MATEO MANOS ► Nabil N.O.S Andrieu (PNL)

C'est à Santorin que t'es né, toi, en Grèce, le 30 octobre 1995, pour être précis. Si on veut être encore plus précis, c'était à 3h du matin et y'avait de l'orage, cette nuit là. Quand t'es arrivé, ton grand frère, il avait déjà 2 ans. Tu étais un bébé pleurnichard parait-il, toujours à chouiner pour un oui ou pour un non.
Quand t’étais gosse, tu adorais tes parents, car tu avais tout ce que tu voulais, tu n'avais qu'à demander. Oui, tu les aimais de tout ton cœur, Papa et maman, ça a bien changé, aujourd'hui. Ben oui, tu avais tout ce que tu voulais, des jouets par centaine, des gâteaux, des bonbons par milliers. D'ailleurs, pour perdre les petites poignées d'amour qui souriaient sur tes hanches, il a fallut faire par mal de musculation et de régimes, parce que ça te complexait vachement, cette petite bouée, mine de rien. Et pour ça, tu leur en veux à mort. T'aurais largement préféré ne pas avoir de bonbecs illimités et manger proprement et sainement. T'as été gâté pourrit, étant gosse, ton frère aussi.
En grandissant un peu, tu t'es rendu compte que tes parents étaient un peu trop prétentieux et m'as-tu vu, à ton gout. Oui, ils avaient de l'argent et ils adoraient le montrer et le déballer devant tout le monde, fièrement. Tu ne supportais pas ça, tu n'aimais pas quand tes parents se vantaient comme ça. Tu leur as même reprocher mainte et mainte fois, mais rien à faire.
Quand t'as eu l'âge de bien comprendre et que t'en a eu marre d'avoir honte de tes parents, tu as tout foutu en l'air, t'as quitté l'école et tu t'es barré de la maison familiale. A l'époque, ton grand frère de deux ans de plus que toi, avait un petit appart, tu es resté chez lui un an ou deux. Et à tes seize ans, tu t'es trouvé un petit truc miteux, un genre de petite chambre de bonne, une cage à poule limite. Mais ça te convenait très bien. Tes parents te suppliaient presque pour te payer un truc de dingue, une grande maison genre, mais t'as toujours refusé, toujours.


Un, deux, trois, quatre.........cinquante, cinquante-et-un........ Cent-cinq, cent-six.... T'as arrêté de compter après. C'était les meufs et les mecs que tu traînais dans ton lit, à l'époque. Avec le recul, tu te dis que t'as vachement abusé quand même, avec le sexe. Puis la drogue aussi. Puis l'alcool également. En fait, toi, t'étais tellement énervé et en colère par la vie en général, qu'il fallait que tu te défoule. Il t'est même arrivé d'être en train de faire l'amour, sauvagement soyons clair, et de frapper la nana en même temps. Oui, des fois t'étais violent, mais c'était la faute de l'alcool. Maintenant tu t'en veux, parce que tu as probablement fait souffrir plein plein de monde, autour de toi.
Pendant ce genre de crise de colère, y'avait que ton frère qui réussissait à te calmer et te canaliser. Puis, une fois radoucis, tu finissais presque par pleurer, enfouis dans ses bras car la vie était trop injuste, selon toi. Tu étais remplis de haine, à cet âge là. C'est pour ça d'ailleurs qu'il t’appelait Calimero, toujours à te plaindre, à l'époque. Heureusement que t'as grandit, que tu t'es assagit et que ta crise d’adolescent énervé est terminée.


L'age de la sagesse, dit-on. Pour toi, c'est bien vrai, tu t'es calmé et vachement assagit, même si il t'arrive de péter des câbles par moment, t'es bien souvent doux comme un chaton. Même si tu aimes bien encore t'amuser et faire la fête, ce qui est normal, c'est pas pire qu'avant.
Concernant tes parents, t'as craqué, t'as ouvert les yeux. Tu pouvais clairement pas rester à faire le con dans la rue, à enchaîner des petits boulots de merde, qui ne te mèneraient à rien, dans la vie. T'as décidé d'accepter l'aide de tes parents. Ils vont te payer une grande école. Harvard. T'as déménagé, t'es parti à Boston. Ici, tu es très bien. Le seul gros point noir au tableau, c'est que ton grand frère te manque terriblement. T'es pas à l’abri de bientôt le supplier à genoux, de venir vivre à Boston, avec toi.
Aussi, un point important, t'étais amoureux. Pour la première fois de ta vie, tu as compris ce que ça faisait d’être fou amoureux, à en crever. Pas juste avoir envie de baiser le temps d'un soir, mais avoir envie de plus que ça. Tu voulais te marier, lui faire des enfants, tu te voyais avec elle, toute ta vie. Tu voulais des projets, tu voulais qu'elle soit la mère de tes gosses, tu lui aurais passé la bague au doigt, tu l'aurais épousé, c'est ce que tu voulais. Vieillir avec elle, avec les gosses, une grande maison, une belle voiture, un grand jardin, tout ça. Mais ça a foiré, complètement. Ton petit cœur s'est brisé quand elle t'as avoué au bout de deux mois, qu'elle n'avait jamais eu de sentiments pour toi. Tu t'es retenu, t'as serrer fort les dents et la mâchoire pour rester silencieux. Tu t'es barré en claquant la porte et tu as attendu d’être chez toi pour verser des larmes. Des pleurs de colère et de tristesse.
Tu te dis qu'il ne faut quand même pas trop s'apitoyer, il y a les études à gérer. Les filles, c'est trop dur, ça fait trop mal. Les filles et les gars, c'est plus rigolo quand c'est juste une nuit, pour s'amuser.