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Pierre m'interdit l'accès à la chambre d'Arthur. J'en ai presque lâché mon téléphone des mains. Il ne veut pas me voir ? Putain... je savais qu'il n'allait pas bien, j'aurais du garder un œil sur lui toute la soirée mais mon orgueil a parlé, et j'ai préféré essayer de m'amuser avec mes amis. Espèce d'idiote ! J'ai appelé un taxi tout de suite, continuant d'envoyer des sms à Pierre. Il ne pourra pas m'empêcher d'aller dans le hall d'accueil et d'y passer une semaine s'il le faut, rien que pour croiser le regard d'Arthur. Et s'il ne veut pas me voir ? S'il part sans venir me dire un mot ? J'aurais compris, tout compris, et je ne m'accrocherai plus à lui comme je suis en train de le faire. Abandonner, même si ça me brise le cœur. Encore en robe de bal, je me fiche de ce que les gens peuvent penser de moi. Je paie le taxi, descends et cours vers l'entrée avec les escarpins. Je ne devrais pas courir, j'ai absolument tout mon temps, mais j'espère secrètement que quelqu'un va venir me donner des informations. Je m'annonce à l'hôtesse d'accueil, qui me dit qu'elle va parler au chef de la garde du prince et me demande d'attendre dans le hall. Je sais qu'il ne voudra pas me laisser entrer tant qu'Arthur ne me demandera pas. Alors je m'installe sur les fauteuils non confortable et repense à la soirée, aux sms de Pierre. Arthur ne dormait plus, épuisé par ses histoires, le sport comme échappatoire qui l'a achevé. Et moi, avec mon orgueil terrible, qui lui a fait croire que mon cavalier était un homme, qui a porté une robe trop sexy à ses yeux, et qui voulait lui faire avouer ce qu'il avait. Je fais parti de son malaise, je fais parti de sa fatigue avec mes idées de couple à la con. Je ne pourrais pas me le pardonner s'il lui arrivait quelque chose. J'ai lu les bouquins people, et j'ai fini par tomber sur Nova et Arthur. Fermer les pages vivement alors que je le lance sur la table basse un peu plus loin. Putain. Je me recroqueville sur mon siège, les genoux contre la poitrine. J'ai vu 5h du matin, sans que personne ne me donne de nouvelles. Et je crois que je me suis assoupie à ce moment là, où je sentais le désespoir m'atteindre.
Je me sens transportée, comme une poupée de chiffon. Trop fatiguée pour me réveiller brusquement. Le froissement des tissus, ma tête posée contre un torse. Arthur ? J'essaye de parler mais aucun son ne sort. Et je m'endors de nouveau, en apesanteur.
Le confort est moins sommaire. Mon corps semble un peu allongé. Mes yeux s'ouvrent péniblement dans le calme de ma nouvelle salle. Je ne suis plus à l'accueil. Prise de panique, je sursaute et ouvre les yeux plus vivement. Je repousse la couverture sur mon corps, et tourne la tête vers le lit d'hôpital. « Bébé... » Le sourire aurait pu revenir, mais les perfusions autour de lui me tourne la tête. Je me sens mal, je n'aime pas le voir comme ça. Faible ? Non, ce n'est pas le mot, parce qu'il est fort ce mec. Mon corps se redresse et s'approche du lit. Il dort, enfin, en espérant que son repos soit bénéfique. Il me tourne le dos, dans un sommeil qui semble agité malgré les médicaments. Je me hisse sur le lit, et tant pis si les infirmières gueulent. Mon corps plonge sous le drap alors que je me colle contre son dos. Le bras l'entoure et le serre contre moi. Je respire son odeur à la base de ses cheveux, caresse son ventre du bout des doigts sous la blouse de l'hôpital. Et comme je suis terriblement bien contre lui, je finis par me rendormir une nouvelle fois.
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