur.
Cette femme, qui un instant auparavant, avait légué une partie de sa fortune à des orphelins, avait à son tour, besoin qu'on l'aide.
Assise sur un fauteuil, à proximité de l'accueil, elle fixait un point fixe sur le mur nu, sans ciller.
Avec un sourire plein d'empathie, Lavender tenta de nouer le dialogue et s'avança vers elle :
- Excusez-moi, tout va bien?

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

Je n'avais pas besoin de parler aux gens, de voir leurs sourires hypocrites, parce que je savais que la plupart des étudiants qui venaient à ces galas de charité en l'honneur d'une cause, venaient juste pour profiter du champagne et des petits fours. Rien qu'à voir le compteur des dons quasiment vide alors qu'il y avait déjà foule, cela illustrait parfaitement bien mes propos. La population est égoïste. Je savais que je n'étais pas la seule étudiante à représenter la Eliot House ce soir, je reconnaissais quelques têtes, ces étudiants au sourire faux qui entretiennent de grands dialogues sans pour autant agir en conséquence des causes qu'ils plaident .. Soit disant. Je les connaissais, et je les méprisais parce que je savais également que tout ce qu'ils cherchaient c'était de la reconnaissance, de la popularité, et du respect pour la « puissance » qu'ils avaient acquis par la fortune de papa-maman. Si j'étais fortunée également, je venais seulement d'acquérir tout cela pour mes vingt ans, et j'avais appris à grandir seule et sans ressources, sans même savoir que secrètement, ma grand mère et ma mère avaient mis toutes les économies et toute la fortune de la famille sur mon compte. J'avais appris à être autonome, et donc, à ne pas gaspiller l'argent, et quelle meilleure cause que les orphelins du monde ?

Cependant, je n'étais de mon côté pas en recherche de reconnaissance, bien au contraire, plus je me faisais discrète, mieux je me portais. Etrange étudiante de l'Eliot House, puisque la plupart d'entre eux sont reconnus comme étant plutôt vaniteux et étalant leur popularité devant qui veut l'entendre. Avec Billie, nous étions des rares à nous fondre dans la masse, à sortir la carte bleue seulement lorsque nous le faisions pour la bonne cause.. Et aussi quand on était au centre commercial, mais ça, c'est autre chose. Une fois que j'eus déposé mon chèque, à peine vis-je le compteur augmenter considérablement que je m'éclipsais en vitesse, avant que des curieux ne viennent demander qui avait fait un tel don. Évidemment, avant de m’éclipser, je soufflais à l’hôtesse de ne pas souffler mon nom à qui que ce soit. En espérant que cela encourage d'autres Eliots à vouloir me voler la vedette en déposant de l'argent à leur tour. Je me posais dans un fauteuil, soupirant longuement tout en tripotant du bout du doigt la bague de ma mère qui ne quittait jamais ma main droite. Peut-être était-elle fière de ce que je venais de faire, qui sait. Elle était morte en me mettant au monde, je ne risquais pas de le savoir. Je levais la tête pour regarder un mur fixement, jusqu'à ce qu'une voix m'interpelle, me tirant brusquement de ma rêverie. « Excusez-moi, tout va bien? » Je tournais la tête, remarquant une autre jeune femme, sûrement étudiante aussi, vêtue d'une jolie robe blanche. Après un instant immobile à la fixer sans comprendre ce qu'elle me voulait, je finit par hausser les épaules en lâchant ma bague, et forçais un sourire que je voulais plutôt bienveillant : Je n'allais tout de même pas effrayer les autres. « Hm ? Oh, oui oui, je suis juste pas trop du genre à me mêler à la foule.. » Je jetais rapidement un regard vers le compteur des dons, ou il y avait enfin du monde, et retournais mon regard vers l'étudiante pour ne pas éveiller ses soupçons.« Vous êtes aussi ici pour représenter une maison ? »

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Les yeux rivés sur la jeune inconnue, Lavender retint son souffle jusqu'à temps d'obtenir une réponse. Elle avait eu peur de se faire envoyer sur les roses, et après tout, elle l'aurait peut être mérité. La jeune étudiante n'était d'ordinaire qu'assez peu curieuse concernant la vie des autres, son credo était simple; ce qu'elle savait des autres, c'était uniquement ce qu'on consentait à lui dire sans retenue. Lavender n'interrogeait jamais ses camarades sur leur vie personnelle, même si elle faisait bien évidemment une exception pour ses ami(e)s. Savoir à qui l'on parle, connaître son vécu et son histoire, c'est bien souvent pour éviter de faire des erreurs de jugement.
- « Hm ? Oh, oui oui, je suis juste pas trop du genre à me mêler à la foule.. »
Malgré sa réponse évasive, la jeune femme avait l'air songeuse, Lavender pouvait même lire de la tristesse dans ses yeux.
Devait-elle tenter d'en savoir plus, lui rappeler qu'elle avait fait un incroyable acte de générosité quelques instants auparavant?
- Il y a certaines soirées où l'on ne se sent pas forcément à sa place, alors on préfère parfois se mettre à l'écart.
ça m'est arrivé, précisa Lavender à l'attention de la jeune femme.
Au fait, je représente les Quincy ce soir, nous ne sommes pas nombreux. Vous représentez également une maison?
Lavender s'assit dans un fauteuil brun duveteux non loin de l'emplacement où se trouvait son interlocutrice, laissant suffisamment de distance entre elles deux pour lui faire comprendre qu'elle venait en "amie".
Lavender crût entendre un soupir et décida de rentrer dans le vif du sujet.
- L'ambiance est folle dehors, le buffet est presque vide...tout comme le panneau des dons il y a encore quelques minutes, ajouta t-elle avec un sourire intérieur.
Un généreux donateur a dû passer il y a peu de temps, c'est un très beau geste vous ne trouvez pas?
Lavender abordait le sujet du don avec délicatesse, l'inconnue ne devait pas savoir qu'elle l'avait vue au bureau d'accueil quelques minutes plus tôt. Elle n'était pas là pour juger, mais plutôt pour comprendre comment un don aussi important, et pour une bonne cause qui plus est, pouvait provoquer de la tristesse chez son donateur. Etait-ce l'argent d'un héritage, d'un membre de sa famille, Lavender n'en avait aucune idée.
- Je me sens aussi un peu à part ce soir, j'ai reçu un carton d'invitation comme tout le monde, mais le mélange des petits fours et de champagne, dans un événement caritatif, je reconnais que j'ai du mal à comprendre.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

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Je regardais, intriguée, cette jeune étudiante qui était venue me parler sans vraiment comprendre ses intentions. Rares étaient les personnes qui me remarquaient lorsque je décidais de m'isoler de la foule. De toutes manières, tout le monde semblait bien trop aspiré par toutes ces bulles, ces paillettes et ces petits fours présents dans la salle. Je soupirais d'exaspération en remarquant un Eliot que je connaissais de réputation, se vanter de l'héritage colossal qu'il toucherait à sa majorité. Fort heureusement, cette jeune femme me détourna de ma désastreuse contemplation, me demandant si tout allait bien. Etait-ce donc si voyant que je n'étais pas dans mon élément ? Il y a des jours ou je me demande ce que je fais chez les Eliots, dont le quotidien se résume à ce genre de galas de charité. Tout ce que je n'aimais pas. Avec un sourire contrit, je répondit simplement que je n'étais pas vraiment du genre à me mêler à la foule. Du moins, tout dépend de la foule, puisqu'en soirée, je ne me gênais pas pour aller danser en plein milieu de la piste. Ici, il s'agissait d'un univers tout à fait différent, et bien, bieeen moins plaisant à mon goût. Si j'avais su, j'aurais demandé à une amie de m'accompagner. « Il y a certaines soirées où l'on ne se sent pas forcément à sa place, alors on préfère parfois se mettre à l'écart. ça m'est arrivé » J'arquais un sourcil et esquissais un sourire déjà plus sincère à l'adresse de l'inconnue présente ici. Au moins, pour le coup, je me sentais moins seule dans cette situation. On a tous nos soirées plus ou moins déplaisantes. « Au fait, je représente les Quincy ce soir, nous ne sommes pas nombreux. Vous représentez également une maison? » Ajouta la demoiselle à mon intention. Ah, une Quincy, une maison connue pour que ses étudiants aient le cœur sur la main. Je ne connaissais pas vraiment de Quincy d'ailleurs après réflexion. Je hochais la tête en réponse à sa question, avant de répondre de vive voix : « Oui, je représente les Eliots … Nous ne sommes pas bien nombreux non plus, les autres doivent être quelque part là dedans.. » D'un geste du menton, je désignais la foule, ou sans doutes tous les autres étaient en train de discuter. La jeune femme décida de s'installer sur un fauteuil non loin de moi, et je la regardais faire. Eh bien finalement, un peu de compagnie ne me ferait pas de mal.« L'ambiance est folle dehors, le buffet est presque vide...tout comme le panneau des dons il y a encore quelques minutes.. Un généreux donateur a dû passer il y a peu de temps, c'est un très beau geste vous ne trouvez pas? » Je grimaçais un peu intérieurement, heureusement, elle n'avait pas l'air de savoir qu'il s'agissait de moi. Je haussais brièvement les épaules en jetant un nouveau regard vers le compteur, avant de dire, perdue dans mes pensées : « Sans doute quelqu'un qui doit savoir ce que c'est que de ne pas avoir de parents … Quelqu'un qui veut aider à ce que c'est orphelins aient au moins une vie confortable.. » Je soupirais, me ressaisissant, et fis un fin sourire avant d'ajouter :« Oui, c'est un beau don .. Espérons que d'autres suivent. » J'attrapais une de mes boucles blondes entre mes doigts pour m'occuper et je fus soulagée de voir l'inconnue changer de sujet, celle ci déclarant :« Je me sens aussi un peu à part ce soir, j'ai reçu un carton d'invitation comme tout le monde, mais le mélange des petits fours et de champagne, dans un événement caritatif, je reconnais que j'ai du mal à comprendre.
» Je ris légèrement, visiblement, elle et moi avions le même point de vue. Je croisais les jambes en jetant un regard vers le buffet, répondant avec un air amusé : « Ils veulent faire grande impression devant les étudiants au porte de monnaie plein, histoire de récolter plus de dons … Mais avec ou sans petits fours beaucoup restent égoistes. » Je n'appréciais vraiment pas ceux qui venaient simplement profiter du luxe de la soirée. Je soupirais avant de me rendre compte que je ne m'étais même pas présentée : « Au fait, je suis impolie, mon prénom c'est Roxanna, Roxanna Blackburn... Et vous ? »

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Les mots semblaient sortir plus naturellement lorsque la jeune inconnue reprit la parole :
- Oui, je représente les Eliots …
- Oh...Lavender eut du mal à cacher sa surprise, elle n'était pas du tout le genre de fille que Lavender imaginait dans la sororité des Eliots. Comment les imaginaient-elles d'ailleurs? C'est simple, portant des robes hors de prix et des talons à se tordre la cheville, se vantant de leur fortune (amassée bien souvent par papa et maman) et ne connaissant rien aux joies simples de la vie. Elle imaginait simplement les Eliots égoïstes et superficiels, filles ou garçons. Elle avait croisé très peu de membres de ce groupe depuis son arrivée à Harvard, à croire qu'ils passaient leur temps dans des palais en Espagne ou à des soirées organisées par de grandes marques. Peut être avaient-ils l'impression d'avoir une vie rêvée, mais sans argent sur leur compte en banque, que deviendraient-ils? Lavender n'était pas dépensière par nature; ça lui était d'autant plus difficile de comprendre ces enfants de riches.
- Vous n'êtes pas tout à fait le type de personne que l'on imagine chez les Eliots à vrai dire. Si vous faisiez vraiment partie de ce groupe, vous seriez certainement en train de vous joindre à vos camarades, dehors.
Lavender hocha la tête en direction de la fête qui se déroulait à quelques mètres de leur discussion intimiste, elle voulait faire sonner cette phrase comme un compliment, lui montrer qu'elle valait bien plus que le groupe auquel elle appartenait.
- Nous ne sommes pas bien nombreux non plus...
- A vrai dire, vous êtes même la première que je croise...à l'intérieur bien sûr. J'ai croisé quelques Eliots au buffet tout à l'heure.
Lavender croisa le regard de la jeune femme, ce fut suffisant pour faire passer le message. Elles savaient toutes les deux pourquoi ces étudiants étaient venus à la soirée de charité : l'alcool et la frime.
La jeune femme semblait toujours perdue dans ses pensée, à la seule différence près que maintenant, elle enroulait des mèches de cheveux autour de son index.
- Sans doute quelqu'un qui doit savoir ce que c'est que de ne pas avoir de parents … Quelqu'un qui veut aider à ce que c'est orphelins aient au moins une vie confortable..
C'était donc ça, la lueur dans ses yeux; il s'agissait d'une orpheline. Pourquoi Lavender n'y avait-elle pas pensé plus tôt? C'était la seule Eliot à avoir fait un don ce soir, sans s'en vanter auprès de sa clique d'amis, il y avait forcément une bonne raison.
Lavender regarda avec encore plus d'attention les boucles blondes qui tombaient sur les épaules de la jeune femme, ses yeux bleus à l'air rieur et ce visage angélique.
- J'admire les personnes qui ne sont pas hermétiques au don, à l'aide humanitaire, à l'humain. C'est une qualité que nous louons particulièrement au sein de notre confrérie.
Lavender lui sourit avec franchise, l'air de dire "Tout va bien, je ne juge pas".
- Oui, c'est un beau don .. Espérons que d'autres suivent.
Lavender se retourna afin de laisser entrer le tableau des dons dans son champ de vision. Le total des dons restait inchangé et la jeune biologiste soupira.
- J'ai l'impression qu'ils ne sont pas si nombreux à vouloir faire bouger les choses.
Après un court laps de temps elle ajouta :
- Vous savez, j'aurais aimé avoir une enveloppe à la main en arrivant à cette soirée, et repartir sans.
Lavender signifiait par là qu'elle aurait aimé avoir les capacités financières de faire un don.
Elle vivait le plus souvent au jour le jour, avec l'argent que lui envoyait sa mère depuis Forks, sa ville natale. Elle voyait sa mère vieillir et s'affaiblir jour après jour, et savait ce qu'elle ferait avec un compte en banque fourni. Elle achèterait la retraite de sa mère, Kayla. Elle avait déjà assez souffert depuis le décès de son mari, elle méritait de se reposer, de ne plus se préoccuper de rien. Mais malgré ça, elle ne se plaignait jamais, accomplissait ses tâches sans jamais rien dire. Kayla et Lavender n'avaient jamais demandé d'aide financière à personne, elles s'étaient serré les coudes pendant plusieurs années.
- Au fait, je suis impolie, mon prénom c'est Roxanna, Roxanna Blackburn... Et vous ?
- C'est un très joli prénom. Lavender, Lavender Trevena..

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

A peine eus-je annoncé à mon interlocutrice que je représentais ce soir la confrérie des Eliots, que je décelais dans son expression une certaine surprise. A vraie dire, j'y étais plutôt habituée, souvent on me faisait remarquer qu'à contrario de mes « camarades », je ne me promenais pas vraiment avec le dernier sac Chanel, du parfum Lancôme et des escarpins vertigineux tout droit sortis de chez Louboutin. « Oh.. Vous n'êtes pas tout à fait le type de personne que l'on imagine chez les Eliots à vrai dire. Si vous faisiez vraiment partie de ce groupe, vous seriez certainement en train de vous joindre à vos camarades, dehors. » J'esquissais un vague sourire amusé en la voyant montrer discrètement les autres, coupe de champagne en main, en pleine discussion. « On m'a déjà fait remarquer que je n'étais pas vraiment à ma place chez eux, mais tous ne sont pas comme ça.. » Je désignais à mon tour les autres, avant d'ajouter pour terminer ma phrase avec une pointe d'amertume dans la voix : « Fort heureusement, sinon je serais déjà loin. » J'avais déjà songé à plusieurs reprises d'ailleurs à me rendre chez les Cabots, qui selon Apple, était une maison qui me convenait bien mieux, mais je tenais trop à Billie pour la laisser seule chez tous ces riches. « A vrai dire, vous êtes même la première que je croise...à l'intérieur bien sûr. J'ai croisé quelques Eliots au buffet tout à l'heure. » Je fis un léger rire sarcastique en l'entendant dire ça. D'ailleurs, il ne nous fallu qu'un regard pour comprendre que nous étions d'accord sur le fait que la réputation de ma maison n'était pas entièrement basée sur des mensonges. Bien au contraire, hélas. « A profiter des petits fours, je parie. Et du champagne. » Nous changions alors de sujet, dérivant sur le mystérieux don qui venait d'être fait. Pas si mystérieux que ça en fait, puisque je savais qu'il venait de ma poche, et plus notre discussion avançait, et plus j'avais la sensation que la jeune femme savait qu'il s'agissait de moi. Peut-être bien qu'elle m'avait vu, et que c'était pour cela qu'elle venait me parler ? Sa phrase suivant me conforta d'ailleurs dans cette optique : « Vous savez, j'admire les personnes qui ne sont pas hermétiques au don, à l'aide humanitaire, à l'humain. C'est une qualité que nous louons particulièrement au sein de notre confrérie. » Je hochais la tête, sachant parfaitement que les Quincy appréciaient particulièrement ce genre de don. Ce n'était pas pour rien qu'ils organisaient des voyages humanitaires, et tout plein de choses comme ça. Je dis alors que j'espérais que d'autres dons suivent, mais nous remarquions bien qu'il n'y avait aucun changement pour l'instant...« J'ai l'impression qu'ils ne sont pas si nombreux à vouloir faire bouger les choses. ..Vous savez, j'aurais aimé avoir une enveloppe à la main en arrivant à cette soirée, et repartir sans. » Je tournais la tête vers la jeune femme, et fis un léger sourire, remplit de compassion. Je sentais vraiment qu'elle était sincère dans ses propos, et je répondais d'ailleurs : « Rien que le fait que vous pensiez cela fait preuve que vous valez bien plus que tous ces bourges qui ne déboursent pas un centime. » C'est vrai, au moins elle pensait à ces orphelins, et avait la volonté d'aider. On ne peut pas toujours, hélas, les aider cependant, tout le monde n'avait pas autant de moyens qu'un eliot … Ou que moi. Je me présentais alors à l'inconnue, me rendant compte de mon impolitesse. « C'est un très joli prénom. Lavender, Lavender Trevena.. » Se présenta à son tour la jeune femme. Je hochais la tête vaguement. « Merci, c'est un très joli prénom également. A notre âge je pense qu'on peut se tutoyer, non ? » Je ris légèrement, je n'étais pas une grande fan des formalités. Je tournais la tête vers le compteur des dons toujours aussi stable, puis pris un air pensif. « En fait, je crois que j'ai une idée pour faire monter le compteur … Voler la vedette à tous ces Eliots, ça vous dit ? » J'avais une petite idée derrière la tête, mais après, à elle de savoir si elle voulait me suivre.

(Flashback) Remember me...on the charity day ϟ Roxanna

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LAVENDER & ROXANNA

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La dernière réplique de la jeune femme, presque cinglante, fit naître un sourire sur le visage de la biologiste :
- Rien que le fait que vous pensiez cela fait preuve que vous valez bien plus que tous ces bourges qui ne déboursent pas un centime
- Il y a ceux qui grandissent avec de l'argent facile, et ceux qui apprennent à le gagner, à le mériter. Je fais juste partie de la seconde catégorie. Un minuscule sourire apparut sur les lèvres de Lavender, elle savait ce que c'était de galérer, de voir sa mère enchaîner les petits boulots pour leur survie à toutes les deux. Le budget familial avait dû être revu à la baisse lors du décès de son père, et les petits fours ainsi que le champagne ne faisaient pas partie des préoccupations de Lavender et de sa mère. Avant de bien vivre, elles cherchaient déjà à survivre.
Roxanna, c'était donc le prénom de la jolie blonde qui lui faisait face.
Lorsque je lui avouais que je trouvais son prénom original et doux à l'oreille, elle ajouta :
- Merci, c'est un très joli prénom également. A notre âge je pense qu'on peut se tutoyer, non ?
Lavender ne put retenir un petit rire, non pas nerveux, mais de soulagement. Elle se demandait combien de temps encore elle allait pouvoir tenir, le vouvoiement n'était pas naturel chez elle. Elle aimait ressentir une sorte de proximité avec les gens, proximité qui ne pouvait s'exprimer avec un "vous".
- Je pensais que tu n'allais jamais me le demander, ria Lavender. Je dis oui, avec grand plaisir.
Lorsque Roxanna lui proposa une action coup de poing pour voler la vedette aux Eliots, Lavender fut tout d'abord surprise, puis complètement soufflée. Avant de donner son assentiment et de passer à l'action, la jeune étudiante demanda :
- Tu es sûre que tu veux faire ça? Même s'il s'agit de ton groupe?
J'allais justement te proposer de sortir un peu, il faut une chaleur infernale à l'intérieur. Et puis, nous aussi, on a bien le droit de s'amuser un petit peu ce soir.
Elle adressa un clin d'oeil à Roxanna et murmura dans un souffle :
- Je suis prête. Allons-y.
Comme pour joindre le geste à la parole, elle se leva de son fauteuil et fit quelques pas en direction de l'accueil en attendant que Roxanna vienne la rejoindre.
La soirée allait enfin commencer, Lavender allait faire tout ce qu'elle avait toujours fait : Justice.

Le solde affiché sur le compteur ne bougeait pas, si "10.000" dollars apparaissaient sur le cadran, c'était uniquement grâce à Roxanna, une Eliot qui avait la main sur le coeur.
Lavender se demanda soudain si les camarades et amis de Roxanna étaient au courant de sa situation, savaient-ils qu'elle était également orpheline? Comprenaient-ils qu'en se désintéressant totalement de cette soirée de charité, destinée à récolter des dons pour les orphelins, c'était comme donner un coup de poignard à l'une des leurs, qui avaient connu la vie dans un orphelinat?
C'était trop pour Lavender, les Eliots n'étaient pas que des égoïstes, à partir de maintenant, c'était des monstres qui méritaient une bonne leçon. Ce n'était pas une façon correcte de traiter l'une des leurs, jamais une Quincy n'aurait eu à se plaindre du comportement de ses pairs. Lavender n'était pas pour le violence, mais elle croyait fermement à la rédemption; il est possible de changer, d'apprendre à gommer certains de ses défauts. Elle ne connaissait rien du plan de Roxanna, mais s'il s'agissait d'un "coup d'éclat" pour prouver aux Eliots qu'ils n'étaient pas le nombril du monde, la jeune femme voulait en être.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA

(Invité)

A peine eus-je suggéré à Lavender de nous tutoyer que je la sentis se détendre instantanément. En même temps, à notre âge se vouvoyer faisait un peu … Vieux. « Je pensais que tu n'allais jamais me le demander. Je dis oui, avec grand plaisir. » Je fis un nouveau sourire amusé et hochais la tête, ravie de la voir accepter. J'enchaînais par la suite sur une idée qui me vint, lui demandant si elle voulait en quelques sortes se liguer avec moi contre les Eliots histoire de leur voler la vedette, et les faire réagir un coup. « Tu es sûre que tu veux faire ça? Même s'il s'agit de ton groupe? J'allais justement te proposer de sortir un peu, il faut une chaleur infernale à l'intérieur. Et puis, nous aussi, on a bien le droit de s'amuser un petit peu ce soir. » Je hochais la tête à l'affirmative, sûre de mon coup. « Je veux juste qu'ils arrêtent de manger des petits fours sans rien faire, et je crois que j'ai la solution parfaite pour les faire réagir immédiatement. Faire partie de leur groupe me permet de connaître les ficelles du jeu. » Lavender sembla pour puisqu'elle me murmura juste avant de se lever. « Je suis prête. Allons-y. » Elle se dirigea vers l'accueil où se trouvait vers le compteur, mais je la rattrapais délicatement par le bras. « Attends, avant de filer, je t'explique ce que je vais faire. » Je sortais de mon sac à main mon chéquier, et un stylo, et faisais un nouveau chèque, de moitié la somme que j'avais déjà donné : Cinq mille dollars. Bon, par contre ce coup ci ce serait le dernier. Je marquais bien l'ordre de l'association, et signais calmement, avant de tendre discrètement le papier à Lavender. « Tu vas aller à l'accueil, mais pense à donner le chèque quand je serais au milieu des Eliots, en train de leur parler, d'accord ? Une fois que c'est fait, on se retrouve là ou nous étions assises. » Je lui fis un sourire avant de prendre une coupe de champagne sur un plateau qu'un serveur tenait, me redressant en prenant la posture la plus … Arrogante qui soit. Etre une Eliot est tout un art, et je tournais le dos, me dirigeant vers la foule tranquillement, engageant la conversation avec certains d'entre eux tout en étant tournée vers l'accueil de façon à avoir Lavender en vue. Au moment ou elle déposa le chèque, je pris un air faussement choqué avant de dire tout fort devant l'assemblée d'Eliots : « Non mais vous voyez ce que je vois ? Une Quincy qui dépose un chèque et … Oh ciel, 5000 dollars ? Quel courage, je l'admire ! » Bingo, je vis immédiatement quelques Eliots piqués au vif, et beaucoup se tournèrent vers le compteur, avant de pester en disant qu'eux aussi en étaient tout à fait capable. Une sacré assemblée se dirigea alors vers l'accueil, et j'en profitais pour m'éclipser et retrouver Lavender, lui montrant l'accueil bondé avec un sourire en coin : « Tadaaa ! »

(Flashback) Remember me...on the charity day ϟ Roxanna

mickey @ atf <3's me!

HJ :Désolé pour le retard !

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