PSY DURHAM/JEFF CHRISTENSEN ( 1ERE SEANCE ) psy/
ressentez-vous un besoin de vengeance vis à vis de votre ex femme ou de votre ami ?jeff / Franchement non... je suis plus déçu qu'énervé. Elle n'a pas pensé à notre fille. Moi je n'en ai que faire. Mais notre fille ne méritait pas d'avoir une traînée en guise de mère.
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la petite est au courant de l'infidélité de votre femme ?jeff/ ex. ex-femme. et non, elle n'est pas au courant. Elle n'a que sept ans. Pas besoin de lui casser la tête avec des choses comme ça. Et puis, je ne veux pas la dresser contre sa mère. Mon ex-femme, Manon, risque d'arriver assez rapidement ici. J'ai du l'appeler pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. J'espère simplement qu'elle va faire les choses de son côté et qu'elle va me laisser en paix.
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vous ne ferez aucun effort de communication ? Pour le bien de votre enfant ?jeff / Biensur que si. Vous me prenez pour qui ? Je ferais tout pour que ma fille ne ressente aucune animosité entre ses parents. Elle sait que nous ne nous aimons plus, mais elle croit que nous sommes encore en bons termes. Alors je ferais ce qu'il faut pour elle. Pas plus ni moins.
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Et votre nouveau poste de professeur à Harvard, ça vous aide à oublier vos soucis ? Quelles sont vos relations avec les élèves ? Et avec vos collègues ?Jeff / Honnêtement, mon travail m'aide à oublier un peu mes malheurs. Moi qui d'ordinaire suis très joviale, j'avoue que j'ai du mal en ce moment. Mais heureusement, j'ai des collègues et des élèves en or. Néanmoins, même à Harvard, ya des trucs qui clochent.
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Mmh... et qu'est ce qui cloche ?Jeff / Rien de très important. J'ai pas envie de tout déballer d'un coup. On en parlera surement à ma prochaine séance.
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Très bien... d'ailleurs, c'est la fin. On se revoit la semaine prochaine.Les psy... qu'est ce qu'ils en savent de ce que l'on peut ressentir ? Et pourquoi je me suis lancé là-dedans ? Je suis vraiment au bout du rouleau. Mon rayon de soleil s'éteint peu à peu. J'ai tellement peur de ne plus jamais voir son visage. Le verdict est tombé il y a presque une semaine. Une leucémie. Je n'ai personne a qui en parler. La seule option était celle ci. Etait-ce la bonne ? Je n'en sais rien. Je verrais bien où ça m'en mène. Si ça peut apaiser un peu le mal qui me ronge, je prends.
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Le téléphone sonne, c'est Manon, ton ex-femme. Encore en pleurs. -
tu as été au rendez-vous chez le médecin ? Ca en est où ? Comment va Samantha ? - Tant de questions... elle t'agace. -
Au lieu de perdre ton temps à me poser dix milles questions, dépêches toi de te ramener en Amérique pour voir ta fille. -
tu sais que les billets coûtent cher. J'essaye d'arriver aussi vite que je peux. Quelle idée de partir aussi loin toi aussi. -
Je voulais juste rester loin de toi. Malheureusement, en plus d'apprendre que je vais perdre ma fille, je sais que je vais te revoir. Décidément, plus rien ne va; Bien entendu, tu aurais préféré ne jamais la revoir. Vous aviez conclu que tu payerais les billets d'avions à Samantha pour qu'elle rejoigne la capitale française pour rejoindre sa mère pendant les vacances scolaires. Mais la vie en décidait autrement. Puis tu lui raccroches au nez, une énième fois. Rien que d'entendre sa voix, tu ne le supportes plus. T'étais dans la salle des profs et tu t'apprêtais maintenant à rejoindre ton cours. A peine la porte du couloirs passée, tu tombes nez à nez avec celle qui rendait tes nuits plus calmes. Tes rêves plus doux. Elle t'aidait à chasser toutes les horreurs de ton esprit. Cindella. Cette magnifique demoiselle que tu avais rencontré dans un bar. Vous aviez passés une nuit ensemble. Mais il a fallu d'une nuit pour tomber sous son charme. Malheureusement, elle n'était ni professeur, ni chargée de l'infirmerie.. non, elle était élève et qui plus est, une de tes élèves. Dans la série des meilleures couilles qui pouvaient t'arriver, celle ci était en pole position. Après le fait d'apprendre que ta fille n'en avait plus que pour quelques mois, évidemment. A côté, cette relation 'interdite' n'était pas très importante. Et pourtant. Tu avais besoin de cette relation avec elle. Cindella. Tu savais que là, dans ta situation actuelle, tu avais besoin d'elle. Besoin de ses mots pour te rassurer, besoin de ses caresses. Besoin de sa présence, tout simplement. Mais rien n'était si simple. Tout était compliqué. Tu plonges ton regard qui se voulait dur mais qui se voulait aussi en détresse, dans le sien. Puis tu baisses la tête et l'évite, encore une fois. T'avais quitté la france pour tout recommencer et c'était bien pire qu'avant.