Appel Hades vers Dina

La pénombre est probablement trop présente et t'as juste enchaîner les verres de gin. Un premier un second un troisième. Heureusement tu tiens l'alcool et rien ne sera jamais assez fort pour supporter la voix criarde de celle qui t'as donné la vie : ta mere. Elle parle elle parle. Elle te saoule de ses paroles et de son accent qui se veut la haute mais est aussi élégante que la voix d'un camionneur qui fume trop. Elle te raconte les derniers ragots. Elle t'a enfin pour quelques minutes alors elle en profite : son amie ambre s'est fait refaire la poitrine et carène a fait du botox. La contesse de je ne sais ou a fait cocue son mari avec le personnel et risque le divorce et selon les rumeurs le duc et la duchesse d'un bled pommer ont été vu chancelant dans les rues de paris. Votre monde a toi et tes semblables c'est tout ca. La luxure la grandeur et la déchéance des trop faibles. Certains comme toi garde de la fierté et d autres se remplisse le pif pour ne pas faire face à la cruauté de ce monde. Chacun son choix. Dans la conversation elle parle de son nouveau parfum : un de la marque Ricci et ca te fait penser à elle. Entre les grognements pour faire genre tu t'intéresse tu lui écris à cette fleurs empoisonnée de malice et de mal. Les gens s'accordent tous sur quelques points : tu es mauvais et vile et Dina Ricci est sublime mais complètement allumée. A vous deux vous êtes un genre de bombe atomique nouvelle génération et votre relation a connue des dents de scie. Pourtant tu décides de l'appeler. Tu prétexte à ta génitrice un mal de crâne pour qu'elle se casse. Après t'avoir touché le front appelé poussin, dis je t'aime au moins trois fois elle disparait. Tu hésites avant d'appeler. Quelques secondes sans rien faire et tappuie sur le bouton. Ça sonne. Tu devrais raccrocher et tu le sais. Tu le sais mais tu le fais quand meme.

@dina j. Ricci

C’est encore le début de soirée pour moi, il se fait tard pour les autres quand je suis au bord de l’insomnie. À l’agonie, plus attirée par la mort que la vie, moi je sur sur ce fil tout fin prête à tomber à n’importe quel moment. Et avant de subir la chute, mon téléphone vibre et c’est ton nom que je peux lire sur l’écran tactile. Je comprends pas vraiment, je relis une deuxième fois pour être certaine que mon esprit un peu trop torturé ne me joue pas de vilains tours. Il y a bien longtemps que ton nom ne s’affiche plus, que je n’ai plus l’occasion de te lire. Ça fait même presque une année entière à quelques mois près, que tu fais le mort et que tu me considères comme tel, toi et ton frère par la même occasion. Intriguée, je saisis pas pourquoi je suis revenue à la vie dans ton esprit, dans celle d’Abé aussi et j’ai le cœur qui se serre doucement dans ma poitrine. Je ressens enfin quelque chose, mon corps réagit enfin pour de bon depuis que Basile est partit. Mes ongles pianotent sur l’écran de mon cellulaire, un peu anxieuse ou juste méfiante parce qu’on le sait toi et moi, t’es pas le genre d’homme habillé de sincérité. T’es plus celui qui s’habille de vices et de manipulations. Et puis ça vibre sur mon lit, sous mes doigts et je reste plantée de longues secondes avant de finalement décrocher. Je marque un temps de pause, humidifiant mes lèvres. - Hadès. Brisant le silence assourdissant. - Je t’ai manqué à quel point ? Que je renchéris, on va s’éviter le blabla lambda qui n’est là que pour combler les vides.

Je crois que t'es entrain de couler tout simplement, comme un radeau à la dérive. Je sais pas franchement si ton état était meilleure quand ta reine est partie, mais t'es tout sauf en forme. T'es là, perdu dans les méandres de ta vie, t'es la paumé au milieu de nul part, tu sais plus quoi faire, quoi dire, comment vivre, tu sais plus ce que tu veux. Tu sais plus rien. J'sais même pas ce qu'il te passe par la tête pour l'appeler elle. Comme ci elle était un genre d'anti douleur. Mais Dina n'en est pas un. Si tu es la cigarette elle est le gaz qui vous fera sauter l'un comme l'autre. C'est comme ça. Mais t'as pas envie de reflechir, t'as pas envie de penser, tu composes son numéro, tu la préviens quand même avant et t'appel. Mais pourtant de l'autre bout du téléphone, tu dis rien quand elle décroche. Elle brise le silence en prononçant ton prénom et tu ne réponds rien, tu es dans le vide immense, tu es perdu. Elle te demande comment elle t'a manqué. Au point que j'envoie chier mes principes. ta règle d'or de rester loin des mathers et de leur connerie. Voila a quel point elle est importante. Tu vas bien ? tu ne lui retournes pas la question parce que c'est pas ça le plus important pour toi, c'est qu'elle est répondue qui compte réellement.

Je sais même pas pourquoi j’ai répondu à tes messages, à ton appel, j’aurais juste dû faire comme toi et t’ignorer simplement. Pourtant j’y arrive pas, c’est con à dire mais je me sens obligé d’entendre ce que t’as à me dire et ce que tu me veux. Parce que je suis pas les pauvres meufs naïves que tu bernes trop facilement, avec qui tu peux jouer ton petit jeu de grand homme intimidant. Moi je suis difficile à intimider, c’est même impossible, le seul qui sache si bien le faire est encore en Italie et mon sang coule dans ses veines. Alors je reste sur mes gardes quand j’entends ta voix, j’sais pas si je dois te faire confiance ou si je dois me méfier encore plus. Ta réponse me convient, je l’accepte pas au fond de moi mais je ne dis rien. Je t’en veux toujours, amèrement même de ne l’avoir accordé que le silence pendant tout ce temps, de ne pas avoir envoyé chier tes principes avant. - Ouais ça va et toi ? Que je réponds tout banalement. - En fait, si on allait droit au but Hadès ? Que je réplique avant même que tu ne puisses répondre à ma première question. - Tu m’as pas appelé pour rien j’suppose ? Non, t’es trop égoïste pour ça.. M’appeler pour savoir si je vais bien c’est pas ton genre, t’as forcément quelque chose derrière la tête. Ne me fait pas croire à moi ce que je sais déjà.