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— with Jasper

Une soirée de merde, voilà ce que ce bal est. Après une rencontre assez musclée avec Royce, je me sens requinquée pour foutre le bordel l'année prochaine. Parce qu'il y a deux raisons qui font que cette soirée n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être. D'abord, Royce, qui m'a clairement pourri la vie depuis qu'il a décidé de me sauter dessus en janvier pour me faire croire qu'il voulait qu'on se mette ensemble. Je ne dirais pas que j'ai envie de me venger de lui, mais j'espère juste qu'Alice, sa copine actuelle m'a cru quand je lui ai raconté la vraie histoire de Royce et moi il y a une semaine quand on s'est rencontrées pour la première fois. Et il y a les Eliots. Ces fichus Eliots qui se croient meilleurs que tout le monde. En entrant à la Eliot House, je croyais rejoindre l'élite d'Harvard, la crème de la crème. Je me suis bien vite rendue compte qu'il ne s'agissait que d'un groupe d'étudiants snob qui se croient tout permis et hyper sectaire. Parce que j'ai dit ce que je pensais sur la présidence de la maison, je me suis retrouvée à être persona non grata parce que la liberté d'expression n'est visiblement pas permise à la Eliot House. Quand je pense à la sale réputation des Eliots, je comprends mieux maintenant et puisque je ne voulais pas faire partie d'un groupe aussi mal vu, j'ai préféré partir. Pourtant, je serais bien devenue présidente pour redresser le niveau mais avec le petit problème Royce, je ne me voyais pas mener cette bataille. Je me retrouve donc au bal, le regard hypnotisé par la piste de danse, une coupe de champagne à la main. Seule, parce que je ne sais pas où est Jaxon, le cavalier que j'ai choisi spécialement pour faire chier Royce. Soirée de merde/

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— with Almathia

L'avantage, quand tu choisis d'aller seul au bal, c'est que t'as pas besoin de toujours faire attention à ta cavalière. Pas besoin de vérifier que son verre est toujours plein, qu'elle ne s'ennuie pas, ne pas lui marcher sur les pieds, bien la complimenter sur sa robe.. toussa toussa. La charge mentale des mecs lors des bals, on y pense pas assez. Parce que l'Ellington, quand il invite, c'est pour y mettre les formes, pour s'impliquer. C'est peut-être pour ça qu'il n'a invité personne. Pour ça, et pour tout un tas d'autres choses. Sa relation avec Reagan était bien trop floue, et, il redoutait tout autant qu'il espérait, croiser le regard sombre de Deirdre. Rajoutez à ça qu'il a des envies de violence contre un ancien/actuel/perpetuel ennemi pour une mort inutile, et qu'à sa table -ou plutôt, la table à laquelle il squatte-, Jane est d'une humeur toujours exécrable. S'éloigne des individus à la table, donc. Attrape une coupe de champagne, puisque c'est là, tout de même, malgré les recommandations sanitaires, l'une des meilleures solutions à tous les maux. Et, se perd dans la contemplation neutre des danseurs. Se laisse endormir par leurs ballades, et se laisse réveiller par la présence de demoiselle Skoll, face à lui, seulement séparés de quelques bedeaux. Bedeaux qu'il traverse, pour venir entrechoquer leurs verres. « J'ai pas eu l'occasion de te féliciter pour tes décisions prises par rapport à la Eliot. » Esquisse un sourire amusé. « Alors, félicitations. » J'aurai préféré une complète destruction, mais, c'est déjà pas mal. Reprend avec un rictus : « Ce n'est évidemment pas mon avis officiel, neutre et absolument objectif de professeur émérite d'Harvard. » Je sais que ça me perdra, ce manque d'objectivité, surtout quand ça touche les bleus. Je sais aussi, que je n'ai rien à faire là, avec une étudiante, à lui taper la conversation. Je sais surtout, que je suis beaucoup trop jeune pour traîner avec la doyenne. Mais, m'avoir mis à pied pour de fausses accusations, ça m'donne juste l'impression que j'ai quelques jokers devant moi.

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Quand on y repense, cette soirée n'est pas un total échec. Parce qu'ai réussi à tirer un trait définitif sur Royce. Il s'est foutu de ma gueule, foutu de la gueule de sa copine et on a montré que nous les femmes, on peut être plus fortes que ça en s'alliant contre lui. Je ne sais pas ce qui va se passer entre eux mais pour ma part, je me sens beaucoup plus légère et... libre. Libre de pouvoir m'attaquer maintenant à la Eliot. Parce que s'ils pensent s'être débarrassés de moi, ils se trompent. J'ai quitté la Eliot dans le but de ne pas être mêlée à des noms comme ceux des jumeaux princes du pays de la fritte par exemple. Je pense être au dessus d'eux. Je suis concentrée sur la piste de danse quand j'entends soudainement une voix masculine m'interpeller alors que celui-ci vient claquer son verre contre le mien. « J'ai pas eu l'occasion de te féliciter pour tes décisions prises par rapport à la Eliot. Alors, félicitations. » Je lève le regard vers lui, yeux plissés. Je n'ai aucune idée de qui est cette personne mais elle a l'air de mon côté alors je ne peux que répondre par un sourire. Les faux sourires, je les ai pratiqués dans le monde dans lequel j'ai grandi.  « Je n'ai pas l'impression d'avoir effectué de grand exploit pour le moment mais merci. » Je me dis que le meilleur reste à venir. « Ce n'est évidemment pas mon avis officiel, neutre et absolument objectif de professeur émérite d'Harvard. » Je souris en coin en le regardant et j'hoche la tête. « Ah oui, prof d'Harvard, je me disais bien que je vous avais déjà croisé plusieurs fois dans les couloirs de l'université. » Vu son âge, c'est assez étonnant qu'il soit déjà prof mais pourquoi pas. Un prof plutôt attirant, je ne vais pas mentir. « Professeur en quoi ? » Ca pourrait toujours être intéressant de prendre les cours d'un professeur qui m'apprécie, encore faut-il que ça soit cohérent dans mon cursus.

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La frontière n'était jamais très épaisse, entre élèves et professeurs. Ezra avait démissionné, et Emrys allait finir par se retrouver dans une impasse, à ainsi assumer son couple avec Jane. Dans tout ce flou, Jasper n'avait encore guère éveillé les supicions de la Doyenne, qui avait sûrement plus important à traquer que les relations entre le corps professoral et les élèves. Si tant est qu'elles ne soient pas dans les cours des concernés, et surtout, majeures et consentantes. Avec des profs aussi jeunes, et anciennement élèves, il était évident qu'il allait être difficile d'ériger un mur étanche. L'Ellington avait des amis encore étudiants, des proches, et avait vécu les derniers événements en compagnie d'autres. Autant dire qu'on oublie de vouvoyer, quand on doit leur lacérer la peau. Sa matière allait aussi dans ce sens, puisqu'il ne s'agissait pas de cours magistraux pour la plupart. Alors, oui, l'homme s'approche, l'homme est curieux, la brune l'intrigue. C'est l'ancien président qui s'intéresse, qui s'anime encore un peu, à cette joyeuse guerre, à l'attrait du chaos, surtout quand  il est joliment porté. « Je n'ai pas l'impression d'avoir effectué de grand exploit pour le moment mais merci. » Esquisse un fin sourire, portant sa coupe à ses lèvres pour en boire une gorgée. « Il suffit parfois simplement d'un coup de pied dans la fourmilière, même infime, pour en faire vaciller la base. » C'est pareil pour les relations humaines, infiltre le doute, et tu verras le château s'écrouler par ses pilliers, plus si sûrs qu'avant. « Ah oui, prof d'Harvard, je me disais bien que je vous avais déjà croisé plusieurs fois dans les couloirs de l'université. » Ne me vexe pas en affirmant le contraire.  « Professeur en quoi ? » Se pince les lèvres, et laisse s'étirer un sourire. « Informatique. Et, tu peux me tutoyer, j'suis incapable de vouvoyer des élèves qui ont quasiment mon âge. » Tant que mes élèves ont bien conscience que j'ai pouvoir de vie ou de mort sur leur année, j'laisse le tutoiement s’immiscer au fur et à mesure de l'année. « Ils ont dû renouveler leurs profs d'informatiques, ils étaient complètements dépassés les pauvres. » Qu'il reprend avec amusement, comme pour justifier sa situation. Jasper était arrivé à point nommé, fort de son expérience de président de confrérie, nouvellement diplômé et directeur d'une entreprise d'informatique florissante. Un vent de jeunisme avait soufflé sur la faculté.