Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityNothing compares to a quiet evening alone [Jessy]


Nothing compares to a quiet evening alone [Jessy]

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Nothing compares to a quiet evening alone [Jessy] 538624tumblrlgd6t2vBNy1qantgko1500

Bref coup d'oeil sur la page de mon cours et je me rends compte que je n'ai strictement rien écrit sur ma copie, hormis quelques gribouillages sans intérêt, dont un en forme de mouton. Visiblement j'étais très inspirée. Mon professeur m'a d'ailleurs suggéré d'aller en cours de dessin la prochaine fois. Excellent conseil. J'ai beau être très studieuse, les cours de mathématiques ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Ma main droite me servant d'appuie-tête, je pousse un long soupire avant que la sonnerie ne retentisse à travers la salle. D'un geste plutot lent, je me redresse et range mes affaires dans mon sac de cours avant de quitter la classe. Ma journée était enfin terminée. Je me faufile alors entre les élèves qui discutent. Et là, un troupeau – oui moi j'appelle ca un troupeau – de Barbies, autrement dit les pétasses de l'université, n'avancent pas avec leurs talons de vingt centimètres. Elles sont là, à parler rouge à lèvres, mascara, sac à main et tout le tralala. Qu'est-ce que j'ai l'air d'une cruche à essayer de leur faire remarquer ma présence. D'accord, je suis une naine je le sais, on me l'a assez répété comme ca, MAIS QUAND MEME ! Je tente alors une première approche « Excusez-moi je... » HOP ! Gros coup de sac à main en pleine gueule. Un jour je vais vraiment en vouloir à mes parents de m'avoir donné des gènes aussi merdiques. Moi aussi j'aimerai bien faire un mètre soixante-quinze. Seulement je ne fais qu'un mètre cinquante-cinq. Ca m'énerve. J'ai tellement envie de leur gueuler dessus pour qu'elles bougent leurs culs ! Ma patience à des limites. Agacée, je passe dans le troupeau en les bousculant, me fichant royalement de leurs remarques à la con. Ca c'était la deuxième approche. Le chemin étant libre devant moi, je me précipite à l'extérieur de l'université et m'allume une cigarette afin de décompresser.

[…] C'est un fait, les gens se moquent totalement des papiers que l'on distribue dans la rue. Qui n'a jamais marché d'un pas pressé, tout en désirant éviter la personne qui se dirige droit vers vous ? Personne. Nous avons tous – même moi – déjà grogné lorsque la personne en question vous stoppe dans votre élan avant d'agiter sa feuille sous votre nez avant de commencer un long monologue sur l'affaire que vous feriez en achetant un magnifique canapé en cuir trois places qui irait à ravir dans votre salon. Dans ces moments là, il est vrai que l'on a juste envie de lui faire bouffer son fichu prospectus par les yeux. Généralement les tracts distribués dans la rue sont d'une inutilité assez surprenante. Alors oui, je comprends parfaitement que les gens ne prennent jamais le temps de m'écouter lorsque je tiens à leur faire comprendre qu'il est grand temps de se bouger afin de protéger l'environnement. C'est qu'ils me voient arriver de loin avec mes vêtements qui sortent de l'ordinaire ainsi que ma couleur de cheveux plutot improbable. Ils se disent très certainement que je vais leur filer un bout de papier concernant un concert de hard rock se déroulant en ville, ou bien par rapport à l'ouverture d'un nouveau salon de tatouage. Parfois malgré mon look remarquable à quinze kilomètres à la ronde, j'avais l'impression de passer totalement inaperçue parmi toute cette foule. Alors un soir avec ma petite bande de militants, nous avions décidé d'aller distribuer nos tracts après la sortie d'un concert en ville. C'était la meilleure occasion pour nous. Mais encore une fois, il avait fallu que je me batte pour que l'on m'écoute ne serait-ce que deux petites minutes. D'ailleurs ce soir là, tout se bouscula. Il avait fallu que je m'en prenne à un garçon qui aux premiers abords n'avait pas l'air des plus aimable afin qu'il prenne conscience des problèmes d'aujourd'hui. Trop de pollution, trop de déchets éparpillés un peu partout, qui détruisent petit à petit toutes les espèces vivantes de cette planète. Au début j'étais persuadée qu'il m'écoutait uniquement pour que j'en finisse rapidement avec mon discours afin qu'il puisse rentrer chez lui dans la foulée. Mais c'est avec une grande surprise que j'ai fini par me rendre compte, que j'avais réussi à l'intéresser avec mon blahblah. Et puis il faut dire qu'une fois que je me mets à parler, je ne m'arrête plus. Un véritable moulin à parole.

[…] Bref coup d'oeil à l'écran pixelisé de mon téléphone portable. Il est vingt-trois heures trente et tous mes tractes sont distribués. Parfait. Certes j'aurai très bien pu rentrer chez moi mais je n'en avais pas envie. Après quelques minutes de marche, j'arrive devant le Lord Hobo. Je jette un coup d'oeil devant la porte vitrée et constate qu'il y a encore pas mal de monde à l'intérieur. Je repère également Jessy qui est en plein service au bar. Je décide alors de pénétrer à l'intérieur de l'établissement et me dirige vers le comptoir afin de prendre place sur l'un des tabourets.
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"Nothing compares to a quiet evening alone"
Jessy & Savannah

Le monde ça me connaissait. Entre les concerts devant plusieurs centaines de personnes et les exposés, j'avais appris à maîtriser mon stress sans passer par la case Yoda euh...yoga. Et c'est d'ailleurs cette raison qui poussait mon boss, Pascal, à faire appel à moi en cette dernière soirée du mois de Novembre.

Pour une date plutôt banale, vous vous demanderez sans doute, quelle raison poussait tant de personnes à venir trinquer au bar, bah elle est toute simple. Pascal avait décidé d'innover en organisant une soirée contes et féerie pour marquer l'arrivée du mois de Décembre. C'était à la fois pour lui l'occasion d'amener un peu de fantaisie dans le bar mais aussi d'en augmenter les recettes.

Ainsi j'étais arrivé en costard, les cheveux gominés vers l'arrière, en honorable et parfait hôte.
Et depuis ma venue derrière le comptoir, je n'avais fait que speeder. A tel point que l'heure tourna et que je ne m'aperçu qu'à onze heure et demi de l'avancée de la soirée.

J'en connaissais un qui allait être heureux de voir que son idée de servir du vin chaud avait fait fureur. Cette recette venue d'Allemagne et de l'Est de la France qui consistait en le réchauffement d'un vin composé d'une variété de fruits rouges et de cannelle, avait produit son effet dans nos frontières.
Prenant le loisir de m'accorder mon propre plaisir, je m'en préparais un verre et fut surpris en me retournant de constater l'apparition d'une jeune fille peu commune.

Je lui donnais à peu près mon âge si ce n'est moins, sa taille avait le don de me laisser un peu perplexe. Habillée pour la soirée ou simple coïncidence, ses cheveux rouges complètement décoiffés, lui donnait un air de la Reine rouge d'Alice aux pays des merveilles, quoi qu'elle soit tout de même plus élégante.
Bref. Elle était là assise sur son tabouret fermement décidée à boire. Inutile d'entendre le moindre mot pour cela, un regard suffisait amplement.

Or d'humeur taquine, je ne comptais en aucun lui rendre ce service. Souriant, je lui demandais alors:

"Votre pièce d'identité, s'il vous plaît?"

Allait-elle décerner ma blague ou allait-elle se vexer, cela restait à voir. Mais malheureusement pour elle, elle était ma victime du soir.

© Belzébuth
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Aller dans un bar toute seule n'est pas vraiment mon truc. Généralement si je vais dans ce genre d'endroit, c'est que je suis accompagnée de ma bande d'amis. Une nana qui débarque toute seule dans un bar qui est en règle générale, fréquenté uniquement par la gent masculine, est plutot étrange. A moins d'être la grosse alcoolique du coin bien entendu. Sans perdre d'avantage de temps, je me décide à entrer dans l'établissement, direction le tabouret vide près du bar. Le temps de parcourir les quelques mètres qui me sépare du comptoir, je jete un bref coup d'oeil à Jessy. Bien sur qu'il m'a remarqué. Il faut dire que je ne passe pas vraiment inaperçue avec cette excentricité capillaire. Une fois assise, je n'attends pas très longtemps avant que le jeune homme ne se pointe en face de moi, un sourire accroché au coin de ses lèvres. « Votre pièce d'identité, s'il vous plaît?  » J'affiche un sourire à mon tour et lui lance un regard en biais. Après tout, autant rentrer dans son petit jeu. Ma main droite glisse dans la petite poche de mon sac à main, puis je ressors mon porte feuille. Coincée entre mon pouce et mon index, j'agite la carte plastifiée sous les yeux du jeune homme afin qu'il se rende bien compte de mon âge. « Je pense être largement en mesure de vider ce bar si j'en ai envie. » Répondis-je avec amusement tout en rangeant le bout de papier. A vingt-trois ans, je pense être largement capable de gérer ma consommation d'alcool. « Une pina colada donc. » Dis-je avant de sortir mon paquet de cigarettes et le poser sur le rebord boisé. Clope coincée entre les lèvres, j'approche doucement la flamme du briquet et laisse le tabac s'embraser lentement. « Tu finis ton service à quelle heure ? » Demandais-je simplement tout en recrachant la fumée de cigarette.
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Jessy & Savannah

Comme le suggérait son apparence décalée, cette jeune femme paraissait décidemment pleine de ressources. Et oui, il n'était plus question ici de parler de fille puisqu'au moment même où elle se mit à agiter sa carte devant moi, je pus clairement distinguer sa date de naissance. Elle avait le même âge que moi.

"Même avec la plus grande motivation qui soit, je doute que ta petite taille t'amène jusqu'à la fin du stock. Mais puisqu'il faut un début à tout, je te sers quoi Savannah?"

Pas si idiote que ça, ma petite plaisanterie m'avait permis d'apprendre non seulement son âge mais également son prénom. Et oui, je n'étais pas aussi bête pour louper une telle perche tendue. Alors pourquoi ne pas en profiter pour la taquiner un peu.
Sans se faire prier, elle me commanda une Pina Colada. Cocktail classique mais délicieux avec sa touche de coco.

"Bon choix."

Alors que j'agitais les bouteilles et en versais une dose de chaque dans son verre, Savannah prit la parole pour me demander l'heure à laquelle prendrait fin ma journée.

"Minuit et demi, soit dans une heure. Pourquoi tu as peur de te faire dévorer par le grand méchant loup si tu rentres toute seule? Tiens d'ailleurs, tu me feras le plaisir de partager ça avec moi toute à l'heure. Puisque tu es là autant en profiter et attaquer le calibre supérieur."

Et texto, le sortant de ma poche, je sortais un de ses vieux cigares véritables offert par la maison.

© Belzébuth
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