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teach me how you do (juson)

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{teach me how you do}
crédit/ tumblr ✰ w/juson

Grande première aujourd’hui. Tu vas jouer à la bénévole, un truc qui ne te ressemble absolument pas. T’es plus dans le mode chacun pour sa gueule. En réalité, être confrontée à la souffrance d’autrui t’effraie. Tu te crois limite immortelle, tout ce qui touche de près ou de loin à la mort, comme l’hosto te fout la chair de poule. Tu n’as pas remis les pieds dans cet endroit depuis que tu t’es fait sucer le sang avec ton petit-ami et cela te convenait très bien jusqu’à présent. En effet, la dernière fois que tu y es allée, ce lieu t’a mis dans un état possible, notamment en te remémorant ta fausse couche début janvier. Franchement, c’est bien pour Julia que tu le fais. T’espères qu’elle saura rompre cette peur panique que tu lies à l’hôpital. En te joignant à elle aujourd'hui, tu ignores quelles vont être tes missions, la population que tu vas rencontrer, les réactions que tu vas avoir… Tu rejoins le parvis de l’établissement à l’heure indiquée et tu te grilles une cigarette sous les faibles rayons du soleil en attendant ton amie. Tu fixes l’entrée et une appréhension grandit de plus en plus en toi. Un nuage de fumée t’enveloppe à chaque expiration. Tout à coup, une main se pose sur ton épaule et te tire de tes pensées. Tu te retournes machinalement et aperçois Julia tout sourire « Ah, t’es enfin là, pas trop tôt ! » rouspètes-tu en embrassant une de ses joues pour la saluer « Hey… Faut que je t’avoue un truc avant d’y aller… » annonces-tu en rongeant la peau de ta pouce tandis que ta clope ne cesse de griller devant tes yeux.
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Aujourd'hui et comme souvent c'était journée bénévolat à l'hôpital. Amuser les enfants avec des tours de magie était devenu un véritable jeu auquel je prenais toujours plaisir à faire. Il n'y avait rien de plus beau que de voir le sourire d'un enfant sur son visage. Le voir s'émerveiller grâce à un tour de magie, qu'il oublie le temps d'un instant sa maladie, c'était ca mon objectif à chaque fois que je venais ici. Mais aujourd'hui était particulier puisque j'avais une assistante, une amie à qui j'avais envie de montrer ce qu'était le bénévolat. J'étais persuadée qu'elle allait adorer, elle qui aimait faire la folle et le clown, elle allait adorer voir des enfants sourire. Je quitta donc la Mather direction l'hôpital et là ce ne fut pas moi la première mais Louison. Elle semblait stressée vu la clope qu'elle avait en main et puis elle commençait à râler à peine venais je d'arriver, comme si j'étais en retard alors je vins lui répondre. « Comme si j'étais en retard », lui fis je, pouffant de rire avant de reprendre. « Qu'est ce qui te stresse autant sinon ? », lui demandais je, décidant de venir me griller une clope aussi. Même si pour ma part ce n'était pas à cause du stress, j'avais juste envie c'est tout.
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Julia n’est sûrement pas en retard. Allez, peut-être bien de trente secondes, c’est juste plus facile de t’attaquer à elle plutôt que d’affronter tes peurs. En sa présence, tu te sens tout de même bien plus rassurée. Tu crains juste de te retrouver entourée de personnes en fin de vie ou d’enfant. Ouais, les enfants c’est sûrement le pire. Bien que ta meilleure amie soit en cloque et que tu en parles plutôt aisément avec elle, en réalité, c’est assez douloureux à chaque fois. Si tu avais été assez prudente, tu serais aujourd’hui à ton septième mois de grossesse. Mais le destin en avait décidé autrement, ce n’était pas cette année que tu serais maman, voire jamais… Quand ton amie débarque, tu lui annonces alors d’emblée la couleur sur ton état de stress. Tu connais Julia depuis un bon moment maintenant, c’est ton pilier à Harvard, la grande soeur que tu n’as jamais eu, elle saura sûrement trouver les mots pour changer ta vision catastrophique de la situation « La dernière fois que j’suis rentrée ici, j’ai fait une attaque de panique Ju’… » commences-tu à lui avouer tandis que la fumée de vos clopes se mélange entre elles « J’ai développé une sorte de phobie de ce lieu, depuis que j’ai… tu sais… perdu l’enfant que je portais… J’serais énorme aujourd’hui normalement. » Ta voix se brise et étrangement, tes mains se portent sur ton abdomen plus que plat « Je le voulais tellement, je m’étais préparé à l’avoir… Je hais ce type pour m’avoir fait miroiter tant de choses avant de me tromper avec la pire des garces. J’ai encore honte de moi si tu savais… » Oui tu parles encore d’Ezio. Il a forcément laissé une marque bien profonde dans ton coeur. Il t’a vendu beaucoup de rêve et une sécurité qui n’était en fait que du pipeau… « Putain j'sens que je vais chialer… »
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Il était évident que Louison était stressée comme pas possible. Après tout, elle ne pouvais pas m'en vouloir, je n'étais en retard que depuis quelques secondes. Et puis on se connaissait depuis trois années maintenant, je pouvais donc facilement deviner quand elle avait peur ou non. Et pour le coup, aujourd'hui elle semblait avoir peur. Mes doutes se confirmaient lorsqu'elle m'expliquait qu'elle avait fait une attaque de panique la dernière fois qu'elle avait franchi l'hôpital. Je savais qu'elle avait perdu un bébé mais j'ignorais qu'elle était devenue phobique de l'hôpital à ce point. Elle commençait à me reparler de ce bébé qu'elle avait tant voulu, je comprenais sa peur et j'étais sincèrement désolée de l'avoir amenée ici alors je vins lui répondre. « Oh je suis terriblement désolée Louison, je pensais que ca te ferait du bien de pouvoir voir le sourire d'un enfant ... », lui disais je, venant la prendre dans mes bras. Quelle idiote j'avais été de venir proposer à mon amie un peu de bénévolat dans un lieu où j'aurais du me douter qu'elle en avait peur alors je repris. « Si tu veux qu'on aille ailleurs, dis le moi surtout », lui proposais je afin qu'elle ne se sente pas mal une fois à l'intérieur, même si cela pouvait être un bon moyen de vaincre ses peurs au final.
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