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We're only young [Gwen]

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« SAVANNAAAAAH !!!! JE SAIS QUE T'ES LA ALORS REPOND !!! » Hurle ma voisine de chambre en frappant sur le bois de ma porte. Sortant petit à petit de mes rêveries je me décide à ouvrir un oeil puis à le refermer aussitôt avant d'ouvrir l'autre. Qu'est-ce qu'elle me veut encore l'autre folle ? Je ne suis pas du genre à être facilement de mauvaise humeur, mais que l'on me réveille aussi brutalement est quelque chose que je déteste par dessus tout. Je ne sais pas si c'était la couleur improbable de ma chevelure qui lui avait tapé dans l'oeil, mais cette fille était tout le temps collé à mes basquettes. Je me souviens encore du premier jour où j'ai mis les pieds à l'université. J'étais chargée comme une mule avec mes quatre valises et cette blondinette quelques peu hystérique avait déboulé vers moi comme si nous nous connaissions depuis toujours. Sur le coup je l'ai trouvé plutot sympathique, parce que c'est toujours rassurant de voir que l'on n'est pas mis à l'écart uniquement parce que l'on est une nouvelle tête. Mais plus les jours avançaient et plus cette fameuse Déborah s'incrustait dans ma vie. Un soir alors que je rentrai de mes cours, je l'ai vu dans ma chambre à m'attendre sagement en bouquinant un de mes mangas. MES MANGAS ! Je ne suis pas le genre de fille radine ou quoi que ce soit, mais je n'aime pas franchement que l'on touche à mes affaires personnelles sans que l'on me demande. Bref, histoire de ne pas faire une scène de ménage, je me suis contenue, la laissant bouquiner. A peine mon sac de cours posé, que la voilà partie dans un long monologue sur sa journée, sur le fait que Mathieu le mec à lunettes qui est en cours de sciences avec elle lui a parlé pour la première fois, qu'elle a failli écraser par accident une coccinelle en voulant fermer la fenêtre et patati et patata. Mais à vrai dire je m'en foutais qu'elle me raconte tout ca, du moment qu'elle ne s'intéressait pas à ma vie passée. Bien entendu ce jour que je redoutais tant arriva. Personne ne sait pourquoi je suis arrivée ici et je n'ai franchement pas l'intention que ca se sache. Avoir quitté New York, ma famille et accessoirement mon ex petit-ami pour cause "d'avortement caché", n'était pas quelque chose dont j'étais fier. Alors je me contentais généralement de dire deux où trois choses sur mon compte avant de la dégager poliment, lui affirmant que j'avais des tas de devoirs à faire.

La couette remontée jusqu'aux yeux, je reste allongée dans mon lit alors que Déborah continue de frapper et de m'appeler. D'ici dix minutes cette nana aura défoncé ma porte, croyant que je suis morte d'une crise cardiaque dans mon sommeil ou je ne sais trop quelle connerie de ce genre là. Il était donc impératif pour moi que je quitte cette chambre au plus vite sans me faire remarquer. Soulevant ma couette à fleurs, je lève ma carcasse du lit et me dirige dans la salle de bain avec la plus grand discrétion possible. Parfois je me dis que je serai plus tranquille à avoir mon propre appartement plutot qu'à vivre dans la maison des Quincy. Mais bon, je n'avais pas encore trouvé de logement en ville, donc la chambre étudiante que j'occupais était vraiment très pratique. Et puis hormis Déborah, les membres de la confrérie sont vraiment tous adorables. Bref, après m'être rapidement lavée – vive les douches expresses – je me dirige vers ma commode et enfile le premier jean et le premier T-shirt me passant sous la main. Avoir l'air d'une parfaite bimbo n'est absolument pas mon truc. Je ne comprends vraiment pas pourquoi une grande majorité des filles de l'université se font autant de rivalité pour être belle. Enfin belle... certaines abusent un peu trop du maquillage et le résultat n'est pas franchement concluant. Peu importe, j'attrape rapidement mon sac en bandoulière et fourre mes livres dedans. Une fois mon sac prêt, je me dirige vers la fenêtre et ouvre cette dernière avant de balancer mon sac dehors. Ce n'était pas la premiere fois que j'avais recours à cette méthode pour fuir Blondie. A la guerre comme à la guerre.

L'avantage d'avoir fait sept ans de gymnastique : l'atterrissage est tout de suite plus facile. Et puis il faut dire que la fenêtre de ma chambre n'était pas très haute. Sans perdre de temps je cale la sangle de mon sac sur mon épaule et déambule dans les allées de l'université. Jetant un coup d'oeil à ma montre, je me rends compte que je dispose d'encore une heure et demie avant d'assister à mon premier cours. Je pense que je vais aller m'acheter de quoi déjeuner avant de squatter une sale d'études pour réviser un peu. Les études sont la chose la plus importante dans ma vie. Certains préfèrent enchainer les conquêtes, faire la fête tous les jours, et bien moi je préfère récolter les bonnes notes. D'ailleurs je ne suis pas la première élève de ma classe pour rien. Bien évidemment je ne passe pas ma vie avec mes bouquins. J'ai tout de même une vie en dehors de ca. Moi aussi je vais faire la fête avec mes amis, mais je ne me débauche pas comme certains. J'aime rester maitre de ma vie et je n'ai pas envie de finir en cure de désintox ou de me faire virer de la fac. Après tout ce n'est pas en picolant que je vais réussir à devenir médecin. Alors que je me trouve à proximité de la résidence Mather, une toute autre idée me vient en tête. [...] « GWEEEEEN DEBOOOOOUT !! » Hurlais-je à travers le bois de la porte tout en tapant contre ce dernier. J'ai été réveillée violemment, alors autant en faire de même avec les autres.
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We're only young [Gwen] Hayley-and-tegan-o

    « BOIS, BOIS, BOIS, BOIS ! OUAAAAAAIS » Cul sec. Vingtième chope de bière de la soirée, après cinq autres cocktails made in Mathers, autant dire cinq cimetières, vu la couleur qu'ils avaient. Je ne sais toujours pas comment c'est possible d'être encore debout après ça, je pense avoir un foie sur-humain, ou trop habitué à encaisser les litres d'alcool. Après cette chope de bière, l'ultime, c'est le black-out total. Je ne sais pas comment je suis retournée dans ma chambre, ou qui m'a raccompagnée, puisque j'ai dû tomber comme une grosse loque sur la table du salon de la maison. Sûrement Dylan qui n'était pas autant bourrée que moi. Plus jamais je fais ce genre de pari à la con, je ne sais jamais comment va se passer le lendemain. Je pense même avoir gerbé quelque part en rentrant, ça ne m'étonnerait pas. Ceci dit, j'ai cloué mes adversaires. Faudrait que je demande ce qu'il s'est passé, parce qu'à un moment de la soirée, je sais que je flirtais avec une fille, mais impossible de savoir qui. Bref.

    La couette sur la tête, pour éviter tout contact avec la lumière extérieure, je dors tranquillement, et visiblement, je suis en boxer et en t-shirt. J'entends tambouriner à la porte et une voix qui m'appelle, j'ai l'impression qu'on me donne des coups de casque dans la gueule tellement ça raisonne, ou peut-être l'impression d'être dans un aquarium. Je râle intérieurement et ouvre un œil. « C'est qui putain ? » me dis-je intérieurement. « Ouaiiiiis » Voix de camionneur, j'ai l'impression d'avoir bouffé un cendrier blindé de mégot, j'ai la pâteuse, et la gueule de bois, de quoi passer une super putain de journée, ou pas. Je sors lentement de ma couette et attrape les lunettes de soleil qui se trouvent sur la table de nuit, comme si j'étais dehors et que le soleil tapait comme en plein été. Je sors enfin de mon lit, sans prendre la peine de mettre un pantalon et ouvrait la porte, voyant Savy derrière cette dernière. « Vas-y, entres. Et euh, j'vais mettre un froc j'crois. » La tête dans le pâté, j'attrape le premier que je trouve. Un à Dylan ? C'est pas grave, on met les mêmes choses. « Pourquoi tu m'réveilles comme ça ? Ca craint à mort ! » dis-je en me retournant vers elle, relevant légèrement mes lunettes pour qu'elle voit l'état de ma tronche et comprenne la soirée d'hier soir.

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C'est une chose dont je suis certaine, je n'aime pas que l'on me fasse chier peu importe l'heure de la journée. Oui, j'ai beau être t la petite rouquine gentille que tout le monde aime, j'ai tout de même mon caractère. J'aime être en compagnie de mes amis, mais j'aime également avoir ma part d'indépendance. Car même si j'aime passer la plus grande part de mon temps à trainer avec des potes, j'aime aussi rester seule chez moi à regarder des tas de Walt Disney tout en mangeant des Kinder Bueno White. Seulement ma tranquillité s'était retrouvée quelque peu perturbée depuis que je vivais chez les Quincy. Bien entendu il avait fallu que je me coltine pour voisine de chambre l'hystérique du coin. J'ai toujours eu la poisse alors d'un coté ca ne m'étonne pas le moins du monde. Mais étant donné que je ne peux pas mettre un pied dehors sans que l'autre folle ne me saute dessus, je songe très sérieusement à me trouver mon propre appartement. Non pas parce que comme la plus part de mes camarades j'ai une vie sexuellement active, mais tout simplement parce que je voudrai que l'on me fiche la paix. Je ne pense pas trop en demander au Seigneur. En tout cas, je me demande si cette fameuse Déborah n'est pas finalement une sorte de bestiole folle qui saute partout. Une sorte de petit toutou qui suit son maitre partout où il va en lui faisant la fête. Et en l'occurrence c'est moi le maitre. Tout le monde sait que j'aime les animaux mais pour le coup je préfèrerais avoir un colocataire et renoncer à ma petite vie tranquille plutot que d'avoir quelqu'un qui me colle du matin au soir comme le fait ma voisine de palier. Remarquez, je pourrai très bien tomber sur un gros malade. Un mec – ou une nana – aux allures angéliques et qui se révèle etre en réalité un vrai con psychopathe qui m'espionne quand je vais prendre ma douche. Mais bon, j'ai connu pire que des petits soucis de voisinage. BREF ! C'est avec un sourire accroché aux lèvres et tout en sautillant, que j'arrive en face d'une porte de chambre que je reconnaitrais même aveugle. Oh bien entendu je me doute à l'avance que mon arrivée plutot fracassante – à cette heure de la matinée - ne risque pas de vraiment plaire à Gwen, mais je sais qu'elle me pardonnera très vite. En tout cas, ca me fait bien marrer de tambouriner comme une cinglée contre la porte tout en gueulant. Même un sourd m'aurait entendu vu le bordel que je fais. D'ailleurs je crois bien que je vais réveiller tout l'étage et que si Gwen ne m'ouvre pas, je vais finir découper en petit morceaux. Soudain, une voix se fait entendre à travers le bois de la porte. Rapidement – tout du moins à l'allure de quelqu'un qui a une gueule de bois – Gwen m'ouvre la porte. Je refoule un rire en la voyant avec ses lunettes vissées sur le nez. Elle me fait rigoler cette nana. La brunette se décale légèrement sur le coté et me laisse entrer dans la chambre. « T'es pas la première personne que je vois presque à poils devant moi tu sais. » Lui dis-je sur un ton amusé. Sans perdre d'avantage de temps, je file droit vers le lit – ou ce qu'il en reste vu l'état dans lequel il est – et prends place dessus. « Oh ma folle de voisine de chambre m'a réveillé aussi violemment que je viens de le faire. Alors je me suis dit que j'allais en faire autant avec toi. Les amis ca partage tout c'est bien connu.  » Dis-je en tirant la langue. « T'as une de ces gueules.  » Riais-je.
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