(marny) i need you

J'étais des plus déboussolées depuis le début de la semaine et je n'en avais parlé à personne. C'était bien la première fois que je ne disais rien à Sullivan ou à Palmyr. Pourtant, je n'avais aucun secret pour cette dernière -pour la bonne raison qu'il était impossible de lui cacher quoi que ce soit. Même le voyage au Canada, que je préparais avec les dunsters, ne parvenait pas à me faire sortir le winthrop de la tête. Ce voyage qui pourtant m'aider à avancer depuis une semaine déjà, ayant même préparé une liste de choses à faire comme manger du sirop d'érable par exemple. Même en faisant les occupations les plus chiantes du monde, comme passer l'aspirateur, j'avais du mal à tout couper dans mon cerveau et à le reposer. C'est finalement quand Kenny m'a envoyé un sms pour aller chez lui qui j'ai compris que c'était ma véritable bouffée d'oxygène. En voilà une bonne idée. Je me préparais rapidement, passant d'ailleurs plus de temps à tenter de démêler mes cheveux -j'étais bien contente de ne pas avoir ceux de Raiponce- avant de me mettre en route. Je n'avais aucune idée de ce qu'on pourrait faire tous les deux, mais j'étais certaine que le jeune homme allait avoir des idées. Sur la route, je rêvassais devant un magasin d'affiches contenant divers films, comme celui de Mary Poppins et je me remettais à marcher en voyant l'heure. J'allais être en retard avec mes conneries. C'est avec une mine fatiguée et blasée que j'arrivais chez le futur barman, comptant sur lui pour me remonter le moral.

J’sais pas exactement ce qui se passe dans ma vie. Honnêtement, en dehors de l’achat de ce local pour ouvrir mon bar, j’sais pas c’que j’vous. J’avance à l’aveugle, j’profite du temps avec mon chien et j’essaie d’soutenir mes potes comme je peux dans leurs épreuves. Du reste? J’sais pas, j’ai toujours l’impression de faire du sur place. C’est con, mais au moins, quand t’es là Marla, j’ai pas que ce sentiment. J’ai constamment envie d’te protéger, d’aller défoncer la gueule à tout ce qui pourrait te faire du mal –ou t’en ont fait déjà genre ce connard de Philip, mais j’me retiens parce que j’peux pas juste m’imposer comme ça dans ta vie. Alors j’reste à ma place, j’me tiens tranquille et j’rêvasse à tes lèvres depuis la dernière fois où on s’est embrassé. Lorsque t’arrive à l’appartement, j’suis affalé sur mon canapé avec la tête d’Arthur sur mes jambes. « Entre, c’est pas fermé! » Le chien se lève rapidement, heureux d’avoir de la compagnie et j’en profite pour m’étirer un peu, me levant lentement en me passant une main dans les cheveux, terminant sur ma nuque. Tu passes le seuil et je fronce les sourcils. « Le prend pas mal Lala, mais t’as une sale tronche. »

J'étais un peu perdue, pour être sincère. Les mots de Philip m'avaient chamboulé et je n'avais rien vu venir. J'essayais de retrouver ma petite vie tranquille, mais je n'y arrivais pas pour la simple raison que le winthrop avait décidé que je n'allais pas la retrouver, ma vie d'avant. Qu'est-ce que j'allais faire ? Lui donner une seconde chance ? Je n'en avais aucune idée. Aah. J'allais devenir folle. Bon, de toute façon, j'arrivais chez Kenny et clairement, ce n'était plus le moment de penser à ce que je devais faire de ma vie sentimentale. Je frappais et j'entrais quand j'entendais la voix de Ken. Il a la flemme lui aussi ? C'est Arthur qui vient m'accueillir et je caresse le haut de sa tête comme pour lui dire bonjour. « Le prend pas mal Lala, mais t’as une sale tronche. » Décidément, pour l'accueil, on repassera. Alors, je regardais le chien à nouveau, un large sourire aux lèvres. « C'est un secret Arthur, mais dans cet appartement, c'est toi que je préfère. » Et je venais m'affaler dans le canapé sans même faire un hug à Kenny. Ça lui fera les pieds.

Je te regarde avec un petit sourire qui danse sur mes lèvres malgré ma remarque. C’est pas méchant hein, juste un constatation. Mais ça ne t’empêche pas de te pencher vers le chien en lui disant : « C'est un secret Arthur, mais dans cet appartement, c'est toi que je préfère. » Je prends un air outré et te regarde te diriger jusqu’au canapé où tu te laisses tomber un peu comme moi tout à l’heure. Je secoue la tête en riant doucement et vient te rejoindre. « Quoi? Tu vas me faire la gueule? » Je me tourne un peu, plaçant mon corps en angle pour pouvoir te faire face. « J’connais un truc qui fonctionne à tout coup moi pour te dérider miss Witherspoon. » Et sur ces mots, je viens t’attraper par les côtes et commence à te chatouiller comme j’avais l’habitude de le faire quand on était plus jeune. J’connais pas beaucoup de nana qui peuvent résister à ce genre de traitement en fait. Moi-même j’suis plutôt chatouilleux alors bon…

Petite confidence au chien et je ne pouvais pas m'empêcher de rire en voyant la tête de Kenny. J'étais une assez mauvaise actrice en fait. Même si je voulais lui faire croire que je boudais, je ne pouvais pas véritablement le faire pour la simple raison que ce n'était pas le cas. J'avançais jusqu'au canapé où je me laissais tomber dessus, complètement affalée comme si j'avais sur mes épaules le poids de mes ennuies. « Quoi? Tu vas me faire la gueule? » Un fin sourire venait étirer mes lèvres, encore une fois, sans que je puisse le contrôler. Le blond était déjà à mes côtés à me faire face, un air amusé sur le visage. « J’connais un truc qui fonctionne à tout coup moi pour te dérider miss Witherspoon. » J'hausse les sourcils en attendant la suite et ça arrive bien vite. Les mains de Kenny viennent se positionner sur mes côtes pour m'offrir le pire des supplice : celui des chatouilles. Aussitôt, je me mets à rire et à me débattre dans tous les sens parce que s'il y avait bien un truc qui pouvait être efficace, comme Ken le disait si bien, c'était ça. « C'est pas juste » que je m'empresse de dire en riant et en le repoussant. « J'arrive et tu m'agresses ! » et je profitais d'un moment de répit pour prendre l'avantage et me mettre à le chatouiller lui.

Ton corps se tortille rapidement sous mes chatouilles alors que je ris à gorge déployée, incapable de réellement me concentrer sur ce que je fais même si j’ai définitivement l’avantage de la surprise pour le coup. « C'est pas juste » Ta voix est entrecoupée par ton rire cristallin et je suis heureux de l’entendre plutôt que de te voir tirer la tête. « J'arrive et tu m'agresses ! » Je ris de plus belle, vraiment fier de mon coup –trop sûrement puisque tu choisis ce moment pour retourner la situation et me chatouiller à ton tour. Je rigole comme un putain de gamin sans toutefois lâcher tes côtes et finis par t’attirer au-dessus de moi en te prenant plutôt dans mes bras, t’enfermant dans un étreinte pour t’empêcher de bouger et donc de me chatouiller d’avantage. « Ok! Ok! Trève! »