→ 22 août 1995, Nunavut, Iqaluit.
Un cri qui transperce le froid. Un cri qui se répercute dans les alentours. De la douleur. De l'attente. De l'amour. Enfin, des pleurs. De soulagement. Des pleurs de plaisir. De petits pleurs. Celui d'un enfant. Qu'on entend à peine. Une mère qui s'étonne. De voir une fille au lieu d'un garçon. Les lèvres se plissent de colère. Tandis qu'elle prend dans ses bras son enfant. Dans un murmure, elle lui donne ses prénoms. Ceux qu'elle garderas à vie. Les témoins étant son mari, la sage-femme et elle-même.
_ Mikaela Klara Nygård.La naissance d'une légende ou d'un désastre ? La naissance d'une femme forte ou d'une femme faible ? Amour ou haine ? Le temps seras témoin de son apogée et de sa descente aux enfers. Le temps ne feras que passer tandis qu'elle vivras avec plaisir ou au contraire, avec tristesse.
→ Année 2005-2006, Nunavut, dans des plaines glacés.
Jeune fille, pourquoi t'endors-tu ? Pourquoi rêves-tu de choses si horribles ? Pourquoi es-tu réveiller alors que la lune as entamer son ascension ?
Tu n'es pas normale. Tu es différente. Tes parents ont finit par accepter que la normalité n'était pas que tu dormes si souvent. Ils ont fini par accepter que tu avais quelque chose. Quelque chose de
différent. Vous avez du vous résoudre à aller voir les meilleurs médecin du Canada. Et après de nombreux test, après de nombreux pleurs, après de nombreux hurlements, le verdict tombas.
Narcolepsie. Le fait de s'endormir sans le vouloir. Le fait de rêver de choses qui n'existe pas. Hallucinations. Membres qui se paralyse. Rêves. Et le corps qui lâche. Une maladie si contraignante. Pour toi, les études étaient terminés.
Tu ne pouvais plus aller à l'école. Tu ne pouvais plus supporter moquerie et regards de pitié. Tu ne pouvais plus supporter d'entendre autrui te dire que tu étais différente. Tu voulais être normale. Tu aurais voulu naître sans cette maladie. Tu aurais voulu ne pas naître.
→ Année 2007-2011, Etats-Unis, Washington.
Vous avez dû déménager. Ta mère partant dans le monde pour jouer. De nombreux rôles, aussi bien à la télé qu'au théâtre. Connue. Si désirée. Tandis que tu restais avec ton père. Chez "toi". Prenant des cours en ligne. Ennuyant ton père avec de nombreuses questions. Le passionnant avec tes avis sur ses inventions. La maison, aménagé pour toi. Le sol étant mou. Les murs étant mou. Les meubles n'étant pas pointus. Les canapés nombreux. Les lits tout autant. Et vous vous retrouviez, quand tu ne dormais pas, sur le canapé commun. Regardant ta mère qui vous énumérer toute sa journée. Elle appelait souvent. Mais tu n'étais pas dupe. Tu ne l'étais pas. Quand tu entendais une voix d'homme derrière elle. Quand elle cachait précipitamment son corps nue. Quand elle regardait derrière l'objectif pour regarder quelque chose. Quand elle ne voyait pas qu'il y avait des protections usagés juste à côté d'elle. Tu le savais. Qu'elle trompait ton père. Tu le savais et tu ne le disais pas. Pour ne pas blesser ton père qui paraissait si heureux de la voir. Si heureux de lui parler.
Idiot.Tu pleurais souvent. Dormait tout autant. Tu étais en
dépression. Tu ne sortais jamais. Tu préférais t'inventer une vie meilleure. Tu ne faisais que pleurer quand ton père te montrait ses dernières inventions. Tu ne faisais que pleurer tandis que tu jetais contre le mur sa cocotte minute. Tu ne faisais que crier quand il voulait te consoler. Tu voulais changer. Ne pas être ainsi. Tu voulais être mieux. Ne pas être toi. Tu voulais ne pas vivre.
Et finalement, tu finis par sortir. Pour ne plus voir ta mère qui trompait ton père. Pour ne plus entendre sa voix qui chantait des mots d'amour, alors qu'elle ne le pensait pas. Tu sortais pour oublier le sourire triste de ton père. Savait-il ? S'en doutait-il ? Si oui, pourquoi ne disait-il rien ? Pourquoi continuait-il à sourire comme si de rien n'était ?
Idiot.Tu sortis de ta dépression pour mieux entrer dans un cercle vicieux.
→ Année 2012-2014, Etats-Unis, Washington.
Tu aimais être une femme. Être désirée par les hommes. Tu aimais qu'ils viennent te draguer. Tu aimais qu'ils viennent te proposer une chambre d'hôtel. Tu savais comment cela allait finir. Et tu attendais cela avec impatience. Tu le faisais. Tu te laissais faire. Tu criais ton plaisir. Tu criais ton désespoir. Tu te libérais d'un poids. Tu essayais de vider ton esprit. Tu devenais comme ta mère. Trompant chaque homme, ne disant qu'un "je t'aime" sans le penser. Le trompant dans la demi-heure qui passait. Physiquement. Mentalement. Tu n'étais attaché à personne. Ne voulant t'attaché à personne.
Tu cachais tes cheveux inexistants. Perdus dans les médicaments trop puissant qu'on te donnait pour ne pas dormir. Cela n'aurait pas dû se passer ainsi, disaient les médecins. Mais cela était un effet secondaire. Tu portais des bonnets. Tu portais des casquettes. Et cela, même au lit. Tu pleurais ta féminité perdu. Tu te résolus à arrêter les traitements. Pour essayer d'autre chose. La méditation. Les siestes.
Cela allait-il marcher ? Seul le temps pourras le confirmer. Tu espères. Tu espères un avenir meilleur.
Et tu rentrais chez toi. Après avoir passer toute la nuit avec un inconnu. Qui t'avait même donner de l'argent.
Si sympathique. Tu rentrais pour voir un plat ainsi qu'un petit mot.
"N'oublie pas de le réchauffer !
Je t'aime, papa."Et tu sentais les larmes couleur sur tes joues. Tu sentais tes jambes te lâchait tandis que tu t'agrippais au rebord de la table. Tu pleurais ta méchanceté et le mal que tu faisais à ton père. Tu pleurais ton innocence perdu et ta mère odieuse. Tu pleurais pour essayer d'effacer tes pêchés.
Et tu le voyais, affalé sur le canapé, ses lunettes encore sur les yeux. Tu voyais une couverture par terre et ses ronflements. Tu voyais les larmes séchés sur ses joues. Tu ne pouvais rien faire. Tu ne voulais pas lui infliger cela. Mais c'était si bon. Le plaisir charnel. Tu ne voulais pas le faire pleurer. Mais tu ne pouvais pas lui avouer ce que ta mère faisait. Alors, tu prenais la couverture. La déposant sur lui. Venant embrasser son front. Avant de partir dans le monde des rêves et des cauchemars.
Et tu continuais le même manège. Encore et encore. T'endormant des fois dans ta voiture. Chez un inconnu. Dans un hôtel. Ne sachant plus qui tu étais. Qui tu voulais être. Et chaque soir, quand tu revenais tard, tu avais ce mot. Tu avais cette assiette. Tu avais ton père dans le canapé. Voyant les rides apparaître sur son visage. Voyant qu'il souffrait.
Désolé, papa. Pardon d'être née. Pardon de te faire autant souffrir.→ Année 2015-2017, Etats-Unis, Washington.
Tu ne pouvais plus supporter de le voir autant souffrir. Autant par ta faute que par celle de ta mère. Et pour une fois, tu réussis à rester éveiller pour l'appel de ta mère. Tu étais avec ton père, qui paraissait heureux. Heureux de retrouver sa fille après toutes ces années.
Père, je suis désolée, je m'apprête à te faire souffrir. Mais je dois savoir. Si tu le sais.Elle cachait une énième fois les protections usagées. Entendant la radio derrière elle. Tu la fixais. Elle parlait de sa journée fort passionnante.
Avec qui avait-elle couché aujourd'hui ? Son producteur ? Un autre acteur ? Les deux ? Même dans tes pensées, tu sentais que tu étais en colère. Amère. Tu attendis que ton père prenne la parole pour le couper.
_ Mère, dis moi, tu as couché avec combien de type ? Combien de fois ? Dis moi, si ta propre mère te traite de traînée, tu ne penses pas que cela est vrai ? Tu nous mens ! Tu t'emportais. Tu t'étais levée. Tu la fixais. Des yeux rageurs. Tu fais du mal à papa ! Tu couches avec n'importe qui, tant qu'il as de l'argent c'est ça ? Et ensuite tu nous envoies l'argent ? Il est sale. Aussi sale que tu l'es ! Sale traînée ! Tu étais essoufflée. Essoufflée et en colère. Ta mère n'affichait aucune émotion. Tu te sentais soulagée. D'avoir vidée ton sac. Tu te retournas vers ton père, t'attendant à le voir pleurer. Au contraire. Il était en colère. Pour la première fois de ta vie, il te giflas. Une claque qui résonnas jusqu'au fin fond de ton cœur. Les larmes se mirent à couler tandis que tu te précipitais dans ta chambre. Entendant ton père s’excuser.
S'excuser. De ton comportement.
Tu restais dans ta chambre. Ne voulant plus le voir. Sortant à chaque occasion. Ne rentrant plus du tout. Tu voulais juste dormir et ne plus jamais, jamais te réveiller. Dormir pour éviter de pleurer. Dormir pour éviter de repenser à ton père. Dormir pour éviter de repenser à son comportement.
Et tu appris à fumer. De nombreux paquets. Devenant une drogue. Une obsession. Utilisant l'argent sale que ta mère vous envoyait pour acheter tes clopes. Ne rentrant que pour dormir ou pour prendre des affaires. Ne voulant plus voir ton père qui essayait de t'arrêter, te supplier de rester. Tu n'entendais rien. Juste des sifflements agaçants. Il t'avait
trahi. Préférant lever la main sur toi plutôt que de crier sur ta mère.
Finalement, il réussit à t'arrêter, le temps de te montrer la brochure d'Harvard. Cela s'annonçait passionnant. Tu allais enfin pouvoir partir loin de ton père. Loin de ta mère. Loin d'eux. Loin de la douleur. Et de la tristesse. Tu entrais donc à Harvard. Pour la quatrième année, et cela, en théâtre.
_ Tu veux devenir comme ta mère ? C'est super ! Il paraissait heureux. Et tu eus une bouffée de colère.
_ Je ne suis pas comme elle ! Je ne souhaites jamais devenir comme elle ! Plutôt crever ! Tu attendais la claque. Qui ne venait pas. Il ne fit que te regarder dans les yeux. Regardant l'assiette qui avait voler. Regardant les bouts éparpillés sur le sol. Et les larmes coulèrent sans que tu ne puisses rien faire. Tu sentis ses bras autour de toi. Tu sentis son odeur. Tu sentis quelques larmes glissait sur toi. Tu dus rêver. Ton père ne pleurait jamais.
L'heure des adieux se fit. Tu ne sais pas si tu souhaitais rentrer. Tu promis à ton père de l'appeler souvent. Tu lui promis beaucoup de choses. Que tu ne tiendrais surement pas. Mais, tu fis un dernier geste d'amour envers lui.
Tu pris la cocotte minute qu'il avait remixé pour toi. Tu la pris en le regardant avant de disparaître par la porte. Tu entendis juste un remerciement et des larmes refoulés. Tu laissas ta larme solitaire roulait sur ta joue. Tu la laissas pour cette fois. Simplement pour cette fois.