Ash Whitmore ► Andy Biersack

Avec ma mère, tout a toujours semblé plus naturel. On était très proche et elle prenait toujours ma défense, même si j'étais parfois en tort. J'avais frappé un copain ? «Il l'a probablement cherché, Ash ne ferait pas ça sans raison». Je n'avais pas fait mes devoirs ? «Ash est simplement un enfant distrait, voilà tout.» Elle me trouvait toujours une tonne d'excuses, et le pire, c'est qu'elle y croyait sincèrement. Elle a toujours eu tendance à me surprotéger un peu trop. Vous vous dites sans doute que toutes les mères sont comme ça, mais non. Elle était pire, croyez-moi. Si mon père avait accepté, elle m'aurait volontiers planté une puce GPS sous la peau, juste au cas où. Tout ça provoquait souvent des disputes entre mes parents. Ils attendaient que le soir vienne et lorsqu'ils me pensaient endormi, ils commençait à se disputer. Oh, pas des disputes faites de cris et de larmes, non. L'arme préférée de mes parents était les mots. Les mots durs et froids. Un jour, alors que j'étais sorti de ma chambre pour aller aux toilettes, j'ai entendu mon père dire «Chérie, tu es malade. Il faut que tu demandes de l'aide» Je suis retourné à toute vitesse dans ma chambre, les yeux embués de larmes. Je ne voulais pas croire que ce qu'il avait dit était vrai, mais au fond de moi, je savais qu'il avait raison.

Quand j'étais petit, je ne voyais pas tellement son comportement comme un problème, j'étais heureux de recevoir autant d'attention. Mais quand je suis entré dans l'adolescence, c'est devenu un vrai problème. J'avais soif d'indépendance et ma mère m'étouffait. On s'est mis à se disputer plus souvent mais je ne pouvais pas rester fâché contre elle longtemps. Alors on faisait la paix. Et quelques jours plus tard, ça recommençait. Et ainsi de suite jusqu'à sa mort.

Il y a deux ans, mes parents devaient aller à un gala de charité très important pour l'une de leurs stupides associations. C'est ce soir-là qu'ils sont morts. J'aimerais vous dire que je n'y suis pour rien, mais c'est faux. J'avais encore passé la nuit dehors et je n'avais donné aucune nouvelle à mes parents. Quand j'ai décidé de rentrer, j'étais loin de me douter que ma mère n'ait pas voulu quitter la maison avant de me voir. Je suis rentré, et évidemment, ils m'attendaient. J'ai eu droit à un bon sermon, du genre «Tu es privé de sortie, tu as dépassé les bornes»   Mais nous savions tous que je ne tenais pas les punitions. Je ne rendais de comptes qu'à moi-même. Ils se sont finalement décidé à partir, et comme ils étaient très en retard, mon père a appuyé sur le champignon. Ils étaient presque arrivé à leur réception quand il a perdu le contrôle de la voiture, allant s'écraser tout droit dans un camion qui venait en face. Ils sont morts sur le coup, et parfois, je me dis que moi aussi.

Quand j'avais seize ans, j'ai rencontré Mary. Elle a débarqué un jour en classe, personne ne la connaissait. Normal, elle était nouvelle. Elle n'a cependant pas eu de difficulté à s'intégrer, tout le monde l'adorait. Moi y compris. Nous avions quelques cours en commun et nous faisions souvent des devoirs ensemble. Ça me paraît niais de dire ça, mais à l'époque, nous avons eu un coup de foudre l'un pour l'autre. Un vrai et immense coup de foudre. Comme dans les contes de fées et tout le tralala. Nous sommes restés ensemble deux ans. Les deux plus belles années de ma vie.

Un soir, elle est venue passer la nuit à la maison et lorsque je me suis réveillé au milieu de la nuit, elle n'était plus là. Sur ma commode, elle avait posé un petit morceau de papier et quand je l'ai lu, je n'ai pas compris tout de suite. «Je dois partir, ne m'en veux pas. Je t'aime, Promis Juré.» Mais je ne l'ai jamais revue et son numéro de téléphone avait été désactivé. Petit à petit, mon cœur s'est fendu. Le lit était froid sans elle, la nourriture n'avait plus le même goût et le sommeil venait rarement. Je n'ai plus jamais parlé d'elle et gare à celui qui prononce son nom devant moi. Voilà ce qu'elle est devenue à mes yeux : Celle-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Ni plus, ni moins.

C'est après cette rupture imposée que j'ai commencé à me rebeller et à tout foirer. Quand j'ai eu l'idée de me faire tatouer la première fois, je me suis dit qu'elle détesterait ça, et c'est précisément la raison pour laquelle je l'ai fait. J'avais besoin de changement, besoin de prouver qu'elle ne pourrait plus jamais avoir une influence sur mes choix. Au final, plus le temps passe, plus je la déteste.

△ Je suis ambidextre. Un talent qui me vient de mon père.
△  J'ai la phobie des chiens. L'un d'eux m'a mordu quand j'avais quatre ans et depuis, je m'en éloigne le plus possible. En plus, ils bavent partout, c'est vraiment répugnant.
△  J'aime beaucoup lire, il n'est pas rare de me trouver un livre à la main.
△ Je déteste profondément l'injustice, ça me mets hors de moi.
△  Je rêve de faire le tour du monde. Chose qui sera possible lorsque j'aurais touché mon héritage.
△  Je suis doué pour inventer des jurons. Ils n'ont rien de bien méchant en général, mais dans ma bouche, ils sonnent toujours comme une critique.
△  Je déteste les saintes ni-touches.  
△ Je suis colérique, fier et parfois même arrogant. Un vrai caractère de merde.