MONA JIMINEZ ► shanina shaik.

(un) médecine, sans plus aucun doute après avoir longtemps été convaincue que travailler ou même étudier ce n'était pas fait pour elle. elle a d'abord songé à l'histoire, à la biologie, à devenir infirmière, ou archéologue ou même créatrice de jeux vidéos. tout ce qui la fascine avant de réaliser qu'elle ne saurait jamais faire d'un travail ce qu'elle aime tant. elle en perdrait le goût, l'étincelle qui fait que cela lui plait aujourd'hui. elle a même affirmé, un soir, au milieu du repas, qu'elle ne ferait pas d'études. papa a grondé, comme un homme des cavernes, plissant des yeux pour rétrécir ses paupières et lui lancer des éclairs. le papa poule, d'habitude. et la mère a tourné en rond autour de la table, ses talons claquant contre le nouveau parquet en bois, les bras croisés sous sa poitrine en grommelant que "tu vas gâcher ta vie, tu as tellement de potentiel". et à quatorze ans, devenir médecin, ça l'a frappé comme un coup de foudre en plein cœur, avec la douleur et cette sensation particulière d'avoir enfin trouvé sa voie, lorsque son jumeau lui a rappelé son besoin d'aider les autres. le chemin que sa vie devrait prendre. pas chirurgien esthétique ou cardiologue. la traumatologie, c'est encore mieux. mais elle a encore du chemin. + (deux) elle a un QI largement supérieur à la moyenne, véritable petit génie qui, adolescente, n'a jamais rien fait pour exploiter ce don. elle n'avait aucune ambition à l'époque, se contentait du minimum, des petits plaisirs que lui offrait la vie, sans jamais viser plus haut. l'élève turbulente et intenable, celle qui préférait créer des nouveaux jeux avec ses stylos ou dormir au fond de la classe près du radiateur. aujourd'hui, elle exploite ses capacités jusqu'à la moelle, dort très peu, dévore ses livres de médecine, les pieds fermement enracinés dans son rêve et ses études. il est presque impossible de l'arracher de son travail une fois lancée. + (trois) son père est espagnol. ce papa poule qui couve trop ses enfants jusqu'à les étouffer sous une montagne d'amour. il traîne souvent derrière lui sa vieille guitare et raconte encore des anecdotes sur ses tournées, il a toujours dans les yeux cette étincelle, ce mélange de fierté et de nostalgie. il tombe dans l'oublie, rares sont les personnes à le reconnaître au coin des rues ou à encore lui demander un autographe. elle aurait pu hériter de son don pour la musique, mais mona, elle ne sait ni chanter, ni jouer d'un instrument. // sa mère est brésilienne et américaine, elle n'a eu qu'un grand rôle dans sa carrière d'actrice, et enchaine depuis des auditions avec l'espoir de retrouver sa notoriété d'autrefois. c'est elle qui a poussé son mari, treize ans plus tôt, à venir s'installer en amérique, pour sa carrière. à new-york. elle est cette mère sans tabou, celle qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui téléphone trop souvent et donne des conseils de grand-mère à chaque fois que ses enfants ont un problème. et si mona lève souvent les yeux au ciel, pourtant elle ressemble de façon troublante à sa mère. + (quatre) mona cuisine, mais surtout, elle cuisine mal. incapable de suivre correctement une recette sans vouloir y ajouter un autre ingrédient ou modifier les doses. sa spécialité; les cookies brûlés que ses amis ou sa famille ont presque tous goûté un jour, incapables de refuser. lorsqu'elle se met à cuisiner, il n'est pas rare qu'elle soit amoureuse ou pour le simple but de faire plaisir ses amis. avec les années, elle devient une adepte des plats à réchauffer et ceux commandés tard le soir. elle a des prospectus de différents restaurants regroupés dans une boîte à chaussures. + (cinq) n'a pas peur de se salir les mains, elle bricole, tout, tout le temps jusqu'à connaître par cœur tous les secrets de la mécanique. elle possède un véritable don pour monter et démonter un moteur ou un meuble en à peine quelques minutes. il n'est pas rare de la retrouver avec ses baskets trouées et mettre les mains dans le cambouis. elle a déjà travaillé dans un garage pendant un été. + (six) véritable passionnée par la culture geek, elle traîne souvent dans son sac en bandoulière son ordinateur portable, un comics ou deux. rien ne l'arrête, ni les jeux vidéos, les comics ou les films de science fiction, ni même les attentes interminables devant une boutique pour obtenir le dernier jeu inventé. elle excelle dans la manière de réussir à placer des références aux super héros dans n'importe quelle conversation. elle possède une collection de jeux vidéos assez impressionnante compte tenu de ses finances très souvent dans le rouge. elle refuse l'aide de ses parents et elle a longtemps regroupé dans un carnet des idées pour créer un jour son propre jeu vidéo. + (sept) leucémie. elle aurait pu faire une dissertation sur cette maladie, en expliquer les symptômes, le pourcentage de chance de guérison chez un patient lambda, chez un enfant ou un adulte. elle pourrait en écrire des lignes et des lignes, raconter les progrès de la science ou s'arracher les cheveux pour trouver un remède. parce que cette fois, le patient, c'est son frère. mona revoit encore le visage de son jumeau, terrassé par le chagrin et son sourire au coin des lèvres en espérant que, peut-être elle ne verserait pas de larmes si il sourit. elle se contente de dire que tout va bien et ravale ses larmes à chaque fois qu'elle le voit. + (huit) mona, c'est : le rire aigu et bruyant, c'est l'ambition, le courage, la détermination portée à bout de bras. les farces que personne ne soupçonnent, l'impulsivité à l'état brut, celle qui calcule tout mais n'anticipe jamais grand chose, la loyauté à en crever, le lever de sourcil ironique et le sourire au coin des lèvres. c'est le bon public, le sarcasme, la joueuse redoutable, le besoin de se donner corps et âme à ses études. les lunettes en forme d'étoiles, les t-shirts de super héros et les débats enflammés sur captain america. c'est aussi l'hypersensibilité et les comédies romantiques, les sms envoyés tard le soir pour tout et n'importe quoi. + (en vrac) parle avec les mains, a tendance à faire de grands mouvements souples pour s'exprimer et raconter des histoires + elle a toujours une explication étrange pour justifier ses ruptures avec les hommes : leurs signes astrologiques incompatibles, porter des chaussettes au lit, il détestait captain america, il n'aimait pas le sport,... + parle couramment l'anglais, l'espagnol et le portugais + possède une collection de livres de cuisine sans que personne ne comprenne pourquoi + a une cicatrice sur le genou, résultat d'un accident de vélo + adore les animaux marins + a la manie d'oublier ses lunettes un peu partout, au point de ne presque plus les mettre + chante faux, dessine mal, n'a pas la main verte; les fleurs et les plantes semblent mystérieusement mourir très rapidement à chaque fois qu'elle en a + lorsqu'elle s'énerve, elle commence à tourner en rond et a tendance à switcher d'une langue à l'autre sans s'en rendre compte, passant de l'anglais à l'espagnol en une fraction de seconde + collectionne les cartes postales. manie jugée un peu vieillotte mais qu'elle cultive depuis l'enfance + a l'alcool rigolo + son sac contient tout le nécessaire à toutes les situations possibles + a assommé hae-seong choi avec un ballon de volley le premier jour de cours.