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Ce n’est pas comme ça que tu voyais la vie. T’es perdu, dans tes pensées, tu tourbillonnes en apnée dans cette marées d’idées. Haut comme trois pommes tu savais, ce que tu voulais, tu l’as toujours dit, acharné. Tu voulais te marier, avoir des enfants, une tribu, la tienne. Tes têtes brunes que tu pourrais compter en rentrant dans ta maison, demeure que t’as femme aurait décorée elle-même, tu aurais dit oui à tout. Dans la condition d’avoir ta salle, propre salle de jeux. C’était ça ton rêve, ouais. Certains gosses veulent être pompier, être riche, refaire le monde armes aux mains, tirer dans les tas des têtes retournées, mais toi, non. Tu voulais cette vie déjà tracée, dans tes rêves sublimés. Tu comptes les années, vingt-deux, au compteur, compteur qui tourne, qui ne s’arrête plus. Tu ne comtes toujours, malgré tout, cet espoir, avant tout. Ton corps mollasson allongé, sur ton lit, une peluche Mario que tu lances entre tes deux mains habiles du basket. Tes pieds qui pendouillent dans le vide du rebord de ton plumard. Qu’est-ce que tu fous là ? Hein ? Déprimé, c’est une bonne idée ouais. Solaris et son overdose, enfermée dans cet hôpital où le simple fait de penser aller la voir te bloque. Ces murs blancs, oppressants. Tu repasses en boucle son corps allongé dans les chiottes de chez elle et ce Jim. Jim qui la repêche, qui l’a sauve, lui, et pas toi ? Tu es fou. Tu vois cette scène comme si tu y avais été. Les nerfs qui se tendent, tu envoies ce Mario innocent contre le plafond au loin. Merde. Elle ne peut pas rester tranquille ? Juste être heureuse, avec toi ? Tous les deux avec votre chèvre. Elle ne comprend pas, ne veut pas comprendre surement. Elle se sent seul, tu te sens seul ne pas rentrer dans son cœur. Friendzone, encore ? Etonnant.T'en sortira, surement, un jour, quand elle t'aura achevé en te rejetant definitivement. Ton rêve, famille parfaite, c'est loin d'exister encore, hein.
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