ALENZO MUÑOZ ♦ brock o'hurn

Le 26 décembre 2004, j'ai perdu ma mère. Elle était en voyage d'affaires à Sumatra. Elle a perdu la vie lors du tsunami le plus meurtrier de l'océan indien. Je n'avais que neuf ans, et je me suis retrouvé sans vraie figure maternelle.
Au mois de février 2005, avec mon père, nous avons quitté Malaga pour rejoindre la soeur de ma mère, et ma cousine Cloé, que je connaissais à peine à l'époque. On a vécu quelques temps chez elles, à Tampa, le temps pour mon père de trouver un travail et un logement. Il a mis un peu plus d'un an pour trouver quelque chose à la hauteur de ses qualifications. Il a finalement trouvé un poste à l'ambassade espagnole de Washington. Le temps que mon père fasse le nécessaire pour avoir une belle maison et tout ce qu'il fallait, j'ai vécu un an de plus chez Cloé. On passait nos soirées à jouer à la playstation, à se raconter des histoires qui font peur. On était deux gamins complètement allumés.
Maintenant, je la considère comme la petite soeur que je n'ai jamais eue la chance d'avoir. Puis j'ai quitté Tampa pour Washington. Mais pendant les vacances, on se voyait, chez l'un ou l'autre. J'avais l'impression d'avoir une vraie famille.
Je suis célibataire depuis deux ans. J'ai stoppé deux années de relation parce que j'avais peur de me poser, parce que je voulais profiter de la vie. Je m'amuse, je drague, mais je ne m'engage pas. Cette fille était ma plus longue relation, mais pas la première.
Je mesure deux mètres, je suis sportif et ça se voit. Je fais pas mal de musculation quand j'en ai l'occasion. Derrière mon côté dur à cuir, je suis trop gentil. Un gros nounours chevelu et barbu. Je joue de la guitare, j'adore les chats. Je protège énormément les gens que j'aime, surtout ma cousine, même si elle me dit qu'elle est assez grande pour se débrouiller seule. J'entraine une fille qui veut devenir catcheuse professionnelle, et parfois je me dis qu'elle est plus virile que moi.
Puis en 2012, à la fin de mes années lycée, j'ai voulu déposer ma candidature à Harvard, tout comme ma cousine Cloé. Je voulais voir si le petit immigré espagnol que j'étais, pouvait être digne de cet endroit réputé. Je voulais aussi que mon père soit fier de moi, passer du temps avec ma cousine et si jamais il y avait vraiment un au-delà, que ma mère voit que je suis un type bien, intelligent, et capable du meilleur. Ca fait cinq ans que j'étudie la médecine vétérinaire et la philosophie. Je joue dans les bars pour me faire un peu d'argent de poche pour sortir comme il faut, et parfois, je suis bénévole dans les dispensaires pour animaux, histoire d'agrémenter mon cursus.