what the hell are you here ?! (lucas)

Retourner à Harvard en cette fin d'année me semblait moins ennuyeux que je ne l'aurais cru. Après une année très mouvementé, je retrouvais enfin les bancs de l'université. Pas d'une façon totale, mais ça me permettait au moins d'être en dehors de l'appartement de temps en temps. Les enfants étaient entre de bonnes mains avec leur père et penser à lui me faisait sourire. Vous savez, les sourires francs tellement puissants qu'ils insupportent certaines personnes vaniteuses. Depuis quelques semaines, je devais avouer que je me sentais plus légère et tous mes doutes s'étaient envolés. Pouvoir enfin partager la vie avec la personne que l'on aime, ce n'était pas rien et j'avoue avoir l'impression d'être encore en plein rêve. Je n'aurais jamais pensé qu'Austin veuille que l'on se remette ensemble. J'avais commencé à totalement baissé les bras vis-à-vis de cette idée que je nourrissais depuis bien trop d'année. En tout cas, tout allait très bien et même si une ombre au tableau s'était glissée depuis le début de semaine, il ne fallait pas que je me focalise dessus. C'était mieux ainsi. Me promenant dans le parc de l'université, mon prochain cours ne débutait pas tout de suite, alors je comptais profiter du soleil qui planait depuis quelques jours dans la région. Quelques élèves passaient par là avant que je ne tombe sur une silhouette qui me semblait étrangement familière. Vous savez, grand, brun, les cheveux courts. Intriguée, je me dirigeais vers lui. Je n'avais jamais vu ces vêtements dans l'armoire de mon petit ami, pourtant. « Aus- » commençais-je avant de m'arrêter d'un coup en voyant la personne me faire face. C'était une blague. Je regardais vivement autour de moi pour savoir si c'était une farce car je n'arrivais pas à m'en remettre. Lucas. Le seul et l'unique. J'étais sur le cul, il n'y avait pas d'autres expressions pour le dire. J'avais à la fois envie de lui sauter dessus – pour un câlin, uniquement, hein – lui en mettre une, pleurer, rire ou lui hurler dessus. Au choix. « Mais.. Tu fais quoi ici ? » À la place, je restais totalement stoïque et sous le choc. Il était parti pour devenir célèbre et tout ça alors.. Que faisait-il ici, tout seul ? Qu'il fasse un reportage sur son ancienne école, ok, mais il n'y avait aucune caméra autour de lui, alors.. Je commençais à avoir des doutes. Mon regard ne le quittait pas. Il avait un peu vieilli, mais sinon, il était toujours le même et je ne l'avais pas oublié. Loin de là.