intentions (milip)

Bien que les traits de ton visage semblent détendus, t'es légèrement nerveux comme en témoignent les coups d'oeil un peu trop réguliers que tu lances à l'horloge de la cuisine. Marla devrait arriver d'une minute à l'autre et tu t'actives à terminer la préparation du dîner que tu lui as promis, en espérant que cette soirée soit le début d'un nouveau chapitre de votre relation. Dans tous les cas elle marquera une première puisqu'elle n'avait jamais mis les pieds chez toi auparavant. Toutes vos rencontres s'étaient déroulées en ville, sur le campus ou bien à la Dunster House mais jamais tu ne l'avais invitée à venir chez toi. Les seules filles que tu ramènes ici sont tes amies proches, tes sexfriends, ou exceptionnellement tes one shot parce que toi tu ne peux pas aller chez elles. Marla n'appartenant à aucune de ces catégories, tu n'avais aucune raison de vouloir lui faire découvrir ton chez toi, un lieu que tu considères comme intime et que tu n'aimes pas partager avec n'importe qui. Mais maintenant que tu as réalisé que la jeune femme est seule dans sa catégorie, t'as aussi pris conscience que c'est elle, plus que quiconque que tu aimerais voir dans cette maison. La sonnette interrompt tes pensées et tu coupes le feu et le four avant de venir ouvrir la porte. « Salut. Entre, je t'en prie. » dis-tu dans un sourire en t'écartant pour la laisser passer. « Tu peux poser tes affaires ici. » ajoutes-tu en désignant le grand porte-manteau. « Mes colocataires ne sont pas là ce soir, on sera tranquille tous les deux comme promis. Ça va ? Tu as passé une bonne journée ? » Bizarrement tu te trouves étonnamment calme comparé à il y a quelques minutes. Malgré l'enjeu de cette soirée, la présence de la rousse semble contre toute attente t'apaiser.

@Marla Witherspoon

J'étais très stressée. Rien que de réenclencher notre relation, ça me rendait nerveuse. Philip semblait heureux de recevoir un sms et voilà que je me retrouvais invitée chez lui pour dîner. Je ne m'étais pas attendue à ça, m'imaginant plutôt le retrouver à l’extérieur ou bien, dans le salon de la dunster house. C'était la première fois que j'allais mettre les pieds chez lui et j'avais l'impatience de découvrir où il habitait, comme si j'allais tout apprendre de lui ce soir et en même temps... Je n'avais pas encore pris de décision quant à la suite de notre relation. Enfin... Peut-être que je l'avais prise, mais que j'avais tellement peur... J'espérais que ce soir, nous allions réussir à discuter sans que ça parte en dispute et que je serais un peu plus rassurée aussi. Le deuxième moment de stress, c'était de voir l'heure approcher et de toujours me demander comment j'allais m'habiller. On ne pouvait pas dire que ma penderie était des plus conséquentes et en temps normal, un jean et un pull auraient fait l'affaire. J'avais décidé d'enfiler la robe marine que j'avais acheté récemment, celle que je porte sur ma dernière photo instagram, avec une paire de baskets blanches parce que j'étais irrécupérable et mes cheveux roux tombant sur mes épaules comme à mon habitude. J'avais fait la route avec une boule à l’estomac. Je réalisais que c'était la première fois qu'on se revoyait sans que ça soit froid ou étrange et du coup, je ne savais pas tellement comme je devais me comporter avec lui. Enfin bon, c'était l'heure de se jeter dans le grand bain et ce n'était plus le moment de reculer. « Salut. Entre, je t'en prie. » - « Salut » Et je m’exécutais, un sourire timide aux lèvres. C'était toujours plus facile par sms. « Tu peux poser tes affaires ici. » J'enlevais mon manteau et je le posais où il m'indiquait, avec mon sac. « Mes colocataires ne sont pas là ce soir, on sera tranquille tous les deux comme promis. Ça va ? Tu as passé une bonne journée ? » Je hochais la tête positivement. « Oui, ça peut aller et toi ? J'ai révisé tout l'après-midi, mais hier, j'suis allée à la plage avec Sully, donc la journée d'hier était cool ». Et ça allait, si on faisait abstraction de ma nervosité. Je triturais mes doigts tout en regardant autour de moi comme un animal en terrain inconnu. Fallait vraiment que je me détende... Je me tournais à nouveau vers lui curieuse d'en savoir plus à propos du repas. « En tout cas, ça sent bon... On mange quoi ? ». Moi-même j'aimais bien cuisiner, alors peut-être qu'on avait un nouveau point commun.

T’as toutes les raisons du monde de stresser. Vous êtes toujours officiellement en froid malgré le dégel entamé lors de votre dernière discussion et il y a de grandes chances pour que la soirée tourne mal ou du moins pas comme tu l’espères. Pourtant malgré cette pression sur tes épaules, t’es très décontracté en accueillant Marla chez toi. Une petite voix te souffle à l’oreille que c’est simplement parce que tu es heureux de la voir, heureux qu’elle ait accepté ton invitation à dîner. « Oui, ça peut aller et toi ? J'ai révisé tout l'après-midi, mais hier, j'suis allée à la plage avec Sully, donc la journée d'hier était cool » Tu grinces un peu des dents en entendant le prénom de son meilleur ami mais tu ne laisses rien transparaître de cette irritation, après tout c’est normal qu’ils passent du temps ensemble. Tu te demandes d’ailleurs si elle lui a dit qu’elle venait chez toi ce soir. Ils partagent tout de ce que tu as pu comprendre, c’est donc sûrement le cas et ça a probablement dû agacer Sully. Si cette pensée te réjouit, tu le chasses vite de ton esprit cependant pour te concentrer totalement sur la Dunster. « Tant mieux. Moi j’ai passé mon temps à bosser mes cours aussi, j’ai beaucoup de retard à rattraper et sinon cet après-midi je suis juste sorti faire des courses pour le dîner. J’espère que ça te plaira. » Tu l’observes alors qu’elle regarde tout autour d’elle pour découvrir les lieux tout en t’interrogeant sur le menu. « En tout cas, ça sent bon... On mange quoi ? ». Les odeurs de la cuisine vous parviennent en effet distinctement, plutôt appétissantes. T’as choisi de faire des choses simples mais que tu maîtrises relativement bien, tu prends déjà assez de risques comme ça ce soir pour ne pas en remettre une couche au niveau culinaire. De toute façon ce n’est pas avec ta cuisine que tu comptes marquer des points auprès d’elle. « Rien de très élaboré... Des bruschettas jambon-tomate-roquette, du bar avec des poivrons, des aubergines et des pommes de terre. Et en dessert, une panna cotta à la framboise. » annonces-tu en espérant qu’il n’y ait pas quelque chose qui la rebute là-dedans, même si elle t’a dit ne pas être difficile. « J’ai pas l’habitude de cuisiner pour quelqu’un alors je ne sais pas trop ce que ça va donner. La pâtisserie surtout, c’est pas ma spécialité. » précises-tu avec un petit rire. T’aurais pu acheter un gâteau déjà tout prêt pour assurer le coup mais tu tenais à un repas entièrement fait maison. « Je te fais visiter ? » demandes-tu finalement en désignant le salon attenant.

La soirée semblait débuter au mieux. J'étais stressée parce que l'on ne pouvait pas dire que l'on était de nouveau... proche malgré la demande que Philip avait pu me faire en début de semaine. D'ailleurs, si j'avais demandé à parler avec lui, c'était justement pour comprendre au mieux ce qu'il attendait de moi afin de pouvoir prendre une décision sans avoir trop de surprise par la suite. Le truc, c'est que je ne m'étais pas attendue à venir dîner chez lui ce soir. « Tant mieux. Moi j’ai passé mon temps à bosser mes cours aussi, j’ai beaucoup de retard à rattraper et sinon cet après-midi je suis juste sorti faire des courses pour le dîner. J’espère que ça te plaira. » Un programme digne d'un dimanche donc, à l'image du mien. Je regardais autour de moi, j'étais curieuse de découvrir les lieux, mais pas assez à l'aise pour le faire de moi-même. Je me contentais donc de l’interroger sur le dîner qu'il nous avait préparé. « Rien de très élaboré... Des bruschettas jambon-tomate-roquette, du bar avec des poivrons, des aubergines et des pommes de terre. Et en dessert, une panna cotta à la framboise. » J'haussais les sourcils, ne m'attendant certainement pas à ça avant de laisser échapper un petit rire. « C'est ce que tu appelles "rien de très élaboré" ? » Parce qu'avec ce qu'il annonçait ça avait l'air alléchant. « J’ai pas l’habitude de cuisiner pour quelqu’un alors je ne sais pas trop ce que ça va donner. La pâtisserie surtout, c’est pas ma spécialité. » Je souriais, bien contente d'être l'une des rares personnes pour qui il avait préparé un repas. « T'en fais pas, j'te jugerais pas sur la qualité du repas » En fait, je réalisais que je m'étais détendue d'un coup. Surement le fait de parler d'un truc aussi basique et l'envie de le taquiner un peu. « Je te fais visiter ? » - « Oui » Parce que j'attendais que ça en fait, depuis que j'étais arrivée. Je voulais voir où il passait le plus de temps en dehors de l'université. Et il y avait aussi autre chose qui me tracassait et qui allait continuer à me rendre nerveuse. « Tu préfères parler avant le repas ou après ? » Je crois qu'avant de profiter de cette soirée, j'avais réellement besoin de savoir si tout était sincère ou bien s'il faisait ça avec une idée derrière la tête.

Si l’issue de la soirée est plus qu’incertaine, tu restes néanmoins confiant en tes chances. Plutôt que partir perdant, tu préfères te la jouer optimiste en te basant sur les petits éléments positifs que Marla t’a donnés. Elle a d’abord bien voulu te promettre de réfléchir à ta demande alors qu’elle aurait tout simplement pu t’envoyer balader, est venue d’elle-même liker tes photos sur Instagram au cours de la semaine, a débloqué ton numéro pour t’envoyer un sms et vous avez pu avoir une discussion normale par messages interposés. Surtout, elle a accepté sans broncher ton invitation à dîner chez toi alors qu’elle aurait pu préférer un terrain plus neutre pour discuter. Tu y vois là un signe encourageant sur son état d’esprit, imaginant qu’elle aurait refusé de venir si elle s’était décidée à te fermer la porte pour de bon. Et puis il y a aussi cette impression que tu as eue en la revoyant, celle qui te laisse penser qu’elle a toujours des sentiments pour toi bien qu’elle ait prétendu le contraire. « C'est ce que tu appelles "rien de très élaboré" ? » qu’elle te dit avec une pointe de scepticisme quand tu lui annonces le menu. T’acquiesces avec sérieux tout en ornant ta bouche d’un léger sourire. « Tu verras bien par toi-même. » Ce n’est pas de la fausse modestie car tu sais que tu es capable de faire beaucoup plus complexe que ça. Au total tu n’as pas dû mettre plus d’une heure pour tout préparer, le plus long étant de laisser la panna cotta prendre au frais. « T'en fais pas, j'te jugerais pas sur la qualité du repas » te rassure-t-elle en te rendant ton sourire. Tu finis par lui proposer de lui faire faire la visite de la maison, ce qu’elle accepte avec un certain enthousiasme. « T’es curieuse de voir où je vis ? » devines-tu les yeux brillants de malice. Tu la guides jusqu’au salon situé juste à côté de l’entrée alors qu’elle te pose la question qui fâche. « Tu préfères parler avant le repas ou après ? » Tu te retournes vers elle et hausse légèrement des épaules. « Comme tu veux toi. » T’as pas vraiment de préférence. Ou plus exactement, tu ne sais pas ce que tu préfèrerais : crever directement l’abcès quitte à peut-être gâcher toute la soirée ou bien attendre et profiter du dîner malgré l’épée de Damoclès au-dessus de ta tête. Tu lui laisses le choix.  

« Tu verras bien par toi-même. » J'haussais les épaules en le regardant. En tout cas, dit comme ça, ça faisait classe. Puis, l'odeur qui émanait de la cuisine donnait faim et généralement, c'était bon signe. J'avais hâte de voir comment allait se dérouler la soirée et en même temps, j'étais quand même là pour quelque chose de bien défini. Je n'étais pas certaine d'avoir envie de passer une superbe soirée en sa compagnie si c'était pour la clôturer avec un coup de massue digne d'Harrison. Je crois que je préférais parler des choses qui fâchent tout de suite quitte à devoir partir plus tôt. En tout cas, je n'allais pas le juger quant au repas, mais plutôt des réponses qu'il allait donner à mes questions. En attendant, Philip me proposait de me faire visiter son chez lui et je ne résistais pas. L'idée d'en savoir plus sur le winthrop me plaisait bien. « T’es curieuse de voir où je vis ? » Un air angélique glissait sur mon visage, mes joues se colorant un peu. « Peut-être bien » que je lui confiais en pinçant mes lèvres. Je le suivais dans le salon, plutôt impressionnée et imaginant que j'avais pas les moyens d'habiter dans un tel endroit. Je restais silencieuse aussi, regardant tout autour de moi avant qu'une question ne m'échappe. « Comme tu veux toi. » Je haussais les épaules. Le choix était rude. J'avais envie de passer la soirée avec lui, apprendre à le connaitre encore, mais je me faisais surement des illusions. Certainement. Tout ça, cette soirée. Je ne comprenais pas tellement qu'il me donne autant "d'importance", après tout, j'étais pas son style de fille. Pas vrai ? Mon regard se perdait un peu avant de revenir sur lui accompagné d'un soupir. « J'ai pas pris ma décision... » Autant qu'il le sache d'entrée de jeu. « Pour pouvoir te donner une seconde chance, j'ai besoin de savoir ce que tu veux. Qu'est-ce que tu espères de moi ? Quel est ton plus à toi.. ? J'peux pas m’engager dans un truc sans savoir ce que c'est... » Surtout que dans le fond, "c'est plus que ça", ça voulait tout et rien dire. Est-ce que ça se limitait à une amitié améliorée ou bien à un truc bien plus complexe ? Mon regard se détournait tandis que mes joues reprenaient des couleurs plus rouges. « Le problème, c'est qu'avant tu n'étais pas sincère et que là, qui plus est sans savoir ce que tu veux, je ne sais pas si tu l'es vraiment ou pas... » Parce que j'avais remarqué qu'il était bon acteur et que j'avais plus tellement envie de me faire avoir. En tout cas, j'étais désormais bien plus à l'aise avec lui, si on fait abstraction de mon regard fuyant et de mes joues rouges.

T'aperçois une lueur s'éveiller dans le regard de Marla lorsque tu lui proposes de faire le tour des lieux et elle te confesse son intérêt en rougissant légèrement. « Peut-être bien » Vous entrez alors dans le salon, une grande pièce lumineuse, moderne et bien meublée. Tu l'observes alors qu'elle détaille peu à peu l'endroit, sans dire un mot. Lorsqu'elle reprend la parole, ce n'est pas pour commenter ce qu'elle voit comme tu t'y attendais initialement, mais pour aborder le sujet délicat de la raison de cette soirée. Incapable de faire un choix entre les deux options qu'elle te propose, les deux étant aussi périlleuses l'une que l'autre, tu la laisses trancher. Quelle que soit sa décision, tu sauras t'adapter. La question ne semble pas tellement être plus facile pour elle car aucun mot ne lui échappe pendant quelques secondes, le temps de la réflexion. T'attends patiemment, toujours aussi serein que depuis qu'elle est arrivée. « J'ai pas pris ma décision... Pour pouvoir te donner une seconde chance, j'ai besoin de savoir ce que tu veux. Qu'est-ce que tu espères de moi ? Quel est ton plus à toi.. ? J'peux pas m’engager dans un truc sans savoir ce que c'est... » Et ta sérénité en prend un coup avec cette déclaration. Le message est clair, t'as encore tout à faire pour la convaincre. D'un autre côté, tu t'attendais aussi à ces questions puisqu'elles sont tout à fait légitimes pour elle. Cette fois-ci, t'espères être un peu mieux préparé. En allant la voir au Luna Caffe, t'avais agi sous le coup de l'impulsion sans savoir vraiment quoi lui dire mais aujourd'hui c'est différent. « Le problème, c'est qu'avant tu n'étais pas sincère et que là, qui plus est sans savoir ce que tu veux, je ne sais pas si tu l'es vraiment ou pas... » ajoute-t-elle en paraissant nettement plus gênée par cette dernière phrase. Tu tiques parce que pour le coup tu n'es pas totalement d'accord avec ça et tu tiens à d'abord clarifier les choses. « Attends... j'ai été sincère avec toi. Pas totalement sur tous les points je le reconnais, mais pendant toutes ces semaines où on se parlait presque tous les jours, tout ce temps qu'on a passé ensemble sur la croisière... j'ai vraiment aimé ça. J'ai aimé apprendre à te connaître, j'ai aimé me rapprocher de toi. Tu me plaisais vraiment... tu me plais toujours... Je t'ai caché ma réelle motivation oui, mais le reste... J'veux pas que tu crois que je t'ai menti sur toute la ligne parce que tout ce que je t'ai dit à ce moment-là, je le pensais vraiment. » Tu réalises que vous n'en aviez jamais parlé auparavant, que tu n'avais jamais pu lui donner ton point de vue sur ce qu'il s'était passé, sur la façon dont tu avais vécu les choses. C'est maintenant chose faite.

Finalement, la visite s'arrête dès la première pièce. Une sorte de pause avant d'en découvrir d'avantage. J'avais pas envie qu'il me vende du rêve, je crois. En fait, j'avais peur de trouver tout formidable, surtout lui, de passer une soirée absolument géniale et d'avoir des yeux en forme de cœur toute la soirée et de très vite le regretter ensuite. Je préférais clairement limiter les dégâts, n'ayant pas envie de revivre les mêmes sensations qu'à la fin de la croisière, quand Phil m'avait donné beaucoup et tout repris tout aussi vite. Au moins, j'étais sympa, parce que j'avais réellement des questions. Je n'étais pas prise au dépourvu comme la dernière fois puisque j'avais eu une semaine de réflexion avant cette soirée. Alors, je déballais sans filtre, allant même jusqu'à lui dire que je ne savais plus tellement s'il était sincère avec moi ou bien s'il était encore en train de jouer à quelque chose. « Attends... j'ai été sincère avec toi. Pas totalement sur tous les points je le reconnais, mais pendant toutes ces semaines où on se parlait presque tous les jours, tout ce temps qu'on a passé ensemble sur la croisière... j'ai vraiment aimé ça. J'ai aimé apprendre à te connaître, j'ai aimé me rapprocher de toi. Tu me plaisais vraiment... tu me plais toujours... Je t'ai caché ma réelle motivation oui, mais le reste... J'veux pas que tu crois que je t'ai menti sur toute la ligne parce que tout ce que je t'ai dit à ce moment-là, je le pensais vraiment. » Qu'est-ce que je devais faire de ça maintenant ? Je ne savais pas tellement comment réagir en fait. Il avait été sincère ? Très bien. Je relevais le regard vers lui restant silencieuse quelques secondes. « Alors c'est quoi la suite ? » Puisqu'il parlait au passé... Qu'est-ce qu'on était aujourd'hui et surtout, qu'est-ce qu'il voulait qu'on devienne ? Ça me rendait nerveuse tout ça. J'avais peur d'être déçue et franchement, je m'attendais à tout et à rien venant de lui.

Finalement ce n'est peut-être pas plus mal que ça qu'elle ait voulu aborder tout de suite les grandes questions. Avec un peu de chance, si vous parvenez à avancer suffisamment sur le dossier, vous pourrez pleinement profiter de la soirée comme tu l'espères. Avant toutefois, tu tiens à t'expliquer sur vos premières semaines de relation car de toute évidence vous en avez gardé des perceptions totalement opposées. « Alors c'est quoi la suite ? » te demande-t-elle simplement en guise de réponse à ton petit discours. T'en conçois un agacement un peu étrange: d'un côté t'es frustré parce que visiblement elle ne te croit pas du tout, du moins c'est l'impression que t'as, et d'un autre côté tu ne peux pas lui en vouloir de douter de toi étant donné que tu as déjà abusé une fois de sa confiance. « Tu ne me crois pas » que tu constates donc avec une note de déception clairement perceptible dans la voix. Son manque de réaction te refroidit un peu mais tu poursuis tout de même pour répondre à ses premières interrogations, le coeur du problème. Au final c'est peut-être juste ça qu'elle veut savoir, ce qui expliquerait son indifférence face aux autres points abordés. « Moi je voudrais qu'on profite l'un de l'autre sans se poser de questions. Qu'on passe du temps ensemble comme on le faisait au début. Des soirées comme celle-ci j'en veux plein. J'sais pas si j'arrive à bien me faire comprendre, mais j'veux juste être avec toi en fait. » Pour le coup t'es plus clair sur tes intentions qu'à votre précédente rencontre, même si tu n'as pas toujours pas trouvé le bon terme pour décrire exactement ce que tu souhaites. Marla tu ne la vois pas que comme une amie ou un plan cul, elle est plus que ça. Pourtant si tu la compares à Margot et à ce qu'elle représente pour Eliot par exemple, t'es forcé d'admettre que ce tu ressens n'est pas non plus aussi fort que ça. C'est peut-être pour ça que t'es perdu. Parce que t'as le sentiment qu'on te demande de choisir entre tout ou rien alors que tu ne veux que la moitié, choisir entre noir et blanc alors que ta couleur fétiche est le gris.

Malgré qu'il fasse de son mieux pour me dire qu'il avait été sincère jusqu'ici, je dois dire que j'avais du mal à avoir une réelle réaction quant à ses propos. Alors je ne dis rien, j’écoute et je pose une question qui n'a rien à voir. « Tu ne me crois pas » Je sens une lueur de déception dans sa voix et je pince automatiquement mes lèvres en détournant le regard. Non, je ne le crois pas. Quelque chose s'était cassé avec toutes ces histoires et les mots dures qu'il avait eu à mon égard. Je n'arrivais pas encore totalement à comprendre comment on avait pu passer du noir et blanc et je n'avais pas assez confiance en moi pour comprendre l’intérêt qu'il me porte. Je ne réponds pas à son affirmation, au moins, il percute qu'il va avoir du travail de se côté là pour retrouver ma confiance. Je reste immobile face à lui et j'attends simplement qu'il réponde à ma question de tout à l'heure. « Moi je voudrais qu'on profite l'un de l'autre sans se poser de questions. Qu'on passe du temps ensemble comme on le faisait au début. Des soirées comme celle-ci j'en veux plein. J'sais pas si j'arrive à bien me faire comprendre, mais j'veux juste être avec toi en fait. » Il était indéniable que ce genre de propos faisaient son effet. Mon cœur tambourinait à toute vitesse dans ma poitrine, n'en croyant pas tellement mes oreilles. Il voulait juste qu'on laisse faire les choses, qu'on voit où ça nous mène. « Ça semble super... mais comme tu l'as compris, j'ai du mal à te faire confiance. » que je lui confiais finalement dans un haussement d'épaules. J'avais tout un tas de trucs en tête, mais en réalité, j'avais zéro idée de comment lui en parler. « Sans compter ce que je ressens pour toi... quand tu décideras que ça doit s'arrêter, ça risque de faire mal... » Parce qu'on partait pas du même pied lui et moi. On savait tous les deux que j'allais être une éponge à sentiments alors que lui semblait totalement hermétique à tout ça. J'étais persuadée qu'il allait se lasser à un moment donné et que ça allait s'arrêter... Enfin, le genre de truc auquel il ne fallait pas penser parce que de toute façon, aucun de nous deux pourrait promettre quoi que ce soit sur l'avenir et j'en étais pleinement consciente. Je laissais échapper un soupir, j'avais une dernière question et pas des moindre. « Tu continueras à fréquenter d'autres filles en même temps ? » Et si c'était le cas, ça allait être très compliqué.