Dans la jungle tu attendras, un 5 ou un 8 te délivrera

La jeune femme venait de lui poser l’index sur la bouche, il essaya de lui mordre le doigt, mais ne fut pas assez rapide, personne ne touche Andrew sans en payer le prix, surtout quand on lui touche une partie si personnelle que sa bouche. Ceux qui le connaissent diront tous la même chose, vu le nombre de personne sur qui il pose sa bouche, elle n’est plus si personnelle que ça, mais qu’importe à chaque fois il est maître de la situation et ne se fait pas surprendre comme elle venait de le faire. Ils s’amusaient tous les deux, autant en regardant le film qu’en se taquinant, avec Blue tout est simple depuis qu’il a réussi à passer outre la mauvaise rencontre. Il s’en voudra toujours autant, il sera toujours autant protecteur, mais voilà ici dans un cinéma elle ne risque rien, enfin pas grand-chose, nous ne sommes jamais à l’abri qu’un mec fou entre et tire sur tout le monde. Cette soirée improvisé, cette rencontre surprise et ce non respect des règles qu’il s’était donné en début de séjour à Harvard rendait le tout parfait. «  Mouai, tu dérapes encore ma petite Blue, tu as de la fière ? Tu ne digères pas les pop-corn ? Il doit forcement y avoir une explication à ce changement total non ? » dit-il alors que le film tournait, il ne ratait rien du film, mais il ne ratait pas non plus un seul instant pour taquiner la belle Blue, qui lui rendait parfaitement bien. « Quoi ? Non mais jamais je te tue, t’es folle. Non je t’enterre avec une paille pour que tu puisses respirer, une trappe pour que je puisse t’envoyer des pop-corn et un endroit pour te donner de l’eau à boire. Tout est prévu, c’est comme si je te séquestrais, mais profond dans la terre pour éviter tes blagues vaseuses. » Elle venait de le frapper, se tenant l’épaule comme si il avait mal il ne pu cacher son sourire, il y avait deux enfants dans la salle et c’était eux deux. Le moment était top, un film chargé de souvenir pour les deux, une complicité qui ne faisait pas de doute, alors pourquoi ne se voyaient ils pas plus souvent ? Il n’en a aucunes idées et ne va pas lui demander, elle aurait trop l’impression d’être importante et se sentirait donc trop fraîche.

Il écouta attentivement la jeune femme, elle n’avait pas tort, elle ressemblait beaucoup à Karen Gillian, mais elle devait être beaucoup moins à l’aise avec la danse combat. Mais il allait lui répondre quand elle lui demanda de se taire, le message était donc bien passé elle en avait donc marre de parler et voulait regarder le film. Il est totalement conscient qu’elle a dit ça pour rire, pour se moquer de lui et surtout pour être la première à le dire avant qu’il lui mette dans la figure. Mais qu’importe il ne se laissera pas faire, yeux rivés sur l’écran, mangeant petit à petit son pop-corn la bouche ouverte pour faire assez de bruit pour la déranger elle sans emmerder les autres dans la salle. Un vrai gosse ? Oui totalement vous avez raison, c’est un enfant, un enfant pourri gâté. Alors comme tout les enfants pourri gâté il n’aime pas qu’on le gronde, qu’on empêche de faire ce qu’il veut.
La jeune femme venait de finir ses pop-corn et essaya d’attirer l’attention d’Andrew sur ce fait, il la regarda discrètement du coin de l’œil faisant mine de rien. Comment allait elle réagir à ça ? Faire elle aussi le jeu de l’ignorance ? Le frapper comme elle l’avait fait plusieurs fois depuis le début de la séance ou tenter une autre approche, il était bien curieux de voir ça…

Elle sait parfaitement bien pourquoi le jeune homme est comme ça, il s’en veut et s’en voudra encore de ne pas avoir réussi à empêcher son agression uniquement par flemme et manque d’envie d’aider son prochain. Il ne peut se pardonner ça et vous savez quoi ? C’est bien la première chose qu’il regrette dans toute sa vie, lui qui c’est promis d’avoir ni regret ni remord en avait et elle en était la cause. Donc oui quand vos habitudes sont un peu changées vous pouvez perdre pied et avoir l’air tantôt à l’aise tantôt mal à l’aise. Il était parfois dans l’extrême avec elle, mais si elle ne comprenait pas ça elle ne traînerait pas avec lui, c’est qu’elle comprend bien l’histoire. Les premiers temps il y avait un peu d’eau dans le gaz, elle ne supportait pas qu’il traîne avec elle surtout après qu’il lui ait annoncé ne pas avoir fait l’effort de l’aider. Mais voilà le temps avait fait son boulot et maintenant les plaies étaient réparée. Il pouvait maintenant profiter à deux d’une bonne soirée improvisée au cinéma.
« Toujours dans l’extrême, j’irai sûrement pas jusqu’à là, quoi que... » dit-il en souriant « Mais je ne peux pas laisser passer quelque chose de ce genre sans rien dire, sans sévir. Franchement tu n’as pas le droit. » commençant à compter sur ses doigts il lui envoya « Tu es mignonne, assez agréable, de temps en temps rigolote. Trois bons points qui disparaissent à cause de ton humour pitoyable. Prend sur toi, tien toi bien tout de même ! » dit-il avec un sérieux de façade. Maintenant qu’elle l’avait frappé elle venait de lui déposer un baiser sur la joue, après elle parle de lui comme le mec qui va trop loin ? C’est donc l’hôpital qui se fou de la charité sur ce coup là. Cachant un léger rictus le jeune homme lança une phrase sans la regarder et sans même s’adresser à elle « On ne me l’a jamais faite celle là. Me frapper pour ensuite pouvoir m’embrasser et me caresser il y a quand même plus facile comme solution... » dit-il en pouffant et en parlant assez fort pour qu’elle l’entende.

Depuis le moment où elle lui a demandé de se taire plus un bruit, les minutes passent et il regarde gentiment le film se dérouler. Bon c’est quand même un peu kitch et un peu tiré par les cheveux, bien loin de l’original. Heureusement les deux gros acteurs du film le porte à bout de bras, car cette histoire de joyaux prit sur l’oeil d’un tigre en forme de montagne, excusez-moi messieurs c’est un peu tiré par les cheveux.

La séance se termine tranquillement, loin de l'agitation qu'il y a eut durant le début du film, oui le jeune homme faisait un peu la tête ; elle lui avait demandé de se taire puis depuis il n'y avait pas eu un mot. Il pouvait se braquer pour rien, il en est conscient, mais elle avait un peu abusé. Regarder un film à deux c'est aussi pour commenter, passer du bon temps, en gros ils avaient regardé un film à deux en étant chacun de son coté, autant le regarder tout seul.
Mais forcement le jeune homme ne pouvait pas lui en vouloir, il est incapable de faire la tête trop longtemps et encore moins d'en vouloir à une si jolie fille. Le film était terminé, certainement pas le film de l'année bien au contraire, mais un film ou on pose le cerveau et où l'on va avec le sourire aux lèvres. Jumanji avait bien changé et ne sera jamais au niveau du premier, en attendant il jette ses déchets prête à proposer à la jeune femme de la raccompagner quand elle lui demande s'il veut aller boire un coup dehors. Son visage qui avait perdu le sourire s'illumine comme un gamin à Noël « Si tu m'invites pour t'excuser de m'avoir demander de me taire pourquoi pas » dit-il en tirant la langue. Il ne lui en veut pas, mais cela ne l’empêche pas non plus de faire quelques allusion à ce qu'il c'est passé durant la séance....

Andrew aurait pu s'endormir au cinéma tellement il n'a pas l'habitude de regarder un film, encore moins dans une salle noire et aussi bien installé qu'il ne l'était, mais voilà le film était tout de même top. Pas forcement le meilleur film de l'année, mais déjà le seul qu'il avait vu. Puis bon il y a beaucoup de bruit, beaucoup d'action et beaucoup de moments drôles, le tout mélangé, impossible pour lui de s'endormir. «  Il était bien, franchement tu passes un bon moment et je pense que c'est là l'essentiel » il est le genre de mec qui aime être le premier en classe, qui bosse beaucoup pour ça, mais franchement aller voir un film où il faut réfléchir, où vous devez vous poser des questions ce n'est pas la chose qu'il aime le plus, bien au contraire. Enfin bref il ne pu s’empêcher de pouffer de rire à la phrase de la jeune femme, parlant du film comme si sa vie en dépendait, il reconnaissait bien la belle blue et surtout il ne pouvait pas s’empêcher de la taquiner sur ça « C'est vrai excuse moi, ça aurait été bête de louper quelque chose qui aurait pu nous permettre de survivre. » dit-il en tirant la langue, mais la fin de la phrase de la jeune blonde lui permit de sauter sur une occasion « Toi t'es en train de dire que tu aimerais qu'on regarde un film ensemble chez toi ou chez moi, belle approche, franchement on me l'a jamais faites celle-ci » dit-il avec un léger clin d'oeil et son absence de sérieux légendaire.
Marchant dans la rue il ne pu s’empêcher de rire en voyant la jeune femme respirer à plein poumon, il vient de New-York donc forcement la pollution est moins forte ici, il est un peu à la campagne en étant à Boston, mais pas la peine de se pencher sur ça pour encore une fois passer pour le mec qui se la pète... Enfin arrivé dans un bar il la laisse payer, chose qu'il ne fait jamais, mais cette fois-ci c'est pour la punir de l'avoir fait se taire, la regardant sourire en coin il lui répond « Et bien pas grand-chose tu sais ma vie à l’université est une routine. Pour te dire le fait d'aller au cinéma est un événement, rien de bien palpitant tu vois. Et toi ? » Rien de bien palpitant en semaine, car le week-end c'est souvent des orgies sans noms.

Bon voilà Andrew n'a pas l'habitude de regarder un film au cinéma, il n'a pas du tout l'habitude de regarder un film, tout comme il n'a pas l'habitude de se taire, voilà surement pourquoi il était difficile pour lui de comprendre la jeune femme, mais au fond elle n'avait pas tort. Elle a même raison, oui ok, ça me fait mal de le dire, mais c'est la vérité, elle a raison, on ne va pas au cinéma pour parler, manger du pop-corn ok, mais parler pas du tout « OK » lâcha t'il pas forcement convaincu et surtout n'aimant pas qu'on se moque de lui, mais encore une fois il ne se vexe pas, pas avec elle, pas pour si peu. «  Hey, je me la pète pas trop, je suis juste réaliste sur mon potentiel. Mon père me disait toujours la modestie c'est un peu comme des mensonges et moi je n'aime pas mentir. » dit-il en lui tirant la langue avant de rire, oui il aimait cette phrase, il la trouvait top. « Puis toutes les femmes rêvent que je sois dans leur appartement, tu serais donc l'exception qui confirme la règle ? » lui lança t'il un sourcil arqué.

« Mon humour de merde ? MON HUMOUR DE MERDE ? Hein ? Quoi ? Non, mais c'est l’hôpital qui tire sur l'ambulance là, tu as un humour de merde. Personne ne te l'a jamais dis juste parce que tu es bonne ma petite Blue... » dit-il en riant, un vrai gosse oui, voilà ce qu'il est mais que voulez vous on l'aime comme ça. Voyant la jeune femme payer il ne pu s’empêcher de grimacer avant de lui lancer « Tu n'imagines même pas l'effort sur-humain que ça me demande de te laisser payer, mais je ne pouvais pas te laisser comme ça sans te punir pour m'avoir dit de me taire... » Ecoutant alors la jeune femme parler de son quotidien, il tilta sur le dernier mot. « Autant sur la thèse je ne peux pas t'aider, autant sur la baise si t'as un soucis je suis là » dit-il avec un manque de sérieux total.