BLAKE VALENTYNE ► maia mitchell

La foule commençait peu à peu à arriver. Le gymnase se remplissait et la jeune Blake commençait à stresser. Oui, elle stressait. C'est qu'elle appréhendait que personne ne soit intéressé par son robot mécanisé en lego. Quand bien même elle était dotée d’un sens artistique poussé, sa construction ne ressemblait pas à grand chose, mais son robot lui, fonctionnait à merveille et elle espérait impressionner quelques âmes dans l'après-midi. Le fait d'imaginer que nul ne s'arrête à son stand lui donnait une boule à l'estomac. « Détend-toi chaton, on dirait que tu vas faire une crise cardiaque ! » Il n'y avait qu'une seule personne sur cette Terre qui pouvait l'appeler Chaton, parce qu'un chaton est tout ce qu'il y avait de plus mignon sur cette planète. Son parrain venait d'arriver afin de lui apporter son soutien. « Ed ! Oui, maintenant que tu es là je sens que je ne vais pas tarder à criser. » Elle plaisantait évidemment. Il lui donna un gentil coup dans l'épaule et Blake se retint de rire. Il ne manquerait plus qu'elle se fasse remarquer elle qui détestait ça. C’est vrai que la jeune enfant s’était mis une pression de fou pour ce jour. Pour l’une des rares fois qu’elle avait intégré une école normale, pas de cours à domicile. Pour une fois qu'elle avait un pied à terre, qu'elle prenait le temps d'être avec d'autres ados de son âge, d'arrêter un instant de parcourir le monde, qu'elle se posait pour faire l’une des choses qu’elle aimait le plus après les représentations au cirque. Elle se frotta l'épaule légèrement douloureuse de l'autre main, de toute façon elle l'avait bien mérité. Ça lui faisait tout de même plaisir qu'il soit là, elle n'aurait pas eu le courage d'affronter ça seule, mais ça ne durait pas longtemps. « Bon allez je dois te laisser, il faut que j'aille voir le projet de Tommy aussi. N’oublie pas d’être rentrée pour midi et de passer au maquillage ou ta mère risque de... » « ...d’appeler la police pour qu’ils me retrouvent. Je passe juste après Liv et Katya, je sais… Je serai là à l’heure ! » Elle regarda son parrain partir avant de s'en retourner à son stand où un homme se tenait déjà là. « Pas mal ton prototype, jeune fille. »


Garée devant l'immense demeure d'Edgard, Margaret observa l'immense bâtiment du Wittaker, son grand ami de longue date. Les deux Valentyne descendirent de la voiture et sa mère ne put contenir une moue inquiète. « Tu feras bien attention à toi ma chérie hein. » Blake ouvrit le coffre de la voiture pour en sortir sa valise. « Tu me connais ! » « Oui je te connais. Et c'est bien pour ça que je m'inquiète. » La jeune femme se mit à rire. Elle avança vers elle pour lui poser une main sur son épaule qui se voulait réconfortante. Oui bon, elle avait beau paraître comme une jeune femme consciencieuse et discipliné au premier abord. Mais seulement au premier abord, parce qu’on se rendait vite compte qu’elle se comportait comme si elle vivait ses derniers moments sur Terre. Casse-cou, intrépide, avide d'aventures. Sa mère se souviendrait toujours de la fois où elle s'est introduit dans la loge maquillage avec des complices la nuit pour y cacher des grenouilles  afin de piéger un de ses camarades. Mais cette fois-ci, c'était du sérieux. Elle partait pour les États-Unis avec Edgard, dans l’espoir d’y intégrer Harvard. La fameuse Harvard les gars ! Elle se sentait comme une petit folle là. Ce n'était pas faute d'avoir bosser comme une dingue si ce n'était que pour obtenir son billet d’entrée dans la célèbre université. Elle n’avait pas le droit à l’erreur. Sous le coup de l'émotion, la tête de la jeune Blake se retrouve pris pour cible des baisers de sa mère. Bon, elle ne voulait pas la chagriner à la tenir éloignée de lui, mais amusée par sa façon de lui montrer à quel point elle était contente pour elle, elle la laissait faire. Mais pas trop longtemps non plus. « Bon bon, je dois y aller seule maintenant. » fit-elle en riant, se décollant doucement des bras de Margaret. « Est-ce que ma petite fille est en train de me dire qu'elle veut que je parte ? » « Dis pas de bêtises... Allez, je reviens bientôt ! Et en un seul morceau promis ! » « Oui oui... Prend soin d’elle Edgard, et téléphonez-moi lorsque vous arriverez là bas hein ! » fit-elle en voyant le principal intéressé s'approcher d'eux. « Ne vous en faite pas madame Valentyne, je prendrai grand soin d’elle ! » Elle poussa un long soupir, puis après avoir donner un dernier baiser à Blake, elle remonta dans sa voiture et s'en alla. La jeune femme se tourna vers Ed, ils échangèrent quelques mots tout en installant leurs affaires dans un taxi commandé pour l'occasion. « Au fait, j'ai demandé à Lisa qu'elle te laisse une chambre, vu que tu vas rester pas mal de temps à Boston. Si jamais tu as envie de rester à la maison parfois, enfin tu vois ? Et puis ce n'est pas comme s'il n'y avait pas de place. »