What on earth have I done to deserve this? (Luidan)

Me faire convoquer très tôt le matin pour une nouvelle affectation à propos de mon boulot, je dois avouer que ça me met en rogne. Me lever à 6h du matin pour être dans les locaux du journal à 7h, ce n’est pas ce à quoi j’avais envie de faire aujourd’hui. Non, j’aurais préféré et de loin faire la grasse matinée et pourquoi ne pas préparer mon prochain trip à l’extérieur de Boston ? Visiter un pays que je n’ai pas encore eu la chance de voir, par exemple ? Mais non, au lieu de cela, je suis en route vers mon boulot sans même savoir à quoi je dois m’attendre. Nouvelle affectation… Il n’a rien voulu me dire. Arrivé à destination, j’ai monté les marches deux par deux, comme à mon habitude, m’empêchant encore de prendre l’ascenseur et je suis arrivé devant le bureau de mon patron. Il avait l’air en pleine conversation avec une personne qui me tournait le dos. Lorsqu’il me vit, il me fit signe d’entrer, grand sourire sur son visage et ce que je vis, me coupa presque le souffle. Toi. Qu’est-ce que tu fais ici, à Boston ? C’est une mauvaise plaisanterie, n’est-ce pas ? Essayant de ne pas penser au matin où je me suis réveillé dans la chambre d’hôtel, espérant retrouver ton corps chaud à mes côtés, mais retrouvant un grand vide… froid. « Bonjour ! » Vous dis-je à tous les deux, ajoutant à mes propos un signe de tête avant de m’asseoir sur la chaise à tes côtés. Je te regarde à peine, en fait, je préfère et de loin regarder le patron déblatérer sur le fait que nous allons faire équipe, que tu étais mon rédacteur et que j’étais ton photographe attitré. Ça ne paraissait pas dans mon visage, mais j’étais en train de maudire la terre de t’avoir fait croiser mon chemin de nouveau. Tu n’aurais pas pu rester en Colombie ? Lorsque notre patron nous laisse finalement seul, pour soit-disant apprendre à nous connaître, je sors mon éternel sourire et te tends la main, faisant comme si on ne se connaissait pas. « Salut, moi c’est Aedan. Un café pour faire plus ample connaissance, ça te branche ? »

Tu l’as su hier que tu allais avoir une rencontre avec ton patron. Toi, t’es un petit nerveux qui stress de stresser. Va savoir pourquoi ça te fou autant la chienne tout ça. Après tout cette rencontre ne peut pas être négative, autrement tu n’aurais jamais accepté ce boulot et encore déménagé à Boston. C’est une nouvelle aventure pour toi et franchement ça t’enchante. T’es donc là dans ton appartement à tourner d’un côté puis de l’autre sur ta chaise de bureau. T’as pas fermé l’œil de la nuit et franchement t’es pas non plus sur le point de les fermer. Le soleil est sur le point de se montrer le bout du nez et t’es déjà à ton quatrième café. Oui t’as commencé tôt mais entre ça et de la bière – le choix est plutôt simple pour toi. Autant ne pas de folies alors que t’es sur le point de rencontrer ton patron sérieusement. Tu sautes donc sous la douche, enfile des vêtements plutôt propres. Le costard c’est pas tellement ton truc mais t’as tout de même l’air professionnel avec ta chemise à carreaux fraichement repassée même si porte un jeans. Ton ordi portable en main, tu sautes dans le premier bus et te rend au boulot. T’es dans ta tête, tu penses à toute sorte et surtout cette rencontre qui est sur le point de te faire flipper. T’arrives finalement machinalement devant la porte du bureau de ton patron, te pinces les lèvres puis te racle la gorge. Tu prends place sur ces chaises devant le bureau. Tu prends une grande inspiration puis t’entends une voix. « Bonjour ! » Tu te retournes puis tu hausses les sourcils de surprise. Tu ne réponds pas mais hoche la tête, les lèvres toujours pincées. Du coup tu te sens un peu gêné, surtout parce que tu te souviens de lui. Tu l’as laissé en plan dans cette chambre d’hôtel. Tu détournes donc toi aussi le regard et tente d’écouter ton patron. Ça va de mieux en mieux.. vous allez faire équipe. Voilà, maintenant la raison pour laquelle t’as pas dormi de la nuit. Tu savais au fond de toi qu’il y avait un truc. «Salut, moi c’est Aedan. Un café pour faire plus ample connaissance, ça te branche ? » Te dit-il finalement en te tendant la main. Son sourire te fais réagir, tu ne peux t’empêcher de te mettre à rire refusant de lui serrer la main « J’crois pas qu’on ait besoin de faire connaissance. du moins on devrait pas faire semblant» Tu lui adresse un joli sourire en coin. « Après toi et moi on forme une équipe maintenant, non ? » Une fois dehors du bureau tu marches un peu à reculons et hausse les sourcils. « Tu t’bouges ou t’attends que le café vienne à toi ? » Dis-tu en l’attendant.

Je ne m’attendais pas du tout à te voir débarquer à Boston et encore moins à être mon coéquipier. Franchement, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer face à cette situation complètement ridicule. Ridicule à un point tel, que je n’ai pas envie de te montrer que je te connais déjà ou du moins que je me rappelle de toi. Alors, je fronce les sourcils lorsque tu te mets à rire, refusant catégoriquement de me serrer la main. « J’crois pas qu’on ait besoin de faire connaissance. du moins on devrait pas faire semblant » Je fronce les sourcils de plus belle. Il sait je suis qui… Donc, il se souvient très bien de moi, malgré qu’il s’est enfuit comme un voleur à la première occasion. « Après toi et moi on forme une équipe maintenant, non ? » Je te regarde te lever et laisse tomber ma main, dans le vide et te regarde te diriger vers la porte. « Je… Oui, on fait équipe, mais désolé je ne te reconnais pas. Je devrais? » Je prends un air confus et passe ma main derrière ma nuque. Hors de question que je te donne ce pouvoir là sur moi. Si je te dis que je te reconnais, je risque de me mettre en colère et je n’ai pas vraiment envie de faire une scène dans les bureaux où nous allons partager notre temps le plus clair de notre temps, si nous ne sommes pas sur le terrain. « Tu t’bouges ou t’attends que le café vienne à toi ? » En voyant ton sourire et ton air supérieur, du moins que je qualifie de supérieur. Je me dis que t’es encore un de ces petits merdeux qui se croient tout permis. Il n’y a que ça à Boston et il a fallut que je tombe sur un énergumène dans ton genre pour faire équipe. Je secoue la tête en  levant les yeux au ciel et me dirige vers toi, te dépassant sans même te jeter un coup d’oeil. « Si tu veux m’le servir, j’le prend une crème, un sucre! » Et je pèse sur le bouton de l’ascenseur, ne prenant même pas la peine d’attendre avec toi, que j’ai déjà ouvert la porte de la cage d’escalier et commencer à descendre… Oui, le temps allait être foutrement long. J’espère que tu ne seras pas trop chiant.

« Je… Oui, on fait équipe, mais désolé je ne te reconnais pas. Je devrais? » Tu penches la tête sur le côté en haussant les sourcils. C’est plus fort que toi tu te remets à rire. Tu t’agrippes à ton ordi portable puis soupire. « T’as envie de faire l’innocent ? D’accord j’peux comprendre ta réaction, mais tu finiras par te souvenir. » La situation te fait rire. Ça ne te fâches pas qu’il agisse de cette façon, après tout trouve ça presque normal. T’aurais probablement fait la même chose sur le coup de la frustration sachant que le mec que t’as baisé la veille t’as laissé en plan – sans un mot, sans un au revoir. T’es nul sur le plan des relations, t’aurais donc pas resté là pour lui faire plaisir et lui souhaiter bon matin. Tu continues donc ton charabia, puis lui demandes finalement s’il compte te suivre pour ce café. « Si tu veux m’le servir, j’le prend une crème, un sucre! » Te répondit-il. Tu le fixes puis lui répond instantanément. « Tu veux que je me déguise en boniche en plus ? » Dis-tu sèchement alors qu’il s’éclipse dans la cage d’escalier. Tu lèves les yeux en l’air à ton tour puis tu dévales l’escalier à ton tour. Une fois en bas tu le rattrape et te place devant lui « Tu crois que j’suis assez idiot pour oublier avec qui j’ai passé la nuit ? » Ce foutu sourire en coin s’affiche de nouveau sur ton visage. Autant mettre les choses aux clairs tout de suite alors que vous êtes supposé faire équipe. « Tu m’boudes parce que je t’ai pas souhaité bon matin ? » Tu fais une petite moue. « Pauvre petit chat.. » Tu lui souris de nouveau. « Le truc cool dans tout ça, c’est que maintenant je vais pouvoir le faire tous les matins. » Tu fais exprès de le narguer et ça t’amuses. Surtout parce qu’il réagit à tes paroles.

« T’as envie de faire l’innocent ? D’accord j’peux comprendre ta réaction, mais tu finiras par te souvenir. » Je m’en souviens déjà bordel de merde. Comment oublier, de toute façon? Ma première expérience masculine a été un vrai fiasco et je n’en retiens pas un bon souvenir. Du coup, je préfère tout oublier. Si tu n’étais pas parti, peut-être que le souvenir serait plus agréable, mais merde t’essaye de me comprendre, un peu? Je laisse finalement tomber et et me dirige vers la cage d’escalier après avoir peser sur le bouton et te fuis, sans même répondre à sa provocation. Tu n’en a même pas envie. Cependant, tu en décide autrement alors que tu me suis au pas de course dans l’escalier… « Tu crois que j’suis assez idiot pour oublier avec qui j’ai passé la nuit ? Tu m’boudes parce que je t’ai pas souhaité bon matin ? Pauvre petit chat.. » Je me retourne vers toi pour te faire face et la simple expression de mon visage de prouve que tu as raison. Que je me souviens très bien de toi. Sans doute que tu peux même y déceler une certaine touche de honte? Voire même de tristesse? Je suis mal à l’aise désormais. « Le truc cool dans tout ça, c’est que maintenant je vais pouvoir le faire tous les matins. » Je soupire fortement et secoue la tête, baisant le regard vers le sol un instant avant de le relever pour te regarder. « Et si j’en ai pas envie? J’devrais peut-être demander à changer de coéquipier? Ou encore mieux, démissionner! » Après tout, je n’ai pas vraiment besoin d’argent. Avec l’héritage que j’ai reçu de ma grand-mère, je serais capable de vivre aisément et me servir de la photographie que pour mon bonheur personnel. «  Sauf que ça t’aurais donné quoi d’attendre que je me réveille ou au moins me laisser un mot? Pour première fois, c’était merveilleux, j’te jure! » Dis-je sarcastiquement. Et je te retourne le dos pour sortir à l’extérieur me dirigeant vers ma voiture. «  J’sais pas si c’est une bonne idée le café… Tu l’as dit toi-même. On a pas besoin d’apprendre à se connaître. » Oui, je peux être un foutu gamin lorsque je m’y met, mais merde, tu m’as déjà fait mal une fois, je n’ai pas envie que ça recommence. Déjà, je dois digérer le fait que je vais devoir te voir 5 jours par semaine.

Tu le cherches, un peu, voir même peut-être un peu trop. Tu devrais commencer à te calmer histoire de ne pas lui faire peur. Puis tu le sais que t’es pas doué en relation, si tu continues sur cette voix c’est clair que tu ne t’en fera pas un ami. « Et si j’en ai pas envie? J’devrais peut-être demander à changer de coéquipier? Ou encore mieux, démissionner! »  Tu fronces les sourcils en le regardant. « J’suis si affreux que ça ? »  Tu hausses les épaules. Une fois de plus c’était abuser. « Franchement,  nous sommes capable de faire notre job de façon professionnelle. Je l’ai pas demandé tu sais.. mais si ça te gênes on peut demander.. Ça sert à rien de démissionner pour ça. » T’es devenu un peu plus sérieux du coup. T’as pas envie de le faire fuir. D’abord parce que malgré tu l’aimes bien et ensuite parce qu’il y a que lui que tu connais un minimum ici.  Tu restes donc là devant lui à regarder.  «  Sauf que ça t’aurais donné quoi d’attendre que je me réveille ou au moins me laisser un mot? Pour première fois, c’était merveilleux, j’te jure! »  Tu déglutis. Pardon ? Première fois ?  « Quoi ? » Tu passes une main sur ton menton. « Ta première fois ? Bordel, toi t’aurais pas pu prévenir de ce détail ? » Tu soupires esquivant le reste de sa phrase. Es-ce que tu as vraiment besoin de te justifier sur ton départ ? Après tout oui. Tu restes donc là planté un instant. T’es comme sous le choc d’apprendre ce détail, dis comme ça, comme si tout était normal.  «  J’sais pas si c’est une bonne idée le café… Tu l’as dit toi-même. On a pas besoin d’apprendre à se connaître. » Tu te places entre lui et sa voiture. T’es pas si fou que ça et te rend mal à l’aise tout ça. Tu le regardes, enfin tu regardes ses lèvres furtivement avant de relever les yeux. « J’avais une urgence familiale ce jours-là.. J’ai eu la surprise en voyant mon portable tôt le matin.. » Tu détournes le regard. « Alors.. on le prend ce café ? » Dis-tu en te mordant la lèvre inférieure.