TOMAS LEVINSON ► gaspard ulliel

Des cris, des pleurs, de la sueur. La venue au monde du nouveau-né qui fut appelé Tomas n’était pas des plus glamours, bien que la clinique privée dans laquelle il a poussé ses premiers cris était réputée pour son confort, un accouchement restait un accouchement. Entouré de sa mère, Lisa Levinson, une jeune femme qui avait su profiter de chaque opportunité pour se trouver là ou elle était aujourd’hui. Issue d’une famille peu aisée, sa première ambition dans la vie était de trouver un homme riche qui lui permettrait d’avoir la vie dont elle rêvait tant. Cet homme, elle le rencontra alors qu’elle débarrassait sa centième table de la journée dans le restaurant ou elle avait un poste de serveuse. Un boulot peu payé, mais qui lui permettait de subvenir à ses besoins au minimum. En un regard, elle avait réussi à la charmer et c’est un an plus tard qu’il l’avait demandé en mariage. Sa vie prenait un tout autre tournant, elle se trouvait au côté d’un des hommes les plus important de Londres, un PDG, d’une entreprise dans l’énergie, qui avait su faire perdurer la réputation que son père avant lui avait laissé, un chef d’entreprise qui avait plus d’un jeu dans sa poche. Alfred Levinson.

L’homme en costume trois pièces qui se trouvait dans la salle d’accouchement au côté de sa femme les yeux rivés sur son téléphone. Non, il n’était pas le parfait exemple de l’homme qui venait d’avoir son premier enfant. Bien au contraire. Alfred a toujours été très préoccupé par son travail, bien que les premières années de son mariage avec Lisa furent sans encombre, il ne tarda pas à changer de comportement une fois la routine bien installée dans leur couple. Il faisait ce qu’il avait à faire, lui faire plaisirs, lui donner tout ce qu’elle souhaite et lui donner un enfant qui sera sans aucun doute l’héritier de l’empire Levinson. Tomas Levinson. Le nouveau-né, le fils tant attendu. Tomas n’a pas été un nourrisson facile, par ses pleurs à répétition, il avait réussi à rendre fou son père qui ne tarda pas à s’exiler dans un hôtel pour avoir la paix, laissant Lisa sa mère s’en occuper seule. Elle ne travaillait pas, elle avait que ça à faire disait-il. La première année de sa vie fut donc passé en compagnie de sa mère aimante avec un père absent. Bien que son père reprit position au domicile familiale, il ne fut pas pour autant un père présent. Il était là lorsqu’il s’agissait de lui faire la morale, mais ne partageait pas de complicité avec son fils, à quoi bon, il était bien trop occupé à se faire des milliers de dollars pour perdre son temps à jouer avec un enfant. Cependant, lorsque les projecteurs étaient fixés sur la famille, il n’hésitait pas à se faire passer pour le meilleur père au monde, bien trop préoccupé par la réputation de son nom et de sa propre personne. La relation qu’Alfred entretenait avec sa femme était au plus bas, Tomas n’avait pas conscience à l’époque de ce qu’il se tramait entre eux, bien trop occupé à fouiller dans son nez. Elle avait l’argent, la grande maison, ce qui lui convenait un moment, mais le manque d’amour de son mari ne tarda à peser et c’est dans les médicaments qu’elle se réfugia. Le monde était beau lorsqu’elle prenait ces petites pilules, elle voyait la vie en rose sans aucun doute, elle était la femme type des quartiers riche siliconé. Tomas lui grandissait, il allait à l’école privé du coin, il y côtoyait des gens comme lui, des fils de bourges. Il était destiné à un avenir déjà bien tracé et il n’avait déjà pas le droit à l’erreur.

Fils unique, il avait la vie idéale. Il obtenait sans effort ce qu’il voulait et commençait à comprendre le fonctionnement de la vie des gens riches. Avec ces camarades court sûr patte leur conversation n’était pas tourné vers le dessin animé qui passait à la télé, oh non, ils parlaient déjà de l’avenir, du jour ou ils seront à la tête du monde qu’il dirigerait sûrement, du jour ou ils auront leur héritage et qu’ils deviendront meilleur que papa. Une jeunesse dorée bien ambitieuse endoctrinée par leurs parents soucieux de les mener à la réussite, soucieux de les mener à la même place qu’ils occupent pour faire perdurer la tradition familiale. Tomas ne dérogea pas à la règle et une fois l’adolescence arrivée, il fit son possible pour obtenir les meilleures notes possibles à l’école, il le savait qu’il ne pouvait pas être mauvais, il savait qu’il devait être l’un des meilleurs s’il voulait parvenir à la même place que son père et être respecté par celui-ci. Il usait de son charme pour parvenir à ses fins, il tricha, une ou deux fois pour ne pas se louper les lendemains de soirée difficile. Il était prêt à tout pour réussir. Comme tout jeune qui se respecte, il eut le droit à ses premières soirées alcoolisées, buvant du champagne à gogo, draguant toutes les filles qu’il trouvait jolie. Il se découvrait une facilité à leur parler, à les charmer, il eut le droit à sa première fois plutôt rapidement, il fut conquis et ne tarda pas à recommencer encore et encore, brisant quelques cœurs au passage.

Les années passaient et Tomas prit le chemin de l’université pour parvenir à son but qui lui trottait dans la tête depuis son enfance. Quittant l’Angleterre pour rejoindre la prestigieuse université d’Harvard qui avait accueilli plusieurs membres de sa famille, il y fit ses études de commerce, mais y fit également la fête, un peu trop. La drogue fut son alliée à cette période. Il tomba amoureux pour la première fois jusqu’à se faire briser le cœur, alors qu’il n’avait jusque-là jamais été blessé par une fille. Il en prit gros sur la patate et se ferme à d’éventuelles relations par la suite, préférant ainsi avoir des relations sans lendemain.

Il quitta Boston à la fin de ses études pour rejoindre New-York, ou une succursale l’attendait patiemment pour qu’il y soit le PDG dans le but ultime de prendre la place de son paternel plus tard. Il voyage pour le boulot, mais également pour le plaisir. Il est fiancé. Non pas par amour, mais par obligation, pour suivre l’ordre des choses. Malheureusement pour lui, sa fiancée tombe fou de lui, malheureusement pour elle, il n’est jamais là et préfère s’éclater en Europe.

Lors d’un séjour à Paris, il rencontre une jeune femme qui lui retourne le cerveau, il l’avait engagé pour qu’elle puisse l’accompagner dans des soirées mondaines, puis un jeu de séduction s’installa entre eux. Sa fiancée ne manqua pas une photo publiée dans un magasine et le quitte sans attendre, lui est obsédé par cette jeune femme, jeune certes, mais qui le rend fou. Echo. Il est fou d’elle et n’hésite pas à évincer les clients qui lui tournent autour, il veut l’exclusivité, il paye pour lui faire plaisir, il voyage en sa compagnie, il ne voit qu’elle, il s’attache bien trop. Puis un jour elle disparaît, sans explication. Il essaye de la joindre sans succès, il tombe de haut, encore une fois. Il continu de vivre sa vie, il travaille dur et cherche en parallèle Echo qu’il n’arrive pas à se sortir de la tête. Deux ans sont passés depuis la dernière fois ou il l’a vu, puis un matin en observant son blog, il reconnaît un lieu qui lui est familier. Harvard. Il n’attend pas pour prendre l’avion et s’envoler vers la ville ou il avait fait ses études, il s’est installé dans un hôtel et espère rapidement la trouver pour avoir des explications, mais surtout pour voir à nouveau son visage.