Til you made up your mind + DINIAN

Til you made up your mind

feat. Dina & Florian

Retour à la normale, doucement mais sûrement, mon cœur se remet des séquelles infligées. Un amour qu’on a éveillé, des sentiments effleurés et deux nuits qui suffisent à tout changer. Il est partit, c’est ce que je me répète en vain, en boucle. C’est comme ça que je souffle sur les cendres d’une histoire avortée, d’une histoire qui n’aurait même jamais dû commencer, qui ne voulait même pas dire grand chose au final. C’est ce que je me dis là aussi, c’est comme ça que je m’aide à reprendre vie. Le soleil qui gronde, les rayons qui illumine ma peau hâlée et moi qui enchaîne les bouffées d’oxygène pour ne pas suffoquer. La paille au bord des lèvres, les dents qui jouent avec, mon portable dans l’autre main qui répond à Sav’. J’avais l’impression de le redécouvrir, je n’avais plus donné signe de vie depuis le spring break. À personne, moi-même j’étais comme plongée dans un coma tout éveillée, à cœur ouvert, à cœur écorché. Je fais défiler les messages non ouverts, l’esprit ailleurs quand "Dina" résonne de nulle part. Je relève la tête, les yeux au passage pour affronter la lumière qui fusille mes pupilles. Ta silhouette se dessine dans l’ombre, à contre jour et je plisse les yeux pour m’aider à décrypter. - Flo.. Rent, c’est ça ? Que je bredouille doucement en me pinçant les lèvres. Je me souviens de toi, je fais semblant, toujours semblant parce que finalement c’est la meilleure chose à faire. - Vas-y, tu peux t’asseoir tant qu’à faire. Je lâche un bref soupir, te dévisage sous le verre colorée de mes lunettes en me laissant retomber contre le dossier de ma chaise. - Qu’est ce que tu fais là ?

Tu n’aurais pas cru que tu croulerais sous les travaux si rapidement. Cela faisait 2-3 semaines que tu étais là et tu n’arrivais déjà pas à arriver. Il fallait dire que le soir, tu essayais de passer un maximum de temps avec ton petit frère qui trouvait tout de même ce changement de pays difficile. Mais tu savais qu’ici, tu pourrais lui offrir une plus belle vie, que vous seriez mieux éventuellement. Tu n’avais pas de cours dans l’après-midi et tu décidas donc d’aller t’installer dans un café pour te mettre sur un travail sérieusement. Ton sac sur les épaules, tu commandas donc ton café, des plus réguliers, et te tournas ensuite vers la salle à manger pour te trouver une table. C’est alors que ton regard se posa sur une tête blonde. Tu fus bien sûr surpris de la reconnaitre. Tu ne l’avais jamais vu en personne, mais tu étais certain que c’était elle. Avant de venir t’installer à Boston, tu avais cru bon d’échanger avec des personnes de cette ville et cette belle blonde en faisait partie. Tu devais avouer que tu avais espéré la rencontrer une fois ici, mais elle avait tout simplement arrêté de te parler, comme si tu en valais pas la peine, ce qui t’avais un peu insulté. Tu étais donc curieux de l’approcher et c’est ce que tu fis, l’interpelant par son prénom. Elle se retourna et tenta de prononcer ton prénom, ce qui te fit rire. « Florian c’est ça. » Tu mis sa faute sur le fait que ce soit un prénom français et probablement plus difficile pour elle à se souvenir. Elle t’invita à t’asseoir et même si tu avais une tonne de travaux à faire, tu acceptas et t’assis face à elle. « Merci. » Tu poses ton café sur la table et la regardes, ou la détailles plutôt. Elle est encore plus jolie maintenant que tu peux l’observer de tes propres yeux. Tu restes même ainsi quelques secondes avant de répondre à sa question. « Je suis venu m’installer à Boston! » Il est vrai que tu n’avais pas eu le temps de lui dire, mais peut-être que si elle n’avait pas ignoré votre conversation, tu aurais eu l’occasion de te rendre là. « Et toi? J’ai presque cru que tu étais morte… »

(Invité)

Til you made up your mind

feat. Dina & Florian

Je me souviens de nos conversations, de nos mots échangés, je me souviens quand on imaginé notre première rencontre, quand on se dévoilait via quelques photos pour certaines presque indécentes. Je me souviens aussi d’avoir disparue sans dire un mot, sans explication sans même un au revoir ni même un « peut-être ». Je m’étais focalisé sur lui, le démon de mon Enfer, Basile. Je m’étais accroché à ses ailes, sans savoir que c’est lui qui m’abandonnerait à son tour. Sans dire un mot, sans explication, sans même un au revoir ni même un « peut-être ». J’ai le cœur qui se fige rien qu’à cette pensée, j’aspire ma boisson nerveusement pour me rafraîchir avec de la caféine glacée et beaucoup trop sucrée. - Florian. Que je rectifie dans un sourire insolent. Je le savais, t’avais pas besoin de me le dire tu sais. Je te laisse t’installer, prenant la peine d’enfin retirer mes lunettes pour affronter ton regard. Ou toi affronter le mien. - T’es venue me chercher c’est ça ? Humour, ma façon de m’en sortir souvent indemne juste grâce à la dérision. - J’ai pas bougé depuis la dernière fois où on s’est parlé.. Morte, je l’étais intérieurement. Il n’y avait plus rien de vivant en moi, plus rien de potable, tout a fané depuis son départ. - T’es encore mieux en chaire et en os. Joueuse, je laisse mes ongles pianoter sur la table le rictus au coin des lèvres.

Tu étais quelqu’un des plus à l’aise sur les réseaux sociaux, sûrement parce que tu pouvais y laisser transparaitre seulement les côtés de toi que tu désirais. Puis comme en vrai, tu n’avais pas peur d’aller parler aux gens. Tu savais que pour certain, cela pouvait paraitre vraiment bizarre et tu te demandais si c’était ce qui était arrivé à la belle Dina. Pourtant au début, elle semblait vraiment à l’aise alors cette explication n’était pas logique. Tu étais toutefois hésitant de lui demander directement. Enfin, tu le ferais peut-être éventuellement. De toute façon, maintenant que tu l’avais trouvé, tu n’allais pas la lâcher. Tu hochas de la tête lorsqu’elle répéta ton prénom, qui sonnait toujours drôle selon toi venant d’une personne d’une autre origine. À sa question, tu ris doucement en la regardant. « Exactement, j’étais inquiet. » Sûrement que si tu avais voulu la trouver, tu n’y serais jamais arrivé, mais là, le hasard avait bien fait les choses. Tes sourcils se froncèrent légèrement à sa réponse suivante, venant prendre une gorgée de ton café. Elle n’avait pas bougé? C’était plutôt mystérieux, mais tu ne savais même pas quoi lui demander pour éclaircir cela. Tu abandonnas et te concentras plutôt sur elle et son sourire. Elle était assez envoutante d’ailleurs et ton regard descendit un instant sur ses lèvres. « Et je te retourne le compliment. » Bien que ses photos étaient magnifiques, elles ne reflétaient pas l’œuvre qu’elle était. C’était sûrement une tâche difficile, mais j’adorais y travailler. « Je ne croyais plus avoir cette chance. » En effet, suite à sa disparition, j’avais cru que j’allais devoir me contenter de nos vieilles conversations et ses photos.

(Invité)

Til you made up your mind

feat. Dina & Florian

- Tu t’es fait du soucis pour rien. Regarde.. Je levais les paumes des mains vers le ciel, insufflant l’évidence avec un large sourire aux lèvres. Celui que je manie à la perfection et qui ne veut strictement rien dire, qui n’est cousu que de mensonges et de lâcheté. - Je vais bien ! Que je lance d’une voix bien trop nette, sur un ton bien trop affirmé pour que ce soit réel, pour que ça ne veuille pas dire que j’essaye de te convaincre toi.. Et moi par la même occasion. Je me pince les lèvres, aspirant une nouvelle gorgée de mon macchiato à travers la paille, sans quitter ton regard. Jamais. Je parviens même à capter tes yeux gourmands qui descendent un instant sur mes lèvres, tu te trahis si facilement que ça en est mignon. Je me mordille mon bout de chaire, juste par provocation, juste pour te titiller encore un peu. - Merci, heureuse de savoir que je suis pas une arnaque des réseaux sociaux. Et ma langue venant claquer contre mon palet, satisfaite même si j’avais pas vraiment besoin de toi pour le savoir. - Je sais pas trop si c’est une chance que t’as là.. Je suis néfaste, nocive, tout ce que je touche se brise et part en lambeaux. Alors c’est peut-être qu’une grosse erreur de ta part que d’avoir accepté mon invitation, que de t’être installé à cette table. - Je dois en conclure que tu étudies à Harvard alors ? Que je demande, croisant les jambes et sortant une clope de mon paquet avant de te le faire glisser jusqu’à toi.

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